HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

Chapitre 10o

  Chapitre 10o

[2,10o] Ταύτῃ καὶ τὸν Κεῖον ἀποδέχομαι σοφιστὴν τὰς ἐοικυίας καὶ καταλλήλους ἀρετῆς καὶ κακίας εἰκόνας ὑπογράφοντα· τὴν μὲν αὐταῖν ἀφελῶς ἱσταμένην ἐποίησε καὶ λευχείμονα καὶ καθάριον, τὴν ἀρετήν, αἰδοῖ μόνῃ κεκοσμημένηντοιαύτην εἶναι χρὴ τὴν πίστιν, ἐνάρετον μετ´ αἰδοῦς—, θατέραν δὲ τοὐναντίον εἰσάγει, τὴν κακίαν, περιττῇ μὲν ἐσθῆτι ἠμφιεσμένην, ἀλλοτρίῳ δὲ χρώματι γεγανωμένην· καὶ κίνησις αὐτῆς καὶ σχέσις πρὸς τὸ ἐπιτερπὲς ἐπιτηδευομένη ταῖς μαχλώσαις ἔκκειται σκιαγραφία γυναιξίν. Πρὸς οὐδεμίαν δὲ ὅλως ἑπόμενος τῷ λόγῳ αἰσχρὰν ἡδονὴν οἰκειώσεται· διὸ καὶ τῆς ἐσθῆτος τὸ χρειῶδες προκριτέον. Κἂν λόγος τοῦτο ψάλλῃ διὰ Δαβὶδ περὶ τοῦ κυρίου λέγων· «εὔφρανάν σε θυγατέρες βασιλέων ἐν τῇ τιμῇ σου· παρέστη βασίλισσα ἐκ δεξιῶν σου ἐν ἱματισμῷ διαχρύσῳ καὶ κροσσωτοῖς χρυσοῖς περιβεβλημένη», οὐκ ἐσθῆτα τὴν τρυφητικὴν μεμήνυκεν, ἀλλὰ τὸν ἐκ πίστεως συνυφασμένον ἀκήρατον τῶν ἠλεημένων κόσμον τῆς ἐκκλησίας δεδήλωκεν, ἐν ἄδολος Ἰησοῦς «ὡς χρυσὸς διαπρέπει», καὶ οἱ κροσσοί, οἱ ἐκλεκτοί, οἱ χρυσοῖ. Εἰ δὲ καὶ ὑφεῖναι χρὴ τοῦ τόνου διὰ τὰς γυναῖκας, λείαν τὴν ἐσθῆτα καὶ προσηνῆ πρὸς τὴν ἁφὴν ἐξυφαντέον, οὐχὶ δὲ καθάπερ τὰς γραφὰς πρὸς τὸ τερπνὸν τῆς ὄψεως ἐξανθιστέον· ἐξίτηλος μὲν γὰρ γραφὴ τῷ χρόνῳ γίνεται, αἱ δὲ ῥύψεις καὶ αἱ στύψεις τοῖς φαρμακώδεσι τῆς βαφῆς χυμοῖς ἐκτήκουσαι τὰ ἔρια τῶν ἀμπεχονῶν τὰς ὑφάνσεις ἀσθενεῖς ἀποτελοῦσι, τὸ δὲ οὐδ´ εἰς οἰκονομίαν εὔθετον. Ἀπειροκαλία δὲ μεγίστη τοσοῦτον ἐπτοῆσθαι περὶ τοὺς πέπλους καὶ τὰς ξυστίδας καὶ τὰς ἐφαπτίδας χλαίνας τε καὶ χιτῶνας, «τά τ´ αἰδῶ ἀμφικαλύπτει», Ὅμηρός φησιν. Αἰσχύνομαι γὰρ ὡς ἀληθῶς ὁρῶν τοσοῦτον ἐκχεόμενον πλοῦτον εἰς τὴν αἰδοίων σκέπην. γάρ τοι ἀρχαῖος ἄνθρωπος ἐν τῷ παραδείσῳ κλάδοις καὶ φύλλοις τὴν σκέπην τῆς αἰσχύνης παρεμέτρει, νυνὶ δὲ ἐπεὶ τὰ πρόβατα ἡμῖν δεδημιούργηται, μὴ κατὰ τὰ αὐτὰ τοῖς προβάτοις ἀφραίνωμεν, παιδαγωγούμενοι δὲ τῷ λόγῳ τὸ πολυτελὲς τῆς ἐσθῆτος διελέγχωμεν ἐπιλέγοντες, τρίχες ἐστὲ προβάτων, κἂν Μίλητος αὐχῇ, κἂν Ἰταλία δοξάζηται, κἂν ὑπὸ διφθέραις φυλάττωνται αἱ τρίχες, περὶ ἃς μεμήνασιν οἱ πολλοί, ἀλλὰ ἡμῖν γε οὐ σπουδαστέον. δὲ μακάριος Ἰωάννης καὶ τῶν προβάτων ὑπεριδὼν τὰς τρίχας ὀζούσας τρυφῆς τὰς τῶν καμήλων εἵλατο τρίχας καὶ ταύτας ἠμπίσχετο, τὸ εὐτελὲς καὶ ἄδολον τοῦ βίου ὑποτυπούμενος. Καὶ γὰρ μέλι ἤσθιεν καὶ ἀκρίδας, γλυκεῖαν καὶ πνευματικὴν τροφήν, ἀτύφους καὶ σώφρονας τὰς ὁδοὺς τοῦ κυρίου παρασκευάζων. που γὰρ ἂν ἁλουργὴν χλανίδα περιεβάλετο