HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Contre Aristogiton (I) (discours complet)

Paragraphes 50-59

  Paragraphes 50-59

[50] οὐκ ἐκείνους ὑβρίζων, οὔ - ἐκείνοις μὲν γὰρ ἐξῆν μικρὸν ἀργύριον δοῦσι τούτῳ μὴ ἀκούειν ταῦτα -, ἀλλὰ τὴν ὑμετέραν χειροτονίαν προπηλακίζων καὶ τῆς αὑτοῦ πονηρίας ἐπίδειξιν ποιούμενος, τὰς δὲ κληρωτὰς ἀρχὰς σπαράττων, αἰτῶν, εἰσπράττων ἀργύριον, τί κακὸν οὐ παρέχων; Τὰ τελευταῖα δὲ ταυτὶ πάντας εἰς ταραχὴν καὶ στάσιν ἐμβάλλειν ζητήσας, γράμματ' ἐκτιθεὶς ψευδῆ, ὅλως δ' ἐπὶ τῷ πάντων κακῷ πεφυκώς, καὶ πρόδηλος ὢν ὅτι τοιοῦτός ἐστι τῷ βίῳ. <51> Σκοπεῖτε γάρ. Εἰσὶν ὁμοῦ δισμύριοι πάντες Ἀθηναῖοι. Τούτων ἕκαστος ἕν γέ τι πράττων κατὰ τὴν ἀγορὰν περιέρχεται, ἤτοι νὴ τὸν Ἡρακλέα τῶν κοινῶν τῶν ἰδίων. Ἀλλ' οὐχ οὗτος οὐδέν, οὐδ' ἂν ἔχοι δεῖξαι πρὸς ὅτῳ τὸν βίον ἐστὶ τῶν μετρίων καλῶν. Οὐχὶ τῶν πολιτικῶν ἀγαθῶν ἐπ' οὐδενὶ τῇ ψυχῇ διατρίβει· οὐ τέχνης, οὐ γεωργίας, οὐκ ἄλλης ἐργασίας οὐδεμιᾶς ἐπιμελεῖται· οὐ φιλανθρωπίας, οὐχ ὁμιλίας οὐδεμιᾶς οὐδενὶ κοινωνεῖ· <52> ἀλλὰ πορεύεται διὰ τῆς ἀγορᾶς, ὥσπερ ἔχις σκορπίος ἠρκὼς τὸ κέντρον, ᾄττων δεῦρο κἀκεῖσε, σκοπῶν τίνι συμφορὰν βλασφημίαν κακόν τι προστριψάμενος καὶ καταστήσας εἰς φόβον ἀργύριον εἰσπράξεται. Οὐδὲ προσφοιτᾷ πρός τι τούτων τῶν ἐν τῇ πόλει κουρείων μυροπωλίων τῶν ἄλλων ἐργαστηρίων οὐδὲ πρὸς ἕν· ἀλλ' ἄσπειστος, ἀνίδρυτος, ἄμεικτος, οὐ χάριν, οὐ φιλίαν, οὐκ ἄλλ' οὐδὲν ὧν ἄνθρωπος μέτριος γιγνώσκων· μεθ' ὧν δ' οἱ ζωγράφοι τοὺς ἀσεβεῖς ἐν Ἅιδου γράφουσιν, μετὰ τούτων, μετ' ἀρᾶς καὶ βλασφημίας καὶ φθόνου καὶ στάσεως καὶ νείκους, περιέρχεται. <53> Εἶθ' ὃν οὐδὲ τῶν ἐν Ἅιδου θεῶν εἰκός ἐστιν τυχεῖν ἵλεων, ἀλλ' εἰς τοὺς ἀσεβεῖς ὠσθῆναι διὰ τὴν πονηρίαν τοῦ βίου, τοῦτον ὑμεῖς ἀδικοῦντα λαβόντες οὐ μόνον οὐ τιμωρήσεσθε, ἀλλὰ καὶ μειζόνων ἀξιώσαντες δωρειῶν ἀφήσετ' τοὺς εὐεργέτας; Τίνι γὰρ πώποθ' ὑμεῖς ἔδοτε, ἐὰν ὄφλῃ τι τῷ δημοσίῳ, τοῦτο μὴ καταθέντι τῶν ἴσων μετέχειν; Οὐδενί. Μὴ τοίνυν μηδὲ τούτῳ δῶτε νῦν, ἀλλὰ τιμωρήσασθε καὶ παράδειγμα ποιήσατε τοῖς ἄλλοις. <54> Ἄξιον δ' ἐστίν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ τὰ λοίπ' ἀκοῦσαι· δεινῶν γὰρ ὄντων, οὐ μὲν οὖν ἐχόντων ὑπερβολήν, ὧν ἠκούσατ' ἄρτι λέγοντος Λυκούργου, τὰ λοίπ' ἐνάμιλλα τούτοις καὶ τῆς αὐτῆς φύσεως εὑρεθήσεται. Πρὸς μὲν γὰρ τῷ τὸν πατέρ' ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ προδοὺς ἀπελθεῖν ἐξ Ἐρετρίας, ὥσπερ ἠκούσατε Φαίδρου, ἀποθανόνθ' ἀσεβὴς οὗτος καὶ μιαρὸς οὐκ ἔθαψεν, οὐδὲ τοῖς θάψασι τὴν ταφὴν ἀπέδωκεν, ἀλλὰ καὶ δίκην πρὸς ἔλαχεν. <55> Πρὸς δὲ τῷ τῆς μητρὸς μὴ ἀπεσχῆσθαι τὼ χεῖρε, ὥσπερ ἀρτίως ἠκούσατε τῶν μαρτύρων, καὶ τὴν ἀδελφὴν τὴν ἑαυτοῦ, οὐχ ὁμοπατρίαν μὲν οὖσαν, θυγατέρα δ' ἐκείνης ὁπωσδήποτε γενομένην νἐῶ γὰρ τοῦτὀ, ἀλλ' ἀδελφήν γε, ἐπ' ἐξαγωγῇ ἀπέδοτο, ὥς φησι τὸ ἔγκλημα τῆς δίκης, ἣν ὑπὲρ τούτων ἔλαχεν αὐτῷ χρηστὸς ἀδελφὸς οὑτοσί, νῦν συναπολογησόμενος. <56> Πρὸς δὲ τούτοις τοιούτοις οὖσιν ἕτερον δεινόν, γῆ καὶ θεοί, πρᾶγμ' ἀκούσεσθε. Ὅτε γὰρ τὸ δεσμωτήριον διορύξας ἀπέδρα, τότε πρὸς γυναῖκά τιν' ἔρχεται Ζωβίαν ὄνομα, ἐτύγχανεν, ὡς ἔοικε, κεχρημένος ποτέ· καὶ κρύπτει καὶ διασῴζει τὰς πρώτας ἡμέρας αὐτὸν ἐκείνη, ἃς ἐζήτουν καὶ ἐκήρυττον οἱ ἕνδεκα, καὶ μετὰ ταῦτα δοῦσα δραχμὰς ὀκτὼ ἐφόδιον καὶ χιτωνίσκον καὶ ἱμάτιον ἐξέπεμψεν εἰς Μέγαρα. <57> Ταύτην τὴν ἄνθρωπον, τὴν