[5,14f] Πάλιν, τοῦ Μωυσέως εἰς μόχθους καὶ πόνους διὰ τὴν παράβασιν τέξεσθαι τὴν
γυναῖκα προφητεύσαντος, ποιητής τις οὐκ ἄσημος γράφει·
Οὐδέ ποτ´ ἦμαρ
παύσονται καμάτου καὶ ὀιζύος, οὐδέ τι νύκτωρ
στεινόμενοι· χαλεπὰς δὲ θεοὶ δώσουσι μερίμνας.
Ἔτι Ὅμηρος μέν, εἰπὼν
Αὐτὸς δὲ χρύσεια πατὴρ ἐτίταινε τάλαντα,
Δίκαιον τὸν θεὸν μηνύει· Μένανδρος δὲ ὁ κωμικός, ἀγαθὸν ἑρμηνεύων τὸν θεόν,
φησίν·
Ἅπαντι δαίμων ἀνδρὶ συμπαρίσταται
εὐθὺς γενομένῳ μυσταγωγὸς τοῦ βίου
ἀγαθός· κακὸν γὰρ δαίμονα οὐ νομιστέον
εἶναι, βίον βλάπτοντα χρηστόν.
εἶτα ἐπιφέρει·
Ἅπαντα δ´ ἀγαθὸν εἶναι τὸν θεόν,
ἤτοι πάντα θεὸν ἀγαθὸν λέγων ἤ, ὅπερ καὶ μᾶλλον, ἐν πᾶσι τὸν θεὸν ἀγαθόν.
Πάλιν αὖ Αἰσχύλος μὲν ὁ τραγῳδοποιός, τὴν δύναμιν τοῦ θεοῦ παρατιθέμενος,
οὐκ ὀκνεῖ καὶ ὕψιστον αὐτὸν προσαγορεύειν διὰ τούτων·
Χώριζε θνητῶν τὸν θεὸν καὶ μὴ δόκει
ὅμοιον σαυτῷ σάρκινον καθεστάναι.
οὐκ οἶσθα δ´ αὐτόν· ποτὲ μὲν ὡς πῦρ φαίνεται
ἄπλατος ὁρμή, ποτὲ δὲ ὕδωρ, ποτὲ {δὲ} γνόφος·
καὶ θηρσὶν αὐτὸς γίνεται παρεμφερής,
ἀνέμῳ νεφέλῃ τε καὶ ἀστραπῇ, βροντῇ, βροχῇ.
ὑπηρετεῖ δὲ αὐτῷ θάλασσα καὶ πέτραι,
καὶ πᾶσα πηγὴ καὶ ὕδατος συστήματα.
τρέμει δ´ ὄρη καὶ γαῖα καὶ πελώριος
βυθὸς θαλάσσης καὶ ὀρέων ὕψος μέγα,
ἐπὰν ἐπιβλέψῃ γοργὸν ὄμμα δεσπότου.
πάντα δυνατὴ γὰρ δόξα ὑψίστου 〈θεοῦ〉.
Ἆρ´ οὐ δοκεῖ σοι ἐκεῖνο παραφράζειν τὸ
« Ἀπὸ προσώπου κυρίου τρέμει ἡ γῆ»;
Ἐπὶ τούτοις ὁ μαντικώτατος Ἀπόλλων, μαρτυρῶν τῇ δόξῃ τοῦ θεοῦ, λέγειν
ἀναγκάζεται περὶ τῆς Ἀθηνᾶς, ἡνίκα ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα ἐστράτευον 〈οἱ〉 Μῆδοι, ὡς
ἐδεῖτό τε καὶ ἱκέτευε τὸν Δία περὶ τῆς Ἀττικῆς. ἔχει δὲ ὧδε ὁ χρησμός·
Οὐ δύναται Παλλὰς Δί´ Ὀλύμπιον ἐξιλάσασθαι,
λισσομένη πολλοῖσι λόγοις καὶ μήτιδι πυκνῇ·
πολλοὺς δ´ ἀθανάτων νηοὺς μαλερῷ πυρὶ δώσει,
οἵ που νῦν ἱδρῶτι ῥεεύμενοι ἑστήκασιν
δείματι παλλόμενοι,
καὶ τὰ ἐπὶ τούτοις.
Θεαρίδας δὲ ἐν τῷ Περὶ φύσεως γράφει·
« Ἁ ἀρχὰ τῶν ὄντων, ἀρχὰ μὲν ὄντως ἀληθινά, μία· κείνα γὰρ ἐν ἀρχᾷ τέ ἐστιν ἓν
καὶ μόνον,»
οὐδέ τις ἔσθ´ ἕτερος χωρὶς μεγάλου βασιλῆος,
Ὀρφεὺς λέγει· ᾧ πειθόμενος ὁ κωμικὸς Δίφιλος γνωμικώτατα
«τὸν ὄντα πάντων»,
φησί,
Πατέρα τοῦτον διὰ τέλους τίμα μόνον,
ἀγαθῶν τοσούτων εὑρετὴν καὶ κτίστορα.
