HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre VII

Chapitre 4

  Chapitre 4

[7,4] Κοσμήσας δὲ αὐτοὺς Χαιρέας ταῖς καλλίσταις πανοπλίαις ἤγαγεν ἐπὶ τὴν βασιλέως σκηνήν. ἰδὼν δὲ Αἰγύπτιος ἐθαύμασε καὶ ἄλλους ὁρᾶν ὑπελάμβανεν, οὐ τοὺς συνήθεις, ἐπηγγείλατο δὲ αὐτοῖς μεγάλας δωρεάς. "ταῦτα μὲν" ἔφη Χαιρέας "πιστεύομεν· σὺ δὲ ἔχε τὴν ἄλλην στρατιὰν ἐν τοῖς ὅπλοις καὶ μὴ πρότερον ἐπέλθῃς τῇ Τύρῳ, πρὶν κρατήσωμεν αὐτῆς καὶ ἀναβάντες ἐπὶ τὰ τείχη καλέσωμεν ὑμᾶς." "οὕτως" ἔφη "ποιήσειαν οἱ θεοί." συνεσπειραμένους οὖν Χαιρέας ἐκείνους ἤγαγεν ἐπὶ τὴν Τύρον, ὥστε πολὺ ἐλάττονας δόξαι· ὡς καὶ ἀληθῶς ἀσπὶς ἄρ´ ἀσπίδ´ ἔρειδε, κόρυς κόρυν, ἀνέρα δ´ ἀνήρ. καὶ τὸ μὲν πρῶτον οὐδὲ καθεωρῶντο ὑπὸ τῶν πολεμίων· ὡς δ´ ἐγγὺς ἦσαν, βλέποντες αὐτοὺς οἱ ἀπὸ τῶν τειχῶν ἐσήμαινον τοῖς ἔνδον, πάντα μᾶλλον πολεμίους εἶναι προσδοκῶντες. τίς γὰρ ἂν καὶ προσεδόκησε τοσούτους ὄντας ἐπὶ τὴν δυνατωτάτην πόλιν παραγίνεσθαι, πρὸς ἣν οὐδέποτε ἐθάρρησεν ἐλθεῖν οὐδὲ πᾶσα τῶν Αἰγυπτίων δύναμις; ἐπεὶ δὲ τοῖς τείχεσιν ἐπλησίαζον, ἐπυνθάνοντο τίνες εἶεν καὶ τί βούλοιντο. Χαιρέας δὲ ἀπεκρίνατο "ἡμεῖς Ἕλληνες μισθοφόροι παρὰ τοῦ Αἰγυπτίου τὸν μισθὸν οὐκ ἀπολαμβάνοντες ἀλλὰ καὶ ἐπιβουλευθέντες ἀπολέσθαι πάρεσμεν πρὸς ὑμᾶς, μεθ´ ὑμῶν ἀμύνεσθαι θέλοντες τὸν κοινὸν ἐχθρόν." ἐμήνυσέ τις ταῦτα τοῖς ἔνδον καὶ ἀνοίξας τὰς πύλας προῆλθεν στρατηγὸς μετ´ ὀλίγων. τοῦτον πρῶτον Χαιρέας ἀποκτείνας ὥρμησεν ἐπὶ τοὺς ἄλλους, τύπτε δ´ ἐπιστροφάδην· τῶν δὲ στόνος ὤρνυτ´ ἀεικής. ἄλλος δὲ ἄλλον ἐφόνευεν, ὥσπερ λέοντες εἰς ἀγέλην βοῶν ἐμπεσόντες ἀφύλακτον· οἰμωγὴ δὲ καὶ θρῆνος κατεῖχε τὴν πόλιν ἅπασαν, ὀλίγων μὲν τὸ γινόμενον ὁρώντων, πάντων δὲ θορυβουμένων. καὶ ὄχλος ἄτακτος ἐξεχεῖτο διὰ τῆς πύλης, βουλόμενος θεάσασθαι τὸ συμβεβηκός. τοῦτο μάλιστα τοὺς Τυρίους ἀπώλεσεν. οἱ μὲν γὰρ ἔνδοθεν ἐξελθεῖν ἐβιάζοντο, οἱ δὲ ἔξω παιόμενοι καὶ κεντούμενοι ξίφεσι καὶ λόγχαις εἴσω πάλιν ἔφευγον, ἀπαντῶντες δὲ ἀλλήλοις ἐν στενοχωρίᾳ πολλὴν ἐξουσίαν παρεῖχον τοῖς φονεύουσιν. οὔκουν οὐδὲ τὰς πύλας δυνατὸν ἦν κλεῖσαι, σεσωρευμένων ἐν αὐταῖς τῶν νεκρῶν. Ἐν δὲ τῷ ἀδιηγήτῳ τούτῳ ταράχῳ μόνος ἐσωφρόνησε Χαιρέας· βιασάμενος γὰρ τοὺς ἀπαντῶντας καὶ εἴσω τῶν πυλῶν γενόμενος ἀνεπήδησεν ἐπὶ τὰ τείχη δέκατος αὐτὸς καὶ ἄνωθεν ἐσήμαινε καλῶν τοὺς Αἰγυπτίους. οἱ δὲ λόγου θᾶττον παρῆσαν καὶ Τύρος ἑαλώκει. Τύρου δὲ ἁλούσης οἱ μὲν ἄλλοι πάντες ἑώρταζον, μόνος δὲ Χαιρέας οὔτε ἔθυσεν οὔτε ἐστεφανώσατο. "τί γάρ μοι ὄφελος ἐπινικίων, ἂν σύ, Καλλιρόη, μὴ βλέπῃς; οὐκέτι στεφανώσομαι μετ´ ἐκείνην τὴν γαμήλιον