τοιαῦτ' εὐεργετήσασαν αὐτόν, ὡς πολὺς παρ' ὑμῖν ἔπνει καὶ λαμπρός, μεμφομένην τι καὶ τούτων ὑπομιμνῄσκουσαν καὶ ἀξιοῦσαν εὖ παθεῖν τὸ μὲν πρῶτον ῥαπίσας καὶ ἀπειλήσας ἀπέπεμψεν ἀπὸ τῆς οἰκίας, ὡς δ' οὐκ ἐπαύεθ' ἄνθρωπος, ἀλλὰ γυναίου πρᾶγμ' ἐποίει καὶ πρὸς τοὺς γνωρίμους προσιοῦσ' ἐνεκάλει, λαβὼν αὐτὸς αὐτοχειρίᾳ πρὸς τὸ πωλητηρίον τοῦ μετοικίου ἀπήγαγεν· καὶ εἰ μὴ κείμενον αὐτῇ τὸ μετοίκιον ἔτυχεν, ἐπέπρατ' ἂν διὰ τοῦτον, τῆς σωτηρίας αὐτὴ αἰτία ἐγεγόνει. <58> Καὶ ταῦθ' ὡς ἀληθῆ λέγω, κάλει μοι τὸν τὴν ταφὴν τοῦ πατρὸς οὐκ ἀπειληφότα, καὶ τὸν τῆς δίκης διαιτητήν, ἣν ὑπὲρ τῆς πράσεως τῆς ἀδελφῆς ἔλαχεν αὐτῷ οὑτοσί, καὶ τὸ ἔγκλημα φέρε. Κάλει δέ μοι πρῶτον πάντων τὸν τῆς Ζωβίας προστάτην, τῆς ὑποδεξαμένης αὐτόν, καὶ τοὺς πωλητάς, πρὸς οὓς ἀπήγαγεν αὐτήν. Ὑμεῖς δ' ἠγανακτεῖτ' ἀρτίως εἰ τῶν τὸν ἔρανον φερόντων εἰς τὴν σωτηρίαν αὐτῷ κατηγόρει. Μιαρόν, μιαρόν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὸ θηρίον καὶ ἄμεικτον. Λέγε τὰς μαρτυρίας. Μαρτυρίαι <59> Τίς οὖν ἱκανὴ κατὰ τοῦ τοσαῦτα καὶ τοιαῦτα πεποιηκότος γένοιτ' ἂν δίκη; Τίς ἀξία τιμωρία; Θάνατος μὲν γὰρ ἔμοιγε μικρὰ φαίνεται. [50] Et ce n'est pas tant, non, ce n'est pas tant pour les outrager qu'il parle de la sorte (car ils se seraient garantis de ses injures par quelques dons modiques), que pour décrier votre choix et faire montre de méchanceté. Il déchire les magistrats, il les rançonne; et quel mal ne leur fait-il point? Dernièrement encore, il cherchait, en produisant de faux écrits, à jeter la dissension et le trouble dans toute la ville. En un mot, il est né pour le malheur des autres ; il ne s'en cache pas, et c'est par état qu'il est méchant. <51> En effet, on compte environ dans Athènes vingt mille citoyens. Tous fréquentent la place publique, occupés des affaires de la ville ou de leurs affaires particulières, engagés dans quelque profession. Pour Aristogiton, il ne pourrait montrer quelle est la sienne; il n'a d'occupation ni noble, ni vulgaire, ni politique; il n'exerce ni les arts, ni l'agriculture, ni le commerce ; n'est lié avec personne, ni d'intérêts, ni d'amitié. <52> Il parcourt la place publique comme un serpent ou un scorpion, dressant son dard, s'élançant tantôt d'un côté, tantôt d'un autre; examinant qui il percera de ses calomnies, qui il jettera dans le malheur, à qui, en un mot, il fera quelque mal; à qui il inspirera de la crainte, pour en tirer de l'argent. On ne le voit dans aucune des maisons de la ville où s'assemblent les autres citoyens ; errant, sans retraite, sans amis, sans connaissance, il ne formé aucune des liaisons les plus ordinaires, et ne goûte aucune des douceurs de la société. Il marche accompagné des monstres que les peintres nous représentent dans le Tartare escortant les scélérats, l'imprécation, la calomnie, l'envie, la contention, la discorde. <53> Un aussi méchant homme, un homme pour qui les dieux des enfers seraient inexorables, qu'ils ne manqueraient pas de précipiter dans la troupe des pervers; un pareil homme, ô Athéniens, cité devant vous, est livré à votre justice; et, loin de le punir, vous lui accorderiez des grâces que vous n'accordâtes jamais aux bienfaiteurs de la patrie ? Car à qui d'entre eux, condamné à une amende envers