HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 280-289

  Paragraphes 280-289

[280] Τί οὖν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι; Τούτων οὕτως ἐχόντων, ὑμεῖς ἐκείνων τῶν ἀνδρῶν ὄντες, οἱ δὲ καὶ τινὲς αὐτῶν ἔτι ζῶντες, ὑπομενεῖτε τὸν μὲν εὐεργέτην τοῦ δήμου καὶ τὸν ἐκ Πειραιῶς, Ἐπικράτην, ἐκπεσεῖν καὶ κολασθῆναι; Καὶ πάλιν πρώην Θρασύβουλον ἐκεῖνον τὸν Θρασυβούλου τοῦ δημοτικοῦ καὶ τοῦ ἀπὸ Φυλῆς καταγαγόντος τὸν δῆμον, τάλαντα δέκ' ὠφληκέναι, καὶ τὸν ἀφ' Ἁρμοδίου καὶ τῶν τὰ μέγιστ' ἀγάθ' ὑμᾶς εἰργασμένων, οὓς νόμῳ διὰ τὰς εὐεργεσίας ἃς ὑπῆρξαν εἰς ὑμᾶς ἐν ἅπασι τοῖς ἱεροῖς ἐπὶ ταῖς θυσίαις σπονδῶν καὶ κρατήρων κοινωνοὺς πεποίησθε, καὶ ᾄδετε καὶ τιμᾶτ' ἐξ ἴσου τοῖς ἥρωσι καὶ τοῖς θεοῖς, (281) τούτους μὲν πάντας τὴν ἐκ τῶν νόμων δίκην ὑπεσχηκέναι, καὶ μήτε συγγνώμην μήτ' ἔλεον μήτε παιδία κλάονθ' ὁμώνυμα τῶν εὐεργετῶν μήτ' ἄλλο μηδὲν αὐτοὺς ὠφεληκέναι· τὸν δ' Ἀτρομήτου τοῦ γραμματιστοῦ καὶ Γλαυκοθέας τῆς τοὺς θιάσους συναγούσης, ἐφ' οἷς ἑτέρα τέθνηκεν ἱέρεια, τοῦτον ὑμεῖς λαβόντες, τὸν τῶν τοιούτων, τὸν οὐδὲ καθ' ἓν χρήσιμον τῇ πόλει, οὐκ αὐτόν, οὐ πατέρα, οὐκ ἄλλον οὐδένα τῶν τούτου, ἀφήσετε; (282) Ποῖος γὰρ ἵππος, ποία τριήρης, ποία στρατεία, τίς χορός, τίς λῃτουργία, τίς εἰσφορά, τίς εὔνοια, ποῖος κίνδυνος, τί τούτων ἐν παντὶ τῷ χρόνῳ γέγονεν παρὰ τούτων τῇ πόλει; Καίτοι κἂν εἰ ταῦτα πάνθ' ὑπῆρχεν, ἐκεῖνα δὲ μὴ προσῆν, δικαίως καὶ προῖκα πεπρεσβευκέναι, ἀπολωλέναι δήπου προσῆκεν αὐτῷ. Εἰ δὲ μήτε ταῦτα μήτ' ἐκεῖνα, οὐ τιμωρήσεσθε; (283) Οὐκ ἀναμνησθήσεσθ' ὧν κατηγορῶν ἔλεγεν Τιμάρχου, ὡς οὐδέν ἐστ' ὄφελος πόλεως ἥτις μὴ νεῦρ' ἐπὶ τοὺς ἀδικοῦντας ἔχει, οὐδὲ πολιτείας ἐν συγγνώμη καὶ παραγγελία τῶν νόμων μεῖζον ἰσχύουσιν· οὐδ' ἐλεεῖν ὑμᾶς οὔτε τὴν μητέρα δεῖν τὴν Τιμάρχου, γραῦν γυναῖκα, οὔτε τὰ παιδί' οὔτ' ἄλλον οὐδένα, ἀλλ' ἐκεῖν' ὁρᾶν, ὅτι, εἰ προήσεσθε τὰ τῶν νόμων καὶ τῆς πολιτείας, οὐχ εὑρήσετε τοὺς ὑμᾶς αὐτοὺς ἐλεήσοντας. (284) Ἀλλ' μὲν ταλαίπωρος ἄνθρωπος ἠτιμώσεται, ὅτι τοῦτον εἶδεν ἀδικοῦντα, τούτῳ δ' ἀθῴῳ δώσετ' εἶναι; Διὰ τί; Εἰ γὰρ παρὰ τῶν εἰς ἑαυτοὺς ἐξαμαρτόντων τηλικαύτην ἠξίωσε δίκην Αἰσχίνης λαβεῖν, παρὰ τῶν εἰς τὰ τῆς πόλεως τηλικαῦθ' ἡμαρτηκότων, ὧν εἷς οὗτος ὢν ἐξελέγχεται, πηλίκην ὑμᾶς προσήκει λαβεῖν τοὺς ὀμωμοκότας καὶ δικάζοντας; (285) Νὴ Δί', οἱ νέοι γὰρ ἡμῖν δι' ἐκεῖνον ἔσονται τὸν ἀγῶνα βελτίους. Οὐκοῦν καὶ διὰ τόνδ' οἱ πολιτευόμενοι, δι' ὧν τὰ μέγιστα κινδυνεύεται τῇ πόλει· προσήκει δὲ καὶ τούτων φροντίζειν. Ἵνα τοίνυν εἰδῆθ' ὅτι καὶ τοῦτον ἀπώλεσεν, (τὸν Τίμαρχον,) οὐ μὰ Δί' οὐχὶ τῶν ὑμετέρων