HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 100-109

  Paragraphes 100-109

[100] Ἐὰν μὲν οὖν κατορθοῖ τις, τιμήσεται καὶ πλέον ἕξει τῶν πολλῶν κατὰ τοῦτο· ἂν δ' ἀποτυγχάνῃ, σκήψεις καὶ προφάσεις ἐρεῖ; Ἀλλ' οὐ δίκαιον. Οὐ γὰρ ἂν ἐξαρκέσειε τοῖς ἀπολωλόσι συμμάχοις οὐδὲ τοῖς παισὶν αὐτῶν οὐδὲ ταῖς γυναιξὶν οὐδὲ τοῖς ἄλλοις διὰ τὴν ἀβελτερίαν τὴν ἐμήν, ἵνα μὴ τὴν τούτου λέγω, τοιαῦτα πεπονθέναι· πολλοῦ γε καὶ δεῖ. (101) Ἀλλ' ὅμως ὑμεῖς ἄφετ' Αἰσχίνῃ τὰ δεινὰ ταῦτα καὶ ὑπερβάλλοντα, ἂν δι' εὐήθειαν δι' ἄλλην ἄγνοιαν ἡντινοῦν λελυμασμένος φανῇ. Ἂν μέντοι διὰ πονηρίαν ἀργύριον λαβὼν καὶ δῶρα, καὶ τοῦτ' ἐξελεγχθῇ σαφῶς ὑπ' αὐτῶν τῶν πεπραγμένων, μάλιστα μέν, εἰ οἷόν τ', ἀποκτείνατε, εἰ δὲ μή, ζῶντα τοῖς λοιποῖς παράδειγμα ποιήσατε. Σκοπεῖτε δὴ τὸν ὑπὲρ τούτων ἔλεγχον, ὡς δίκαιος ἔσται, μεθ' ὑμῶν.(102) Ἀνάγκη δή που τοὺς λόγους τούτους Αἰσχίνην πρὸς ὑμᾶς εἰπεῖν τουτονί, τοὺς περὶ τῶν Φωκέων καὶ τῶν Θεσπιῶν καὶ τῆς Εὐβοίας, εἴπερ μὴ πεπρακὼς αὑτὸν ἑκὼν ἐξηπάτα, δυοῖν θάτερον, διαρρήδην ἀκούσανθ' ὑποσχομένου Φιλίππου ὅτι πράξει ταῦτα καὶ ποιήσει, εἰ μὴ τοῦτο, γοητευθέντα καὶ φενακισθέντα τῇ περὶ τἄλλα φιλανθρωπίᾳ καὶ ταῦτ' ἐλπίσαντα παρ' αὐτοῦ. Οὐκ ἔνεστι τούτων οὐδὲ ἓν χωρίς. (103) Ἐκ τοίνυν τούτων ἀμφοτέρων μάλιστα πάντων ἀνθρώπων μισεῖν αὐτῷ προσήκει Φίλιππον. Διὰ τί; Ὅτι τὸ μὲν ἐκείνου μέρος πάντ' αὐτῷ γέγονεν τὰ δεινότατα καὶ τὰ αἴσχιστα. Ὑμᾶς ἐξηπάτηκεν, ἀδοξεῖ, (δικαίως ἀπόλωλε,) κρίνεται· καὶ εἴ γέ τι τῶν προσηκόντων ἐγίγνετο, ἐν εἰσαγγελίᾳ πάλαι ἂν ἦν· νῦν δὲ διὰ τὴν ὑμετέραν εὐήθειαν καὶ πραότητ' εὐθύνας δίδωσι, καὶ ταύτας ὁπηνίκα βούλεται. Ἔστιν οὖν ὅστις ὑμῶν φωνὴν ἀκήκοεν Αἰσχίνου κατηγοροῦντος Φιλίππου; Τί δ'; Ἐξελέγχοντ' λέγοντά τι τοῦτον ἑόρακεν; (109) Οὐδὲ εἷς· ἀλλὰ πάντες Ἀθηναῖοι πρότερον κατηγοροῦσι Φιλίππου, καὶ τυχὼν ἀεί, ὧν οὐδὲν οὐδεὶς ἠδίκηται, ἰδίᾳ δήπου. Ἐγὼ δ' ἐκείνους τοὺς λόγους ἐζήτουν παρὰ τούτου, εἴπερ μὴ πεπρακὼς αὑτὸν ἦν, « ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἐμοὶ μὲν χρήσασθ' τι βούλεσθε· ἐπίστευσ', ἐξηπατήθην, ἥμαρτον, ὁμολογῶ. Τὸν δ' ἄνθρωπον, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, φυλάττεσθε· ἄπιστος, γόης, πονηρός. Οὐχ ὁρᾶθ' οἷα πεποίηκεν ἐμέ; Οἷ' ἐξηπάτηκεν; » Τούτων οὐδέν' ἀκούω τῶν λόγων, οὐδ' ὑμεῖς. [100] S'il réussit, il sera honoré, il s'élèvera au-dessus de la foule; mais s'il échoue, en sera-t-il quitte pour des excuses, pour des défaites? Injustice! Nos alliés qui ont péri, et leurs enfants, et leurs