HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 290-299

  Paragraphes 290-299

[290] Τί γὰρ δή ποτ', Εὔβουλε, Ἡγησίλεῳ μὲν κρινομένῳ, ὃς ἀνεψιός ἐστί σοι, καὶ Θρασυβούλῳ πρώην, τῷ Νικηράτου θείῳ, ἐπὶ μὲν τῆς πρώτης ψήφου οὐδ' ὑπακοῦσαι καλούμενος ἤθελες, εἰς δὲ τὸ τίμημ' ἀναβὰς ὑπὲρ μὲν ἐκείνων οὐδ' ὁτιοῦν ἔλεγες, ἐδέου δὲ τῶν δικαστῶν συγγνώμην ἔχειν σοί; Εἶθ' ὑπὲρ μὲν συγγενῶν καὶ ἀναγκαίων ἀνθρώπων οὐκ ἀναβαίνεις, (291) ὑπὲρ Αἰσχίνου δ' ἀναβήσει, ὅς, ἡνίκ' ἔκρινεν Ἀριστοφῶν Φιλόνικονκαὶ δι' ἐκείνου τῶν σοὶ πεπραγμένων κατηγόρει, συγκατηγόρει μετ' ἐκείνου σοῦ καὶ τῶν ἐχθρῶν τῶν σῶν εἷς ἐξητάζετο; Ἐπειδὴ δὲ σὺ μὲν τουτουσὶ δεδιξάμενος καὶ φήσας καταβαίνειν εἰς Πειραιᾶ δεῖν ἤδη καὶ χρήματ' εἰσφέρειν καὶ τὰ θεωρικὰ στρατιωτικὰ ποιεῖν, χειροτονεῖν συνεῖπε μὲν οὗτος, ἔγραψε δ' βδελυρὸς Φιλοκράτης, ἐξ ὧν αἰσχρὰν ἀντ' ἴσης συνέβη γενέσθαι τὴν εἰρήνην, (292) οὗτοι δὲ τοῖς μετὰ ταῦτ' ἀδικήμασι πάντ' ἀπολωλέκασι, τηνικαῦτα διήλλαξαι; Καὶ ἐν μὲν τῷ δήμῳ κατηρῶ (Φιλίππῳ) καὶ κατὰ τῶν παίδων ὤμνυες μὴν ἀπολωλέναι Φίλιππον ἂν βούλεσθαι· νῦν δὲ βοηθήσεις τούτῳ; Πῶς οὖν ἀπολεῖται, ὅταν τοὺς παρ' ἐκείνου δωροδοκοῦντας σὺ σῴζῃς; (293) Τί γὰρ δήποτε Μοιροκλέα μὲν ἔκρινες, εἰ παρὰ τῶν τὰ μέταλλ' ἐωνημένων εἴκοσιν ἐξέλεξεν δραχμὰς παρ' ἑκάστου, καὶ Κηφισοφῶντα γραφὴν ἱερῶν χρημάτων ἐδίωκες, εἰ τρισὶν ὕστερον ἡμέραις ἐπὶ τὴν τράπεζαν ἔθηκεν ἑπτὰ μνᾶς· τοὺς δ' ἔχοντας, ὁμολογοῦντας, ἐξελεγχομένους ἐπ' αὐτοφώρῳ ἐπὶ τῷ τῶν συμμάχων ὀλέθρῳ ταῦτα πεποιηκότας, τούτους οὐ κρίνεις, ἀλλὰ καὶ σῴζειν κελεύεις; (294) Καὶ μὴν ὅτι ταῦτα μέν ἐστιν φοβερὰ καὶ προνοίας καὶ φυλακῆς πολλῆς δεόμενα, ἐφ' οἷς δ' ἐκείνους σὺ ἔκρινες, γέλως, ἐκείνως ὄψεσθε. Ἦσαν ἐν Ἤλιδι κλέπτοντες τὰ κοινά τινες; Καὶ μάλ' εἰκός γε. Ἔστιν οὖν ὅστις μετέσχεν αὐτόθι νῦν τούτων τοῦ καταλῦσαι τὸν δῆμον; Οὐδὲ εἷς. Τί δ'; Ἐν Μεγάροις οὐκ οἴεσθ' εἶναί τινα καὶ κλέπτην καὶ μὲν οἴομαι. Ἆρ' οὖν διὰ τούτους ἀπώλετ' Ὄλυνθος; Οὔ. Τί δ'; Ἐν Μεγάροις οὐκ οἴεσθ' εἶναί τινα καὶ κλέπτην καὶ παρεκλέγοντα τὰ κοινά; Ἀνάγκη. Καὶ πέφηνέ τις αἴτιος αὐτόθι νῦν τούτων τῶν συμβεβηκότων πραγμάτων; Οὐδὲ εἷς. (295) Ἀλλὰ ποῖοί τινες οἱ τὰ τηλικαῦτα καὶ τοιαῦτ' ἀδικοῦντες; Οἱ νομίζοντες (αὑτοὺς) ἀξιόχρεως εἶναι τοῦ Φιλίππου ξένοι καὶ φίλοι προσαγορεύεσθαι, οἱ στρατηγιῶντες καὶ προστασίας ἀξιούμενοι, οἱ μείζους τῶν πολλῶν οἰόμενοι δεῖν εἶναι. Οὐ Πέριλλος ἐκρίνετ' ἔναγχος ἐν Μεγάροις ἐν τοῖς