le trésor, permîtes-vous jamais de jouir des droits de citoyens avant qu'il eût payé ? Ne le permettez donc pas à l'homme que nous accusons mais punissez-le de manière qu'il puisse servir d'exemple. <54> Il est à propos d'entendre le reste. Les traits qu'a rapportés avant moi Lycurgue, sont affreux et au-dessus de tout ce qu'on peut dire ; ce qui suit y répondra et sera de même nature. Je ne parlerai pas de son père, qu'il a laissé dans la prison d'Érétrie, comme vous l'avez appris de Phèdre. Oui, cet homme exécrable, ce fils dénaturé, n'a point donné à son père la sépulture ; et, loin de payer les dépenses à ceux, qui lui avaient rendu les derniers devoirs, il leur a intenté procès. <55> Je ne dirai rien, ni de sa mère qu'il n'a pas craint de frapper, ni de sa soeur, non pas soeur de père mais au moins de mère, de quelque commerce qu'elle soit le fruit, ce que je n'examine pas. Il a vendu cette soeur pour être transportée en pays étranger, comme il est marqué dans l'acte de l'accusation que lui a intentée à ce sujet son vertueux frère, qui aujourd'hui prend sa défense. <56> Sans parler de tous ces faits atroces, en voici, oui, en voici un des plus révoltants auquel je m'arrête. Lorsqu'il s'échappa de la prison qu'il avait forcée, il se retira chez une femme nommée Zobie, avec laquelle probablement il avait eu autrefois quelque commerce. Cette femme le garde et le cache chez elle, dans les premiers jours où les ondécemvirs le faisaient chercher partout, et promettaient de récompenser quiconque le ramènerait. Ensuite elle lui donne huit drachmes, une robe et un manteau, pour faire le voyage de Mégare, où il se réfugia. <57> De retour à Athènes, où il devint un personnage puissant et distingué, loin de reconnaître de tels services, il traita indignement celle qui les lui avait rendus, et qui, se plaignant à lui-même, les lui rappelait et lui en demandait la récompense. Il commence par la frapper et la chasser de chez lui. Comme elle ne cessait pas ses plaintes, et que, suivant la coutume des femmes, elle les allait porter chez tous ceux qu'elle connaissait, il la saisit de sa propre main, la traîne devant le tribunal des étrangers ; et si elle n'eût été inscrite comme ayant payé sa taxe, elle aurait été vendue, grâce à celui même qu'elle avait sauvé. <58> Afin de prouver tout ce que j'avance, greffier, faites paraître celui auquel Aristogiton n'a pas payé les frais de la sépulture de son père, et le juge du procès que son digne frère lui a intenté pour avoir vendu sa soeur : produisez l'acte d'accusation. Mais faites paraître, avant tout, le protecteur de cette Zobie qui a reçu Aristogiton chez elle, et les juges devant lesquels il l'a traînée. Vous étiez indignés tout à l'heure Athéniens, qu'il eût accusé ceux même qui s'étaient cotisés pour le tirer d'un mauvais pas: c'est un monstre, oui, c'est un monstre odieux, un animal féroce. Greffier, lisez les dépositions. On lit les dépositions. <59> Quel supplice pourrait répondre à des traits de méchanceté si multipliés ? Y aurait-il une punition assez forte ? pour moi, il me semble que le mort serait une peine trop douce.


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Dernière mise à jour : 28/08/2008