HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Colluthus, L'enlèvement d'Hélène

Vers 100-149

  Vers 100-149

[100] οἱ δ´ ἄρα μητρῴης ἐρατῆς ἀίοντες ἐφετμῆς
101 φοιτητῆρες Ἔρωτες ἐπερρώοντο τιθήνῃ.
102 ἄρτι μὲν Ἰδαίην ὑπερέδραμον οὔρεος ἄκρην,
103 ἔνθα λιθοκρήδεμνον ὑπὸ πρηῶνος ἐρίπνην
104 κουρίζων ἐνόμευε Πάρις πατρώια μῆλα.
105 ποιμαίνων δ´ ἑκάτερθεν ἐπὶ προχοῇσιν ἀναύρου
106 νόσφι μὲν ἀγρομένων ἀγέλην πεμπάζετο ταύρων,
107 νόσφι δὲ βοσκομένων διεμέτρεε πώεα μήλων·
108 καί τις ὀρεσσαύλοιο δορὴ μετόπισθε χιμαίρης
109 ἐκκρεμὲς ᾐώρητο καὶ αὐτῶν ἥπτετο μηρῶν,
110 ποιμενίη δ´ ἀπέκειτο, βοῶν ἐλάτειρα, καλαῦροψ,
111 τοῖος ἐπεὶ σύριγγος, ἐς ἤθεα βαιὸν ὁδεύων,
112 ἀγροτέρων καλάμων λιγυρὴν ἐδίωκεν ἀοιδήν·
113 πολλάκι δ´ οἰοπόλοισιν ἐνὶ σταθμοῖσιν ἀείδων
114 καὶ ταύρων ἀμέλησε καὶ οὐκ ἐμπάζετο μήλων·
115 ἔνθεν ἔχων σύριγγα κατ´ ἤθεα καλὰ νομήων
116 Πανὶ καὶ Ἑρμάωνι φίλην ἀνεβάλλετο μολπήν·
117 οὐ κύνες ὠρύοντο καὶ οὐ μυκήσατο ταῦρος,
118 μούνη δ´ ἠνεμόεσσα, βοῆς ἀδίδακτος ἐοῦσα,
119 Ἰδαίων ὀρέων ἀντίθροος ἴαχεν Ἠχώ.
120 ταῦροι δὲ χλοερῆς κεκορηότες ὑψόθι ποίης,
121 κεκλιμένοι βαρύγουνον ἐπ´ ἰσχίον εὐνάζοντο.
122 ὣς μὲν ὑψορόφοιο φυτῶν ὑπένερθε καλύπτρης
123 τηλόθεν Ἑρμάωνα διάκτορον εἶδε λιγαίνων.
124 δειμαίνων δ´ ἀνόρουσε, θεῶν δ´ ἀλέεινεν ὀπωπήν·
125 καὶ χορὸν εὐκελάδων δονάκων ἐπὶ φηγὸν ἐρείσας
126 μήπω πολλὰ καμοῦσαν ἑὴν ἀνέκοπτεν ἀοιδήν.
127 τοῖα δὲ δειμαίνοντα προσέννεπε θέσκελος Ἑρμῆς·
128 γαῦλον ἀπορρίψας καὶ πώεα καλὰ μεθήσας
129 δεῦρο θεμιστεύσειας ἐπουνανίῃσι δικάζων·
130 δεῦρο διακρίνων προφερέστερον εἶδος ὀπωπῆς
131 φαιδροτέρῃ τόδε μῆλον, ἐπήρατον ἔρνος, ὀπάσσαις.
132 τοῖον ἀνηΰτησεν· δ´ ἤπιον ὄμμα τανύσσας
133 ἦκα διακρίνειν πειρήσατο κάλλος ἑκάστης.
134 δέρκετο μὲν γλαυκῶν βλεφάρων σέλας, ἔδρακε δειρὴν
135 χρυσῷ δαιδαλέην, ἐφράσσατο κόσμον ἑκάστης
136 καὶ πτέρνης μετόπισθε καὶ αὐτῶν ἴχνια ταρσῶν.
137 χειρῶν μειδιόωντα δίκης προπάροιθεν ἑλοῦσα
138 τοῖον Ἀλεξάνδρῳ μυθήσατο μῦθον Ἀθήνη·
139 δεῦρο, τέκος Πριάμοιο, Διὸς παράκοιτιν ἐάσας
140 καὶ θαλάμων βασίλειαν ἀτιμήσας Ἀφροδίτην
141 ἠνορέης ἐπίκουρον ἐπαινήσειας Ἀθήνην.
142 φασί σε κοιρανέειν καὶ Τρώιον ἄστυ φυλάσσειν·
143 δεῦρό σε τειρομένοισι σαόπτολιν ἀνδράσι θήσω,
144 μή ποτέ σοι βαρύμηνις ἐπιβρίσειεν Ἐνυώ.
145 πείθεο, καὶ πολέμους τε καὶ ἠνορέην σε διδάξω.
146 ὣς μὲν πολύμητις ἀνηΰτησεν Ἀθήνη.
147 τοῖα δ´ ὑποβλήδην λευκώλενος ἔννεπεν Ἥρη·
148 εἴ με διακρίνων προφερέστερον ἔρνος ὀπάσσῃς,
149 πάσης ἡμετέρης Ἀσίης ἡγήτορα θήσω.
