HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours X

Paragraphes 0-9

  Paragraphes 0-9

[10,0] DIXIÈME PHILIPPIQUE. (1) Καὶ σπουδαῖα νομίζων, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, περὶ ὧν βουλεύεσθε, καὶ ἀναγκαῖα τῇ πόλει, πειράσομαι περὶ αὐτῶν εἰπεῖν νομίζω συμφέρειν. Οὐκ ὀλίγων δ´ ὄντων ἁμαρτημάτων οὐδ´ ἐκ μικροῦ χρόνου συνειλεγμένων, ἐξ ὧν φαύλως ταῦτ´ ἔχει, οὐδέν ἐστιν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῶν πάντων δυσκολώτερον εἰς τὸ παρὸν ὅτι ταῖς γνώμαις ὑμεῖς ἀφεστήκατε τῶν πραγμάτων, καὶ τοσοῦτον χρόνον σπουδάζεθ´ ὅσον ἂν κάθησθ´ ἀκούοντες προσαγγελθῇ τι νεώτερον, εἶτ´ ἀπελθὼν ἕκαστος ὑμῶν οὐ μόνον οὐδὲν φροντίζει περὶ αὐτῶν, ἀλλ´ οὐδὲ μέμνηται. μὲν οὖν ἀσέλγεια καὶ πλεονεξία, πρὸς ἅπαντας ἀνθρώπους Φίλιππος χρῆται, τοσαύτη τὸ πλῆθος ὅσην ἀκούετε· ὅτι δ´ οὐκ ἔνι ταύτης ἐκεῖνον ἐπισχεῖν ἐκ λόγου καὶ δημηγορίας οὐδεὶς ἀγνοεῖ δήπου. καὶ γὰρ εἰ μηδ´ ἀφ´ ἑνὸς τῶν ἄλλων τοῦτο μαθεῖν δύναταί τις, ὡδὶ λογισάσθω. ἡμεῖς οὐδαμοῦ πώποτε, ὅπου περὶ τῶν δικαίων εἰπεῖν ἐδέησεν, ἡττήθημεν οὐδ´ ἀδικεῖν ἐδόξαμεν, ἀλλὰ πάντων πανταχοῦ κρατοῦμεν καὶ περίεσμεν τῷ λόγῳ. ἆρ´ οὖν διὰ τοῦτ´ ἐκείνῳ φαύλως ἔχει τὰ πράγματα, τῇ πόλει καλῶς; πολλοῦ γε καὶ δεῖ· ἐπειδὰν γὰρ μὲν λαβὼν μετὰ ταῦτα βαδίζῃ τὰ ὅπλα, πᾶσιν τοῖς οὖσιν ἑτοίμως κινδυνεύσων, ἡμεῖς δὲ καθώμεθ´ εἰρηκότες τὰ δίκαια, οἱ δ´ ἀκηκοότες, εἰκότως, οἶμαι, τοὺς λόγους τἄργα παρέρχεται, καὶ προσέχουσιν ἅπαντες οὐχ οἷς εἴπομέν ποθ´ ἡμεῖς δικαίοις νῦν ἂν εἴποιμεν, ἀλλ´ οἷς ποιοῦμεν. ἔστι δὲ ταῦτ´ οὐδένα τῶν ἀδικουμένων σῴζειν δυνάμενα· οὐδὲν γὰρ δεῖ πλείω περὶ αὐτῶν λέγειν. τοιγάρτοι διεστηκότων εἰς δύο ταῦτα τῶν ἐν ταῖς πόλεσι, τῶν μὲν εἰς τὸ μήτ´ ἄρχειν βίᾳ βούλεσθαι μηδενὸς μήτε δουλεύειν ἄλλῳ, ἀλλ´ ἐν ἐλευθερίᾳ καὶ νόμοις ἐξ ἴσου πολιτεύεσθαι, τῶν δ´ εἰς τὸ ἄρχειν μὲν τῶν πολιτῶν ἐπιθυμεῖν, ἑτέρῳ δ´ ὑπακούειν, δι´ ὅτου ποτ´ ἂν οἴωνται τοῦτο δυνήσεσθαι ποιῆσαι, οἱ τῆς ἐκείνου προαιρέσεως, οἱ τυραννίδων καὶ δυναστειῶν ἐπιθυμοῦντες, κεκρατήκασι πανταχοῦ, καὶ πόλις δημοκρατουμένη βεβαίως οὐκ οἶδ´ εἴ τίς ἐστι τῶν πασῶν λοιπὴ πλὴν ἡμετέρα. καὶ κεκρατήκασιν οἱ δι´ ἐκείνου τὰς πολιτείας ποιούμενοι πᾶσιν ὅσοις πράγματα πράττεται, πρώτῳ μὲν πάντων καὶ πλείστῳ τῷ τοῖς βουλομένοις χρήματα λαμβάνειν ἔχειν τὸν δώσονθ´ ὑπὲρ αὑτῶν, δευτέρῳ δὲ καὶ οὐδὲν ἐλάττονι τούτου τῷ δύναμιν τὴν καταστρεψομένην τοὺς ἐναντιουμένους αὐτοῖς ἐν οἷς ἂν αἰτήσωσι χρόνοις παρεῖναι. ἡμεῖς δ´ οὐ μόνον τούτοις ὑπολειπόμεθ´, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἀλλ´ οὐδ´ ἀνεγερθῆναι δυνάμεθα, ἀλλὰ μανδραγόραν πεπωκόσιν τι φάρμακον ἄλλο τοιοῦτον ἐοίκαμεν ἀνθρώποις· εἶτ´, οἶμαι, (δεῖ γάρ, ὡς ἐγὼ κρίνω, λέγειν τἀληθῆ) οὕτω διαβεβλήμεθα καὶ καταπεφρονήμεθ´ ἐκ τούτων ὥστε τῶν ἐν αὐτῷ τῷ κινδυνεύειν ὄντων οἱ μὲν ὑπὲρ τῆς ἡγεμονίας ἡμῖν ἀντιλέγουσιν, οἱ δ´ ὑπὲρ τοῦ ποῦ συνεδρεύσουσι, τινὲς δὲ καθ´ αὑτοὺς ἀμύνεσθαι μᾶλλον μεθ´ ἡμῶν ἐγνώκασιν. Τοῦ χάριν δὴ ταῦτα λέγω καὶ διεξέρχομαι; οὐ γὰρ ἀπεχθάνεσθαι μὰ τὸν Δία καὶ πάντας θεοὺς προαιροῦμαι. ἵν´ ὑμῶν ἕκαστος, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τοῦτο γνῷ καὶ εἰδῇ, ὅτι καθ´ ἡμέραν ῥᾳστώνη καὶ ῥᾳθυμία, ὥσπερ τοῖς ἰδίοις βίοις, οὕτω καὶ ταῖς πόλεσιν οὐκ ἐφ´ ἑκάστου τῶν ἀμελουμένων ποιεῖ τὴν αἴσθησιν εὐθέως, ἀλλ´ ἐπὶ τῷ κεφαλαίῳ τῶν πραγμάτων ἀπαντᾷ. ὁρᾶτε Σέρριον καὶ Δορίσκον· ταῦτα γὰρ πρῶτον ὠλιγωρήθη μετὰ τὴν εἰρήνην, πολλοῖς ὑμῶν οὐδὲ γνώριμ´ ἐστὶν ἴσως. ταῦτα μέντοι τότ´ ἐαθέντα καὶ παροφθέντ´ ἀπώλεσε Θρᾴκην καὶ Κερσοβλέπτην, σύμμαχον ὄνθ´ ὑμῶν. πάλιν ταῦτ´ ἀμελούμεν´ ἰδὼν καὶ οὐδεμιᾶς βοηθείας τυγχάνοντα παρ´ ὑμῶν κατέσκαπτε Πορθμόν, καὶ τυραννίδ´ ἀπαντικρὺ τῆς Ἀττικῆς ἐπετείχισεν ὑμῖν ἐν τῇ Εὐβοίᾳ. ταύτης ὀλιγωρουμένης, Μέγαρ´ ἑάλω παρὰ μικρόν. οὐδὲν ἐφροντίσατ´ οὐδ´ ἐπεστράφητ´ οὐδὲν τούτων, οὐδ´ ἐνεδείξασθε τοῦθ´ ὅτι οὐκ ἐπιτρέψετε τοῦτο ποιεῖν αὐτῷ· Ἀντρῶνας ἐπρίατο καὶ μετ´ οὐ πολὺν χρόνον τὰ ἐν Ὠρεῷ πράγματ´ εἰλήφει. DIXIÈME PHILIPPIQUE. (1) Persuadé que les matières les plus sérieuses, les plus urgentes pour la république, sont l'objet de votre délibération, j'essayerai, hommes d'Athènes, de vous dire ce que je crois le plus utile. De toutes les fautes nombreuses et depuis longtemps accumulées qui ont rendu notre situation mauvaise, la plus funeste, la plus embarrassaute aujourd'hui, c'est votre aversion pour les affaires. Vous y consacrez les courts moments où, assis en ce lieu, vous écoutez les nouvelles; après quoi, chacun se retire sans y réfléchir, sans même en garder la mémoire. Cependant l'insolence et l'avidité de Philippe envers tous les peuples sont montées à cet excès qu'on vous dépeint; et vous n'ignorez pas, sans doute, qu'on ne les réprimera jamais avec des mots, avec des harangues. A défaut d'autres preuves, il suffirait de ce raisonnement : dans aucune occasion où il a fallu discuter le droit, nous n'avons succombé ni paru avoir tort; partout nous sommes vainqueurs, partout nous triomphons par nos raisons. Mais les affaires de cet homme en vont-elles plus mal? les nôtres en vont-elles mieux? Il s'en faut bien. Quand nous avons parlé, Philippe s'arme, il s'avance, prêt à tenter la fortune avec toutes ses forces ; et nous, nous restons en repos, contents, les uns d'avoir péroré sur notre bon droit, les autres d'avoir écouté : aussi, par une conséquence naturelle, les