HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre III

Chapitre 8

  Chapitre 8

[3,8] Ἀγωνιῶσα δὲ Καλλιρόη μὴ προδοθῇ τὸ ἀπόρρητον αὐτῆς, ἠξίωσεν ἐλευθερωθῆναι Πλαγγόνα, τὴν μόνην αὐτῇ συνειδυῖαν ὅτι πρὸς Διονύσιον ἦλθεν ἐγκύμων, ἵνα μὴ μόνον ἐκ τῆς γνώμης ἀλλὰ καὶ ἐκ τῆς τύχης ἔχῃ τὸ πιστὸν παρ´ αὐτῆς. "ἀσμένως" εἶπεν Διονύσιος "ἀμείβομαι Πλαγγόνα διακονίας ἐρωτικῆς. ἄδικον δὲ ποιοῦμεν εἰ τὴν μὲν θεραπαινίδα τετιμήκαμεν, οὐκ ἀποδώσομεν δὲ τὴν χάριν τῇ Ἀφροδίτῃ, παρ´ πρῶτον ἀλλήλους εἴδομεν." "κἀγὼ" φησὶν Καλλιρόη "σοῦ θέλω μᾶλλον· ἔχω γὰρ αὐτῇ μείζονα χάριν. νῦν μὲν οὖν λεχὼ ἔτι εἰμί, περιμείναντες δὲ ὀλίγας ἡμέρας ἀσφαλέστερον ἀπίωμεν εἰς τοὺς ἀγρούς." Ταχέως δὲ αὑτὴν ἀνέλαβεν ἐκ τοῦ τόκου καὶ κρείττων ἐγένετο καὶ μείζων, οὐκέτι κόρης, ἀλλὰ γυναικὸς ἀκμὴν προσλαβοῦσα. παραγενομένων δὲ αὐτῶν εἰς τὸν ἀγρὸν μεγαλοπρεπεῖς θυσίας παρεσκεύασε Φωκᾶς· καὶ γὰρ πλῆθος ἐπηκολούθησεν ἐξ ἄστεος. καταρχόμενος οὖν Διονύσιος ἑκατόμβης "δέσποινα" φησὶν "Ἀφροδίτη, σύ μοι πάντων ἀγαθῶν αἰτία. παρὰ σοῦ Καλλιρόην ἔχω, παρὰ σοῦ τὸν υἱόν, καὶ ἀνήρ εἰμι διὰ σὲ καὶ πατήρ. ἐμοὶ μὲν ἤρκει Καλλιρόη, καὶ πατρίδος μοι καὶ γονέων γλυκυτέρα, φιλῶ δὲ τὸ τέκνον ὅτι μοι τὴν μητέρα βεβαιοτέραν πεποίηκεν. ὅμηρον ἔχω τῆς εὐνοίας τῆς πρὸς αὐτῆς. ἱκετεύω σε, δέσποινα, σῶζε ἐμοὶ μὲν Καλλιρόην, Καλλιρόῃ δὲ τὸν υἱόν." ἐπευφήμησε τὸ πλῆθος τῶν περιεστηκότων καὶ οἱ μὲν ῥόδοις, οἱ δὲ ἴοις, οἱ δὲ αὐτοῖς στεφάνοις ἐφυλλοβόλησαν αὐτούς, ὥστε πλησθῆναι τὸ τέμενος ἀνθῶν. Διονύσιος μὲν οὖν πάντων μὲν ἀκουόντων εἶπε τὴν εὐχήν, Καλλιρόη δὲ μόνη ἠθέλησε πρὸς τὴν Ἀφροδίτην λαλῆσαι. πρῶτον μὲν οὖν τὸν υἱὸν εἰς τὰς αὑτῆς ἀγκάλας ἐνέθηκε, καὶ ὤφθη θέαμα κάλλιστον, οἷον οὔτε ζωγράφος ἔγραψεν οὔτε πλάστης ἔπλασεν οὔτε ποιητὴς ἱστόρησε μέχρι νῦν· οὐδεὶς γὰρ αὐτῶν ἐποίησεν Ἄρτεμιν Ἀθηνᾶν βρέφος ἐν ἀγκάλαις κομίζουσαν. ἔκλαυσεν ὑφ´ ἡδονῆς Διονύσιος ἰδὼν καὶ ἡσυχῆ τὴν Νέμεσιν προσεκύνησε. μόνην δὲ Πλαγγόνα προσμεῖναι κελεύσασα τοὺς λοιποὺς προέπεμψεν εἰς τὴν ἔπαυλιν. ἐπεὶ δὲ ἀπηλλάγησαν, στᾶσα πλησίον τῆς Ἀφροδίτης καὶ ἀνατείνασα χερσὶ τὸ βρέφος "ὑπὲρ τούτου σοι" φησίν, " δέσποινα, γινώσκω τὴν χάριν· ὑπὲρ ἐμαυτῆς γὰρ οὐκ οἶδα. τότ´ ἄν σοι καὶ περὶ ἐμαυτῆς ἠπιστάμην χάριν, εἴ μοι Χαιρέαν ἐτήρησας. πλὴν εἰκόνα μοι δέδωκας ἀνδρὸς φιλτάτου καὶ ὅλον οὐκ ἀφείλω μου Χαιρέαν. δὸς δή μοι γενέσθαι τὸν υἱὸν εὐτυχέστερον μὲν τῶν γονέων, ὅμοιον δὲ τῷ πάππῳ· πλεύσειε δὲ καὶ οὗτος ἐπὶ τριήρους στρατηγικῆς, καί τις εἴποι, ναυμαχοῦντος αὐτοῦ, ‘κρείττων Ἑρμοκράτους ἔκγονος·’ ἡσθήσεται μὲν γὰρ καὶ πάππος ἔχων τῆς ἀρετῆς διάδοχον, ἡσθησόμεθα δὲ οἱ γονεῖς αὐτοῦ καὶ τεθνεῶτες. ἱκετεύω σε, δέσποινα, διαλλάγηθί μοι λοιπόν· ἱκανῶς γάρ μοι δεδυστύχηται. τέθνηκα, ἀνέζησα, λελῄστευμαι, πέφευγα, πέπραμαι, δεδούλευκα· τίθημι δὲ καὶ τὸν δεύτερον γάμον ἔτι μοι τούτων βαρύτερον. ἀλλὰ μίαν ἀντὶ πάντων αἰτοῦμαι χάριν παρὰ σοῦ καὶ διὰ σοῦ παρὰ τῶν ἄλλων θεῶν· σῶζέ μου τὸν ὀρφανόν." ἔτι βουλομένην λέγειν ἐπέσχε τὰ δάκρυα. [3,8] Callirhoé, dans l'angoisse que son secret ne fût révélé, décida d'affranchir Plangon, la seule personne qui sût qu'elle était venue à Dionysios enceinte, afin que non seulement ses sentiments, mais sa condition même l'assurent de sa fidélité. « Ce sera bien volontiers, dit Dionysios, que je reconnaîtrai à Plangon le service qu'elle a rendu à mon amour. Mais nous commettrons une injustice si nous honorons la servante et ne témoignons