HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur les classes des armateurs (texte complet)

Paragraphes 30-39

  Paragraphes 30-39

[30] μέν γε χρυσίον, ὥς φασιν, ἄγει πολύ. Τοῦτο δ' ἂν διαδῷ ζητήσει· καὶ γὰρ τὰς κρήνας καὶ τὰ φρέατ' ἐπιλείπειν πέφυκεν, ἄν τις ἀπ' αὐτῶν ἁθρόα πολλὰ λαμβάνῃ. Ἡμῖν δὲ τὸ τῆς χώρας τίμημ' ὑπάρχον ἀφορμὴν (ἑξακισχίλια τάλαντα) ἀκούσεται, ὑπὲρ ἧς ὡς μὲν τοὺς ἐπιόντας ἐκείνων ἀμυνόμεθα, οἱ Μαραθῶνι τῶν προγόνων αὐτοῦ μάλιστ' ἂν εἰδεῖεν, ἕως δ' ἂν κρατῶμεν, οὐκ ἔνι δήπου χρήμαθ' ἡμᾶς ἐπιλείπειν. (31) Καὶ μὴν οὐδ' τινες δεδίασι, μὴ ξενικὸν πολὺ συστήσηται χρήματ' ἔχων, ἀληθὲς εἶναί μοι δοκεῖ. Ἐγὼ γὰρ ἡγοῦμαι ἐπὶ μὲν Αἴγυπτον καὶ Ὀρόνταν καί τινας τῶν ἄλλων βαρβάρων πολλοὺς ἂν ἐθελῆσαι τῶν Ἑλλήνων μισθοφορεῖν παρ' ἐκείνῳ, οὐχ ἵν' ἐκεῖνος ἕλῃ τινὰ τούτων, ἀλλ' ἵν' εὐπορίαν τιν' ἕκαστος ἑαυτῷ κτησάμενος ἀπαλλαγῇ τῆς ὑπαρχούσης πενίας· ἐπὶ δὲ τὴν Ἑλλάδα Ἕλλην' οὐδέν' ἂν ἐλθεῖν ἡγοῦμαι. Ποῖ γὰρ αὐτὸς τρέψεται μετὰ ταῦτα; (32) εἰς Φρυγίαν ἐλθὼν δουλεύσει; οὐ γὰρ ὑπὲρ ἄλλου τινός ἐστιν πρὸς τὸν βάρβαρον πόλεμος περὶ χώρας καὶ βίου καὶ ἐθῶν καὶ ἐλευθερίας καὶ πάντων τῶν τοιούτων. Τίς οὖν οὕτως δυστυχής ἐστιν ὅστις ἑαυτόν, γονέας, τάφους, πατρίδα εἵνεκα κέρδους βραχέος προέσθαι βουλήσεται; ἐγὼ μὲν οὐδέν' ἡγοῦμαι. Οὐ μὴν οὐδ' ἐκείνῳ συμφέρει ξένοις κρατῆσαι τῶν Ἑλλήνων· οἱ γὰρ ἡμῶν κρατήσαντες ἐκείνου γε πάλαι κρείττους ὑπάρχουσιν· βούλεται δ' ἐκεῖνος οὐκ ἀνελὼν ἡμᾶς ἐπ' ἄλλοις εἶναι, ἀλλὰ μάλιστα μὲν πάντων, εἰ δὲ μή, τῶν γ' ὑπαρχόντων δούλων ἑαυτῷ νῦν ἄρχειν. (33) Εἰ τοίνυν τις οἴεται Θηβαίους ἔσεσθαι μετ' ἐκείνου, ἔστι μὲν χαλεπὸς πρὸς ὑμᾶς περὶ τούτων λόγος· διὰ γὰρ τὸ μισεῖν αὐτοὺς οὐδ' ἂν ἀληθὲς οὐδὲν ἡδέως ἀγαθὸν περὶ αὐτῶν ἀκούσαιτε· οὐ μὴν ἀλλὰ δεῖ τοὺς περὶ πραγμάτων μεγάλων σκοποῦντας μηδένα συμφέροντα λογισμὸν παραλιπεῖν διὰ μηδεμίαν πρόφασιν. Ἐγὼ τοίνυν οἶμαι τοσοῦτ' ἀπέχειν Θηβαίους τοῦ μετ' ἐκείνου ποτ' ἂν ἐλθεῖν ἐπὶ τοὺς Ἕλληνας, ὥστε πολλῶν ἂν χρημάτων, εἰ ἔχοιεν δοῦναι, (34) πρίασθαι γενέσθαι τιν' αὐτοῖς καιρὸν δι' οὗ τὰς προτέρας ἀναλύσονται πρὸς τοὺς Ἕλληνας ἁμαρτίας. Εἰ δ' ἄρα παντάπασί τις οὕτως οἴεται φύσει δυστυχεῖς Θηβαίους εἶναι, ἐκεῖνό γε δήπουθεν ἅπαντες ἐπίστασθε, ὅτι Θηβαίων τἀκείνου φρονούντων, ἀνάγκη τοὺς τούτων ἐχθροὺς τὰ τῶν Ἑλλήνων φρονεῖν. (35) Ἡγοῦμαι τοίνυν ἐγὼ ταύτην τὴν τάξιν τοῦ δικαίου καὶ τοὺς μετ' αὐτῆς ὄντας κρείττους τῶν προδοτῶν καὶ τοῦ βαρβάρου ἔσεσθαι πρὸς ἅπαντα. Ὥστ' οὔτε φοβεῖσθαί φημι δεῖν πέρα τοῦ μετρίου, οὔθ' ὑπαχθῆναι προτέρους ἐκφέρειν τὸν πόλεμον. Καὶ μὴν οὐδὲ τῶν ἄλλων οὐδέν' ἂν εἰκότως Ἑλλήνων φοβηθέντα τὸν πόλεμον τοῦτον ὁρῶ. (36) Τίς γὰρ οὐκ οἶδεν αὐτῶν ὅτι, τέως μὲν κοινὸν ἐχθρὸν ἐκεῖνον ὑπειληφότες ὡμονόουν ἀλλήλοις, πολλῶν ἀγαθῶν ἦσαν κύριοι, ἐπειδὴ δὲ φίλον αὐτὸν νομίσαντες αὑτοῖς ὑπάρχειν περὶ τῶν πρὸς ἑαυτοὺς διηνέχθησαν διαφόρων, ὅσ' ἂν οὐδὲ καταρώμενος εὗρέ τις αὐτοῖς, τοσαῦτα πεπόνθασι κακά; εἶθ' ὃν τύχη καὶ τὸ δαιμόνιον