τὴν ἀλαζονείαν τὴν πολιτικὴν ἐκτραπείς, εἰς δὲ τὴν ἔρημον *** τῆς ἐρημίας γαλήνην θεῷ πεπολιτευμένος ἐκτὸς πάσης κενοσπουδίας, ἀπειραγαθίας, μικροπρεπείας. Μηλωτῇ δὲ ἐχρῆτο Ἠλίας ἐνδύματι καὶ ζώνῃ τὴν μηλωτὴν κατέσφιγγεν ἐκ τριχῶν πεποιημένη. Ἡσαΐας δέ, ἄλλος οὗτος προφήτης, «γυμνός τε καὶ ἀνυπόδετος» ἦν, πολλάκις δὲ καὶ σάκκον ἠμπίσχετο ταπεινοφροσύνης ἔνδυμα. Εἰ δὲ καὶ Ἱερεμίαν καλεῖς, λινοῦν οὗτος περίζωμα εἶχε μόνον. ὡς δὲ τὰ εὐτραφῆ τῶν σωμάτων γυμνούμενα φανερωτέραν δείκνυσι τὴν ἀκμήν, οὕτως καὶ τῶν ἠθῶν τὸ κάλλος, μὴ ἐνειλούμενον ἀπειροκάλοις φλυαρίαις, τὸ μεγαλοπρεπὲς ἐνδείκνυται. Τὸ δὲ καὶ σύρειν τὰς ἐσθῆτας ἐπ´ ἄκρους καθιέντας τοὺς πόδας κομιδῇ ἀλαζονικόν, ἐμποδὼν τῇ ἐνεργείᾳ τοῦ περιπατεῖν γινόμενον, καλλύντρου δίκην ἐπισυρομένης τῆς ἐσθῆτος τὰς ἐπιπολαίους τῆς γῆς ἀχυρμιάς, οὐδὲ τῶν κατεαγότων τούτων δὴ τῶν τὴν κιναιδίαν τὴν ἄφωνον ἐπὶ ταῖς σκηναῖς μετιόντων ὀρχηστῶν ἀπορρέουσαν εἰς τοσοῦτον ὕβρεως τὴν ἐσθῆτα περιορώντων, οἷς οἱ ἐπιμελεῖς στολισμοὶ καὶ τῶν κρασπέδων αἱ ἀπαιωρήσεις καὶ τῶν σχημάτων οἱ περίεργοι ῥυθμοὶ βλακείας μικρολόγου ἐπισυρμὸν ἐμφαίνουσιν. Κἂν τὸν ποδήρη τις παραφέρῃ τὸν κυρίου, ποικιλανθὴς ἐκεῖνος χιτὼν τὰ τῆς σοφίας ἄνθη δεικνύει, τὰς ποικίλας καὶ μὴ μαραινομένας γραφάς, τὰ λόγια τὰ κυρίου ταῖς τῆς ἀληθείας ἀπαστράπτοντα αὐγαῖς. Τοιαύτην ἄλλην τὸν κύριον ἐσθῆτα διὰ τοῦ Δαβὶδ ἠμφίεσεν τὸ πνεῦμα ὧδέ πως ψάλλον· «Ἐξομολόγησιν καὶ εὐπρέπειαν ἐνεδύσω, ἀναβαλλόμενος φῶς ὡς ἱμάτιονΚαθάπερ οὖν περὶ τὴν κατασκευὴν τῶν ἐσθήτων καθαρευτέον πάσης ἀτοπίας, οὕτως δὲ καὶ τῆς χρήσεως τὴν ἀμετρίαν εὐλαβητέον. Οὐδὲ γὰρ ὑπὲρ γόνυ καθάπερ τὰς Λακαίνας φασὶ παρθένους ἐστολίσθαι καλόν· οὐδὲν γὰρ μέρος ὁτιοῦν ἀπογυμνοῦσθαι γυναικὸς εὐπρεπές. Καίτοι δυνατὸν ἀποφθέγξασθαι μάλα κοσμίως τὴν ἀστείαν ἐκείνην φωνὴν πρὸς τὸν εἰπόντα· «Καλὸς πῆχυς», «Ἀλλ´ οὐ δημόσιος», καί· «Κνῆμαι καλαί», «Ἀλλὰ μόνου», φάναι, «τοῦ ἀνδρὸς τοῦ ἐμοῦ», καί· «Πρόσωπον εὐπρεπές», «Ἀλλὰ μόνου τοῦ γεγαμηκότος». [2,10o] Je rends au sophiste de Chios les louanges qui lui sont dues pour avoir fait du vice et de la vertu deux portraits parfaitement appropriés à l'un et à l'autre. Il peint la vertu debout, dans une posture simple et modeste, vêtue d'un habit blanc et parée de sa seule pudeur, véritable modèle d'une femme chaste et vertueuse. Il peint au contraire le vice revêtu d'habits magnifiques, s'enorgueillissant de leurs vives et vaines couleurs, et dans une posture indécise et voluptueuse, semblable à celle qu'affectent les