HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre II

Chapitre 3

  Chapitre 3

[2,3] δὲ Λεωνᾶς, καιρὸν ἐπιτήδειον εὑρών, Διονυσίῳ λόγους προσήνεγκε τοιούτους· "ἐν τοῖς παραθαλασσίοις, δέσποτα, χωρίοις οὐ γέγονας ἤδη χρόνῳ πολλῷ καὶ ποθεῖ τὰ ἐκεῖ τὴν σὴν ἐπιδημίαν. ἀγέλας σε δεῖ καὶ φυτείας θεάσασθαι, καὶ συγκομιδὴ τῶν καρπῶν ἐπείγει. χρῆσαι καὶ τῇ πολυτελείᾳ τῶν οἰκιῶν ἃς σοῦ κελεύσαντος ᾠκοδομήσαμεν· οἴσεις δὲ καὶ τὸ πένθος ἐλαφρότερον ἐκεῖ, περισπώμενος ὑπὸ τῆς τῶν ἀγρῶν ἀπολαύσεως καὶ διοικήσεως. ἐὰν δέ τινα ἐπανέσῃς βουκόλον ποιμένα, δώσεις αὐτῷ τὴν νεώνητον γυναῖκα." ἤρεσε τῷ Διονυσίῳ ταῦτα καὶ προεῖπε τὴν ἔξοδον εἰς ῥητὴν ἡμέραν. παραγγελίας δὲ γενομένης παρεσκεύαζον ἡνίοχοι μὲν ὀχήματα, ἱπποκόμοι δὲ ἵππους, ναῦται δὲ πορθμεῖα· φίλοι παρεκαλοῦντο συνοδεύειν καὶ πλῆθος ἀπελευθέρων· φύσει γὰρ ἦν Διονύσιος μεγαλοπρεπής. ἐπεὶ δὲ πάντα ηὐτρέπιστο, τὴν μὲν παρασκευὴν καὶ τοὺς πολλοὺς ἐκέλευσε διὰ θαλάσσης κομίζεσθαι, τὰ δὲ ὀχήματα ἐπακολουθεῖν ὅταν αὐτὸς προέλθῃ, πενθοῦντί τε γὰρ μὴ πρέπειν πομπήν. ἅμα δὲ τῇ ἕῳ, πρὶν αἰσθέσθαι τοὺς πολλούς, ἵππῳ ἐπέβη, πέμπτος δέ· εἷς ἦν ἐν αὐτοῖς καὶ Λεωνᾶς. μὲν οὖν Διονύσιος ἐξήλαυνεν εἰς τοὺς ἀγρούς, δὲ Καλλιρόη τῆς νυκτὸς ἐκείνης θεασαμένη τὴν Ἀφροδίτην ἠβουλήθη καὶ πάλιν αὐτὴν προσκυνῆσαι· καὶ μὲν ἑστῶσα ηὔχετο, Διονύσιος δὲ ἀποπηδήσας ἀπὸ τοῦ ἵππου πρῶτος εἰσῆλθεν εἰς τὸν νεών. ψόφου δὲ ποδῶν αἰσθομένη Καλλιρόη πρὸς αὐτὸν ἐπεστράφη. θεασάμενος οὖν Διονύσιος ἀνεβόησεν "ἵλεως εἴης, Ἀφροδίτη, καὶ ἐπ´ ἀγαθῷ μοι φανείης." καταπίπτοντα δὲ αὐτὸν ἤδη Λεωνᾶς ὑπέλαβε καὶ "αὕτη" φησὶν "ἐστίν, δέσποτα, νεώνητος· μηδὲν ταραχθῇς. καὶ σὺ δέ, γύναι, πρόσελθε τῷ κυρίῳ." Καλλιρόη μὲν οὖν πρὸς τὸ ὄνομα τοῦ κυρίου κάτω κύψασα, πηγὴν ἀφῆκε δακρύων ὀψὲ μεταμανθάνουσα τὴν ἐλευθερίαν· δὲ Διονύσιος πλήξας τὸν Λεωνᾶν "ἀσεβέστατε" εἶπεν, "ὡς ἀνθρώποις διαλέγῃ τοῖς θεοῖς; σὺ ταύτην λέγεις ἀργυρώνητον; δικαίως οὖν οὐχ εὗρες τὸν πιπράσκοντα. οὐκ ἤκουσας οὐδὲ Ὁμήρου διδάσκοντος ἡμᾶς καί τε θεοὶ ξείνοισιν ἐοικότες ἀλλοδαποῖσιν ἀνθρώπων ὕβριν τε καὶ εὐνομίην ἐφορῶσι;" Τότ´ οὖν εἶπεν Καλλιρόη "παῦσαί μου καταγελῶν καὶ θεὸν ὀνομάζων τὴν οὐδὲ ἄνθρωπον εὐτυχῆ." λαλούσης δὲ αὐτῆς φωνὴ τῷ Διονυσίῳ θεία τις ἐφάνη· μουσικὸν γὰρ ἐφθέγγετο καὶ ὥσπερ κιθάρας ἀπεδίδου τὸν ἦχον. ἀπορηθεὶς οὖν καὶ ἐπὶ πλέον ὁμιλεῖν καταιδεσθεὶς ἀπῆλθεν εἰς τὴν ἔπαυλιν, φλεγόμενος ἤδη τῷ ἔρωτι. μετ´ οὐ πολὺ δὲ ἧκεν ἐξ ἄστεος παρασκευή, καὶ ταχεῖα φήμη διέδραμε τοῦ γεγονότος. ἔσπευδον οὖν πάντες τὴν γυναῖκα ἰδεῖν, προσεποιοῦντο δὲ πάντες τὴν Ἀφροδίτην προσκυνεῖν. αἰδουμένη δὲ Καλλιρόη τὸ πλῆθος οὐκ εἶχεν τι πράξει· πάντα γὰρ ἦν αὐτῇ ξένα καὶ οὐκ ἔβλεπεν οὐδὲ τὴν συνήθη Πλαγγόνα, ἀλλ´ ἐκείνη περὶ τὴν ὑποδοχὴν ἐγίνετο τοῦ δεσπότου. προκοπτούσης δὲ τῆς ὥρας καὶ μηδενὸς ἥκοντος εἰς τὴν ἔπαυλιν, ἀλλὰ πάντων ἑστώτων ἐκεῖ ὡς κεκηλημένων, συνῆκε Λεωνᾶς τὸ γεγονὸς καὶ ἀφικόμενος εἰς τὸ τέμενος ἐξήγαγε τὴν Καλλιρόην. τότε δὲ ἦν ἰδεῖν ὅτι φύσει γίνονται βασιλεῖς, ὥσπερ ἐν τῷ σμήνει τῶν μελισσῶν· ἠκολούθουν γὰρ αὐτομάτως ἅπαντες αὐτῇ καθάπερ ὑπὸ τοῦ κάλλους δεσποίνῃ κεχειροτονημένῃ. [2,3] Léonas, de son côté, trouvant une occasion favorable, tint à Dionysios les discours que voici : « Il y a déjà longtemps, maître, que tu ne t'es pas rendu à la propriété de la côte, et tout, là-bas, a besoin de ta venue. Il faut que tu ailles voir les troupeaux et les plantations et la récolte des fruits ne va pas tarder. Profite, aussi de la richesse des appartements