τριακοσίοις, ὅτι πρὸς Φίλιππον ἀφίκετο, καὶ παρελθὼν Πτοιόδωρος αὐτὸν ἐξῃτήσατο, καὶ πλούτῳ καὶ γένει καὶ δόξῃ πρῶτος Μεγαρέων, καὶ πάλιν ὡς Φίλιππον ἐξέπεμψε, καὶ μετὰ ταῦθ' μὲν ἧκεν ἄγων τοὺς ξένους, δ' ἔνδον ἐτύρευε; Τοιαῦτα. (296) Οὐ γὰρ ἔστιν, οὐκ ἔσθ' τι τῶν πάντων μᾶλλον εὐλαβεῖσθαι δεῖ τὸ μείζω τινὰ τῶν πολλῶν ἐᾶν γίγνεσθαι. Μή μοι σῳζέσθω μηδ' ἀπολλύσθω μηδείς, ἂν δεῖνα βούληται, ἀλλ' ὃν ἂν τὰ πεπραγμένα σῴζῃ καὶ τοὐναντίον, τούτῳ τῆς προσηκούσης ψήφου παρ' ὑμῶν ὑπαρχέτω τυγχάνειν· τοῦτο γάρ ἐστι δημοτικόν. (297) Ἔτι τοίνυν πολλοὶ παρ' ὑμῖν ἐπὶ καιρῶν γεγόνασιν ἰσχυροί, Καλλίστρατος, αὖθις Ἀριστοφῶν, Διόφαντος, τούτων ἕτεροι πρότερον. Ἀλλὰ ποῦ τούτων ἕκαστος ἐπρώτευεν; Ἐν τῷ δήμῳ· ἐν δὲ τοῖς δικαστηρίοις οὐδείς πω μέχρι τῆς τήμερον ἡμέρας ὑμῶν οὐδὲ τῶν νόμων οὐδὲ τῶν ὅρκων κρείττων γέγονεν. Μὴ τοίνυν μηδὲ νῦν τοῦτον ἐάσητε. Ὅτι γὰρ ταῦτα φυλάττοισθ' ἂν εἰκότως μᾶλλον πιστεύοιτε, τῶν θεῶν ὑμῖν μαντείαν ἀναγνώσομαι, οἵπερ ἀεὶ σῴζουσι τὴν πόλιν πολλῷ τῶν προεστηκότων μᾶλλον. Λέγε τὰς μαντείας. Μαντείαι. (298) Ἀκούετ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῶν θεῶν οἷ' ὑμῖν προλέγουσιν. Εἰ μὲν τοίνυν πολεμούντων ὑμῶν ταῦτ' ἀνῃρήκασι, τοὺς στρατηγοὺς λέγουσι φυλάττεσθαι· πολέμου γάρ εἰσιν ἡγεμόνες οἱ στρατηγοί· εἰ δὲ πεποιημένων εἰρήνην, τοὺς ἐπὶ τῆς πολιτείας ἐφεστηκότας· οὗτοι γὰρ ἡγοῦνται, τούτοις πείθεσθ' ὑμεῖς, ὑπὸ τούτων δέος ἐστὶ μὴ παρακρουσθῆτε. « Καὶ τὴν πόλιν συνέχειν (φησὶν ἐν τῇ μαντείᾳ), ὅπως ἂν μίαν γνώμην ἔχωσιν ἅπαντες καὶ μὴ τοῖς ἐχθροῖς ἡδονὴν ποιῶσι. » (299) Πότερ' οὖν οἴεσθ' ἄν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὸν τοσαῦτα κάκ' εἰργασμένον σωθέντα, δίκην δόντα, ἡδονὴν Φιλίππῳ ποιῆσαι; Ἐγὼ μὲν οἴομαι σωθέντα. Φησὶ δέ γ' μαντεία δεῖν ὅπως ἂν μὴ χαίρωσιν οἱ ἐχθροὶ ποιεῖν. Ἅπασι τοίνυν μιᾷ γνώμῃ παρακελεύεται κολάζειν τοὺς ὑπηρετηκότας τι τοῖς ἐχθροῖς Ζεύς, Διώνη, πάντες οἱ θεοί. Ἕξωθεν οἱ ἐπιβουλεύοντες, ἔνδοθεν οἱ συμπράττοντες. Οὐκοῦν τῶν ἐπιβουλευόντων μὲν ἔργον διδόναι, τῶν συμπραττόντων δὲ λαμβάνειν καὶ τοὺς εἰληφότας ἐκσῴζειν. [290] Car enfin, Eubule, d'où vient que, dans le procès d'Hégésilée, ton cousin, et dernièrement dans celui de Thrasybule, oncle de Nicératos, qui t'appelaient à leur secours, tu gardas le silence au premier tour de scrutin, et qu'à l'arbitration de la peine, loin de prononcer un mot pour leur défense, tu prias le tribunal de