φίλον μὲν ἀλυσιτελῆ, συμφέροντα δ' ἐχθρὸν ἐμφανίζει, τοῦτον ἡμεῖς φοβώμεθα; μηδαμῶς· ἀλλὰ μηδ' ἀδικῶμεν, αὐτῶν ἡμῶν εἵνεκα καὶ τῆς τῶν ἄλλων Ἑλλήνων ταραχῆς καὶ ἀπιστίας· (37) ἐπεὶ εἴ γ' ὁμοθυμαδὸν ἦν μετὰ πάντων ἐπιθέσθαι μόνῳ, οὐδ' ἀδικεῖν ἡμᾶς ἐκεῖνον ἀδίκημ' ἂν ἔθηκα. Ἐπειδὴ δὲ τοῦτ' οὐχ οὕτως ἔχει, φυλάττεσθαί φημι δεῖν μὴ πρόφασιν δῶμεν βασιλεῖ τοῦ τὰ δίκαι' ὑπὲρ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων ζητεῖν· ἡσυχίαν μὲν γὰρ ἐχόντων ὑμῶν ὕποπτος ἂν εἴη τοιοῦτόν τι πράττων, πόλεμον δὲ ποιησαμένων προτέρων εἰκότως ἂν δοκοίη διὰ τὴν πρὸς ὑμᾶς ἔχθραν τοῖς ἄλλοις φίλος εἶναι βούλεσθαι. (38) Μὴ οὖν ἐξελέγξηθ' ὡς κακῶς ἔχει τὰ Ἑλληνικά, συγκαλοῦντες ὅτ' οὐ πείσονται, καὶ πολεμοῦντες ὅτ' οὐ δυνήσεσθε· ἀλλ' ἔχεθ' ἡσυχίαν θαρροῦντες καὶ παρασκευαζόμενοι, καὶ βούλεσθ' ἀπαγγέλλεσθαι μὲν περὶ ὑμῶν πρὸς βασιλέα, μὴ μὰ Δί' ὡς ἀποροῦσιν φοβοῦνται θορυβοῦνται πάντες (οἱ Ἕλληνες καὶ Ἀθηναῖοι), πολλοῦ γε καὶ δεῖ· (39) ἀλλ' ὅτι, εἰ μὲν μὴ τοῖς Ἕλλησιν ὁμοίως αἰσχρὸν ἦν τὸ ψεύδεσθαι καὶ ἐπιορκεῖν ὥσπερ ἐκείνῳ καλόν, πάλαι ἂν ἐπ' αὐτὸν ὑμεῖς ἐπορεύεσθε, νῦν δὲ τοῦτο μὲν οὐκ ἂν ποιήσαιτε ὑμῶν ἕνεκ' αὐτῶν, εὔχεσθε δὲ πᾶσι τοῖς θεοῖς τὴν αὐτὴν λαβεῖν παράνοιαν ἐκεῖνον ἥνπερ ποτὲ τοὺς προγόνους αὐτοῦ. Καὶ ταῦτ' ἂν ἐπίῃ σκοπεῖν αὐτῷ, οὐκ ὀλιγώρως ὑμᾶς βουλευομένους εὑρήσει. [30] Il traîne, dit-on, son or avec lui : mais, cet or dépensé, il ne lui restera rien, car la fontaine tarit si l'on y puise souvent. Cependant on lui dira que nous disposons du cens de l'Attique, de six mille talents; et ses pères, qui étaient à Marathon, sauraient à merveille si nous défendrons ce revenu. Enfin, tant que la victoire sera pour nous, l'or ne pourra nous manquer. (31) Plusieurs craignent qu'avec son or il ne lève beaucoup de troupes étrangères : appréhension mal fondée. Oui, contre l'Égypte, contre Orontas, contre d'autres Barbares, les Hellènes voudraient se mettre en foule à sa solde, moins pour lui procurer quelques conquêtes, que pour sortir de l'indigence et acquérir quelque aisance personnelle. Mais qu'un seul Grec marcha contre la Grèce, je ne le puis croire. Où se retirera-t-il, la campagne terminée ? (32) en Phrygie ? Il y sera esclave. C'est pour son pays, c'est pour sa vie, ses lois, son culte, sa liberté, c'est pour tous les biens d'un si haut prix, que l'on combat contre un Barbare. Quel Grec serait donc assez malheureux pour vouloir sacrifier à un gain modique soi-même, parents, patrie ; tombeaux des aïeux? Moi, je n'en vois pas un. D'ailleurs, il n'est pas de l'intérêt du Roi de triompher de la Grèce pour le Grecs. Ceux qui nous auraient vaincus valent mieux que lui depuis longtemps. Or il n'entend pas se courber sous un autre joug, après nous avoir imposé le sien. Loin de là, il aspire à la domination universelle, ou, du moins, à consolider son empire sur les peuples, ses esclaves. (33) On croit peut-être que les Thébains