[8] Τοῦτον οὖν πρῶτον ἐπιγνῶναι τῷ ζησομένῳ τὴν ὄντως ζωὴν
παρακελεύεται, ὃν »οὐδεὶς ἐπιγινώσκει εἰ μὴ ὁ υἱὸς καὶ ᾧ ἂν ὁ υἱὸς
ἀποκαλύψῃ«, ἔπειτα τὸ μέγεθος τοῦ σωτῆρος μετ´ ἐκεῖνον καὶ τὴν
καινότητα τῆς χάριτος μαθεῖν, ὅτι δὴ κατὰ τὸν ἀπόστολον »ὁ νόμος
διὰ Μωσέως ἐδόθη, ἡ χάρις καὶ ἡ ἀλήθεια διὰ Ἰησοῦ Χριστοῦ«· καὶ
οὐκ ἴσα τὰ διὰ δούλου πιστοῦ διδόμενα τοῖς ὑπὸ {τοῦ} υἱοῦ γνησίου
δωρουμένοις. εἰ γοῦν ἱκανὸς ἦν ὁ Μωσέως νόμος ζωὴν αἰώνιον
παρασχεῖν, μάτην μὲν ὁ σωτὴρ αὐτὸς παραγίνεται καὶ πάσχει δι´ ἡμᾶς
ἀπὸ γενέσεως μέχρι τοῦ σημείου τὴν ἀνθρωπότητα διατρέχων, μάτην
δὲ ὁ πάσας πεποιηκὼς »ἐκ νεότητος« τὰς νομίμους ἐντολὰς παρὰ
ἄλλου αἰτεῖ γονυπετῶν ἀθανασίαν. οὐδὲ γὰρ πεπλήρωκε μόνον τὸν
νόμον, ἀλλὰ καὶ εὐθὺς ἀπὸ πρώτης ἡλικίας ἀρξάμενος· ἐπεὶ καὶ τί
μέγα ἢ ὑπέρλαμπρον γῆρας ἄγονον ἀδικημάτων ὧν ἐπιθυμίαι τίκτουσι
νεανικαὶ ἢ ὀργὴ ζέουσα ἢ ἔρως χρημάτων; ἀλλ´ εἴ τις ἐν
σκιρτήματι νεοτησίῳ καὶ τῷ καύσωνι τῆς ἡλικίας παρέσχηται φρόνημα
πεπανὸν καὶ πρεσβύτερον τοῦ χρόνου, θαυμαστὸς οὗτος ἀγωνιστὴς
καὶ διαπρεπὴς καὶ τὴν γνώμην πολιός. ἀλλ´ ὅμως οὗτος ὁ
τοιοῦτος ἀκριβῶς πέπεισται, διότι αὐτῷ πρὸς μὲν δικαιοσύνην οὐδὲν
ἐνδεῖ, ζωῆς δὲ ὅλως προσδεῖ· διὸ αὐτὴν αἰτεῖ παρὰ τοῦ δοῦναι μόνου
δυναμένου· καὶ πρὸς μὲν τὸν νόμον ἄγει παρρησίαν, τοῦ θεοῦ δὲ τὸν
υἱὸν ἱκετεύει. »ἐκ πίστεως εἰς πίστιν« μετατάσσεται· ὡς σφαλερῶς
ἐν νόμῳ σαλεύων καὶ ἐπικινδύνως ναυλοχῶν εἰς τὸν σωτῆρα μεθορμίζεται.
| [8] Aussi est-ce le premier principe que le Sauveur recommande de suivre à
celui qui cherche la vie ; principe que « personne ne connaît, si ce n'est
le Fils, et celui auquel le Fils l'aura révélé. » Après cette connaissance
vient immédiatement celle de la grandeur du Sauveur et de sa grâce
nouvelle ; car, comme le dit l'apôtre : « La loi a été donnée par Moïse,
la grâce et la vérité ont été faites par Jésus-Christ. » Les dons que nous
transmet un serviteur même fidèle sont au-dessous de ceux que le Fils
lui-même nous apporte et nous distribue. Pourquoi, en effet, si la loi de
Moïse eût été suffisante pour donner la vie, pourquoi le Christ eût-il
souffert pour nous depuis sa naissance jusqu'à sa mort ! Pourquoi encore
celui qui, dès sa jeunesse, avait accompli tous les préceptes de la loi,
se fût-il jeté à ses pieds et lui eût-il demandé la vie éternelle?
Remarquez que ce jeune homme n'avait pas seulement obéi à la loi, mais
qu'il l'avait aimée dès sa jeunesse et s'était attaché de toutes ses
forces à son accomplissement. Un vieillard réglé dans ses mœurs et délivré
de l'esclavage des vices ne nous est pas un objet de surprise et
d'admiration ; mais on admire justement, on regarde comme un athlète
glorieux, le jeune homme qui, dans la fougue de l'âge et la chaleur des
passions, se conduit comme un sage vieillard, et dont l'esprit et le
jugement ont blanchi avant les cheveux. Cet homme, déjà si grand, savait
donc bien qu'il ne lui manquait rien pour être juste; mais il sentait que
la vie lui manquait, et il venait la demander à celui seul qui pouvait la
lui donner. Il ne lui doit rien, il est et doit être tranquille à cet
égard ; cependant il se prosterne aux pieds du Fils de Dieu ; de la foi,
il passe à la foi, et, craignant que le port de la loi où il s'est retiré
ne soit pas sûr et que son vaisseau ne s'y brise, il implore l'appui du
Sauveur.
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