[3,17] CHAPITRE XVII.
Εἰ δὲ ἡ γένεσις κακόν, ἐν κακῷ λεγόντων οἱ βλάσφημοι τὸν γενέσεως
μετειληφότα κύριον, ἐν κακῷ τὴν γεννήσασαν παρθένον. Οἴμοι τῶν κακῶν,
βλασφημοῦσι τὸ βούλημα τοῦ θεοῦ καὶ τὸ μυστήριον τῆς κτίσεως, τὴν γένεσιν
διαβάλλοντες. Διὰ ταῦτα ἡ δόκησις Κασσιανῷ, διὰ ταῦτα καὶ Μαρκίωνι, ναὶ μὴν
καὶ Οὐαλεντίνῳ τὸ σῶμα τὸ ψυχικόν, ὅτι φασίν·
« Ὁ ἄνθρωπος παρωμοιώθη τοῖς κτήνεσιν»
εἰς συνδυασμὸν ἀφικνούμενος· ἀλλ´ ὅταν ἐπιβαίνειν ἀλλοτρίᾳ κοίτῃ ὀργήσας ὡς
ἀληθῶς θελήσῃ, τότε τῷ ὄντι ὁ τοιοῦτος ἐκθηριοῦται·
« Ἵπποι θηλυμανεῖς ἐγενήθησαν, ἕκαστος ἐπὶ τὴν γυναῖκα τοῦ πλησίον
ἐχρεμέτιζεν.»
κἂν ἀπὸ τῶν ἀλόγων ζῴων τὴν ἐπιτήδευσιν τῆς συνουσίας ὁ ὄφις εἰληφὼς καὶ
παραπείσας τῇ κοινωνίᾳ τῆς Εὔας συγκαταθέσθαι τὸν Ἀδὰμ τύχῃ, ὡς ἂν μὴ
φύσει ταύτῃ κεχρημένων τῶν πρωτοπλάστων, ὡς ἀξιοῦσί τινες, ἡ κτίσις πάλιν
βλασφημεῖται ἀσθενεστέρους τοὺς ἀνθρώπους τῆς τῶν ἀλόγων φύσεως
πεποιηκυῖα, οἷς κατηκολούθησαν οἱ πρωτόπλαστοι τοῦ θεοῦ. Εἰ δὲ ἡ μὲν φύσις
ἦγεν αὐτοὺς ὡς καὶ τὰ ἄλογα πρὸς παιδοποιίαν, ἐκινήθησαν δὲ θᾶττον ἢ
προσῆκον ἦν ἔτι νέοι πεφυκότες ἀπάτῃ παραχθέντες, δικαία μὲν ἡ κρίσις τοῦ
θεοῦ ἐπὶ τοὺς οὐκ ἀναμείναντας τὸ βούλημα, ἁγία δὲ ἡ γένεσις δι´ ἣν ὁ κόσμος
συνέστηκεν, δι´ ἣν αἱ οὐσίαι, δι´ ἣν αἱ φύσεις, δι´ ἣν ἄγγελοι, δι´ ἣν δυνάμεις, δι´
ἣν ψυχαί, δι´ ἣν ἐντολαί, δι´ ἣν νόμος, δι´ ἣν τὸ εὐαγγέλιον, δι´ ἣν ἡ γνῶσις τοῦ
θεοῦ· καὶ
« Πᾶσα σὰρξ χόρτος, καὶ πᾶσα δόξα ἀνθρώπου ὡς ἄνθος χόρτου· καὶ ὁ μὲν
χόρτος ξηραίνεται, τὸ δὲ ἄνθος καταπίπτει· ἀλλὰ τὸ ῥῆμα τοῦ κυρίου μένει,»
τὸ χρῖσαν τὴν ψυχὴν καὶ ἑνῶσαν τῷ πνεύματι. Πῶς δ´ ἄνευ τοῦ σώματος ἡ κατὰ
τὴν ἐκκλησίαν καθ´ ἡμᾶς οἰκονομία τέλος ἐλάμβανεν; ὅπου γε καὶ αὐτὸς ἡ
κεφαλὴ τῆς ἐκκλησίας ἐν σαρκὶ μέν, ἀειδὴς δὲ ἐλήλυθεν καὶ ἄμορφος, εἰς τὸ
ἀειδὲς καὶ ἀσώματον τῆς θείας αἰτίας ἀποβλέπειν ἡμᾶς διδάσκων.
