[2,2] Πρὸς δὲ τὴν Καλλιρόην εἰσῆλθον αἱ ἄγροικοι γυναῖκες καὶ εὐθὺς
ὡς δέσποιναν ἤρξαντο κολακεύειν. Πλαγγὼν δέ, ἡ τοῦ οἰκονόμου
γυνή, ζῶον οὐκ ἄπρακτον, ἔφη πρὸς αὐτὴν "ζητεῖς μέν, ὦ τέκνον,
πάντως τοὺς ἑαυτῆς· ἀλλὰ καὶ ἄλλους καὶ ἐνθάδε νόμιζε σούς·
Διονύσιος γάρ, ὁ δεσπότης ἡμῶν, χρηστός ἐστι καὶ φιλάνθρωπος.
εὐτυχῶς σε ἤγαγεν εἰς ἀγαθὴν ὁ θεὸς οἰκίαν· ὥστε ἐν πατρίδι
διάξεις. ἐκ μακρᾶς οὖν θαλάσσης ἀπόλουσαι τὴν ἄσιν· ἔχεις θεραπαινίδας."
μόλις μὲν καὶ μὴ βουλομένην, προήγαγε δὲ ὅμως εἰς τὸ
βαλανεῖον. εἰσελθοῦσαν δὲ ἤλειψάν τε καὶ ἀπέσμηξαν ἐπιμελῶς
ὥστε, ἐνδεδυμένης αὐτῆς θαυμάζουσαι τὸ πρόσωπον ὡς θεῖον, καὶ
μᾶλλον ἀποδυσαμένης κατεπλάγησαν ὡς ὅλην πρόσωπον δοκοῦσαι
ἰδεῖν· ὁ χρὼς γὰρ λευκὸς ἔστιλψεν εὐθὺς μαρμαρυγῇ τινι ὅμοιον
ἀπολάμπων· τρυφερὰ δὲ σάρξ, ὥστε δεδοικέναι μὴ καὶ ἡ τῶν δακτύλων
ἐπαφὴ μέγα τραῦμα ποιήσῃ. ἡσυχῆ δὲ διελάλουν πρὸς ἀλλήλας
"καλὴ μὲν ἡ δέσποινα ἡμῶν καὶ περιβόητος· ταύτης δὲ ἂν θεραπαινὶς
ἔδοξεν." ἐλύπει τὴν Καλλιρόην ὁ ἔπαινος καὶ τοῦ μέλλοντος
οὐκ ἀμάντευτος ἦν. ἐπεὶ δὲ λέλουτο καὶ τὴν κόμην συνεδέσμουν,
καθαρὰς αὐτῇ προσήνεγκαν ἐσθῆτας· ἡ δὲ οὐ πρέπειν ἔλεγε ταῦτα
τῇ νεωνήτῳ. "χιτῶνά μοι δότε δουλικόν· καὶ γὰρ ὑμεῖς ἐστέ μου κρείττονες."
ἐνεδύσατο μὲν οὖν τι τῶν ἐπιτυχόντων· κἀκεῖνο δὲ ἔπρεπεν
αὐτῇ καὶ πολυτελὲς ἔδοξε καταλαμπόμενον ὑπὸ τοῦ κάλλους. ἐπεὶ
δὲ ἠρίστησαν αἱ γυναῖκες, λέγει ἡ Πλαγγὼν "ἐλθὲ πρὸς τὴν
Ἀφροδίτην καὶ εὖξαι περὶ σαυτῆς· ἐπιφανὴς δέ ἐστιν ἐνθάδε ἡ θεός,
καὶ οὐ μόνον οἱ γείτονες, ἀλλὰ καὶ οἱ ἐξ ἄστεος παραγινόμενοι
θύουσιν αὐτῇ. μάλιστα δὲ ἐπήκοος Διονυσίῳ· ἐκεῖνος οὐδέποτε
παρῆλθεν αὐτήν." εἶτα διηγοῦντο τῆς θεοῦ τὰς ἐπιφανείας καί τις
εἶπε τῶν ἀγροίκων "δόξεις, ὦ γύναι, θεασαμένη τὴν Ἀφροδίτην
εἰκόνα βλέπειν σεαυτῆς." ἀκούσασα δὲ ἡ Καλλιρόη δακρύων ἐπλήσθη
καὶ λέγει πρὸς ἑαυτὴν "οἴμοι τῆς συμφορᾶς, καὶ ἐνταῦθά ἐστιν
Ἀφροδίτη θεὸς ἥ μοι πάντων τῶν κακῶν αἰτία. πλὴν ἄπειμι, θέλω
γὰρ αὐτὴν πολλὰ μέμψασθαι."
