HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

Chapitre 10p

  Chapitre 10p

[2,10p] Ἐγὼ δὲ οὐδὲ τὴν αἰτίαν τῶν τοιούτων ἐπαίνων θέλω παρέχειν τὰς σώφρονας τοῖς διὰ τῶν ἐπαίνων θηρωμένοις τὰ ἐπίψογα, καὶ οὐδ´ ὅτι γε παραγυμνοῦν τὸ σφυρὸν κεκώλυται μόνον, ἐγκεκαλύφθαι δὲ καὶ τὴν κεφαλὴν καὶ τὸ πρόσωπον ἐπεσκιάσθαι προστέτακται. Οὐ γὰρ ὅσιον εἶναι θήρατρον ἀνθρώπων τὸ κάλλος τοῦ σώματος· οὐδὲ ἁλουργῷ παραπετάσματι χρωμένην περίβλεπτον ἐθέλειν γίνεσθαι τὴν γυναῖκα εὔλογον. Εἴθε γὰρ καὶ τῆς ἐσθῆτος οἷόν τε ἦν ἐξελεῖν τὴν πορφύραν, ὡς μὴ ἐπὶ τὸ πρόσωπον τῶν χρωμένων τοὺς θεατὰς ἐπιστρέφειν· αἳ δὲ ὀλίγον κομιδῇ τὸ λοιπὸν τῆς ἀμπεχόνης ὑφαίνουσαι τὸ πᾶν ἁλουργὲς εἰργάσαντο ἐκφλέγουσαι τὰς ῥᾳθυμίας, καὶ δῆτα αὐτὰς περὶ τὰς μεμωρημένας ταύτας καὶ ἁβρὰς ἀλυούσας πορφύρας κατὰ τὸ ποιητικὸν δὴ ἐκεῖνο «ἔλλαβε πορφύρεος θάνατος». Διὰ ταύτην γοῦν τὴν πορφύραν Τύρος καὶ Σιδὼν καὶ τῆς Λακωνικῆς γείτων τῆς θαλάσσης ποθεινόταται· ἀνάγονται δὲ εὖ μάλα καὶ οἱ βαφεῖς αὐτῶν καὶ οἱ πορφυρευταὶ καὶ αὐτὰ τὰ κογχύλια διὰ τὸ αἷμα τούτων ἐξανθεῖν τὴν πορφύραν. Ἀλλὰ καὶ τοῖς λίχνοις ὑφάσμασιν ἐγκαταμιγνύουσαι αἱ δολεραὶ γυναῖκες καὶ τῶν ἀνδρῶν οἱ γυναικώδεις τὰς δολερὰς βαφὰς μαργαίνουσιν περὶ τὴν ἀμετρίαν, οὐκέτι τὰς ὀθόνας τὰς ἀπ´ Αἰγύπτου, ἄλλας δέ τινας ἐκ γῆς Ἑβραίων καὶ Κιλίκων ἐκποριζόμενοι γῆς. Τὰ δὲ ἀμόργινα καὶ τὰ βύσσινα σιωπῶ· ὑπερεκπέπαικεν τρυφὴ καὶ τὴν ὀνομασίαν. Δεῖ δὲ τὴν σκέπην, οἶμαι, αὐτὸ αὑτῆς κρεῖττον ἀποφαίνειν τὸ σκεπόμενον, ὡς τὸ ἄγαλμα τοῦ νεὼ καὶ τὴν ψυχὴν τοῦ σώματος καὶ τῆς ἐσθῆτος τὸ σῶμα. Νυνὶ δὲ πᾶν τοὐναντίον, τὸ μὲν σῶμα αὐταῖς εἰ πιπράσκοιτο, οὐκ ἄν ποτε χιλίας εὕροι Ἀττικάς, μίαν δέ που ἐσθῆτα μυρίων {ταλάντων} ὠνούμεναι σφᾶς αὐτὰς ἀχρειοτέρας καὶ ἀτιμοτέρας τῶν ὑφασμάτων ἐλέγχουσιν. Τί ποτ´ οὖν διώκετε τὰ σπάνια καὶ πολυτελῆ πρὸ τῶν ἐν μέσῳ καὶ τῶν εὐτελῶν; ὅτι ἀγνοεῖτε τὸ ὄντως καλὸν καὶ τὸ ὄντως ἀγαθόν· καὶ ἀντὶ τῶν ὄντων τὰ δοκοῦντα παρὰ τοῖς ἀνοήτοις σπουδάζεται, οἳ τοῖς μεμηνόσιν ἐπ´ ἴσης τὰ λευκὰ ὡς μέλανα φαντάζονται. [2,10p] Je n'approuve pas, cependant, que d'honnêtes femmes se donnent occasion de recevoir de semblables louanges de la part de ceux qui ne les leur donnent que dans l'espoir de les séduire et de les déshonorer. Non seulement il leur est défendu de montrer même le bout du pied, il faut encore qu'elles aient la tête voilée quand elles paraissent en public ; car il leur est vraiment honteux que leur beauté serve de piège à la faiblesse des hommes, ou de se servir d'un voile de pourpre pour mieux attirer leurs regards. Plût à Dieu même que je pusse leur interdire entièrement tout usage de cette couleur, et éloigner ainsi d'elle les yeux et l'attention de toutes ces femmes, qui, dédaignant de faire leurs autres habits, se plaisent à travailler la pourpre, qui enflamme leurs passions ; elles vivent et meurent au milieu de cette éclatante et vaine couleur. Les rivages qui nous l'envoient, Tyr, Sidon et tout le pays voisin des mers de Lacédémone, sont un objet de désir et d'envie ; les ouvriers qui la préparent et en colorent les étoffes sont estimés au-dessus de tous les autres, et on regarde comme hors de prix cette espèce de coquillage dont le sang la produit. Ce n'est pas encore assez pour ces femmes artificieuses et ces hommes efféminés de teindre les vêtements de mille couleurs empruntées ; emportés hors de toute borne par un fol amour de se distinguer, leur effronterie ne s'arrête plus ; dédaignant les toiles de l'Égypte, ils en demandent d'une autre espèce à la Cilicie et à la Judée. Rien ne suffit à leur caprice, et les noms-mêmes qu'ils ont donnés à leurs habits sont encore plus innombrables que leurs formes et leurs couleurs. Quelle âme plus honteuse ! puisque le Dieu est plus précieux que le temple, et l'âme que le corps, assurément le corps doit l'être plus que le vêtement qui le couvre. Mais ces insensés renversent cet ordre ; car, si l'on vendait leur personne, on n'en trouverait jamais mille drachmes attiques, et eux-mêmes donnent mille talents d'une seule partie de leur habillement, avouant ainsi aux yeux de tous qu'ils valent moins que l'habit qu'ils portent. Pourquoi donc préfèrent-ils ces étoffes rares et précieuses à celles qui sont communes? C'est parce qu'ils ignorent le vrai bien et la véritable beauté, et qu'ils abandonnent la réalité pour l'apparence ; semblables aux insensés, aux yeux desquels les objets blancs paraissent noirs.


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Dernière mise à jour : 17/12/2009