[5,2] CHAPITRE II.
Περὶ μὲν οὖν πίστεως ἱκανὰ μαρτύρια τῶν παρ´ Ἕλλησι γραφῶν παρατεθείμεθα·
ὡς δὲ μὴ ἐπὶ μήκιστον παρεξίωμεν καὶ περὶ τῆς ἐλπίδος καὶ τῆς ἀγάπης πλεῖστα
φιλοτιμούμενοι συναγαγεῖν, ἀπόχρη μόνα ταῦτα εἰπεῖν, ὡς ἐν τῷ Κρίτωνι ὁ
Σωκράτης, πρὸ τοῦ ζῆν τὸ εὖ ζῆν καὶ τεθνάναι τιθέμενος, ἐλπίδα τινὰ ἑτέρου
βίου μετὰ τὴν τελευτὴν ἔχειν οἴεται. καὶ γὰρ καὶ ἐν τῷ Φαίδρῳ αὐτὴν καθ´ αὑτὴν
γενομένην τὴν ψυχὴν λέγων μόνην δύνασθαι τῆς ἀληθινῆς σοφίας καὶ
κρείττονος τῆς ἀνθρωπίνης δυνάμεως μεταλαβεῖν, ὅταν αὐτὴν ὁ ἐνθένδε ἔρως
εἰς οὐρανὸν πτερώσῃ, διὰ τῆς φιλοσόφου ἀγάπης εἰς τὸ τῆς ἐλπίδος τέλος
ἀφικομένην φησὶν ἄλλου βίου ἀιδίου ἀρχὴν λαμβάνειν. ἐν δὲ τῷ Συμποσίῳ πᾶσι
μὲν ἔρωτα φυσικὸν ἐγκεκρᾶσθαι λέγει τῆς τοῦ ὁμοίου γενέσεως, καὶ τοῖς μὲν
ἀνθρώποις ἀνθρώπων μόνον, τῷ δὲ σπουδαίῳ τοῦ παραπλησίου. ἀδύνατον δ´
ἐστὶ τοῦτο ποιῆσαι τὸν σπουδαῖον μὴ ἔχοντα τελείους τὰς ἀρετάς, καθ´ ἃς
παιδεύσει τοὺς προσιόντας νέους καί, ὡς ἐν Θεαιτήτῳ φησί, γεννήσει καὶ
ἀνθρώπους ἀποτελέσει· κυεῖν γὰρ τοὺς μὲν κατὰ σῶμα, τοὺς δὲ κατὰ ψυχήν, ἐπεὶ
καὶ παρὰ τοῖς βαρβάροις φιλοσόφοις τὸ κατηχῆσαί τε καὶ φωτίσαι ἀναγεννῆσαι
λέγεται, καὶ
« Ἐγὼ ὑμᾶς ἐγέννησα ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ»
ὁ καλός που λέγει ἀπόστολος. ὁ δὲ Ἐμπεδοκλῆς ἐν ταῖς ἀρχαῖς καὶ φιλότητα
Συγκαταριθμεῖται, συγκριτικήν τινα ἀγάπην νοῶν,
ἣν σὺ νόῳ δέρκευ μηδ´ ὄμμασιν ἧσο τεθηπώς.
Ἀλλὰ καὶ Παρμενίδης ἐν τῷ αὑτοῦ ποιήματι περὶ τῆς Ἐλπίδος αἰνισσόμενος τὰ
τοιαῦτα λέγει·
Λεῦσσε δ´ ὅμως ἀπεόντα νόῳ παρεόντα βεβαίως·
οὐ γὰρ ἀποτμήξει τὸ ἐὸν τοῦ ἐόντος ἔχεσθαι
οὔτε σκιδνάμενον πάντῃ πάντως κατὰ κόσμον
οὔτε συνιστάμενον·
| [5,2] CHAPITRE II.
Les écrivains de la Grèce nous ont fourni des témoignages assez nombreux à l'appui
de la Foi. Prendre à tâche de rassembler la multitude des passages où ils ont parlé de
l'Espérance et de la Charité, ce serait nous jeter dans des commentaires sans fin ; il
nous suffira de dire que, dans le Criton, Socrate, préférant à la vie en elle-même une
vie et une mort glorieuses, affirme que l'espérance d'une autre vie existe après la
mort. J'ouvre le Phèdre :
« L'âme, dégagée des sens et vivant de sa propre vie, peut seule participer à la
sagesse véritable et supérieure aux forces humaines. Cela arrive quand l'amour de la
terre l'élève sur ses ailes jusqu'au ciel, et la conduit par la dilection philosophique à la
fin de l'espérance. Alors, dit-il, elle entre dans une autre vie, qui est éternelle. »
On lit dans le Banquet :
« Tout être porte en soi un amour inné d'engendrer son semblable, l'homme vulgaire
d'engendrer un homme, l'homme vertueux un homme qui lui ressemble. Mais
l'homme de bien n'y peut parvenir sans les vertus parfaites par lesquelles il instruira
les jeunes gens qui viennent à lui. Alors, comme le dit le Théétète, il engendrera
et produira des hommes. Car aux uns est donnée la fécondité de l'âme, aux autres la
fécondité du corps. »
Rien de plus juste; former une âme par l'enseignement de la foi et lui ouvrir les yeux
à la lumière véritable s'appelle aussi dans la philosophie barbare la régénérer.
« C'est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ, »
dit quelque part le divin apôtre. Empédocle inscrit au nombre des principes l'amour
dont il fait une force sympathique qui attire et conserve l'harmonie universelle :
« Contemple-la, dit-il, avec le regard de l'âme ; mais jamais, enseveli dans la matière,
tu ne la verras avec les yeux du corps. »
Parménide fait ainsi allusion à l'Espérance, dans son poème :
« Considère en esprit les choses absentes avec la même certitude que si elles étaient
présentes ; car ton esprit ne séparera jamais ce qui est de ce qui sera, ni les choses
disséminées en tous lieux de celles qui sont concentrées sur un seul point. »
|