« Δένδρον γὰρ ζωῆς», φησὶν ὁ προφήτης, «ἐν ἐπιθυμίᾳ ἀγαθῇ γίνεται,»
διδάσκων ἐπιθυμίας ἀστείους καὶ καθαρὰς τὰς ἐν τῷ ζῶντι κυρίῳ. ἤδη δὲ
ἐθέλουσι τὴν ἀνδρὸς κατὰ γάμον πρὸς γυναῖκα ὁμιλίαν γνῶσιν εἰρημένην
ἁμαρτίαν εἶναι· ταύτην γὰρ ὑπὸ τῆς βρώσεως μηνύεσθαι τοῦ ξύλου τοῦ καλοῦ
καὶ πονηροῦ, διὰ τῆς τοῦ «ἔγνω» σημασίας παράβασιν ἐντολῆς διδάσκουσαν. Εἰ
δὲ τοῦτο, καὶ ἡ τῆς ἀληθείας γνῶσις βρῶσίς ἐστι «τοῦ ξύλου τῆς ζωῆς». Ἔστιν οὖν
κἀκείνου τοῦ ξύλου μεταλαβεῖν τὸν σώφρονα γάμον· προείρηται δὲ ἡμῖν ὡς καὶ
καλῶς καὶ κακῶς ἔστι χρήσασθαι τῷ γάμῳ, καὶ τοῦτ´ ἔστι τὸ ξύλον τῆς γνώσεως,
ἐὰν μὴ παρανομῶμεν τὸν γάμον. Τί δέ; οὐχὶ ὁ σωτὴρ ὥσπερ τὴν ψυχήν, οὕτω δὲ
καὶ τὸ σῶμα ἰᾶτο τῶν παθῶν; οὐκ ἂν δὲ εἰ ἐχθρὰ ἡ σὰρξ ἦν τῆς ψυχῆς,
ἐπετείχιζεν αὐτῇ τὴν ἐχθρὰν δι´ ὑγείας ἐπισκευάζων.
« Τοῦτο δέ φημι, ἀδελφοί, ὅτι σὰρξ καὶ αἷμα βασιλείαν θεοῦ κληρονομῆσαι οὐ
δύναται, οὐδὲ ἡ φθορὰ τὴν ἀφθαρσίαν κληρονομεῖ,»
Ἡ γὰρ ἁμαρτία φθορὰ οὖσα οὐ δύναται κοινωνίαν ἔχειν μετὰ τῆς ἀφθαρσίας,
ἥτις ἐστὶ δικαιοσύνη.
« Οὕτως ἀνόητοι», φησίν, «ἐστέ; ἐναρξάμενοι πνεύματι νῦν σαρκὶ ἐπιτελεῖτε;»
| [3,17] CHAPITRE XVII.
La génération est un mal, dites-vous? — Soutenez donc alors que le Seigneur a passé
par la souillure du mal, puisqu'il est né par la voie de la génération ; que la Vierge a
passé par la souillure du mal, puisqu'elle a enfanté. Hélas! quel déluge de maux ! En
s'attaquant à la génération, l'hérésie se soulève contre la volonté du Dieu, et
blasphème le mystère de la création. De là, un Cassien, soutenant que nos corps sont
de vaines apparences ; de là, un Marcion, un Valentin, affirmant qu'il n'y a dans
l'homme rien que d'animal, parce que, selon eux, en touchant à l'œuvre de la chair, il
s'assimile aux animaux. Assurément, lorsque précipité en aveugle par la passion, il se
rue sur des voluptés étrangères, il descend véritablement au niveau de la brute.
