HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 40-49

  Paragraphes 40-49

[40] Μεμαρτύρηται δὲ δήπουθεν ὑμῖν ἐν τῷ δήμῳ πολλάκις, ὡς ἐγὼ τάλαντον ἔχων ἐπ' αὐτοὺς ᾠχόμην, καὶ νῦν δὲ μαρτυρηθήσεται· διὸ καὶ τὴν ἐμὴν φιλοτιμίαν οὗτος ἀφαιρούμενος τοῦτ' ἔπεισεν ἐκεῖνον ἐγγράψαι. τοίνυν μέγιστον ἁπάντων· γὰρ εἰς τὴν προτέραν γράψας ἐπιστολήν, ἣν ἠνέγκαμεν ἡμεῖς, ὅτι « ἔγραφον δ' ἂν καὶ διαρρήδην ἡλίχ' ὑμᾶς εὖ ποιήσω, εἰ εὖ ᾔδειν καὶ τὴν συμμαχίαν μοι γενησομένην, » γεγονυίας τῆς συμμαχίας οὔ φησιν εἰδέναι τί ἂν ποιῶν χαρίσαιτο, οὐδ' αὐτὸς ὑπέσχετο· τοῦτο γὰρ ᾔδει δηλονότι, εἴπερ μὴ ἐφενάκιζεν. Ἀλλὰ μὴν ὅτι ταῦθ' οὕτω τότ' ἔγραψε, λέγε μοι λαβὼν ἐκ τῆς προτέρας ἐπιστολῆς αὐτὸ τοῦτο, ἐνθένδε. Λέγε. Ἐξ Ἐπιστολής. (41) Οὐκοῦν πρὶν μὲν εἰρήνης τυχεῖν, εἰ καὶ συμμαχία προσγένοιτ' αὐτῷ, γράψειν ὡμολόγει ἡλίκα τὴν πόλιν εὖ ποιήσει· ἐπειδὴ δ' ἀμφότερ' αὐτῷ γέγονεν, οὐκ εἰδέναι φησὶ τί ἂν ποιῶν χαρίσαιτο, ἂν δ' ὑμεῖς λέγητε, ποιήσειν μήτ' αἰσχύνην μήτ' ἀδοξίαν αὐτῷ φέρει, εἰς ταύτας τὰς προφάσεις καταφεύγων, κἂν ἄρ' εἴπητέ τι καὶ προαχθῆθ' ὑμεῖς ἐπαγγείλασθαι, ἀναχώρησιν ἑαυτῷ καταλείπων. (42) Ταῦτα τοίνυν καὶ πόλλ' ἕτερ' ἐνῆν παραχρῆμα τότ' εὐθὺς ἐξελέγχειν καὶ διδάσκειν ὑμᾶς καὶ μὴ προέσθαι τὰ πράγματ' ἐᾶν, εἰ μὴ Θεσπιαὶ καὶ Πλαταιαὶ καὶ τὸ Θηβαίους αὐτίκα δὴ μάλα δώσειν δίκην ἀφείλετο τὴν ἀλήθειαν. Καίτοι ταῦτα, εἰ μὲν ἀκοῦσαι μὲν ἔδει φενακισθῆναι δὲ τὴν πόλιν, ὀρθῶς ἐλέγετο, εἰ δὲ πραχθῆναι τῷ ὄντι, σιωπᾶσθαι συνέφερεν. Εἰ μὲν γὰρ ἐνταῦθ' ἦν ἤδη τὰ πράγμαθ' ὥστε μηδ' αἰσθομένοις τοῖς Θηβαίοις πλέον εἶναι μηδέν, τί οὐ γέγονεν; Εἰ δὲ παρὰ τὸ προαισθέσθαι κεκώλυται, τίς ἐκλαλήσας; Οὐχ οὗτος; (43) Ἀλλ' οὔτ' ἔμελλεν οὔτ' ἐβουλήθη ταῦτ' οὐδ' ἤλπισεν οὗτος, ὥστε τοῦ γ' ἐκλελαληκέναι μηδ' αἰτίαν ἐχέτω· ἀλλὰ φενακισθῆναι τοῖς λόγοις τούτοις ὑμᾶς ἔδει, καὶ ἐμοῦ τἀληθῆ μὴ 'θελῆσαι ἀκοῦσαι, καὶ αὐτοὺς οἴκοι καταμεῖναι, καὶ ψήφισμα νικῆσαι τοιοῦτο δι' οὗ Φωκεῖς ἀπολοῦνται. Διὰ ταῦτ' ἐσπαθᾶτο ταῦτα καὶ διὰ ταῦτ' ἐδημηγορεῖτο. (44) Ἀκούων τοίνυν ἐγὼ τηλικαῦτα καὶ τοιαῦτ' ἐπαγγελλομένου τούτου, καὶ ἀκριβῶς εἰδὼς ὅτι ψεύδεται, --καὶ ὅθεν, φράσω πρὸς ὑμᾶς, πρῶτον μὲν ἐκ τοῦ, ὅτε τοὺς ὅρκους ἔμελλε Φίλιππος ὀμνύναι τοὺς περὶ τῆς εἰρήνης, ἐκσπόνδους ἀποφανθῆναι τοὺς Φωκέας ὑπὸ τούτων, σιωπᾶν καὶ ἐᾶν εἰκὸς ἦν, εἴπερ ἔμελλον σῴζεσθαι· ἔπειτ' ἐκ τοῦ μὴ τοὺς παρὰ τοῦ Φιλίππου πρέσβεις ταῦτα λέγειν μηδὲ τὴν ἐπιστολὴν τὴν Φιλίππου, (45) ἀλλὰ τοῦτον -- ἐκ τούτων οὖν τεκμαιρόμενος, ἀναστὰς καὶ παρελθὼν ἐπειρώμην μὲν ἀντιλέγειν, ὡς δ' ἀκούειν οὐκ ἠθέλετε, ἡσυχίαν ἔσχον, τοσοῦτο μόνον διαμαρτυράμενος ̔καὶ πρὸς Διὸς καὶ θεῶν ἀναμιμνῄσκεσθἐ ὅτι ταῦτ' οὔτ' οἶδ' οὔτε κοινωνῶ, προσέθηκα δ' ὡς οὐδὲ προσδοκῶ. Τραχέως δ' ὑμῶν τῷ μηδὲ προσδοκᾶν σχόντων, « καὶ ὅπως γ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, » ἔφην, « ἄν τι τούτων γίγνηται, τούτους ἐπαινέσεσθε καὶ τιμήσετε καὶ στεφανώσετε, ἐμὲ δὲ μή· καὶ μέντοι κἄν τι τῶν ἐναντίων, ὅπως τούτοις ὀργιεῖσθε· ἐγὼ δ' ἀφίσταμαι. » (46) « Μὴ νῦν, » ὑπολαβὼν Αἰσχίνης οὑτοσί, « μὴ νῦν ἀφίστασο, » ἔφη, « ἀλλ' ὅπως τότε μὴ προσποιήσει. » « Νὴ Δί', ἀδικήσω γ', » ἔφην. Ἐπαναστὰς