HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Colluthus, L'enlèvement d'Hélène

Vers 250-299

  Vers 250-299

[250] ἵστατο θεσπεσίῃσιν ἀγαλλόμενος χαρίτεσσιν.
251 οὐ Διὶ τοῖον ἔτικτεν ἐπήρατον υἷα Θυώνη·
252 ἱλήκοις, Διόνυσε· καὶ εἰ Διός ἐσσι γενέθλης,
253 καλὸς ἔην καὶ κεῖνος ἐπ´ ἀγλαΐῃσι προσώπων.
254 δὲ φιλοξείνων θαλάμων κληῖδας ἀνεῖσα
255 ἐξαπίνης Ἑλένη μετεκίαθε δώματος αὐλὴν
256 καὶ θαλερῶν προπάροιθεν ὀπιπεύουσα θυράων
257 ὡς ἴδεν, ὣς ἐκάλεσσε καὶ ἐς μυχὸν ἤγαγεν οἴκου
258 καί μιν ἐφεδρήσσειν νεοπηγέος ὑψόθεν ἕδρης
259 ἀργυρέης ἐπέτελλε· κόρον δ´ οὐκ εἶχεν ὀπωπῆς
260 ἄλλοτε δὴ χρύσειον ὀισαμένη Κυθερείης
261 κοῦρον ὀπιπεύειν θαλαμηπόλονὀψὲ δ´ ἀνέγνω,
262 ὡς οὐκ ἔστιν Ἔρως· βελέων δ´ οὐκ εἶδε φαρέτρην
263 πολλάκι δ´ ἀγλαΐῃσιν ἐυγλήνοισι προσώπων
264 παπταίνειν ἐδόκευε τὸν ἡμερίδων βασιλῆα·
265 ἀλλ´ οὐχ ἡμερίδων θαλερὴν ἐδόκευεν ὀπώρην
266 πεπταμένην χαρίεντος ἐπὶ ξυνοχῇσι καρήνου.
267 ὀψὲ δὲ θαμβήσασα τόσην ἀνενείκατο φωνήν·
268 ξεῖνε, πόθεν τελέθεις; ἐρατὸν γένος εἰπὲ καὶ ἡμῖν.
269 ἀγλαΐην μὲν ἔοικας ἀριζήλῳ βασιλῆι,
270 ἀλλὰ τεὴν οὐκ οἶδα παρ´ Ἀργείοισι γενέθλην.
271 πᾶσαν Δευκαλίωνος ἀμύμονος οἶδα γενέθλην·
272 οὐ Πύλον ἠμαθόεσσαν ἔχεις, Νηλήιον οὖδας,
273 —Ἀντίλοχον δεδάηκα, τεὴν δ´ οὐκ εἶδον ὀπωπὴν
274 οὐ Φθίην χαρίεσσαν, ἀριστήων τροφὸν ἀνδρῶν·
275 οἶδα περικλήιστον ὅλον γένος Αἰακιδάων,
276 ἀγλαΐην Πηλῆος, ἐυκλείην Τελαμῶνος,
277 ἤθεα Πατρόκλοιο καὶ ἠνορέην Ἀχιλῆος.
278 τοῖα Πάριν ποθέουσα λιγύθροος ἔννεπε νύμφη·
279 αὐτὰρ μειλιχίην ἠμείβετο γῆρυν ἀνοίξας·
280 εἴ τινά που Φρυγίης ἐνὶ πείρασι γαῖαν ἀκούεις,
281 Ἴλιον, ἣν πύργωσε Ποσειδάων καὶ Ἀπόλλων·
282 εἴ τινά που πολύολβον ἐνὶ Τροίῃ βασιλῆα
283 ἔκλυες εὐώδινος ἀπὸ Κρονίδαο γενέθλης·
284 ἔνθεν ἀριστεύων ἐμφύλια πάντα διώκω.
285 εἰμί, γύναι, Πριάμοιο πολυχρύσου φίλος υἱός,
286 εἰμὶ δὲ Δαρδανίδης· δὲ Δάρδανος ἐκ Διὸς ἦεν,
287 καὶ ἀπ´ Οὐλύμποιο θεοὶ ξυνήονες ἀνδρῶν
288 πολλάκι θητεύουσι καὶ ἀθάνατοί περ ἐόντες·
289 ὧν μὲν ἡμετέρης δωμήσατο τείχεα πάτρης,
290 τείχεα μαρμαίροντα, Ποσειδάων καὶ Ἀπόλλων.
291 αὐτὰρ ἐγώ, βασίλεια, δικασπόλος εἰμὶ θεάων·
292 καὶ γὰρ ἀκηχεμένῃσιν ἐπουρανίῃσι δικάζων
293 Κύπριδος ἀγλαΐην καὶ ἐπήρατον ᾔνεσα μορφήν,
294 δὲ περικλήιστον, ἐμῶν ἀντάξιον ἔργων,
295 νύμφην ἱμερόεσσαν ἐμοὶ κατένευσεν ὀπάσσαι,
296 ἣν Ἑλένην ἐνέπουσι, κασιγνήτην Ἀφροδίτης,
297 ἧς ἕνεκεν τέτληκα καὶ οἴδματα τόσσα περῆσαι.
298 δεῦρο γάμον κεράσωμεν, ἐπεὶ Κυθέρεια κελεύει·
299 μή με καταισχύνειας, ἐμὴν μὴ Κύπριν ἐλέγξῃς.