« Ils sont devenus, dit l*Écriture, comme des chevaux enflammés qui courent et
hennissent après les cavales : chacun a poursuivi la femme de son prochain. »
Avancer que le serpent, empruntant aux animaux privés de raison ses machinations
contre l'homme, réussit à persuader Adam de s'unir à Eve par les liens de la chair,
sans quoi nos premiers parents n'auraient jamais connu ces fonctions naturelles, ainsi
que le veulent plusieurs ; c'est encore attacher le blâme à la création, et lui adresser le
reproche d'avoir fait l'homme plus faible que la brute, dont le roi de l'univers aurait
suivi les grossiers exemples. Toutefois, je vous l'accorde, la nature a poussé nos
premiers parents à l'œuvre de la génération ; séduits par les suggestions de l'ennemi,
entraînés par la fougue de la jeunesse, ils ont obéi, plutôt qu'il ne convenait, aux
instincts de la chair. Qu'arrivera-t-il ? La condamnation que Dieu prononça contre
eux est donc juste, puisqu'ils devancèrent ses ordres. En second lieu, la génération est
donc sainte, puisque par elle le monde existe; par elle les essences, par elle les
nations, par elle les anges, par elle les puissances, par elle les âmes, par elle les
préceptes, par elle la loi, par elle l'Évangile, par elle, enfin, la connaissance de Dieu.
« Toute chair est comme l'herbe, et sa beauté ressemble à la fleur des champs. L'herbe
sèche, la fleur tombe; mais la parole de Dieu reste; »
la parole qui s'est répandue sur l'âme, à la manière d'une huile sainte, et qui l'a unie
étroitement à l'esprit. Sans le corps, comment la divine économie de l'Église eût-elle
été conduite à sa fin, puisque le Seigneur lui-même, chef de l'Église, vécut ici-bas
dans la prison de la chair, obscur et sans gloire devant les hommes, pour nous
apprendre à ne tourner les yeux que vers l'essence incorporelle et invisible de la
cause première, qui est Dieu.
« Dans le bon désir, dit le prophète, est un arbre de vie; »
pour nous apprendre que les désirs honnêtes et purs sont dans le Dieu vivant. A
cette occasion, les hérétiques ne veulent-ils pas encore que le commerce légitime de
l'époux et de l'épouse soit un péché ! Selon eux, ce commerce désigné par l'action de
manger du fruit de l'arbre du bien et du mal, est exprimé par ce mot, il connut, qui
indique la transgression du commandement divin. Mais si cette explication est
plausible, la connaissance de la vérité est aussi l'action de manger du fruit de l'arbre
de vie. Un mariage que règle la tempérance et la chasteté peut donc participer à ce
bois. Mais déjà la loi nous a dit que l'homme a la faculté d'user bien ou mal du
mariage. Voilà l'arbre de la connaissance pour lui; c'est de ne point violer les lois de
l'union conjugale. Mais quoi ! notre Sauveur lui-même n'a-t-il pas guéri les maladies
du corps comme les maladies de l'âme? Si le corps était l'ennemi nécessaire de l'âme,
eût-il fortifié la chair contre l'âme en rendant à la première sa vigueur et sa santé?
« Je veux dire, mes frères, que la chair et le sang ne peuvent posséder le royaume de
Dieu, et que la corruption ne possédera point cet héritage incorruptible. »
En effet, entre le péché, œuvre de corruption, et l'héritage incorruptible, c'est-à-dire la
justice, que peut-il y avoir de commun?
« Êtes-vous si dépourvus de sens, dit l'apôtre, qu'après avoir commencé par l'esprit,
vous prétendiez maintenant arriver à la perfection par la chair ? »
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