courtisanes. Ceux donc qui suivent la raison ne se doivent attacher à aucune honteuse volupté. Quoique le roi-prophète ait dit en parlant du Seigneur : « La myrrhe, l'ambre et le santal s'exhalent de vos vêtements et des palais d'ivoire, où les filles des rois font vos délices et votre gloire ; la reine, votre épouse, est restée debout à votre droite, revêtue de l'or d'Ophir. » Ces louanges données aux vêtements célestes ne veulent point dire qu'ils soient réellement éclatants de luxe et d'orgueil ; mais c'est une figure de la vraie foi, ornement parfait et incorruptible de ceux qui ont obtenu miséricorde, et de l'Église, dans laquelle Jésus-Christ, incapable d'artifice, et de déguisement, brille comme l'or, tandis que les élus y sont représentés par les franges précieuses de ses vêtements. S'il faut, en faveur des femmes, relâcher quelque chose de cette sévérité, on leur permettra des habits plus commodes, mais point de vaines peintures qui flattent les yeux. Ces couleurs s'évanouissent bientôt, et d'ailleurs les mille préparations qu'on est obligé de faire subir aux laines en détériorent la nature et en affaiblissent le tissu. Rien n'est plus contraire à une bonne économie, rien n'est plus ridicule que d'admirer ces vêtements bizarres, enfants d'un caprice insensé, voiles, manteaux, écharpes, dont Homère dit que la pudeur est enveloppée et comme étouffée. Rien ne m'indigne plus que de voir tant de richesses si honteusement prodiguées. De quoi le premier homme couvrait-il sa pudeur dans le paradis? de feuilles et de branches d'arbre; et nous, à qui la laine des brebis a été donnée pour cet usage, faudra-t-il donc qu'en en abusant nous nous montrions aussi privés de raison que les brebis mêmes? Que sont les vêtements les plus somptueux ? Rien autre chose que les poils de la brebis. Méprisons-les, repoussons-les ; la raison divine, qui prend soin de nous éclairer, nous y exhorte et nous l'ordonne. Laissons Milet et l'Italie vanter la richesse de leurs étoffes ; laissons une multitude insensée s'y complaire et les rechercher, et n'en ayons ni soins ni souci. Saint Jean, ce bienheureux modèle d'une vie simple et sans artifice , rejeta la laine comme un vêtement trop voluptueux, et choisit, pour se vêtir, le poil rude et grossier des chameaux. Sa nourriture était des sauterelles et de miel sauvage, image des voies simples du Seigneur, qu'il était chargé de préparer et d'ouvrir. Il n'avait garde de se vêtir de pourpre après