qu'à ta demande nous avons fait construire; tu porteras plus aisément ton chagrin là-bas, distrait que tu seras par le repos des champs et le soin de les administrer. Et si tu veux récompenser un bouvier ou un berger, tu lui donneras la femme que nous avons récemment achetée. » La proposition plut à Dionysios, qui fixa le voyage au jour suivant. L'ordre donné, les cochers préparèrent les voitures, les palefreniers les chevaux, les bateliers leurs barques; on invita des amis à être du voyage, ainsi qu'un grand nombre d'affranchis; car, par nature, Dionysios était fort généreux. Lorsque tout fut prêt, il ordonna de faire partir par mer les bagages et la plupart des gens et de faire suivre les voitures par derrière, une fois qu'il serait lui-même allé en avant, car, étant donné son deuil, il ne lui convenait pas d'avoir une nombreuse suite. Dès l'aube, avant que la plupart de ses amis n'aient eu le temps d'apprendre son départ, il monta à cheval, avec quatre compagnons et, parmi eux, se trouvait Léonas. Donc, Dionysios se dirigeait, à cheval, vers sa propriété. Or, Callirhoé, qui, cette nuit-là, avait vu Aphrodite, voulut de nouveau aller lui rendre hommage; et elle était, debout, en train de la prier, lorsque Dionysios, descendu de cheval le premier, entra dans la chapelle. Callirhoé, entendant le bruit de ses pas, se tourna vers lui. En la voyant, Dionysios s'écria : « Sois-moi propice, Aphrodite, et que ton apparition me soit de bon augure! » Il était déjà prosterné lorsque Léonas le releva, disant : « C'est là, maître, l'esclave nouvelle; ne te trouble pas. Et toi, femme, viens saluer ton maître. » Callirhoé, à ce nom de maître, versa un torrent de larmes, baissant la tête, et lente à oublier la liberté. Mais Dionysios, frappant Léonas : «Homme impie, s'écria-t-il, tu parles aux divinités comme à des humains ? Tu prétends que tu as acheté cette femme et que tu ne trouves plus celui qui te l'a vendue ? N'as-tu pas entendu ce qu'Homère nous enseignait : «Et les dieux, prenant la forme d'étrangers de toute sorte viennent observer des hommes l'insolence et la piété.» Mais Callirhoé l'interrompit : « Cesse de te moquer de moi et d'appeler déesse un être qui n'est même pas une femme heureuse. » Tandis qu'elle parlait, sa voix parut divine à Dionysios; elle sonnait comme une musique et c'était comme le son d'une lyre. Embarrassé, pourtant, et rougissant de s'entretenir plus longuement avec elle, il se retira dans la ferme, déjà tout enflammé d'amour. Peu de temps après arrivèrent de la ville les bagages et, bientôt, se répandit la nouvelle de ce qui était advenu. Tous se hâtèrent d'aller voir la femme, donnant tous comme prétexte qu'ils voulaient rendre hommage à Aphrodite. Callirhoé, honteuse devant cette foule, ne savait pas que faire. Tout lui était étranger et elle ne voyait même pas Plangon, comme à l'ordinaire, car celle-ci était occupée à accueillir le maître. Comme l'heure passait, et que personne ne revenait à la ferme, mais que tous restaient là-bas, fascinés, Léonas comprit ce qui se passait, alla au sanctuaire et emmena Callirhoé. L'on put voir alors que c'est la Nature qui fait les rois, comme nous le voyons dans les essaims d'abeilles : tous la suivaient comme si, à cause de sa beauté, ils l'avaient choisie comme maîtresse.


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Dernière mise à jour : 28/04/2006