HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre IV

Chapitre 6

  Chapitre 6

[4,5] Ταύτην τὴν ἐπιστολὴν ἔδωκε Μιθριδάτης Ὑγίνῳ τῷ πιστοτάτῳ, ὃν καὶ διοικητὴν εἶχεν ἐν Καρίᾳ τῆς ὅλης οὐσίας, παραγυμνώσας αὐτῷ καὶ τὸν ἴδιον ἔρωτα. ἔγραψε δὲ καὶ αὐτὸς πρὸς Καλλιρόην, εὔνοιαν ἐπιδεικνύμενος αὐτῇ καὶ κηδεμονίαν, ὅτι δι´ ἐκείνην Χαιρέαν ἔσωσε, καὶ συμβουλεύων μὴ ὑβρίσαι τὸν πρῶτον ἄνδρα, ὑπισχνούμενος αὐτὸς στρατηγήσειν ὅπως ἀλλήλους ἀπολάβωσιν, ἂν καὶ τὴν ἐκείνης προσλάβῃ ψῆφον. συνέπεμψε δὲ τῷ Ὑγίνῳ τρεῖς ὑπηρέτας καὶ δῶρα πολυτελῆ καὶ χρυσίον συχνόν· εἴρητο δὲ πρὸς τοὺς ἄλλους οἰκέτας ὅτι πέμπει ταῦτα Διονυσίῳ, πρὸς τὸ ἀνύποπτον. κελεύει δὲ τὸν Ὑγῖνον, ἐπειδὰν ἐν Πριήνῃ γένηται, τοὺς μὲν ἄλλους αὐτοῦ καταλιπεῖν, μόνον δὲ αὐτόν, ὡς Ἴωνα (καὶ γὰρ ἡλλήνιζε τὴν φωνήν) κατάσκοπον εἰς τὴν Μίλητον πορευθῆναι· εἶτ´ ἐπειδὰν μάθῃ πῶς ἂν χρήσαιτο τοῖς πράγμασι, τότε τοὺς ἐκ Πριήνης εἰς Μίλητον ἀπαγαγεῖν. μὲν οὖν ἀπῄει καὶ ἔπραττε τὰ κεκελευσμένα, Τύχη δὲ οὐχ ὅμοιον τῇ γνώμῃ τὸ τέλος ἐβράβευσεν, ἀλλὰ μειζόνων πραγμάτων ἐκίνησεν ἀρχήν. ἐπειδὴ γὰρ Ὑγῖνος εἰς Μίλητον ἀπηλλάγη, καταλειφθέντες οἱ δοῦλοι τοῦ προεστηκότος ἔρημοι πρὸς ἀσωτίαν ὥρμων, ἔχοντες χρυσίον ἄφθονον. ἐν πόλει δὲ μικρᾷ καὶ περιεργίας Ἑλληνικῆς πλήρει ξενικὴ πολυτέλεια τοὺς πάντων ἐπέστρεψεν ὀφθαλμούς· ἄγνωστοι γὰρ ἄνθρωποι καὶ τρυφῶντες ἔδοξαν αὐτοῖς μάλιστα μὲν λῃσταί, δραπέται δὲ πάντως. ἧκεν οὖν εἰς τὸ πανδοχεῖον στρατηγὸς καὶ διερευνώμενος εὗρε χρυσίον καὶ κόσμον πολυτελῆ. φώρια δὲ νομίσας ἀνέκρινε τοὺς οἰκέτας τίνες εἶεν καὶ πόθεν ταῦτα. φόβῳ δὲ βασάνων κατεμήνυσαν τὴν ἀλήθειαν ὅτι Μιθριδάτης Καρίας ὕπαρχος δῶρα πεπόμφει Διονυσίῳ, καὶ τὰς ἐπιστολὰς ἐπεδείκνυσαν. δὲ στρατηγὸς τὰ μὲν γράμματα οὐκ ἔλυσεν, ἦν γὰρ ἔξωθεν κατασεσημασμένα, δημοσίοις δὲ παραδοὺς ἅπαντα μετὰ τῶν οἰκετῶν ἔπεμψε πρὸς Διονύσιον, εὐεργεσίαν εἰς αὐτὸν κατατίθεσθαι νομίζων. ἐτύγχανε μὲν οὖν ἑστιῶν τοὺς ἐπιφανεστάτους τῶν πολιτῶν καὶ λαμπρὸν τὸ συμπόσιον ἦν, ἤδη δέ που καὶ αὐλὸς ἐφθέγγετο καὶ δι´ ᾠδῆς ἠκούετο μέλος. μεταξὺ δὲ ἐπέδωκέ τις αὐτῷ τὴν ἐπιστολήν· "Στρατηγὸς Πριηνέων Βίας εὐεργέτῃ Διονυσίῳ χαίρειν· δῶρα καὶ γράμματα κομιζόμενά σοι παρὰ Μιθριδάτου τοῦ Καρίας ὑπάρχου δοῦλοι πονηροὶ κατέφθειρον, οὓς ἐγὼ συλλαβὼν ἀνέπεμψα πρὸς σέ." Ταύτην τὴν ἐπιστολὴν ἐν μέσῳ τῷ συμποσίῳ Διονύσιος ἀνέγνω, καλλωπιζόμενος ἐπὶ ταῖς βασιλικαῖς δωρεαῖς· ἐντεμεῖν δὲ τὰς σφραγῖδας κελεύσας ἐντυγχάνειν ἐπειρᾶτο τοῖς γράμμασιν. εἶδεν οὖν "Καλλιρόῃ Χαιρέας· ζῶ." Τοῦ δ´ αὐτοῦ λύτο γούνατα καὶ φίλον ἦτορ, εἶτα σκότος τῶν ὀφθαλμῶν αὐτοῦ κατεχύθη. καὶ μέντοι λιποθυμήσας ὅμως ἐκράτησε τὰ γράμματα, φοβούμενος ἄλλον αὐτοῖς ἐντυχεῖν. θορύβου δὲ καὶ συνδρομῆς γενομένης ἐπηγέρθη, καὶ συνεὶς τοῦ πάθους ἐκέλευσε τοῖς οἰκέταις μετενεγκεῖν αὐτὸν εἰς ἕτερον οἰκίσκον, ὡς δῆθεν βουλόμενος ἠρεμίας μετασχεῖν. τὸ μὲν οὖν συμπόσιον σκυθρωπῶς διελύθη (φαντασία γὰρ ἀποπληξίας αὐτοὺς ἔσχε), Διονύσιος δὲ καθ´ ἑαυτὸν γενόμενος πολλάκις ἀνεγίνωσκε τὰς ἐπιστολάς. κατελάμβανε δὲ αὐτὸν πάθη ποικίλα, θυμός, ἀθυμία, φόβος, ἀπιστία. ζῆν μὲν οὖν Χαιρέαν οὐκ ἐπίστευε (τοῦτο γὰρ οὐδὲ ὅλως ἤθελε), σκῆψιν δὲ μοιχικὴν ὑπελάμβανε Μιθριδάτου διαφθεῖραι θέλοντος Καλλιρόην ἐλπίδι Χαιρέου. [4,5] Chéréas remit cette lettre à Mithridate et celui-ci la donna à Hygin, en qui il avait toute confiance, qui administrait pour lui toute sa fortune en Carie et à qui il avait révélé aussi l'amour qu'il ressentait lui-même. Il écrivit en outre à Callirhoé, en lui exprimant sa sympathie et son dévouement, disant que c'était à cause d'elle qu'il avait sauvé Chéréas, lui conseillant de ne pas se montrer cruelle envers son premier mari, lui promettant de