t'excuser? Quoi ! tu ne parles point pour des parents, pour des intimes; (291) et, pour Eschine, tu parleras! pour Eschine qui, lorsque Aristophon accusait Philonique, et, en sa personne, ta conduite dans l'État, s'était porté coaccusateur, et se rangeait parmi tes ennemis ! Toi qui, effrayant les Athéniens, avais dit qu'il fallait à l'instant descendre au Pirée, contribuer de ses biens, appliquer à la guerre les finances du théâtre, ou adopter la motion soutenue par Eschine et rédigée par l'infâme Philocrate, motion dont le résultat fut une paix ignominieuse; (292) c'est quand ils ont tout perdu par de nouveaux crimes, que tu te réconcilies avec eux ! En présence du Peuple, tu as chargé Philippe d'imprécations; tu as juré sur la tête de tes enfants que tu désirais la perte de Philippe, et tu vas prêter ton appui à Eschine ! Comment Philippe périra-t-il, si tu sauves ceux qui lui sont vendus? (293) Dénonciateur de Moeroclès, qui avait perçu vingt drachmes sur chaque fermier des mines, et de Céphisophon, que tu accusais de sacrilège pour avoir porté sept mines à la caisse trois jours trop tard, tu ne poursuis pas, que dis-je? tu exiges que l'on acquitte ceux qui ont reçu l'or du monarque, ceux qui l'avouent, les destructeurs de nos alliés, des coupables convaincus et pris en flagrant délit! (294) Voilà cependant les crimes redoutables, les crimes qui demandent la prévoyance la plus vigilante; mais les délits que tu poursuivais sont une moquerie. Vous allez en juger. N'y avait-il pas en Élide des gens qui volaient le Trésor? Cela est au moins très probable. Eh bien! en est-il un qui, de nos jours, ait participé au renversement de la démocratie élidienne? Aucun. Et quand Olynthe subsistait, manquait-elle de ces sortes de citoyens? non, j'imagine. Est-ce donc par eux qu'Olynthe a péri? Nullement. Et Mégare, croyez-vous qu'elle n'ait pas eu quelque fripon public, quelque concussionnaire? Impossible! ce mal s'y est aussi déclaré. Est-ce là que sont les auteurs des récentes infortunes des Mégariens? Non. (295) A qui donc imputer tant d'attentats, tant de désastres? A ceux qui s'honorent d'être appelés hôtes et amis de Philippe; à ceux qui sont à la tête des armées et des affaires ; à ceux qui se croient faits pour dominer le Peuple. Dernièrement, à Mégare, Périlaos n'était-il pas accusé, devant les Trois-Cents, de