Εἰκότως τοίνυν καὶ Πλάτων ἐθίζει
« Τὰς βελτίστας φύσεις ἀφικνεῖσθαι πρὸς τὸ μάθημα, ὃ ἐν τῷ πρόσθεν ἔφαμεν
εἶναι μέγιστον, ἰδεῖν τε τἀγαθὸν καὶ ἀναβῆναι ἐκείνην τὴν ἀνάβασιν».
« Τοῦτο δέ, ὡς ἔοικεν, οὐκ ὀστράκου ἂν εἴη περιστροφή, ἀλλὰ ψυχῆς περιαγωγή,
ἐκ νυκτερινῆς τινος ἡμέρας εἰς ἀληθινὴν τοῦ ὄντος οὖσαν ἐπάνοδον, ἣν δὴ
φιλοσοφίαν ἀληθῆ φήσομεν εἶναι.»
Καὶ τοὺς ταύτης μετασχόντας τοῦ χρυσοῦ γένους κρίνει,
« Ἐστὲ μὲν δὴ πάντες ἀδελφοί»
λέγων, οἱ δὲ τοῦ χρυσοῦ γένους {κρίνειν} ἀκριβέστατα καὶ πάντῃ.
| [5,14f] L'Écriture avait prédit que la femme, en expiation de sa désobéissance, enfanterait
dans la douleur et les angoisses. Un poète dont le nom n'est pas sans gloire a dit :
« Travailler et pleurer le jour comme la nuit, voilà quel est son triste lot. Jamais les
Dieux ne cesseront de lui envoyer de nouvelles douleurs. »
Quand Homère nous montre le Tout-Puissant
« Tenant dans sa droite la balance d'or, »
il nous parle symboliquement de la justice de Dieu. Ménandre va rendre témoignage
à sa bonté :
« Aussitôt qu'un homme vient à naitre, un bon génie descend auprès de lui,
bienveillant initiateur qui l'introduira dans les mystères de l'existence. Que ce soit un
génie fatal, chargé de l'enlever à une vie vertueuse, on ne saurait le penser. »
Puis il termine par des mots qui, dans leur combinaison grammaticale, peuvent
signifier à la fois, ou que tout Dieu est bon, ou ce qui est plus probable, que Dieu est
bon en toutes choses. Le tragique Eschyle, essayant de définir la puissance divine, ne
craint pas d'appeler Dieu le Très-Haut :
« Garde-toi de confondre Dieu avec les mortels, et ne va point t'imaginer qu'il est de
chair comme eux. Tu ne le connais pas, dis-tu. Tantôt il éclate sous la forme d'un feu
qui ne se laisse pas toucher ; tantôt c'est une vague et tantôt un brouillard. Parfois il
prend la ressemblance d'une bête féroce ; c'est le vent qui siffle, le nuage qui passe,
l'éclair qui brille, le tonnerre qui gronde, le torrent qui se déchaine. La mer, les
rochers, les lacs lui obéissent. Tout tremble sous un de ses regards, et la face de la
terre, et les gouffres de l'océan et la cime des montagnes les plus élevées. Car toute-
puissante est la gloire du TRES-HAUT. »
Ce passage ne vous semble-t-il pas le commentaire de cette parole :
« Devant la face du Seigneur la terre tremble? »
II y a mieux. Apollon lui-même, si célèbre par sa connaissance de l'avenir, rend
témoignage à la gloire de Dieu, contraint qu'il est de déclarer que, pendant l'invasion
des Mèdes en Grèce, Minerve, divinité suppliante, a invoqué le secours de Jupiter en
faveur de l'Attique. Ainsi parle l'oracle :
« Les prières et l'habileté de Pallas ont été vaines ; rien n'a pu fléchir la volonté de
Jupiter olympien. Il se prépare à livrer aux flammes plusieurs temples consacrés aux
immortels, qui déjà tremblent d'épouvanté et se couvrent d'une sueur glacée. »
Théaridas écrit dans son Traité de la Nature : « Le principe de cet univers, le
véritable principe, est un ; car il est éternel et dès lors unique. »
« Rien n'existe sans la volonté du monarque suprême, »
dit Orphée.
Le poète comique Diphile, marchant sur les traces d'Orphée, écrit avec un sens
profond :
« Le père de toutes choses, l'auteur et le créateur de tous les biens qui t'environnent,
adore-le constamment ; adore-le lui seul. »
C'est donc à bon droit que Platon accoutume les natures d'élite
« à s'approcher de la science que nous avons reconnue déjà pour la plus sublime, à
contempler le bien par excellence et à graviter vers lui par un effort soutenu. Il ne
s'agit point ici d'une révolution indifférente et passagère, comme dans les jeux de
l'enfance, mais d'un mouvement régulier qui sort l'âme de l'espèce de jour nocturne
où elle était ensevelie, et la tourne vers la lumière de la vérité par la voie que nous
appellerons dès lors la véritable philosophie. »
Et ceux qui s'engagent dans ces routes, Platon les regarde comme appartenant à la
race d'or. « Vous êtes tous frères, »
dit-il. Or, tous ceux qui appartiennent à cette race d'or ont la faculté de juger
sainement de toutes choses.
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