s'uniront à lui. J'aborde un sujet bien délicat. Dans votre haine pour Thèbes, la vérité, un mot d'éloge sur ce peuple peuvent choquer vos oreilles. N'importe : ceux qui pèsent d'aussi graves intérêts ne doivent supprimer, sous aucun prétexte, une seule réflexion utile. Voici donc ma pensée. Les Thébains sont si éloignés d'envahir jamais la Grèce sous les drapeaux du Roi, (34) qu'ils achèteraient bien cher, s'ils le pouvaient, l'occasion d'effacer leurs anciens torts envers la nation. Mais supposez-leur une perversité innée, la plus misérable bassesse : ne savez-vous pas tous que l'inévitable effet de leur fonction à la Perse sera d'attacher leurs ennemis aux intérêts de la Grèce? (35) Or, je vois d'avance le parti de l'équité et ceux qui l'embrasseront, vainqueurs, sur tous les points, et des traîtres, et d'un Barbare. Je dis donc que vous ne devez ni vous effrayer à l'excès, ni vous laisser entraîner à faire la guerre les premiers. Et les autres Hellènes, pourquoi craindraient-ils les armes des Perses? je ne le vois point. (36) Ne savent-Ils pas tous qu'en confondant leurs volontés, tant qu'ils virent dans le Roi un ennemi commun, ils s'élevèrent au faite de la prospérité, et qu'ensuite, dans leurs mutuel les dissensions, croyant trouver en lui un ami, ils souffrirent plus de maux que n'en inventeraient les imprécations de la haine? Et l'homme en qui Dieu et la fortune nous montrent si clairement un ami nuisible et un utile ennemi, nous fera trembler ! non, Athéniens ! mais aussi, au nom de notre propre intérêt, au nom des troubles et des méfiances semés dans la Grèce, ne l'attaquons pas. (37) Si une coalition de tous les Hellènes contre la Perse seule était possible, je vous dirais : Attaquez, c'est justice! Mais, puisque ce concert n'existe point, gardons-nous de fournir au Roi un prétexte pour s'interposer dans les démêlés de la Grèce. Tranquilles, nous le rendrons suspect, s'il tente rien de semblable. Agresseurs, nous l'autoriserions à rechercher l'amitié des autres peuples pour repousser une république ennemie. (38) Ne découvrez donc point la plaie de la Grèce par un stérile appel aux armes, ni par une attaque impuissante. Attendez sans bruit, l'épée à la main, la confiance dans le coeur. Faites dire au monarque par la renommée, non pas, grands dieux ! que les Hellènes et les Athéniens sont au dépourvu, intimidés, alarmés : certes, il s'en faut ; (39) mais que, si le parjure n'était pas une honte pour des Grecs comme il est un titre d'honneur pour lui, depuis longtemps vous auriez pris l'offensive; et que, sans l'attaquer aujourd'hui, par égard pour vous-mêmes, vous priez tous les dieux de le frapper du même vertige qui saisit autrefois ses ancêtres. S'il lui arrive d'y réfléchir, il reconnaîtra que votre résolution ne manque pas de sagesse.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 25/09/2008