épouses, et tant d'autres malheureux, se consoleront-ils par cela seul que leur désastre est l'ouvrage de mon incapacité, pour ne pas dire de celle d'Eschine? oh! non. (101) Cependant, pardon pour l'auteur de tant d'horribles infortunes, s'il est clair qu'il n'a fait le mal que par crédulité, par défaut de lumières; mais, si c'est par perversité, si c'est pour de l'or, pour un salaire, si les faits eux-mêmes le prouvent avec évidence, la mort ! Enfin, si cette peine n'est pas applicable, qu'il vive; mais donnez, dans sa personne, une leçon au prévaricateurs. Or, examinez combien est solide le raisonnement par lequel je vais le convaincre. (102) Dans l'hypothèse qu'il ne s'est pas vendu, qu'il vous a involontairement trompés, il faut de toute nécessité qu'Eschine vous ait débité ses discours au sujet de la Phocide, de Thespies, de l'Eubée, ou parce qu'il a entendu de la bouche même de Philippe la promesse qu'il devait réaliser en leur faveur, ou parce que, fasciné, ensorcelé par la modération habituelle, il s'attendait à le voir agir ainsi. (103) Point de milieu; or, dans l'un et l'autre cas, il doit porter à Philippe la haine la plus vive. Pourquoi ? c'est qu'autant qu'il a dépendu de ce prince, il se trouve dans la position la plus cruelle, la plus humiliante : il vous a trompés; il est déshonoré ; on le juge digne de mort, et, si l'on eût fait ce qui convient, il y a longtemps qu'on l'eût accusé comme criminel d'État : mais, grâce à votre indulgence, à votre bénignité, il rend ses comptes, et encore quand il lui plaît. (109) Est-il donc quelqu'un qui l'ait entendu élever la voix contre Philippe, dévoiler sa perfidie par un mot, un seul mot? Non ; et même, dans Athènes entière, le premier venu accusera plus volontiers ce prince, sans en avoir reçu aucune offense personnelle. Pour moi, je désirerais qu'Eschine, s'il est demeuré incorruptible, vous dit : « Athéniens, faites de moi ce que vous voudrez : j'ai cru, j'ai été abusé, j'ai failli, je l'avoue. Mais, ô mes concitoyens! tenez-vous en garde contre Philippe : c'est un perfide, un imposteur, un scélérat. Ne voyez-vous pas tout le mal qu'il m'a fait, et comme il m'a joué? » Ni vous ni moi n'entendons de telles paroles. Pourquoi? parce que sa foi n'a pas été surprise, parce qu'il avait reçu le salaire de ses harangues, le loyer de sa trahison;


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Dernière mise à jour : 22/01/2009