HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 50-59

  Paragraphes 50-59

[50] Οὐκοῦν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, μενόντων μὲν ὑμῶν οἴκοι καὶ οὐκ ἐξεληλυθότων, ἀπεληλυθότων δὲ τῶν Λακεδαιμονίων καὶ προῃσθημένων τὴν ἀπάτην, οὐδενὸς δ' ἄλλου παρόντος τῶν Ἀμφικτυόνων πλὴν Θετταλῶν καὶ Θηβαίων, εὐφημότατ' ἀνθρώπων τούτοις παραδοῦναι γέγραφεν τὸ ἱερὸν γράψας τοῖς Ἀμφικτύοσιν παραδοῦναι ̔ποίοις; Οὐ γὰρ ἦσαν αὐτόθι πλὴν Θηβαῖοι καὶ Θετταλοί̓, ἀλλ' οὐ « συγκαλέσαι δὲ τοὺς Ἀμφικτύονας, » οὐδ' « ἐπισχεῖν ἕως ἂν συλλεγῶσιν, » οὐδὲ « βοηθεῖν Πρόξενον εἰς Φωκέας, » οὐδ' « ἐξιέναι Ἀθηναίους, » οὐδὲ τοιοῦτ' οὐδέν. (51) Καίτοι καὶ ἐπιστολὰς ἔπεμψ' Φίλιππος δύο καλούσας ὑμᾶς, οὐχ ἵν' ἐξέλθητε· πώμαλα· οὐ γὰρ ἄν ποτε τοὺς χρόνους ἀνελών, ἐν οἷς ἐδυνήθητ' ἂν ἐξελθεῖν, τηνικαῦτ' ἐκάλει· οὐδ' ἂν ἐμέ, ἡνίκα δεῦρ' ἀποπλεῖν ἐβουλόμην, κατεκώλυεν· οὐδὲ τοιαῦτα λέγειν τούτῳ προσέταττεν, ἐξ ὧν ἥκισθ' ὑμεῖς ἐμέλλετ' ἐξιέναι· ἀλλ' ἵνα, ἐβούλεσθ' οἰόμενοι πράξειν αὐτόν, μηδὲν ἐναντίον ψηφίσησθ' αὐτῷ, μηδ' ἀμύναιντο μηδ' ἀντέχοιεν οἱ Φωκεῖς ἐπὶ ταῖς παρ' ὑμῶν (ὑπέχοντες) ἐλπίσιν, ἀλλ' ἀπογνόντες ἅπανθ' αὑτοὺς ἐγχειρίσαιεν. Λέγε δ' αὐτοῖς αὐτὰς τὰς ἐπιστολὰς τὰς τοῦ Φιλίππου. Ἐπιστολαί. (52) Αἱ μὲν τοίνυν ἐπιστολαὶ καλοῦσιν αὗται, καὶ νὴ Δί' ἤδη γε· τούτοις δ', εἴπερ ἦν ὑγιές τι τούτων, τί ἄλλο προσῆκεν συνειπεῖν ὅπως ἐξέλθηθ' ὑμεῖς, καὶ τὸν Πρόξενον ὃν περὶ τοὺς τόπους ᾔδεσαν ὄντα γράφειν εὐθέως βοηθεῖν; Πάντα τοίνυν τἀναντία τούτων φαίνονται πεποιηκότες. Εἰκότως· οὐ γὰρ οἷς ἐπέστελλε προσεῖχον τὸν νοῦν, ἀλλ' φρονῶν ταῦτ' ἔγραφεν συνῄδεσαν· τούτοις οὖν συνέπραττον καὶ τούτοις συνηγωνίζοντο. (53) Οἱ μὲν τοίνυν Φωκεῖς, ὡς τὰ παρ' ὑμῶν ἐπύθοντ' ἐκ τῆς ἐκκλησίας καὶ τό τε ψήφισμα τοῦτ' ἔλαβον τὸ τοῦ Φιλοκράτους καὶ τὴν ἀπαγγελίαν ἐπύθοντο τὴν τούτου καὶ τὰς ὑποσχέσεις, κατὰ πάντας τοὺς τρόπους ἀπώλοντο. Σκοπεῖτε γάρ. Ἦσαν ἀπιστοῦντές τινες αὐτόθι τῷ Φιλίππῳ καὶ νοῦν ἔχοντες· οὗτοι πιστεύειν ὑπήχθησαν. Διὰ τί; Ὅτι ἡγοῦντο, οὐδ' εἰ δεκάκις Φίλιππος αὐτοὺς ἐξηπάτα, οὐδέποτ' ἂν τούς γ' Ἀθηναίων πρέσβεις Ἀθηναίους ἐξαπατᾶν τολμῆσαι, ἀλλ' εἶναι ταῦτ' ἀληθῆ οὗτος ἀπήγγελλε πρὸς ὑμᾶς, καὶ τοῖς Θηβαίοις ἥκειν, οὐχ αὑτοῖς ὄλεθρον. (54) Ἦσαν ἄλλοι τινὲς οἳ πάσχειν ὁτιοῦν καὶ ἀμύνεσθαι δεῖν ᾤοντο· ἀλλὰ καὶ τούτους μαλακοὺς ἐποίησε τὸ τὸν Φίλιππον ὑπάρχειν αὐτοῖς πεισθῆναι, καὶ τὸ ταῦτ' εἰ μὴ ποιήσουσιν ὑμᾶς ἐπ' αὐτοὺς ἥξειν, οὓς βοηθήσειν αὑτοῖς ἤλπιζον ἐκεῖνοι. Ἀλλὰ καὶ μεταμέλειν ὑμῖν ᾤοντό τινες πεποιημένοις τὴν πρὸς Φίλιππον εἰρήνην· τούτοις ὅτι καὶ τοῖς ἐγγόνοις τὴν αὐτὴν ἐψηφίσασθ' ἐπέδειξαν, ὥστε πανταχῇ τὰ παρ' ὑμῶν ἀπογνωσθῆναι. Διόπερ ταῦτα πάντ' εἰς ἓν ψήφισμα συνεσκεύασαν. (55) καὶ μέγιστον ἔμοιγε δοκοῦσιν ἁπάντων ὑμᾶς ἠδικηκέναι· τὸ γὰρ πρὸς ἄνδρα θνητὸν καὶ διὰ καιρούς τινας ἰσχύοντα γράφοντας εἰρήνην ἀθάνατον συνθέσθαι τὴν κατὰ τῆς πόλεως αἰσχύνην, καὶ ἀποστερῆσαι μὴ μόνον τῶν ἄλλων, ἀλλὰ καὶ τῶν παρὰ τῆς τύχης εὐεργεσιῶν τὴν πόλιν, καὶ τοσαύτῃ περιουσίᾳ χρήσασθαι πονηρίας ὥστε μὴ μόνον τοὺς ὄντας Ἀθηναίους, ἀλλὰ καὶ τοὺς ὕστερόν ποτε μέλλοντας ἔσεσθαι πάντας ἠδικηκέναι, πῶς οὐχὶ πάνδεινόν ἐστι; (56) Τοῦτο τοίνυν οὐδέποθ' ὑμεῖς ὑπεμείνατ' ἂν (ὕστερον) προσγράψαι πρὸς τὴν εἰρήνην, τὸ καὶ τοῖς ἐγγόνοις, εἰ μὴ ταῖς παρ' Αἰσχίνου ῥηθείσαις ὑποσχέσεσιν τότ' ἐπιστεύσατε, αἷσπερ οἱ Φωκεῖς πιστεύσαντες ἀπώλοντο. Καὶ γάρ τοι παραδόντες αὑτοὺς Φιλίππῳ καὶ ἑκόντες ἐγχειρίσαντες ἐκείνῳ τὰς πόλεις ἁπάντων τῶν ἐναντίων ὧν πρὸς ὑμᾶς οὗτος ἀπήγγειλ' ἔτυχον. (57) Ἵνα δ' εἰδῆτε σαφῶς ὅτι ταῦθ' οὕτω καὶ διὰ τούτους ἀπόλωλε, τοὺς χρόνους ὑμῖν λογιοῦμαι καθ' οὓς ἐγίγνεθ' ἕκαστα. Περὶ ὧν δ' ἄν τις ἀντιλέγῃ τούτων, ἀναστὰς ἐν τῷ ἐμῷ ὕδατι εἰπάτω. μὲν τοίνυν εἰρήνη ἐλαφηβολιῶνος ἐνάτῃ ἐπὶ δέκα ἐγένετο, ἀπεδημήσαμεν δ' ἡμεῖς ἐπὶ τοὺς ὅρκους τρεῖς μῆνας ὅλους· καὶ τοῦτον ἅπαντα τὸν χρόνον ἦσαν οἱ Φωκεῖς σῷοι. (58) Ἥκομεν δὲ δεῦρ' ἀπὸ τῆς πρεσβείας τῆς ἐπὶ τοὺς ὅρκους τρίτῃ ἐπὶ δέκα τοῦ σκιροφοριῶνος μηνός, καὶ παρῆν Φίλιππος ἐν Πύλαις ἤδη καὶ τοῖς Φωκεῦσιν ἐπηγγέλλετο ὧν οὐδὲν ἐπίστευον ἐκεῖνοι. Σημεῖον δέ· οὐ γὰρ ἂν δεῦρ' ἧκον ὡς ὑμᾶς. δ' ἐκκλησία μετὰ ταῦτα, ἐν πάντα τὰ πράγματ' ἀπώλεσαν οὗτοι ψευσάμενοι καὶ φενακίσαντες ὑμᾶς, τῇ ἕκτῃ ἐπὶ δέκα ἐγίγνετο τοῦ σκιροφοριῶνος. (59) Ἀπὸ τοίνυν ταύτης πεμπταῖα λογίζομαι τὰ παρ' ὑμῶν ἐν τοῖς Φωκεῦσι γενέσθαι· παρῆσαν γὰρ οἱ τῶν Φωκέων πρέσβεις ἐνθάδε, καὶ ἦν αὐτοῖς καὶ τί ἀπαγγελοῦσιν οὗτοι καὶ τί ψηφιεῖσθ' ὑμεῖς ἐπιμελές. Οὐκοῦν εἰκάς, τίθεμεν πυθέσθαι τοὺς Φωκέας τὰ παρ' ὑμῶν· ἀπὸ γὰρ τῆς ἕκτης εἰς ταύτην πέμπτη γίγνεται. Ὑστέρα τοίνυν δεκάτη, ἐνάτη, ὀγδόη· ταύτῃ ἐγίγνονθ' αἱ σπονδαί, καὶ πάντα τἀκεῖ πράγματ' ἀπωλώλει καὶ τέλος εἶχεν. [50] Ainsi, Athéniens, restés dans vos foyers, vous ne vous transportiez pas sur les lieux ; les Lacédémoniens, sentant le piége, s'étaient retirés; aucun peuple amphictyonique n'était présent, excepté les Thessaliens et les Thébains : et, dans les termes le plus noblement perfides, Philocrate livre le temple à ces derniers en proposant