παίδων, ὅπως ἔσονται σώφρονες, προορῶν ̔εἰσὶ γάρ, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ νῦν σώφρονες· μὴ γὰρ οὕτω γένοιτο κακῶς τῇ πόλει ὥστ' Ἀφοβήτου καὶ Αἰσχίνου σωφρονιστῶν δεηθῆναι τοὺς νεωτέρουσ̓, (286) ἀλλ' ὅτι βουλεύων ἔγραψεν, ἄν τις ὡς Φίλιππον ὅπλ' ἄγων ἁλῷ σκεύη τριηρικά, θάνατον εἶναι τὴν ζημίαν· σημεῖον δέ· πόσον γὰρ ἐδημηγόρει χρόνον Τίμαρχος; Πολύν. Οὐκοῦν τοῦτον ἦν Αἰσχίνης ἅπαντ' ἐν τῇ πόλει, καὶ οὐδεπώποτ' ἠγανάκτησεν οὐδὲ δεινὸν ἡγήσατ' εἶναι τὸ πρᾶγμα, εἰ τοιοῦτος λέγει, ἕως εἰς Μακεδονίαν ἐλθὼν ἑαυτὸν ἐμίσθωσεν· λέγε δή μοι τὸ ψήφισμα λαβὼν αὐτὸ τὸ τοῦ Τιμάρχου. Ψήφισμα. (287) μὲν τοίνυν ὑπὲρ ὑμῶν γράψας μὴ ἄγειν ἐν τῷ πολέμῳ πρὸς Φίλιππον ὅπλα, εἰ δὲ μή, θανάτῳ ζημιοῦσθαι, ἀπόλωλε καὶ ὕβρισται· δὲ καὶ τὰ τῶν ὑμετέρων συμμάχων ὅπλ' ἐκείνῳ παραδοὺς οὑτοσὶ κατηγόρει, καὶ περὶ πορνείας ἔλεγεν, γῆ καὶ θεοί, δυοῖν μὲν κηδεσταῖν παρεστηκότοιν, οὓς ἰδόντες ἂν ὑμεῖς ἀνακράγοιτε, Νικίου τε τοῦ βδελυροῦ, ὃς ἑαυτὸν ἐμίσθωσεν εἰς Αἴγυπτον Χαβρίᾳ, καὶ τοῦ καταράτου Κυρηβίωνος, ὃς ἐν ταῖς πομπαῖς ἄνευ τοῦ προσώπου κωμάζει. Καὶ τί ταῦτα; Ἀλλὰ τὸν ἀδελφὸν ὁρῶν Ἀφόβητον. Ἀλλὰ δῆτ' ἄνω ποταμῶν ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ πάντες οἱ περὶ πορνείας ἐρρύησαν λόγοι. (288) Καὶ μὴν εἰς ὅσην ἀτιμίαν τὴν πόλιν ἡμῶν τούτου πονηρία καὶ ψευδολογία καταστήσασ' ἔχει, πάντα τἄλλ' ἀφείς, πάντες ὑμεῖς ἴστ' ἐρῶ. Πρότερον μὲν γάρ, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τί παρ' ὑμῖν ἐψήφισται, τοῦτ' ἐπετήρουν οἱ ἄλλοι πάντες Ἕλληνες· νῦν δ' ἤδη περιερχόμεθ' ἡμεῖς τί δέδοκται τοῖς ἄλλοις σκοποῦντες, καὶ ὠτακουστοῦντες τί τὰ τῶν Ἀρκάδων, τί τὰ τῶν Ἀμφικτυόνων, ποῖ πάρεισι Φίλιππος, ζῇ τέθνηκεν. (289) Οὐ τοιαῦτα ποιοῦμεν; Ἐγὼ δ' οὐ δέδοικ' εἰ Φίλιππος ζῇ, ἀλλ' εἰ τῆς πόλεως τέθνηκε τὸ τοὺς ἀδικοῦντας μισεῖν καὶ τιμωρεῖσθαι. Οὐδὲ φοβεῖ με Φίλιππος, ἂν τὰ παρ' ὑμῶν ὑγιαίνῃ, ἀλλ' εἰ παρ' ὑμῖν ἄδεια γενήσεται τοῖς παρ' ἐκείνου μισθαρνεῖν βουλομένοις, καὶ συνεροῦσί τινες τούτοις τῶν ὑφ' ὑμῶν πεπιστευμένων, καὶ πάντα τὸν ἔμπροσθεν χρόνον ἀρνούμενοι μὴ πράττειν ὑπὲρ Φιλίππου νῦν ἀναβήσονται, ταῦτα φοβεῖ με. [280] Eh quoi, Athéniens! vous, les enfants de ceux mêmes qui ont rendu cette sentence, vous, dont quelques-uns ont siégé avec eux, vous aurez souffert qu'un des généreux auteurs de la restauration populaire, Epicrate, fût puni, fût déchu de ses droits; que, récemment encore, une amende de dix talents fût imposée à Thrasybule, fils du démocrate de ce nom, qui a ramené le peuple de Phylé, et à l'un des descendants d'Harmodios