pas notre gratitude à Aphrodite, chez qui nous nous sommes vus pour la première fois. — Et moi, dit Callirhoé, je le désire encore plus que toi, car je lui dois encore plus de reconnaissance que toi. Mais, pour l'instant, je suis encore dans le temps de mes couches; si nous attendons quelques jours, nous pourrons, avec moins de risque, nous rendre à la campagne. » Elle se remit rapidement de ses couches et devint plus forte et plus belle; ce n'était plus le charme d'une jeune fille, mais celui d'une femme en son plein épanouissement. Lorsqu'ils furent arrivés à la propriété, Phocas fit préparer des sacrifices magnifiques; car une grande foule de peuple les avait accompagnés depuis la ville. En commençant l'hécatombe, Dionysios dit : « Madame Aphrodite, c'est toi qui es la cause de tout mon bonheur. C'est de toi que je tiens Callirhoé, de toi que je tiens mon fils, et, grâce à toi, je suis mari et père. A moi, sans doute, Callirhoé me suffisait, plus douce pour moi que ma patrie et que mes parents, mais j'aime aussi notre enfant, parce qu'il m'a rendu plus sûre la possession de sa mère. J'ai ainsi un gage de son affection. Je te supplie, Madame, conserve-moi Callirohé, et, à Callirhoé, conserve son fils. » La foule approuva de ses cris et leur lança, qui des roses, qui des violettes, qui des guirlandes entières, si bien que le sanctuaire fut rempli de fleurs. Dionysios, donc, prononça sa prière en présence de tous, mais Callirhoé voulut s'adresser seule à Aphrodite. Elle commença par placer son enfant dans ses bras, et l'on vit un spectacle admirable, tel que jamais ni peintre n'en peignit, ni sculpteur n'en modela, ni poète n'en raconta jusqu'ici de semblable; car jamais aucun d'eux ne représenta Artémis ou Athéna portant un enfant dans les bras (Dionysios pleura de plaisir en le voyant et, à part lui, il pria Némésis); puis, Callirhoé, ordonnant que la seule Plangon demeurât avec elle, envoya tous les autres en avant à la ferme. Lorsqu'ils se furent retirés, elle se tint debout près d'Aphrodite et, élevant l'enfant dans ses bras : « C'est pour lui, Maîtresse, dit-elle, que je te suis reconnaissante; pour moi-même, je ne sais. Je te serais reconnaissante pour moi-même si tu m'avais conservé Chéréas. Mais tu m'as donné une image de l'homme qui m'est plus cher que tout, et tu ne m'as pas enlevé entièrement Chéréas. Accorde-moi donc que mon fils soit plus heureux que ses parents, et qu'il ressemble à son grand-père. Qu'il navigue, lui aussi, sur une trière capitane, et que l'on dise, alors qu'il combattra sur la mer : « Son descendant surpasse Hermocrate. » Alors mon père se réjouira d'avoir un héritier de sa valeur, et nous nous réjouirons, nous, ses parents, même dans la mort. Je te supplie, Madame, réconcilie-toi avec moi pour l'avenir; car j'ai été assez malheureuse. Je suis morte, j'ai recouvré la vie, j'ai été enlevée par des brigands, j'ai été éloignée de ma patrie, j'ai été vendue, j'ai été esclave; et je considère que mon second mariage est plus dur encore que tout cela. Mais, en échange de tout cela, je ne te demande qu'une grâce et, par ton intermédiaire, à tous les dieux : sauve cet orphelin qui est mien. » Elle voulait encore parler, mais les larmes l'en empêchèrent.


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Dernière mise à jour : 23/05/2006