avoir foulé aux pieds le vain faste du monde. Dans le repos de la solitude, cherchant uniquement son Bien, il s'était retiré en sa présence, et ne conversait qu'avec lui, libre des soins impurs des hommes mondains et de leurs coupables et honteuses frivolités. Le prophète Élie n'avait point d'autre habit qu'une peau de brebis serrée autour de son corps par une ceinture de poils. Isaïe allait nu et sans souliers; mais souvent il se couvrait d'un sac, vêtement de l'humilité. Une ceinture de lin était l'uniqtie habit du prophète Jérémie. Comme un corps, qui est nu, montre aussitôt sa force et sa vigueur, ainsi la beauté des mœurs, libre de tout ridicule ornement, montre plus vivement la grandeur et la magnificence de l'âme. Il est de la dernière arrogance de porter ces robes traînantes qui embarrassent la démarche et attirent après soi toutes les ordures du sol. Il faut les laisser à ces misérables saltimbanques qui étalent, sur un théâtre muet, leur détestable turpitude. Voulez-vous leur envier, avec ces longues et larges robes bariolées de mille couleurs, la honte de leur languissante et molle démarche ? Si vous objectez que le Sauveur a porté une robe longue, je vous répondrai que cette tunique de diverses couleurs représente les fleurs de la sagesse, qui ne se flétrissent jamais ; la différence des Écritures et des maximes du Seigneur, tout éclatantes des lumières de la vérité. C'est encore un habit de même sorte dont le roi prophète revêt le Seigneur dans ce passage : « Vous vous êtes revêtus de gloire et de beauté, » vous vous êtes couvert de là lumière comme d'un manteau. » Nos habits, qui doivent toujours être propres et honnêtes, ne doivent point se soumettre au caprice et aux extravagances de la mode. Il est contre l'honnêteté de porter des vêtements qui ne viennent que jusqu'aux genoux, semblables à ceux des filles de Sparte ; car les femmes ne doivent laisser découverte aucune partie de leur corps. Peut-être est-ce ici le cas de rappeler et de louer la réponse que fit une femme à un homme qui lui disait, en la flattant : « Vous avez de beaux bras. — Oui, dit-elle, mais ils ne sont pas exposés aux yeux du public; —des jambes belles et faites au tour ; — mais elles ne sont que pour mon mari ; — une figure charmante ; — j'en conviens, dit-elle encore, mais cette beauté est tout entière pour l'homme dont je suis l'épouse. »


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Dernière mise à jour : 17/12/2009