faire en sorte qu'ils seraient rendus l'un à l'autre, si toutefois il apprenait qu'elle en avait le désir. Il envoya avec Hygin trois serviteurs, des présents magnifiques et quantité d'or; afin d'éviter les soupçons, il dit aux autres serviteurs qu'il envoyait tout cela à Dionysios. Il ordonna d'autre part à Hygin, lorsqu'il serait arrivé à Priène, d'y laisser les autres et d'aller seul à Milet, en se faisant passer pour Ionien (car il était de langue grecque), afin de recueillir des renseignements. Puis, lorsqu'il aurait vu comment mener l'affaire, alors, il conduirait à Milet ceux qu'il aurait laissés à Priène. Hygin, donc, s'en alla et exécuta les ordres, mais la Fortune s'arrangea pour que l'issue n'en fût pas celle que l'on attendait, et mit en branle des événements bien plus graves. En effet, lorsque Hygin fut parti pour Milet, les esclaves, livrés à eux-mêmes, privés de surveillant, se livrèrent à la débauche, car ils avaient beaucoup d'or. Dans cette petite ville, pleine de la curiosité ordinaire des Grecs, cette somptuosité, chez des étrangers, attira les regards de tous; ces hommes inconnus, qui vivaient magnifiquement, furent soupçonnés d'être, peut-être, des pirates, en tout cas, sûrement, des esclaves fugitifs. Le commandant de la ville se transporta donc à l'auberge et, opérant une perquisition, trouva de l'or et des ornements précieux; croyant que c'était le produit d'un vol, il demanda aux serviteurs qui ils étaient et d'où venait tout cela. Par crainte de la torture, ils révélèrent la vérité, à savoir que c'était Mithridate, le gouverneur de la Carie, qui envoyait des présents à Dionysios et ils montrèrent les lettres. Le commandant n'ouvrit pas les messages, car ils étaient scellés à l'extérieur, mais il confia le tout aux officiers de police, y compris les serviteurs et les envoya à Dionysios, pensant lui rendre un signalé service. Celui-ci se trouvait recevoir à dîner les premiers citoyens de la ville, et le banquet était magnifique ; on entendait déjà le son de la flûte et la musique des chansons. Sur ces entrefaites, on lui remit la lettre « Le Commandant de Priène, Bias, à son bienfaiteur Dionysios, salut! Des présents et des lettres que t'envoyait Mithridate, le gouverneur de Carie, étaient dispersés par des esclaves infidèles; je les ai arrêtés et je te les envoie. » Dionysios lut cette lettre au milieu du banquet, et il était heureux de ces présents magnifiques; puis il ordonna de rompre les sceaux et commença de lire les messages. Il vit alors : « A Callirhoé, Chéréas. Je vis... » Alors se dérobèrent ses genoux et son coeur, et la nuit se répandit sur ses yeux. Mais, malgré son évanouissement, il continua de tenir fortement la lettre, de peur que quelqu'un d'autre ne la trouvât. Il se produisit un grand tumulte, l'on accourut, et cela fit revenir Dionysios à lui; il se rendit compte de ce qui lui arrivait et ordonna aux serviteurs de le transporter dans une autre pièce, car il avait besoin de rester seul. Le banquet se termina tristement (car l'on s'imagina qu'il avait été frappé d'un mal soudain), tandis que Dionysios, demeuré seul, lisait et relisait la lettre. Il éprouvait des sentiments divers : colère, désespoir, crainte, incrédulité. Il ne croyait pas du tout que Chéréas fût en vie (car c'était là surtout ce qu'il ne voulait pas), mais il soupçonnait Mithridate de desseins coupables à l'égard de Callirhoé, pensant qu'il espérait la séduire en lui laissant espérer qu'elle reverrait Chéréas.


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Dernière mise à jour : 5/10/2006