HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 160-169

  Paragraphes 160-169

[160]) οὔτε μάρτυρας γενέσθαι τῶν ὑποσχέσεων, ἐφ' αἷς εὑρίσκετο τὴν εἰρήνην, οὐδὲ τοῦτο δειχθῆναι πᾶσιν, ὅτι οὐκ ἄρ' πόλις τῶν Ἀθηναίων ἥττητο τῷ πολέμῳ, ἀλλὰ Φίλιππός ἐστιν τῆς εἰρήνης ἐπιθυμῶν καὶ πόλλ' ὑπισχνούμενος τοῖς Ἀθηναίοις ἂν τύχῃ τῆς εἰρήνης. Ἵνα δὴ μὴ γένοιτο ταῦθ' λέγω φανερά, διὰ ταῦτ' οὐδαμόσ' ᾤετο δεῖν τούτους βαδίζειν. Οὗτοι δ' ἐχαρίζοντο πάντα, ἐνδεικνύμενοι καὶ ὑπερκολακεύοντες ἐκεῖνον. (161) Καίτοι ταῦθ' ὅταν ἐξελέγχωνται πάντα, τοὺς χρόνους ἀνηλωκότες, τἀν Θρᾴκῃ προειμένοι, μηδὲν ὧν ἐψηφίσασθε πεποιηκότες μηδ' ὧν συμφέρον ἦν, τὰ ψευδῆ δεῦρ' ἀπηγγελκότες, πῶς ἔνεστι παρ' εὖ φρονοῦσι δικασταῖς καὶ βουλομένοις εὐορκεῖν τούτῳ σῴζεσθαι; Ἀλλὰ μὴν ὅτι ταῦτ' ἀληθῆ λέγω, λέγε πρῶτον μὲν τὸ ψήφισμα, ὡς ὁρκοῦν προσῆκεν ἡμῖν, εἶτα τὴν ἐπιστολὴν τὴν τοῦ Φιλίππου, εἶτα τὸ Φιλοκράτους ψήφισμα καὶ τὸ τοῦ δήμου. Ψήφισμα. Ἐπιστολή. Ψηφίσματα. (162) Καὶ μὴν ὅτι τὸν Φίλιππον ἐν Ἑλλησπόντῳ κατελάβομεν ἄν, εἴ τις ἐπείθετό μοι καὶ τὰ προστεταγμέν' ὑφ' ὑμῶν ἐποίει κατὰ τὰ ψηφίσματα, κάλει τοὺς ἐκεῖ παρόντας μάρτυρας. Μάρτυρες. Λέγε δὴ καὶ τὴν ἑτέραν μαρτυρίαν, πρὸς Εὐκλείδην ὕστερον ἐλθόντα τουτονὶ ἀπεκρίνατο Φίλιππος. Μαρτυρία. (163) Ὅτι τοίνυν οὐδ' ἄρνησίς ἐστιν αὐτοῖς τὸ μὴ ταῦθ' ὑπὲρ Φιλίππου πράττειν, ἀκούσατέ μου. Ὅτε γὰρ τὴν προτέραν ἀπῄρομεν πρεσβείαν τὴν περὶ τῆς εἰρήνης, κήρυχ' ὑμεῖς προαπεστείλαθ' ὅστις ἡμῖν σπείσεται. Τότε μὲν τοίνυν, ὡς τάχιστ' εἰς Ὠρεὸν ἦλθον, οὐκ ἀνέμειναν τὸν κήρυκα οὐδ' ἐνεποίησαν χρόνον οὐδένα, Ἅλου δὲ πολιορκουμένου διέπλευσαν εἰς τοῦτον, καὶ πάλιν ἐντεῦθεν πρὸς Παρμενίωνα τὸν πολιορκοῦντ' ἐξελθόντες ἀπῆραν διὰ τοῦ πολεμίου στρατεύματος εἰς Παγασάς, καὶ προϊόντες ἀπήντων ἐν Λαρίσῃ τῷ κήρυκι· τοσαύτῃ σπουδῇ καὶ προθυμίᾳ τότ' ἐχώρουν. (164) Ἐπειδὴ δ' εἰρήνη μὲν ἦν, ἅπασα δ' ἀσφάλει' ἰέναι καὶ πρόσταγμα παρ' ὑμῶν σπεύδειν, τηνικαῦτ' οὔτ' ἐπείγεσθαι βαδίζουσιν οὔτε πλεῖν αὐτοῖς ἐπῄει. Τί δήποτε; Ὅτι τότε μὲν τὸ τὴν εἰρήνην ὡς τάχιστα γενέσθαι, τοῦτ' ἦν ὑπὲρ Φιλίππου, νῦν δὲ τὸ ὡς πλεῖστον τὸν μεταξὺ χρόνον διατριφθῆναι τοῦ τοὺς ὅρκους ἀπολαβεῖν. (165) Ἀλλὰ μὴν ὅτι καὶ ταῦτ' ἀληθῆ λέγω, λαβέ μοι καὶ ταύτην τὴν μαρτυρίαν. Μαρτυρία. Ἔστιν οὖν ὅπως ἂν μᾶλλον ἄνθρωποι πάνθ' ὑπὲρ Φιλίππου πράττοντες ἐξελεγχθεῖεν, τὴν αὐτὴν ὁδὸν ἡνίκα μὲν σπεύδειν ὑπὲρ ὑμῶν ἔδει καθήμενοι, ὅτε δ' οὐδὲ βαδίζειν προσῆκε πρὶν ἐλθεῖν τὸν κήρυκα ἐπειγόμενοι; (166) Ὃν τοίνυν χρόνον ἦμεν ἐκεῖ καὶ καθήμεθ' ἐν Πέλλῃ, σκέψασθε τί πράττειν ἕκαστος ἡμῶν προείλετο. Ἐγὼ μὲν τοίνυν τοὺς αἰχμαλώτους ἀνασῴζειν καὶ ζητεῖν, καὶ παρ' ἐμαυτοῦ τε χρήματ' ἀναλίσκειν καὶ Φίλιππον ἀξιοῦν, ὧν ἡμῖν ἐδίδου ξενίων, τούτους λύσασθαι· οὗτος δὲ αὐτίκ' ἀκούσεσθε τί ποιῶν διετέλεσεν. Τί οὖν ἦν τοῦτο τὸ κοινῇ χρήμαθ' ἡμῖν τὸν Φίλιππον διδόναι; (167) Ἵνα μηδὲ τοῦτ' ἀγνοῆτε, ἐκεῖνος ἡμᾶς διεκωδώνιζεν ἅπαντας· τίνα τρόπον; Ἑκάστῳ προσπέμπων ἰδίᾳ καὶ πολύ γ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, διδοὺς χρυσίον. Ὡς δ' ἀπετύγχαν' ὁτουδήποτε ̔οὐ γὰρ ἐμέ γ' εἰπεῖν ἐμαυτὸν δεῖ, ἀλλὰ τἄργα καὶ τὰ πεπραγμέν' αὐτὰ δηλώσεἰ, τὰ κοινῇ δοθέντα πάντας ἡγεῖτ' εὐήθως λήψεσθαι· ἀσφάλειαν οὖν ἔσεσθαι τοῖς ἰδίᾳ πεπρακόσιν αὑτούς, εἰ καὶ κατὰ μικρὸν τοῦ λαβεῖν κοινῇ πάντες μετάσχοιμεν. Διὰ ταῦτ' ἐδίδοτο, ξένια δὴ πρόφασιν. (168) Ἐπειδὴ δ' ἐκώλυσ' ἐγώ, πάλιν προσδιενείμαντο τοῦθ' οὗτοι. Τῷ Φιλίππῳ δ', ἐπειδὴ ταῦτ' εἰς τοὺς αἰχμαλώτους ἠξίουν αὐτὸν ἀναλίσκειν ἐγώ, οὔτε κατειπεῖν τούτων εἶχε καλῶς οὐδ' εἰπεῖν ὅτι « ἀλλ' ἔχουσιν δεῖνα καὶ δεῖνα, » οὔτε φυγεῖν τἀνάλωμα· ὡμολόγησε μὲν δή, διεκρούσατο δ' εἰς τὰ Παναθήναια φήσας ἀποπέμψειν. Λέγε τὴν μαρτυρίαν τὴν Ἀπολλοφάνους, εἶτα τὴν τῶν ἄλλων τῶν παρόντων. Μαρτυρία. (169) Φέρε δὴ καὶ ὅσους αὐτὸς ἐλυσάμην τῶν αἰχμαλώτων εἴπω πρὸς ὑμᾶς. Ἐν ὅσῳ γὰρ οὐχὶ παρόντος πω Φιλίππου διετρίβομεν ἐν Πέλλῃ, ἔνιοι τῶν ἑαλωκότων, ὅσοιπερ ἦσαν ἐξηγγυημένοι, ἀπιστοῦντες, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, μὴ δυνήσεσθαί με ταῦτα πεῖσαι τὸν Φίλιππον, ἑαυτοὺς ἔφασαν βούλεσθαι λύσεσθαι καὶ μηδεμίαν τούτου χάριν ἔχειν τῷ Φιλίππῳ, καὶ ἐδανείζοντο μὲν τρεῖς μνᾶς, δὲ πέντε, δ' ὅπως συνέβαινεν ἑκάστῳ τὰ λύτρα. [160] il ne voulait pas donner des témoins aux engagements par lesquels il obtenait la paix ; il ne voulait pas qu'il fût démontré à tous que la République Athénienne était loin de traiter comme vaincue, que c'était Philippe qui soupirait après la paix, Philippe qui, à force de promesses, recevait la paix d'Athènes. Pour prévenir toutes ces indiscrétions, il jugeait à propos que nos députés ne se rendissent nulle part : coupable complaisance qu'ils accordèrent, en affichant pour lui le zèle le plus servile ! (161) Or, s'ils sont convaincus de tous ces délits, perte de temps, abandon des Forts de Thrace, refus d'agir d'après vos ordres et vos intérêts, rapports mensongers, peuvent-ils être absous par des juges prudents et fidèles à leur parole? Eh bien ! pour vérifier mes assertions, qu'on lise d'abord le décret qui statue sur les serments que nous devions exiger; ensuite la lettre de Philippe, puis le décret de Philocrate, enfin celui du Peuple. Lecture des Décrets et de la Lettre. (162) Pour preuve que, si l'on eût voulu m'en croire, et suivre les dispositions de votre décret, nous aurions atteint Philippe dans l'Hellespont, appelle les témoins qui étaient sur les lieux. Déposition des Témoins. Lis aussi une autre déposition, la réponse du prince à Euclide, que vous connaissez, et qui vint après nous. Lecture de la Déposition. (163) Prouvons maintenant que les députés ne peuvent nier d'avoir servi, en tout, la cause de Philippe. A notre départ pour les négociations de la paix, objet de la première ambassade, vous fîtes prendre les devants à un héraut pour assurer notre marche. A peine arrivés à Oréos, les députés, sans attendre le héraut, sans perdre un moment, se rendirent par mer