et d'Aristogiton, ces bienfaiteurs suprêmes, qu'une loi, reconnaissante pour leurs antiques services, admet à partager vos libations dans tous les sacrifices et dans tous les temples, que vous chantez, que vous révérez à l'égal des héros et des Dieux ; (281) vous aurez vu tous ces citoyens subir des peines légales; indulgence, pitié, larmes de petits enfants dont les noms rappelaient tant de dévouement, rien n'aura pu les secourir : et le fils d'un Atromète, d'un maître d'école, et d'une Glaucothé, d'une meneuse de bacchantes, sacerdoce qui a été puni de mort dans une autre, un homme qui est dans vos mains, vous le lâcherez, quand il est d'un sang aussi vil, quand il n'a rien fait pour l'État, ni lui, ni son père, ni aucun de sa race ! (282) Où sont leurs dons en chevaux et en trirèmes? Quelles furent leurs campagnes, leurs chorégies, leurs charges publiques ? Montrez-nous leurs contributions, leurs sacrifices volontaires, leurs périlleux travaux ? De tant de services, en ont-ils jamais offert un seul à la patrie? Eh! quand ils les auraient rendus tous, l'iniquité, la vénalité de l'ambassade d'Eschine mériteraient encore la mort. Mais, s'il fut inutile citoyen et député perfide, ne le punirez- vous pas? (283) Ne vous rappellerez-vous point ces paroles de l'accusateur de Timarque? « N'attendons rien d'un État sans énergie contre les coupables, rien d'un gouvernement où les sollicitations et la pitié l'emportent sur les lois. Ne vous laissez attendrir ni par le grand âge de la mère de Timarque, ni par ses jeunes enfants, ni par personne ; ne voyez qu'une chose, c'est que, si vous délaissez les lois et le gouvernement, vous ne trouverez personne pour s'attendrir sur vous. » (284) Un malheureux a été frappé de mort civile pour avoir connu les crimes d'Eschine, et vous laisserez impuni le criminel ! Et pourquoi? S'il a cru que des citoyens coupables envers eux seuls méritaient une telle rigueur, par quelle peine ferez-vous donc expier des torts énormes envers la République, vous qui jugez sur la foi de votre serment? Je le jure, disait-il, la condamnation de Timarque réformera nos jeunes gens : eh bien ! la sienne réformera nos hommes politiques, qui jettent la patrie dans les derniers périls; or, ceux-là aussi doivent éveiller votre sollicitude. (285) Les mœurs de vos enfants ! non, par Jupiter ! tel n'a pas été son but lorsqu'il a perdu Timarque. Leurs moeurs, ô Athéniens! se soutiennent d'elles-mêmes; et puisse la République ne pas devenir assez