HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Colluthus, L'enlèvement d'Hélène

Vers 150-199

  Vers 150-199

[150] ἔργα μόθων ἀθέριζε· τί γὰρ πολέμων βασιλῆι;
151 κοίρανος ἰφθίμοισι καὶ ἀπτολέμοισι κελεύει.
152 οὐκ αἰεὶ θεράποντες ἀριστεύουσιν Ἀθήνης·
153 ὠκύμοροι θνῄσκουσιν ὑποδρηστῆρες Ἐνυοῦς.
154 τοίην κοιρανίην πρωτόθρονος ὤπασεν Ἥρη.
155 δ´ ἑανὸν βαθύκολπον, ἐς ἠέρα γυμνώσασα
156 κόλπον, ἀνῃώρησε καὶ οὐκ ᾐδέσσατο Κύπρις.
157 χειρὶ δ´ ἐλαφρίζουσα μελίφρονα δεσμὸν ἐρώτων
158 στῆθος ἅπαν γύμνωσε καὶ οὐκ ἐμνήσατο μαζῶν.
159 τοῖα δὲ μειδιόωσα προσέννεπε μηλοβοτῆρα·
160 δέξο με καὶ πολέμων ἐπιλήθεο, δέχνυσο μορφὴν
161 ἡμετέρην καὶ σκῆπτρα καὶ Ἀσίδα κάλλιπε γαῖαν.
162 ἔργα μόθων οὐκ οἶδα· τί γὰρ σακέων Ἀφροδίτῃ;
163 ἀγλαΐῃ πολὺ μᾶλλον ἀριστεύουσι γυναῖκες.
164 ἀντὶ μὲν ἠνορέης ἐρατὴν παράκοιτιν ὀπάσσω,
165 ἀντὶ δὲ κοιρανίης Ἑλένης ἐπιβήσεο λέκτρων·
166 νυμφίον ἀθρήσει σε μετὰ Τροίην Λακεδαίμων.
167 οὔπω μῦθος ἔληγεν, δ´ ἀγλαὸν ὤπασε μῆλον,
168 ἀγλαΐης ἀνάθημα, μέγα κτέρας Ἀφρογενείῃ,
169 φυταλιὴν πολέμοιο, κακὴν πολέμοιο γενέθλην.
170 χειρὶ δὲ μῆλον ἔχουσα τόσην ἀνενείκατο φωνὴν
171 Ἥρην κερτομέουσα καὶ ἀντιάνειραν Ἀθήνην·
172 εἴξατέ μοι πολέμοιο συνήθεες, εἴξατε νίκης.
173 ἀγλαΐην ἐφίλησα, καὶ ἀγλαΐη με διώκει.
174 φασί σε, μῆτερ Ἄρηος, ὑπ´ ὠδίνεσσιν ἀέξειν
175 ἠυκόμων Χαρίτων ἱερὸν χορόν· ἀλλά σε πᾶσαι
176 σήμερον ἠρνήσαντο, καὶ οὐ μίαν εὗρες ἀρωγόν.
177 οὐ σακέων βασίλεια καὶ οὐ πυρός ἐσσι τιθήνη·
178 οὔ σοι Ἄρης ἐπάρηξε, καὶ εἰ δορὶ μαίνεται Ἄρης,
179 οὐ φλόγες Ἡφαίστοιο, καὶ εἰ φλογὸς ἆσθμα λοχεύει.
180 οἷα δὲ κυδιάεις ἀνεμώλιος, Ἀτρυτώνη,
181 ἣν γάμος οὐκ ἔσπειρε καὶ οὐ μαιώσατο μήτηρ,
182 ἀλλὰ σιδηρείη σε τομὴ καὶ ῥίζα σιδήρου
183 πατρῴων ἀλόχευτον ἀνεβλάστησε καρήνων.
184 οἷα δὲ χαλκείοισι καλυψαμένη χρόα πέπλοις
185 καὶ φεύγεις φιλότητα καὶ Ἄρεος ἔργα διώκεις,
186 ἁρμονίης ἀδίδακτος, ὁμοφροσύνης ἀδαήμων.
187 ἀγνώσσεις, ὅτι μᾶλλον ἀνάλκιδές εἰσιν Ἀθῆναι
188 τοῖαι, κυδαλίμοισιν ἀγαλλόμεναι πολέμοισι,
189 κεκριμένων μελέων οὔτ´ ἄρσενες οὔτε γυναῖκες;
190 τοῖον ἐφυβρίζουσα προσέννεπε Κύπρις Ἀθήνην.
191 ὣς μὲν πτολίπορθον ἀέθλιον ἔλλαχε μορφῆς
192 Ἥρην ἐξελάσασα καὶ ἀσχαλόωσαν Ἀθήνην·
193 ἱμείρων δ´ ὑπ´ ἔρωτι καὶ ἣν οὐκ εἶδε διώκων,
194 Δύσπαρις ἀθροίσας ἐπὶ δάσκιον ἤγαγεν ὕλην
195 ἀνέρας ἐργοπόνοιο δαήμονας Ἀτρυτώνης.
196 ἔνθα πολυπρέμνοιο δαϊζόμεναι δρύες Ἴδης
197 ἤριπον ἀρχεκάκοιο περιφροσύνῃσι Φερέκλου,
198 ὃς τότε μαργαίνοντι χαριζόμενος βασιλῆι
199 νῆας Ἀλεξάνδρῳ δρυτόμῳ τεκτήνατο χαλκῷ.
[150] Laisse les soins belliqueux. Qu'importe la guerre au souverain dont la puissance n'est pas contestée ? Les rois commandent également aux plus vaillants et aux plus lâches d'entre les mortels. Ce ne sont pas toujours les favoris de Minerve qui sont assis au plus haut rang. Ceux qui suivent Bellone avec le plus d'ardeur périssent les premiers !» Ainsi la reine des immortelles cherchait à séduire son juge en lui promettant le pouvoir suprême. 