[3,14] CHAPITRE XIV.
Αὐτίκα βιάζεται τὸν Παῦλον ἐκ τῆς ἀπάτης τὴν γένεσιν συνεστάναι λέγειν διὰ
τούτων·
« Φοβοῦμαι δὲ μή, ὡς ὁ ὄφις Εὔαν ἐξηπάτησεν, φθαρῇ τὰ νοήματα ὑμῶν ἀπὸ τῆς
ἁπλότητος τῆς εἰς τὸν Χριστόν.»
Ἀλλὰ καὶ ὁ κύριος ἐπὶ τὰ πεπλανημένα ὁμολογουμένως ἦλθε, πεπλανημένα δὲ
οὐκ ἄνωθεν εἰς τὴν δεῦρο γένεσιν (κτιστὴ γὰρ ἡ γένεσις καὶ κτίσις τοῦ
παντοκράτορος, ὃς οὐκ ἄν ποτε ἐξ ἀμεινόνων εἰς τὰ χείρω κατάγοι ψυχήν), ἀλλ´
εἰς τοὺς πεπλανημένους τὰ νοήματα, εἰς ἡμᾶς ὁ σωτὴρ ἀφίκετο, ἃ δὴ ἐκ τῆς κατὰ
τὰς ἐντολὰς παρακοῆς ἐφθάρη φιληδονούντων ἡμῶν, τάχα που προλαβόντος
ἡμῶν τὸν καιρὸν τοῦ πρωτοπλάστου καὶ πρὸ ὥρας τῆς τοῦ γάμου χάριτος
ὀρεχθέντος καὶ διαμαρτόντος, ὅτι
« Πᾶς ὁ βλέπων γυναῖκα πρὸς τὸ ἐπιθυμῆσαι ἤδη ἐμοίχευσεν αὐτήν»,
οὐκ ἀναμείνας τὸν καιρὸν τοῦ θελήματος. Ὁ αὐτὸς οὖν ἦν ὁ κύριος καὶ τότε
κρίνων τὴν προλαβοῦσαν τὸν γάμον ἐπιθυμίαν. Ὅταν οὖν ὁ ἀπόστολος εἴπῃ
« Ἐνδύσασθε τὸν καινὸν ἄνθρωπον τὸν κατὰ θεὸν κτιζόμενον»,
ἡμῖν λέγει τοῖς πεπλασμένοις ὑπὸ τῆς τοῦ παντοκράτορος βουλήσεως ὡς
πεπλάσμεθα, παλαιὸν δὲ καὶ καινὸν οὐ πρὸς γένεσιν καὶ ἀναγέννησίν φησιν,
ἀλλὰ πρὸς τὸν βίον τόν τε ἐν παρακοῇ τόν τε ἐν ὑπακοῇ. «χιτῶνας δὲ
δερματίνους» ἡγεῖται ὁ Κασσιανὸς τὰ σώματα περὶ ὧν ὕστερον καὶ τοῦτον καὶ
τοὺς ὁμοίως αὐτῷ δογματίζοντας πεπλανημένους ἀποδείξομεν, ὅταν περὶ τῆς
ἀνθρώπου γενέσεως τὴν ἐξήγησιν ἑπομένως τοῖς προλεχθῆναι δεομένοις
μεταχειριζώμεθα. Ἔτι φησίν·
« Οἱ ὑπὸ τῶν γηίνων βασιλευόμενοι καὶ γεννῶσι καὶ γεννῶνται, ‹ἡμῶν δὲ τὸ
πολίτευμα ἐν οὐρανῷ, ἐξ οὗ καὶ σωτῆρα ἀπεκδεχόμεθα.›»
Καλῶς οὖν εἰρῆσθαι καὶ ταῦτα ἴσμεν ἡμεῖς, ἐπεὶ ὡς «ξένοι καὶ παρεπιδημοῦντες»
πολιτεύεσθαι ὀφείλομεν, οἱ γαμοῦντες ὡς μὴ γαμοῦντες, οἱ κτώμενοι ὡς μὴ
κτώμενοι, οἱ παιδοποιοῦντες ὡς θνητοὺς γεννῶντες, ὡς καταλείψοντες τὰ
κτήματα, ὡς καὶ ἄνευ γυναικὸς βιωσόμενοι ἐὰν δέῃ, οὐ προσπαθῶς τῇ κτίσει
χρώμενοι, «μετ´ εὐχαριστίας» δ´ ἁπάσης καὶ μεγαλοφρονοῦντες.
| [3,14] CHAPITRE XIV.
Mais ne voilà-t-il pas que l'hérésiarque, par une interprétation forcée, contraint
l'apôtre d'attribuer malgré lui la génération à la chute primitive dans le passage suivant.
« Je crains que, comme Eve fut séduite par le serpent, vos esprits, de même, ne se
corrompent et ne dégénèrent de la simplicité chrétienne. »
Il est plus vrai de dire, avec tous, que le Seigneur est venu vers ce qui était égaré;
égaré, non pas de la demeure céleste pour tomber dans l'œuvre terrestre de la
génération; la génération est elle-même une institution du Tout-Puissant, qui n'eût
jamais précipité l'âme d'un état de félicité pour la plonger dans une situation
inférieure ; c'est pour sauver ceux qui s'égaraient dans leurs pensées; c'est vers nous
que le Seigneur est descendu. Nos pensées avaient été corrompues par la violation
des commandements, avides que nous étions de voluptés, et fils d'un père
prévaricateur, qui, devançant le temps marqué, avait convoité prématurément les
douceurs du mariage. En effet,
« quiconque aura regardé une femme pour la convoiter, a déjà commis l'adultère
dans son cœur, »
pour n'avoir pas attendu le temps marqué par la volonté divine. C'était donc le même
Seigneur qui alors condamnait aussi les désirs prématurés. L'apôtre, en nous disant :
« Revêtez-vous de l'homme nouveau, qui est créé à la ressemblance de Dieu, »
s'adresse à nous, que la volonté du Tout-Puissant a faits tels que nous avons été faits.
Toutefois, par le mot de vieil homme, Paul n'entend ni la génération, ni la
régénération ; il parle de la vie de désobéissance et de la vie de révolte. Cassien veut
que les tuniques de peau soient le corps. Sur ce point, il s'est trompé, lui et ceux qui
ont embrassé la même opinon. Nous le prouverons plus tard, lorsque, amené par une
discussion qu'il faut placer auparavant, nous aborderons la naissance de l'homme.
« Car, dit-il, ceux qui sont assujettis aux choses de la terre, engendrent et sont
engendrés; mais nous, nous vivons déjà dans le ciel; c'est de là aussi que nous
attendons le Sauveur. »
Paroles pleines de sens, nous le savons aussi, et où nos devoirs sont tracés! Étrangers
et voyageurs ici-bas, il nous faut vivre comme des étrangers et des voyageurs; dans le
mariage, comme n'étant pas mariés; possédant, comme ne possédant pas; engendrant
des enfants, comme engendrant des êtres destinés à mourir ; disposés à abandonner
tout ce qui est à nous; prêts à vivre sans femme, s'il est besoin ; n'apportant que des
désirs modérés daus l'usage des créatures ; n'en usant qu'avec actions de grâces, les
yeux de l'âme toujours fixés sur nos hautes destinées.
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