malheureuse pour que sa jeunesse ait besoin de magistrats tels qu'un Aphobètos et un Eschine! (286) Son motif, sachez-le bien, c'était le décret de mort proposé par Timarque dans le Conseil contre tout citoyen convaincu d'avoir fait passer à Philippe des armes et des agrès de vaisseaux . Je le prouve. Depuis combien de temps Timarque haranguait-il le Peuple? depuis longtemps. Or, dans tout cet intervalle Eschine a pris part à l'administration, jamais indigné, jamais révolté de voir un pareil homme à la tribune, jusqu'à son retour de Macédoine, jusqu'à son engagement mercenaire avec Philippe. — Lis le texte du décret de Timarque. Lecture du Décret. (287) Celui donc qui, pour votre intérêt, a proposé qu'il fut défendu, sous peine capitale, d'envoyer, en temps de guerre, des armes à Philippe, est flétri par la mort civile; et celui qui a livré à Philippe les armes de vos alliés, c'est lui qui accusait et qui dissertait sur la prostitution, ô terre ! ô ciel ! assisté de ce couple de beaux-frères qui ne peut se montrer sans exciter la clameur publique, de l'infâme Nicias qui s'est vendu à Chabrias, en Égypte; de l'exécrable Cyrébion qui fait, sans masque, la débauche des bacchanales! Que dis-je? Eschine avait devant les yeux son frère Aphobètos ! C'est ce jour-là cependant que toutes ses paroles sur les libertins à gages se précipitaient en torrent ! (288) Combien sa perversité, combien ses impostures tiennent encore notre République au-dessous de son rang ! Passons, et arrêtons-nous sur ce que vous savez tous. Auparavant, ô Athéniens ! tous les Hellènes étaient dans l'attente de vos décrets ; aujourd'hui, c'est nous qui courons les nouvelles, c'est nous qui, toujours aux écoutes, épions les décisions des autres. Que font les Arcadiens? Qu'ont ordonné les Amphictyons? Où va Philippe? Est-il en vie? est-il mort? (289) N'est-ce pas là ce qui nous occupe? Pour moi, ce que je crains, ce n'est pas que Philippe meure ou vive; c'est que l'horreur des traîtres et l'ardeur à les punir ne soient mortes au cœur de la République. Philippe n'a rien qui m'effraie, si vous reprenez votre vigueur : mais que, chez vous, l'impunité soit acquise à ceux qui consentent à devenir ses mercenaires; que plusieurs de vos orateurs en crédit parlent pour eux, pour eux montent maintenant à la tribune, après s'être toujours défendu, par le passé, d'agir pour le Macédonien, voilà ce qui m'épouvante.


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Dernière mise à jour : 22/01/2009