s'être rendu auprès de Philippe? Ptoeodore, le premier des Mégariens par ses richesses, par sa naissance, par son crédit, ne demanda-t-il point sa grâce, et ne l'envoya-t-il pas de nouveau vers ce prince? N'a-t-on pas vu ensuite le premier arriver à la tête des troupes étrangères, et le second brouiller tout au dedans ? (296) Tant il est vrai que, de toutes les précautions de la politique, la plus indispensable est de ne laisser aucun citoyen s'élever au-dessus de la foule! Je veux que l'acquittement et la condamnation ne dépendent point de telle volonté privée; mais que l'accusé, selon que les faits le protègent ou l'accablent, trouve ici le jugement qui lui est dû : ainsi l'entend la démocratie. (297) Les conjonctures ont rendu puissants plusieurs Athéniens, Callistrate, Aristophon, Diophante, et d'autres avant eux. Mais où chacun primait-il? à l'assemblée nationale. - Nul de vous, jusqu'à ce jour, n'a dominé, dans les tribunaux, sur les lois, sur vos serments. Ne souffrez pas qu'Eubule commence. Pour vous montrer combien vous feriez mieux de vous préserver de cet abus que de l'accréditer, je vais faire lire un oracle des Dieux, qui veillent toujours beaucoup plus à la conservation d'Athènes que ses gouvernants. — Lis l'oracle. Lecture de l'Oracle. (298) Tu entends, ô Athènes! les avis que te donnent les Dieux. Avais-tu la guerre quand ils t'ont parlé? c'est sur tes généraux qu'ils appellent ta méfiance; car, pendant la guerre, tes généraux sont tes chefs. Avais-tu la paix? c'est sur tes ministres; voilà tes guides, tes conseillers; voilà celui dont tu dois craindre les déceptions. L'oracle dit aux citoyens: Serrez-vous étroitement, afin de n'avoir tous qu'un même esprit, et de ne pas faire la joie de vos ennemis. (299) Or, n'est-ce la condamnation d'un homme si coupable envers vous, Athéniens, qui ferait la joie de Philippe? N'est-ce pas plutôt son acquittement? Quand Jupiter, quand Dioné, quand tous les Dieux vous ordonnent de ne rien faire qui puisse réjouir vos ennemis, ils vous exhortent tous à punir unanimement ceux de qui vos ennemis ont reçu quelque service. Au dehors sont d'insidieux agresseurs; au dedans sont leurs agents. Chacun a sa tâche : ceux-là donnent, ceux-ci reçoivent, ou défendent ceux qui ont reçu.


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Dernière mise à jour : 22/01/2009