actions l'emportent sur les paroles; et les peuples examinent, non ce que nous avons dit ou pourrions dire de juste, mais ce que nous faisons. Or, ce que nous faisons ne peut sauver un seul opprimé. C'est en dire assez. Je vois deux partis diviser toutes les républiques : les uns ne veulent être ni tyrans ni esclaves, mais vivre égaux et libres sous l'empire des lois; les autres aspirent à dominer sur leurs concitoyens en obéissant à l'étranger, quel qu'il soit, pourvu qu'avec son aide ils espérent réussir. La faction avide de pouvoir et de tyrannie est partout régnante; et j'ignore s'il reste une seule ville, Athènes exceptée, où la démocratie soit encore debout. Les membres de cette faction l'emportent par tous les moyens qui donnent le succès. Le premier et le plus puissant, c'est d'avoir un bailleur de fonds pour corrompre les âmes vénales; un autre, qui ne le cède guère à celui-là, c'est de disposer d'une armée prête a culbuter leurs adversaires au premier signal. Et nous, ô Athéniens! dépourvus de toutes ces ressources, nous ne pouvons pas même nous réveiller, semblables à des hommes qui ont pris quelque breuvage assoupissant. De là (car je crois vous devoir la vérité) nous sommes tellement décriés, tellement méprisés, que, parmi les peuples placés au milieu du péril, ceux-ci nous disputent le commandement, ceux-là le droit d'assigner le lieu des conférences; plusieurs même ont résolu de se défendre seuls, plutôt qu'avec notre se:ours. Pourquoi cette revue de nos fautes? Ce n'est pas, j'en atteste Jupiter et tous les dieux, que je veuille m'attirer votre haine; c'est pour que chacun de vous comprenne et voie qu'en politique comme dans la vie privée, chaque négligence, fruit d'une paresse et d'une inertie de tous les jours, inaperçue d'abord, finit par dominer le résultat des affaires. Voyez Serrhium et Doriskos, les premières places que vous vous laissâtes enlever après la paix. Plus d'un parmi vous ne les connaît peut-être pas. Eh bien ces postes délaissés, regardés avec dédain, ont entraîné dans leur perte et la Thrace et Kersobleptès, votre allié. Philippe, n'apercevant encore aucun mouvement, aucun envoi de secours d'Athènes, rasa Porthmos; et, par les tyrans qu'il établit en Eubée, il fit de cette île une citadelle menaçante pour l'Attique. Vous le souffrez, et peu s'en faut qu'il ne prenne Mégare. Toujours indifférents, toujours immobiles, vous ne faites pas une démonstration pour l'arrêter. Alors il achète Antrônes, et bientôt il est maître d'Oréos.


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Dernière mise à jour : 4/09/2008