[3,8] CHAPITRE VIII.
Ἐπεὶ δὲ οἱ τὴν ἀδιαφορίαν εἰσάγοντες βιαζόμενοί τινας ὀλίγας γραφὰς
συνηγορεῖν αὑτῶν τῇ ἡδυπαθείᾳ οἴονται, ἀτὰρ δὴ κἀκείνην
« Ἁμαρτία γὰρ ὑμῶν οὐ κυριεύσει· οὐ γάρ ἐστε ὑπὸ νόμον, ἀλλ´ ὑπὸ χάριν»
(καί τινας ἄλλας τοιαύτας, ὧν ἐπὶ τοιούτοις μεμνῆσθαι οὐκ εὔλογον· οὐ γὰρ
ἐπισκευάζω ναῦν πειρατικήν), φέρε δὴ διὰ βραχέων διακόψωμεν αὐτῶν τὴν
ἐγχείρησιν. Αὐτὸς γὰρ ὁ γενναῖος ἀπόστολος τῇ προειρημένῃ λέξει ἐπιφέρων
ἀπολύσεται τὸ ἔγκλημα·
« Τί οὖν; ἁμαρτήσωμεν, ὅτι οὐκ ἐσμὲν ὑπὸ νόμον, ἀλλ´ ὑπὸ χάριν; μὴ γένοιτο.»
Οὕτως ἐνθέως καὶ προφητικῶς καταλύει παραχρῆμα τὴν σοφιστικὴν τῆς ἡδονῆς
τέχνην. Οὐ συνιᾶσιν οὖν, ὡς ἔοικεν, ὅτι
« Τοὺς πάντας ἡμᾶς φανερωθῆναι δεῖ ἔμπροσθεν τοῦ βήματος τοῦ Χριστοῦ, ἵνα
κομίσηται ἕκαστος διὰ τοῦ σώματος πρὸς ἃ ἔπραξεν, εἴτε ἀγαθὸν εἴτε κακόν,»
ἵνα ἃ διὰ τοῦ σώματος ἔπραξέν τις ἀπολάβῃ.
« Ὥστε εἴ τις ἐν Χριστῷ, καινὴ κτίσις,»
οὐκέτι ἁμαρτητική·
«τὰ ἀρχαῖα παρῆλθεν»,
ἀπελουσάμεθα τὸν βίον τὸν παλαιόν·
« Ἰδοὺ γέγονε καινά», ἁγνεία ἐκ πορνείας, {καὶ} ἐγκράτεια ἐξ ἀκρασίας,
δικαιοσύνη ἐξ ἀδικίας. «τίς γὰρ μετοχὴ δικαιοσύνῃ καὶ ἀνομίᾳ; ἢ τίς κοινωνία
φωτὶ πρὸς σκότος; τίς δὲ συμφώνησις Χριστοῦ πρὸς Βελίαρ; τίς μερὶς πιστῷ μετὰ
ἀπίστου; τίς δὲ συγκατάθεσις ναῷ θεοῦ μετὰ εἰδώλων; ταύτας οὖν ἔχοντες τὰς
ἐπαγγελίας καθαρίσωμεν ἑαυτοὺς ἀπὸ παντὸς μολυσμοῦ σαρκὸς καὶ
πνεύματος, ἐπιτελοῦντες ἁγιωσύνην ἐν φόβῳ θεοῦ.»
| [3,8] CHAPITRE VIII.
Les partisans de la doctrine que les actions sont indifférentes, détournant de leur vrai
sens quelques passages des Écritures, pensent y trouver une excuse à leur sensualité.
Ils font, surtout, grand bruit de ce texte :
«Car le péché n'aura plus d'empire sur vous, parce que vous n'êtes plus sous la loi,
mais sous la grâce.»
Ils en allèguent d'autres encore de cette nature qu'il est inutile de rappeler ici,
puisque je n'arme pas un vaisseau de corsaire. Confondons en peu de mots leur vaine
tentative !
L'illustre apôtre, dans les paroles qu'il ajoute à celles que je viens de citer,
repousse l'accusation intentée contre lui :
« Mais quoi ? pécherons-nous parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous
la grâce ? Dieu nous en garde ! »
N'est-ce pas détruire immédiatement, par une réfutation divine et toute prophétique,
les sophismes à l'usage de la volupté? Ils ne comprennent pas, à ce qu'il semble,
« que nous devons « tous comparaitre devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que
chacun reçoive ce qui est dû à ses bonnes ou ses mauvaises actions, pendant qu'il
était revêtu de son corps. Si donc, quelqu'un est à Jésus-Christ, c'est une créature
nouvelle »
qui n'est plus sujette au péché. Ce qui était vieux est passé ; nous nous purifions de
notre ancienne vie.
« Voici que tout est devenu nouveau, »
la chasteté succède à la fornication; la continence à l'incontinence; la justice à
l'injustice.
« En effet, quel lien peut-il y avoir entre la justice et l'iniquité. Quelle union entre la
lumière et les ténèbres? Quel accord entre Jésus-Christ et Bélial ? Quelle société entre
le fidèle et l'infidèle ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles? Ayant donc
reçu ces promesses, purifions-nous de tout ce qui souille le corps et l'esprit, achevant
l'œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu.»
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