[250] Déja Pâris, confiant dans le succès de ses charmes, avait atteint le seuil du palais d'Atride. Non, jamais le fils de Jupiter et de Sémélé n'eut tant d'attraits. Quoique le maître des dieux t'ait donné le jour, pardonne, ô Bacchus ! l'injure que je viens de te faire ; mais rien ne peut se comparer à l'éclat de la beauté de Pâris. Hélène, empressée de recevoir un tel hôte, courut à la porte de son appartement, et passa dans le vestibule. Après qu'elle se fut arrêtée un moment sur la porte pour considérer cet étranger, elle l'attira dans l'intérieur du palais, où elle lui ordonna de s'asseoir. Elle ne se lassait point de le regarder. (259) D'abord elle le prit pour le fils de Cythérée, pour cet enfant aux tresses dorées qui veille au bonheur des amants ; mais elle reconnut enfin que ce n'était pas l'Amour, puisqu'il n'était point armé du carquois où sont renfermées les flèches de ce dieu. Plus d'une fois, séduite par les graces enchanteresses de son nouvel hôte, elle crut avoir devant les yeux le dieu des vendanges. Interdite à la vue de tant de charmes, elle s'écria : 268 «Jeune étranger, apprends-moi qui tu es. Les parents à qui tu dois le jour sont sans doute aussi aimables que toi ; fais-moi connaître qui ils sont, et quels lieux t'ont vu naître. Je ne vois point de famille dans la Grèce à qui je puisse rapporter ton origine. Tu ne commandes certainement pas à Pylos, jadis fondée par Nélée. Je connais Antiloque, et tes traits me sont absolument étrangers. La riante Phthie, ce berceau de tant de héros, ne t'est point soumise ; il n'est aucun des Eacides qui me soit inconnu ; j'ai vu par moi-même tout ce que la renommée a publié de ces grands hommes. Je sais quelle est la beauté de Pélée, la gloire de Télamon, la bonté de Patrocle, et la valeur d'Achille». 278 C'est ainsi qu'Hélène, entraînée par le desir, parlait à son nouvel amant. Celui-ci, prenant la parole, lui dit du ton le plus tendre : 280 «Peut-être as-tu entendu parler d'une ville qu'on nomme Ilion, située sur les confins de la Phrygie, et dont les murs sont l'ouvrage de Neptune et d'Apollon : peut-être aussi sais-tu qu'un prince fortuné, dont l'origine remonte au puissant fils de Saturne, règne en ces lieux. C'est de ce grand roi que je suis issu, et je cherche en me signalant à suivre l'exemple de mes illustres aïeux. Sache que je suis fils du riche Priam. Je descends de Dardanus, qui fut engendré par Jupiter. Souvent les dieux ont quitté l'Olympe pour venir habiter parmi les hommes : tout immortels qu'ils sont, ils ont plus d'une fois supporté la servitude. (289) C'est ainsi qu'on vit jadis Apollon et Neptune occupés à construire les murs de Troie, dont les fondements sont inébranlables. Pour moi, princesse, j'ai été établi juge entre des immortelles ; deux d'entre elles ont été courroucées de l'arrêt par lequel j'ai adjugé le prix de la beauté à Vénus, qui m'a promis en récompense une épouse charmante. Hélène est son nom, et la déesse est sa soeur. C'est pour elle que j'ai bravé les flots, et que je viens ici serrer des noeuds que Cythérée elle-même m'ordonne de former. Ne me rebute point et ne dédaigne pas mon amour.


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Dernière mise à jour : 7/04/2009