[2,1c] «Μηδὲ ἐπιθύμει», φησὶν ἡ γραφή, «τῶν ἐδεσμάτων τῶν πλουσίων· ταῦτα
γὰρ ἔχεται βίου ψευδοῦς τε καὶ αἰσχροῦ.» Οἳ μὲν γὰρ
ἐξέχονται τῶν ὄψων, ἃ μετ´ ὀλίγον ἐκδέχεται κοπρών, ἡμῖν δὲ τοῖς
θηρωμένοις τὴν βρῶσιν τὴν ἐπουράνιον ἄρχειν ἀνάγκη τῆς ὑπὸ τὸν
οὐρανὸν γαστρὸς ἔτι τε μᾶλλον καὶ τῶν ταύτῃ προσφιλῶν, ἃ «ὁ
θεὸς καταργήσει», φησὶν ὁ ἀπόστολος, εἰκότως ἐπικαταρώμενος
λαιμάργοις ἐπιθυμίαις.
«Τὰ γὰρ βρώματα τῇ κοιλίᾳ», ἐξ ὧν ὁ σαρκικὸς ὄντως οὑτοσὶ
καὶ φθοροποιὸς ἀπήρτηται βίος· εἰ δ´ ἀγάπην τινὲς τολμῶσι καλεῖν
ἀθύρῳ γλώττῃ κεχρημένοι δειπνάριά τινα κνίσης καὶ ζωμῶν ἀποπνέοντα, τὸ
καλὸν καὶ σωτήριον ἔργον τοῦ λόγου, τὴν ἀγάπην τὴν
ἡγιασμένην, κυθριδίοις καὶ ζωμοῦ ῥύσει καθυβρίζοντες ποτῷ τε
καὶ τρυφῇ καὶ καπνῷ βλασφημοῦντες τοὔνομα, σφάλλονται τῆς
ὑπολήψεως, τὴν ἐπαγγελίαν τοῦ θεοῦ δειπναρίοις ἐξωνεῖσθαι προσδοκήσαντες.
Τὰς μὲν γὰρ ἐπὶ τῇ εὐφροσύνῃ συναγωγὰς ἐγκαταλεγόμενοι καὶ αὐτοὶ δειπνάριά
τε καὶ ἄριστα καὶ δοχὰς εἰκότως ἂν
καλοῖμεν τὴν συνήλυσιν ταύτην ἑπόμενοι λόγῳ, τὰς τοιαύτας δὲ
ἑστιάσεις ὁ κύριος ἀγάπας οὐ κέκληκεν. Λέγει γοῦν πῇ μέν· «Ὅταν
κληθῇς εἰς γάμους, μὴ κατάκεισο εἰς τὴν πρωτοκλισίαν, ἀλλ´ ὅταν
κληθῇς, εἰς τὸν ἔσχατον τόπον ἀνάπιπτε», πῇ δέ· «Ὅταν ποιῇς
ἄριστον ἢ δεῖπνον» καὶ πάλιν· «Ἀλλ´ ὅταν ποιῇς δοχήν, κάλει
τοὺς πτωχούς», ἐφ´ ᾧ μάλιστα δεῖπνον ποιητέον, ἔτι τε· «Ἄνθρωπός
τις ἐποίησεν δεῖπνον μέγα καὶ ἐκάλεσεν πολλούς.»
| [2,1c] « Ne désirez point les mets des riches, nous dit l'Écriture ; leur vie est honteuse et n'a rien de vrai. » Ces mets auxquels ils donnent tous leurs soins ne sont bientôt plus que fumier; mais nous, qui cherchons le pain du ciel, il faut que nous commandions à notre ventre, à tout ce qui lui plaît et le flatte. « Les aliments sont pour l'estomac, et l'estomac pour les aliments ; et un jour Dieu détruira l'un et l'autre. » Car il a horreur de la gourmandise.
Les aliments sont le soutien de cette vie charnelle, qui est suivie de la mort ; mais il est des hommes qui, se servant d'un langage impie, osent donner le nom d'agapes à des repas d'où s'exhale l'odeur de toutes sortes de viandes, deshonorant, par je ne sais quels ragoûts préparés exprès, ce noble et salutaire ouvrage du Verbe, et l'enveloppant misérablement dans le vin, les délices et la fumée. Ils se trompent, s'ils se flattent de pouvoir obtenir par ces repas impurs l'effet des promesses divines. Ces assemblées, qui n'ont d'autre cause et d'autre but que le plaisir, nous leur donnons avec justice les noms de dîner, de souper, de festins, mais le Seigneur ne les a point appelés agapes, c'est-à-dire charités. Aussi nous dit-il lui-même quelque part : « Quand vous serez conviés a des noces, ne prenez pas la première place, de peur qu'il ne se trouve parmi les conviés quelqu'un de plus considérable que vous ; mais quand vous aurez été invité, allez vous mettre à la dernière place. » Et il ajoute : « Lorsque vous donnerez à dîner ou à souper, appelez-y surtout les pauvres, les infirmes, les boiteux et les aveugles. » Enfin, il propose cette parabole que vous connaissez : « Un homme prépara un grand festin où il invita beaucoup de convives. »
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