δ' Φιλοκράτης μάλ' ὑβριστικῶς « οὐδὲν, » ἔφη, « θαυμαστόν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, μὴ ταὔτ' ἐμοὶ καὶ Δημοσθένει δοκεῖν· οὗτος μὲν γὰρ ὕδωρ, ἐγὼ δ' οἶνον πίνω. » Καὶ ὑμεῖς ἐγελᾶτε. (47) Σκέψασθε δὴ τὸ ψήφισμα, δίδωσι γράψας μετὰ ταῦθ' Φιλοκράτης· ἀκοῦσαι μὲν γὰρ οὑτωσὶ παγκάλως ἔχει· ἐπειδὰν δὲ τοὺς καιροὺς συλλογίσηταί τις ἐφ' ὧν ἐγράφη, καὶ τὰς ὑποσχέσεις ἃς οὗτος ὑπισχνεῖτο τότε, οὐδὲν ἄλλο φανήσονται πλὴν παραδόντες Φιλίππῳ καὶ Θηβαίοις Φωκέας, μόνον οὐκ ὀπίσω τὼ χεῖρε δήσαντες. Λέγε τὸ ψήφισμα. Ψήφισμα. (48) Ὁρᾶτ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὸ ψήφισμα, ὅσων ἐπαίνων καὶ ὅσης εὐφημίας μεστόν ἐστι, καὶ « τὴν εἰρήνην εἶναι τὴν αὐτὴν ἥνπερ Φιλίππῳ καὶ τοῖς ἐγγόνοις, καὶ τὴν συμμαχίαν, » καὶ « ἐπαινέσαι δὲ Φίλιππον, ὅτι ἐπαγγέλλεται τὰ δίκαια ποιήσειν. » Ἀλλ' οὐδὲν ἐκεῖνός γ' ἐπηγγέλλετο, ἀλλὰ τοσούτου γ' ἔδει (ἐπαγγέλλεσθαι) ὥστ' οὐδ' εἰδέναι φησὶ τί ἂν ποιῶν ὑμῖν χαρίσαιτο. (49) Ἀλλ' οὗτος ἦν λέγων ὑπὲρ αὐτοῦ καὶ ὑπισχνούμενος. Πρὸς δὲ τοὺς παρὰ τούτου λόγους ὡρμηκότας λαβὼν ὑμᾶς Φιλοκράτης ἐγγράφει τοῦτ' εἰς τὸ ψήφισμα, « ἐὰν δὲ μὴ ποιῶσι Φωκεῖς δεῖ καὶ παραδιδῶσι τοῖς Ἀμφικτύοσιν τὸ ἱερόν, ὅτι βοηθήσει δῆμος Ἀθηναίων ἐπὶ τοὺς διακωλύοντας ταῦτα γίγνεσθαι. » [40] C'est que plusieurs fois on vous a publiquement attesté que j'emportais avec moi un talent pour leur rançon, et on l'attestera encore. Aussi, pour m'enlever l'honneur de cette générosité, l'accusé a-t-il engagé le prince à insérer cela dans sa lettre. Mais voici ce qu'il y a de plus fort. Philippe, dans une première missive que nous vous avons apportée, écrivait : Je m'expliquerais nettement sur tout ce que je veux faire pour vous, si j'étais sûr que vous fissiez alliance avec moi. L'alliance s'est faite, et il prétend ignorer les moyens de vous obliger, ignorer ses propre promesses ! Il les connaîtrait, sans doute, s'il ne vous eût pas joués. Mais prouvons qu'il écrivit alors ces lignes. — Prends-moi sa première lettre, et lis le passage en question. Lis. On lit. (41) Ainsi, avant d'obtenir la paix, Philippe promet que, si l'on y joint l'alliance, il écrira ce qu'il doit faire pour la République; et, quand il possède et l'alliance et la paix, il dit ne savoir pas quels bons offices il pourrait vous rendre! Si vous le lui dites, vous, si la séduction de ses promesses vous entraîne à spécifier une demande, il répondra qu'il ne fera rien contre sa gloire : paroles évasives qui seront son refuge, retraite habilement ménagée. (42) Ces ruses et cent autres encore pouvaient, à l'instant même, être démasquées; il était possible alors de vous éclairer, de vous empêcher de laisser les affaires à l'abandon, si Thespies et Platée, si Thèbes qu'on allait punir, ne vous eussent dérobé la vérité. Toutefois, que voulait-on? faire entendre seulement ces noms à la République pour l'abuser? on avait raison de parler : agir réellement? il importait de se taire. En effet, si, dans leur position, les Thébains ne gagnaient rien à prévoir l'orage, pourquoi n'a-t-il pas éclaté? S'ils