Texte grec :
[11] CAP. II.
(11) Ἄδυτα τοίνυν ἄθεα μὴ πολυπραγμονεῖτε μηδὲ βαρά θρων
στόματα τερατείας ἔμπλεα ἢ λέβητα Θεσπρώτιον ἢ τρίποδα Κιρραῖον ἢ
Δωδωναῖον χαλκεῖον· γεράνδρυον δὲ ψάμμοις ἐρήμαις τετιμημένον καὶ τὸ
αὐτόθι μαντεῖον αὐτῇ δρυῒ μεμαρασμένον μύθοις γεγηρακόσι καταλείψατε.
Σεσίγη ται γοῦν ἡ Κασταλίας πηγὴ καὶ Κολοφῶνος ἄλλη πηγή, καὶ τὰ ἄλλα
ὁμοίως τέθνηκε νάματα μαντικὰ καὶ δὴ τοῦ τύφου κενὰ ὀψὲ μέν, ὅμως δ'
οὖν διελήλεγκται τοῖς ἰδίοις (2.11.2) συνεκρεύσαντα μύθοις.
Διήγησαι ἡμῖν καὶ τῆς ἄλλης μαντι κῆς, μᾶλλον δὲ μανικῆς, τὰ ἄχρηστα
χρηστήρια, τὸν Κλάριον, τὸν Πύθιον, τὸν Διδυμέα, τὸν Ἀμφιάρεω, τὸν
Ἀπόλλω, τὸν Ἀμφίλοχον, εἰ δὲ βούλει, καὶ τερατοσκόπους καὶ
οἰωνοσκόπους καὶ τοὺς ὀνείρων κριτὰς ἀνέρου σὺν αὐτοῖς στῆσον δὲ ὁμοῦ
παρὰ τὸν Πύθιον τοὺς ἀλευρομάντεις ἄγων καὶ κριθομάντεις καὶ τοὺς εἰσέτι
παρὰ τοῖς πολλοῖς τετιμη μένους ἐγγαστριμύθους· ναὶ μὴν ἄδυτα
Αἰγυπτίων καὶ (2.11.3) Τυρρηνῶν νεκυομαντεῖαι σκότῳ παραδιδόσθων.
Μανικὰ ταῦτα ὡς ἀληθῶς ἀνθρώπων ἀπίστων σοφιστήρια καὶ πλάνης
ἀκράτου κυβευτήρια· συνέμποροι τῆσδε τῆς γοητείας αἶγες αἱ ἐπὶ μαντικὴν
ἠσκημέναι καὶ κόρακες ἀνθρώποις χρᾶν ὑπὸ ἀνθρώπων διδασκόμενοι.
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Traduction française :
[11] CAP. II.
(11) Ne vous occupez plus dès lors de ces repaires impies, de ces
profondes cavernes habitées par le mensonge, ni de la chaudière de
Thesprostis, ni du trépied de Cirra, ni de l'airain retentissant de Dodone.
Laissez dans ces déserts de sable ce fameux chêne autrefois si vénéré,
son oracle consulté de toutes parts et aujourd'hui dans l'oubli, avec l'arbre
imposteur et tous ces contes d'une vieillesse en délire. Elle ne parle plus
maintenant, votre fontaine de Castalie, elle se tait aussi, celle de
Colophon ; toutes ces ondes prophétiques sont muettes, elles ont été, mais
trop tard, publiquement dépouillées de leur faste orgueilleux, elles se sont
écoulées, et avec elles toutes leurs fables.
Vantez-nous encore, je vous le permets, vos autres oracles divins,
ou plutôt délirants, tels que ceux de Python, de Didyme, d'Amphiaraüs,
d'Apollon, d'Amphiloque; faites, si vous voulez, des êtres sacrés de tous
ces imposteurs qui expliquent les prodiges, qui consultent le vol des
oiseaux, qui interprètent les songes; amenez-moi devant votre Apollon
ceux qui devinent les événements à l'inspection de l'orge et de la farine,
vos ventriloques encore aujourd'hui si révérés; mais non, que les
sanctuaires de l'Égypte, que les magiciens de l'Étrurie, qui évoquent les
mânes, restent à jamais ensevelis dans leurs ténèbres. Quelle folie, quelle
duperie, chez vous autres infidèles ! On fait servir à ce commerce
d'imposture et de mensonge jusqu'aux chèvres, jusqu'aux corbeaux. On
dresse les unes à deviner, les autres à répondre.
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