νύκτα. εἴτε γὰρ τέθνηκας, ἀσεβῶ, εἴτε καὶ ζῇς, πῶς ἑορτάζειν δύναμαι δίχα σοῦ κατακείμενος, κἂν ἐν τοιούτοις;" Βασιλεὺς δὲ Περσῶν διαβὰς τὸν Εὐφράτην ἔσπευδεν ὡς τάχιστα τοῖς πολεμίοις συμμίξαι. πυθόμενος γὰρ Τύρον ἑαλωκέναι περὶ Σιδῶνος ἐφοβεῖτο καὶ τῆς ὅλης Συρίας, ὁρῶν τὸν πολέμιον ἀντίπαλον ἤδη. διὰ τοῦτο ἔδοξεν αὐτῷ μηκέτι μετὰ πάσης τῆς θεραπείας ὁδεύειν, ἀλλὰ εὐζωνότερον, ἵνα μηδὲν ἐμπόδιον τῷ τάχει. παραλαβὼν δὲ τῆς στρατιᾶς τὸ καθαρώτατον τὴν ἄχρηστον ἡλικίαν αὐτοῦ κατέλιπε μετὰ τῆς βασιλίδος καὶ τὰ χρήματα καὶ τὰς ἐσθῆτας καὶ τὸν πλοῦτον τὸν βασιλικόν. ἐπεὶ δὲ πάντα θορύβου καὶ ταραχῆς ἐπέπληστο καὶ μέχρις Εὐφράτου τὰς πόλεις κατειλήφει πόλεμος, ἔδοξεν ἀσφαλέστερον εἶναι τοὺς καταλειπομένους εἰς Ἄραδον ἀποθέσθαι. [7,4] Chéréas les orna de leurs plus belles armures et les conduisit à la tente du Roi. A cette vue, le Roi fut étonné, et crut que c'étaient d'autres hommes qu'il avait sous les yeux, et non pas ceux qu'il connaissait, et il leur promit de grands présents. « De cela, dit Chéréas, nous sommes bien persuadés; mais toi, tiens le reste de l'armée sous les armes et ne marche pas contre Tyr avant que nous ne nous en soyons emparés et qu'après être montés sur le rempart, nous ne vous appelions. — Puissent, répondit le Roi, les dieux le vouloir! » Chéréas leur fit serrer les rangs et les conduisit contre Tyr, de façon à les faire paraître moins nombreux; et, véritablement bouclier contre bouclier s'appuyait fermement, casque contre casque, homme contre homme. Et, d'abord, ils ne furent même pas aperçus par les ennemis. Mais quand ils approchèrent, les soldats qui étaient sur la muraille les virent et les signalèrent à ceux de l'intérieur, s'imaginant qu'ils étaient tout sauf des ennemis: Qui en effet aurait pu imaginer que des hommes en aussi petit nombre marcheraient contre la ville la plus puissante, que n'avaient pas osé attaquer même toutes les forces des Egyptiens ? Lorsqu'ils furent près des murailles, les autres leur demandèrent qui ils étaient et ce qu'ils voulaient. Chéréas répondit : « Nous sommes des mercenaires grecs qui n'avons pas reçu notre solde des Egyptiens et, de plus, comme ils voulaient nous faire périr, nous venons vers vous, pour nous venger avec vous de notre ennemi commun. » Quelqu'un transmit ce message à ceux qui étaient dans la place; l'on ouvrit les portes et le chef de la garnison sortit avec quelques hommes. Chéréas le tua le premier et s'élança sur les autres, "Il