[100] Les Amours, dociles à la voix de leur mère, s'empressèrent d'accourir à son secours. Déjà le messager de Jupiter parcourait le sommet du mont Ida, tandis que le jeune Pâris paissait les troupeaux de son père vers l'embouchure du fleuve Anaure, faisant le compte de ses taureaux et de ses brebis. Une peau de chèvre sauvage lui pendait derrière le dos jusqu'au genou ; il portait une houlette, dont il se servait pour conduire ses taureaux. Tel Pâris marchait au-devant de son troupeau, réglant ses pas sur la mesure des airs dont il faisait retentir son chalumeau. Son chant, quoique rustique, n'en était pas moins mélodieux. Souvent, assis dans des lieux solitaires, il abandonnait son âme à la mélodie au point d'oublier ses taureaux et ses brebis. Là, suivant l'usage des bergers, il entonnait sur ses pipeaux champêtres un hymne à Pan et à Mercure, ses dieux chéris. (117) Ses chiens, touchés de ses accents, cessaient alors d'aboyer ; ses taureaux suspendaient leurs mugissements : Echo seule, cette divinité aérienne qui n'a jamais proféré d'elle-même aucun son, répétait tous ceux dont il faisait retentir le mont Ida. Les génisses ayant satisfait leur faim, reposaient sur l'herbe, et elles étaient pesamment accroupies ; elles l'écoutaient dans un muet contentement. Il était arrêté sur une hauteur et assis à l'ombre de quelques arbrisseaux, lorsqu'il aperçut de loin le messager des dieux. Il ressentit un tel effet en le voyant qu'il se leva à l'instant, pour se soustraire aux regards de tant de divinités qu'il redoutait déjà. (128) Quoiqu'il ne fût pas encore las de chanter, il interrompit la chanson commencée, et il s'éloigna, laissant sur l'herbe les roseaux dont il venait de tirer des sons si mélodieux. Le divin fils de Maïa, cherchant à le rassurer, lui parla ainsi : «Bannis la crainte et laisse là tes brebis. Viens juger des divinités qui ont quitté le ciel pour comparaîre devant toi. Vois quelle est celle dont la beauté te parait préférable, et donne-lui cette pomme ; ce sera pour elle un prix bien doux». A peine avait-il achevé, que Pâris, promenant ses regards timides sur les immortelles, s'était mis en devoir de juger quelle était la plus belle. Il comparait l'éclat dont brillaient leurs yeux, les formes du cou, l'or qui relevait la parure de chacune, l'élégance du pied ; rien ne lui échappait. (137) Minerve s'approchant de lui avant qu'il eût pu prononcer, et le saisissant par la main, tandis qu'il souriait à la vue de tant de charmes, lui parla ainsi : «Approche, fils de Priam : ni l'épouse de Jupiter, ni la reine des Amours, ne méritent d'arrêter tes regards : que la déesse de la valeur, que Pallas seule obtienne de toi des éloges. C'est à toi, dit-on, qu'est commis le soin de gouverner et de défendre les murs de Troie : apprends que je peux mettre en toi la délivrance de ton peuple, et te sauver des fureurs de Bellone. Décide en ma faveur, et je t'instruirai dans l'art de la guerre, je t'égalerai aux plus vaillants guerriers». 146 Comme Minerve disait ces mots, Junon prit la parole, et s'adressant à Pâris : «Si tu m'adjuges, dit-elle, le prix de la beauté, je te promets de te faire régner sur l'Asie entière.


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Dernière mise à jour : 7/04/2009