155 Vénus parla à son tour, et, pour paraître avec plus d'avantage, elle commença par délier les agrafes qui attachaient sa tunique. Dès qu'elle fut en liberté, elle se redressa, sans rougir de ce qu'elle allait faire ; et puis, dénouant sa ceinture où résident les tendres Amours, elle présenta sa gorge nue, en étala complaisamment toutes les beautés ; puis, s'adressant au berger avec un sourire de volupté : «Jouis, dit-elle, jouis de tous les charmes que j'offre à ta vue. Ne méritent-ils pas bien la préférence sur les travaux guerriers ? et leur possession ne vaut-elle pas mieux que celle de tous les sceptres et de tous les royaumes de l'Asie ? Les fatigues des combats me sont étrangères. Et qu'ai-je affaire de boucliers ? Les femmes se distinguent surtout par l'éclat de leur beauté. Je ne donne pas la valeur ; mais je peux te donner une compagne charmante. Ce n'est pas sur un trône que te je ferai monter, mais je te ferai monter au lit d'Hélène. Tu ne quitteras Troie que pour aller former à Sparte les noeuds les plus fortunés». 167 A peine la déesse avait-elle achevé, que Pâris lui adjugea le prix de la beauté : elle reçut de ses mains la pomme qu'elle avait tant souhaitée, source fatale de divisions et de combats. Elle n'eut pas plutôt en sa possession ce gage précieux, qu'élevant la voix, et s'adressant d'un air moqueur aux autres déesses : «Céderez-vous enfin, leur dit-elle, la victoire à votre rivale ? Je me suis toujours piquée de beauté ; et son éclat que j'ai tant chéri me suit partout. C'est à toi, Junon, que les Grâces doivent le jour ; la naissance de ces filles charmantes te causa, dit-on, des douleurs horribles. Malgré cela, elles t'ont désavouée aujourd'hui même ; il n'y en a pas une seule qui ait daigné te secourir. Auguste reine qui présides au choc des boucliers, quoique tu sois la mère du dieu qui forge les armes, Mars, qui sait les employer avec autant de succès que de fureur, n'est point accouru à ton aide. De quoi t'ont servi les flammes que ton fils allume à son gré ? Et toi, déesse infatigable dans les combats, qui peut t'inspirer cette fierté qui se peint dans tes regards ? Tu n'es point le fruit d'un tendre hymen ; ce n'est pas au sein d'une mère que tu as été conçue : tu dois le jour au fer qui t'ouvrit un passage à travers le cerveau de Jupiter. (184) Pourquoi, endossant une armure d'airain, fuis-tu le tendre Amour ? Si tu préfères les exercices de Mars, c'est que tu ignores les douceurs d'un lien adoré, et que tu n'as jamais senti le charme qu'on goûte en aimant. N'avoueras-tu pas que celles d'entre nous qui font vanité de je ne sais quels travaux guerriers dont elles retirent si peu de gloire, qui renoncent aux graces de leur sexe, sans avoir les qualités qui distinguent les hommes, sont des êtres bien inutiles, et bien éloignés du degré de valeur auquel elles prétendent ?» 190 C'est ainsi que Cypris insultait à Pallas. Le prix de la beauté, qui venait de lui être accordé en dépit de Junon et de Minerve, était une source de malheurs qui présageait la ruine des cités. L'infortuné Pâris, transporté d'amour pour un objet qu'il ne connaissait pas encore, et songeant déjà aux moyens de le posséder, manda aussitôt d'habiles ouvriers. Il les conduisit dans le fond des forêts : là il leur donna ordre d'abattre les plus beaux troncs. Ces travaux, qui devaient avoir une si funeste issue, furent, dirigés par les avis de Phéréclus, qui, pour servir la passion insensée du fils de Priam,


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Dernière mise à jour : 7/04/2009