ne l'ont conjuré que pour l'avoir prévu, où est le révélateur? n'est-ce pas Eschine? (43) Mais il n'en devait pas être ainsi ; Eschine ne le voulait ni ne l'espérait. Ne l'accusons donc pas d'indiscrétion. Vous duper par un langage de jongleur, vous faire repousser la vérité que je présentais, vous retenir dans vos murs, et assurer le triomphe d'un décret désastreux pour la Phocide, voilà quel était son but; de là tant de trames ourdies, de là ses perfides harangues. (44) Auditeur des pompeuses et magnifiques promesses de ce député, je savais parfaitement qu'il mentait: comment le savais-je? le voici : d'abord, quand le prince allait jurer la paix, nos traîtres désignèrent la Phocide comme exclue du traité, article qu'il était opportun d'omettre si l'on voulait la sauver; ensuite, ce n'étaient ni des ambassadeurs de Philippe, ni la lettre de Philippe, qui tenaient ce langage, c'était Eschine. (45) Guidé par ces inductions, je courus à la tribune, j'essayai de vous détromper. Sur votre refus de m'entendre, je m'arrêtai, me bornant à protester que tout cela m'était inconnu (au nom du ciel, rappelez-vous le fait), que je n'y avais aucune part ; j'ajoutai même que je ne l'espérais point. Ne pas l'espérer ! vous étiez furieux. « Eh bien! Athéniens, vous dis-je, s'il se réalise une seule de ces promesses, aux députés vos éloges, à eux vos récompenses, à eux vos couronnes, et rien pour moi ! S'il arrive tout le contraire, qu'ils soient l'objet de votre courroux : pour moi, je me retire. (46) — Pas si vite, a repris Eschine, encore un moment ! Du moins, ne va plus t'attribuer les succès de tes collègues. — Non, par Jupiter! répondis-je, ce serait trop d'injustice. » Philocrate, se levant après moi, prononce ces impertinentes paroles : « Belle merveille, Athéniens ! si Démosthène et moi nous ne pensons pas de même : il boit de l'eau, je bois du vin. » Et vous, de rire; (47) mais considérez le décret qu'il présenta ensuite. A la simple lecture, il n'est rien de mieux : cependant, que l'on rapproche les circonstances où il le porta des promesses qu'étalait l'accusé à la même époque, on verra qu'ils n'ont guère fait que livrer à Philippe et aux Thébains la Phocide, pieds et poings liés. — Lis le décret. On lit. (48) Vous voyez, ô Athéniens ! comme surabondent ici l'éloge et les séduisantes paroles. « La paix et l'alliance conclues avec Philippe sont stipulés aussi pour ses descendants; Philippe sera remercié d'avoir promis de nous satisfaire. « Non, il n'avait rien promis ! il était si éloigné de promettre, qu'il mande ne pas savoir en quoi il pourrait vous obliger. (49) C'est Eschine qui avait parlé, qui avait promis pour lui. Vous vous étiez précipités au devant de ses paroles : alors Philocrate vous surprit, et inséra cette clause dans son décret : « Si les Phocidiens n'exécutent ce qu'il faut, s'ils ne livrent le temple aux Amphictyons, le Peuple d'Athènes fera marcher des troupes contre les opposants.


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Dernière mise à jour : 22/01/2009