dans Alos, ville assiégée, se dirigèrent de là vers Parménion qui l'attaquait, parvinrent à Pagases à travers l'armée ennemie, et, avançant toujours, ne furent joints qu'à Larisse par le héraut : tant ils mettaient alors d'ardeur et de précipitation dans leur course! (164) Et, lorsque la paix était arrêtée, et la sécurité du voyage entière, lorsque vous ordonniez de se hâter, il ne leur est venu à l'esprit ni d'accélérer leur marche, ni de se mettre en mer! Pourquoi cette différence? c'est que l'intérêt de Philippe exigeait, dans le premier cas, la paix la plus expéditive, et dans le second, l'intervalle le plus prolongé entre les stipulations et les serments. (165) — Prends encore la déposition qui attestera ce que j'avance. Lecture de la Déposition. Dans la même route, s'arrêter quand vous réclamiez toute leur célérité, s'élancer lorsque, pour faire les premiers pas, il convenait d'attendre le héraut : est-il rien qui convainque mieux ces hommes d'avoir été en tout les agents de Philippe? (166) Ce séjour, ce temps passé à Pella, comment l'avons-nous employé l'un et l'autre? Moi, je cherchais nos captifs, je travaillais à leur rachat, j'y dépensais mon argent, je demandais au prince leur liberté, à la place des dons qu'il nous offrait : fidèle à lui-même, que faisait Eschine? je le dirai tout à l'heure. Mais qu'est-ce que cette offre de présents, faite en commun par Philippe? (167) car c'est un point que vous devez aussi connaître. Philippe, par ses envoyés, sonda chacun de nous en particulier, fit sonner l'or à nos oreilles, offrit beaucoup d'or, ô Athéniens ! Il échoua auprès d'un député (ce n'est pas à moi à me nommer; les faits lèveront ce voile) : alors il crut que des dons en masse seraient reçus par tous sans défiance, et que la moindre part que chacun accepterait dans les largesses communes servirait de sauvegarde aux marchés individuels. De là, ces dons qui avaient l'hospitalité pour prétexte. (168) Mon refus augmenta la part des autres dans cette nouvelle distribution. Pour Philippe, quand je lui demandais de reporter sa générosité sur les prisonniers, ne pouvant décemment ni me refuser, ni répondre que tel et tel député avaient reçu, ni paraître craindre la dépense, il éluda ma prière sans la rejeter, et remit le renvoi des captifs aux Panathénées. — Lis la déposition d'Apollophane, et ensuite celle des autres témoins. Lecture des Dépositions. (169) Parlons maintenant des captifs que j'ai moi-même rachetés avant l'arrivée de Philippe, pendant notre séjour à Pella. Quelques-uns, relâches sous caution, n'espérant plus, je crois, fléchir le prince, me dirent : Nous aimons mieux nous racheter nous-mêmes que d'avoir cette obligation à Philippe. Ils m'empruntèrent donc celui-ci trois mines, celui-là cinq; d'autres, la rançon nécessaire à chacun.


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Dernière mise à jour : 22/01/2009