de le livrer aux Amphictyons; à quels Amphictyons? Thèbes, la Thessalie étaient seules représentées. Du reste, nul ordre de convoquer la diète fédérale, d'attendre qu'elle soit assemblée, d'envoyer Proxénos au secours de la Phocide, de faire marcher les Athéniens; non, rien de semblable. (51) Philippe, cependant, vous a écrit deux lettres d'invitation. Mais voulait-il que vous vinssiez? pas du tout. Autrement, avant de vous appeler, il ne vous eût pas privés du moment où vous auriez pu partir; il ne m'eût point retenu lorsque je voulais m'embarquer pour la Phocide; il n'eût pas enjoint à l'accusé de vous amuser des discours les plus propres à enchaîner vos pas. Mais il voulait que, persuadés qu'il agirait selon vos désirs, vous ne prissiez aucune décision pour lui résister ; il voulait que la Phocide, endormie par vos promesses, n'opposât aucune défense, et que, perdant tout espoir, elle se livrât elle-même entre ses mains. — Lis les lettres de Philippe. On lit. (52) Ces lettres dans leur teneur nous invitent à venir, à venir sur-le-champ. Mais, pour peu qu'elles fussent sincères, quel était le devoir des députés? N'était-ce pas de les appuyer, pour faire sortir vos troupes? N'était-ce pas de proposer que Proxénos, qu'ils savaient peu éloigné de la Phocide, volât à son secours? Eh bien! ils ont fait évidemment tout le contraire. N'en soyez pas étonnés : peu attentifs au texte de ces lettres, ils connaissaient à fond les vœux du prince qui écrivait : c'est là qu'ils apportaient et leur appui, et le concours de leurs efforts. (53) Aussi, lorsque les Phocidiens eurent appris le résultat de votre assemblée, qu'ils eurent en main le décret de Philocrate, qu'ils connurent les rapports et les promesses d'Eschine, ils furent écrasés de tous côtés, et voici comment. Quelques-uns d'entre eux, hommes sensés, se méfiaient de Philippe : leur confiance fut peu à peu gagnée. Par quel moyen? par cette réflexion : Dût Philippe nous tromper mille fois, jamais les députés d'Athènes n'oseraient tromper les Athéniens; les rapports d'Eschine à ses concitoyens sont véridiques; c'est la ruine de Thèbes qu'on prépare, non la nôtre. (54) D'autres pensaient qu'il fallait se défendre à tout prix. Mais ceux-ci même étaient désarmés par la persuasion que Philippe tenait pour eux, et que, s'ils lui témoignaient de la défiance, vous marcheriez contre eux, vous dont ils attendaient leur secours. Plusieurs même vous supposaient des