frappa à droite et à gauche; et des blessés le gémissement s'éleva, effroyable". L'un l'autre ils s'abattaient, comme lions tombant sur un troupeau de boeufs sans gardiens; cris d'effroi, lamentations s'élevèrent partout dans la ville; un petit nombre seulement voyait ce qui se passait, mais tous étaient en désarroi. Une foule désordonnée se précipitait à travers la porte, voulant voir ce qui était arrivé. C'est là surtout ce qui perdit les Tyriens. Ceux de l'intérieur tentaient de sortir de force, ceux de l'extérieur, frappés et transpercés par les épées et les lances, fuyaient au contraire vers l'intérieur, et les deux flots, se heurtant dans l'étroit passage, laissaient toute liberté à ceux qui les massacraient. Il ne fut même pas possible de refermer les portes, tant les cadavres s'y étaient entassés. Au milieu de cet indicible tumulte, seul Chéréas restait de sang-froid; forçant le passage et pénétrant à l'intérieur des portes, il sauta sur la muraille, avec neuf autres, et, d'en haut, appela par signes les Egyptiens qui, plus vite qu'on ne peut le dire, furent là et s'emparèrent de Tyr. Tyr une fois prise, tout le monde était en fête, mais, seul, Chéréas n'offrit pas de sacrifice et ne voulut pas se couronner de fleurs. « A quoi bon pour moi fêter la victoire, si toi, Callirhoé, tu ne la vois pas ? Je ne porterai plus de couronne, après le soir de notre mariage. Car, si tu es morte, cela serait une impiété de ma part, et si tu es vivante, comment puis-je faire la fête loin de toi, alors que tu es dans une aussi triste situation? » Le Roi de Perse, après avoir franchi l'Euphrate, se hâtait afin de rencontrer l'ennemi au plus vite. Car, ayant appris que Tyr avait été prise, il avait peur pour Sidon et pour toute la Syrie, voyant que désormais l'ennemi avait des forces comparables aux siennes. Aussi décida-t-il de ne plus faire route avec tout le train des serviteurs, mais en s'allégeant, afin que rien ne ralentît sa marche. Prenant avec lui la partie la plus valide de son armée il laissa avec la reine ce qui n'était pas en âge de combattre, ainsi que l'argent, les vêtements et tout le trésor royal. Et comme tout était rempli de tumulte et de trouble, et que, jusqu'à l'Euphrate, les cités avaient été touchées par la guerre, il décida qu'il était plus sûr de mettre tout ce qu'il laissait derrière lui à l'abri dans Arados.


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Dernière mise à jour : 24/01/2007