regrets, au sujet de votre paix avec le monarque ; mais à ceux-là on montrait que vous étendiez cette paix à vos descendants. Ainsi, du côté d'Athènes, pas un rayon d'espoir! Voilà pourquoi les perfides ont tout ramassé dans un seul décret; et, de tous leurs attentats contre vous, (55) voilà le plus grand à mes yeux. En effet, proposer une éternelle paix avec un homme mortel que d'heureux hasards ont seuls fait puissant, stipuler le déshonneur de la patrie, lui arracher jusqu'aux faveurs que lui réserve la fortune, et, par une inépuisable, scélératesse, frapper du même coup tous les Athéniens vivants, tous les Athéniens à naître, n'est-ce pas là une énorme forfaiture? (56) Vous n'auriez jamais souffert, vous, qu'on ajoutât au traité ces mots, et pour vos descendants, si vous n'eussiez alors accordé votre confiance aux promesses débitées par Eschine ; confiance qui, partagée par les Phocidiens, les a perdus. Oui, après s'être livrés eux-mêmes à Philippe, après avoir remis volontairement leurs villes entre ses mains, ils ont éprouvé un traitement qui est le démenti du rapport de l'accusé. (57) Pour vous montrer clairement que ces circonstances et ces hommes ont ruiné la Phocide, voici le calcul des dates de chaque fait. Si l'un d'eux veut en contester l'exactitude, qu'il se lève, qu'il parle sur le temps qui m'est accordé. La paix s'est faite le 19 du mois Elaphébolion. Notre absence, pour l'échange des serments, dura trois mois entiers. Pendant tout ce temps, la Phocide était encore debout. (58) Nous revînmes de cette ambassade le 13 de Scirophorion. Déjà Philippe, parvenu aux Thermopyles, faisait aux Phocidiens des déclarations dont ils ne croyaient pas un mot. Je le prouve par cette députation que, sans cela, ils ne vous auraient pas envoyée. Le 16 du même mois, le Peuple tint l'assemblée dans laquelle les traîtres ont tout abattu sous les coups du mensonge et de l'imposture. (59) Je compte que, cinq jours après, les détails de votre séance parvinrent en Phocide : car les délégués de cette contrée étaient ici, et avaient à cœur de savoir quel serait le rapport de vos députés, quelle serait la décision d'Athènes. Plaçons donc au 20 la connaissance qu'en eurent les Phocidiens, puisqu'il y a cinq jours du 6 au 20. Viennent ensuite le 10, le 9, le 8. Ce dernier jour, date du traité, consomma la perte de la Phocide.


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Dernière mise à jour : 22/01/2009