Τὸ δὲ ἱερὸν πλησίον ἦν τῆς ἐπαύλεως παρ´ αὐτὴν τὴν λεωφόρον.
προσκυνήσασα δὲ ἡ Καλλιρόη καὶ τῶν ποδῶν λαβομένη τῆς
Ἀφροδίτης "σύ μοι" φησὶ "πρώτη Χαιρέαν ἔδειξας, συναρμόσασα
δὲ καλὸν ζεῦγος οὐκ ἐτήρησας· καίτοιγε ἡμεῖς σε ἐκοσμοῦμεν. ἐπεὶ
δὲ οὕτως ἐβουλήθης, μίαν αἰτοῦμαι παρὰ σοῦ χάριν· μηδενί με
ποιήσῃς μετ´ ἐκεῖνον ἀρέσαι." πρὸς τοῦτο ἀνένευσεν ἡ Ἀφροδίτη·
μήτηρ γάρ ἐστι τοῦ Ἔρωτος, καὶ πάλιν ἄλλον ἐπολιτεύετο γάμον,
ὃν οὐδὲ αὐτὸν ἔμελλε τηρήσειν. ἀπαλλαγεῖσα δὲ ἡ Καλλιρόη
λῃστῶν καὶ θαλάσσης τὸ ἴδιον κάλλος ἀνελάμβανεν, ὥστε θαυμάζειν
τοὺς ἀγροίκους καθημέραν εὐμορφοτέρας αὐτῆς βλεπομένης.
| [2,2] Cependant, les femmes de la ferme vinrent trouver
Callirhoé et, aussitôt, se mirent à la cajoler comme si elle
avait été leur maîtresse. Plangon, la femme de l'intendant,
personne fort expérimentée, lui dit : « Tu cherches
partout les tiens, mon enfant. Mais tu devrais considérer
que tous les gens d'ici sont tiens; Dionysios, notre
maître, et un excellent homme, humain. Le dieu t'a
heureusement menée dans une bonne maison. Tu y
vivras comme dans ta patrie. Viens effacer les traces
d'une longue navigation; tu as des servantes. » Avec
bien de la peine, et contre son gré, elle finit par l'emmener
au bain. Quand elles y furent entrées, elles la massèrent
et la nettoyèrent avec grand soin et, devant sa
nudité, elles furent encore plus frappées d'admiration;
{si bien que, lorsqu'elle fut de nouveau vêtue, elles admiraient
son visage et croyaient contempler le visage d'une
déesse} La blancheur de sa peau brillait, et semblait
resplendir d'une vive lumière; sa chair était si délicate
que l'on craignait que le simple contact des doigts n'y
laissât une blessure profonde. Et entre elles, elles murmuraient :
« Notre maîtresse était belle et renommée;
mais auprès de celle-ci, elle aurait paru être sa servante. »
Mais ces louanges causaient du chagrin à Callirhoé, qui
n'était pas sans se douter de ce que lui réservait l'avenir.
Quand on l'eut baignée et que l'on eut rattaché sa
chevelure, on lui apporta des vêtements propres; mais
elle dit que ce n'était pas là ce qui convenait à une esclave
nouvellement achetée. « Donnez-moi une tunique d'esclave;
d'ailleurs, vous-mêmes, vous êtes plus belles que
moi. » Et elle revêtit le premier vêtement venu : et ce
vêtement lui allait à merveille et paraissait magnifique,
tant il était illuminé par l'éclat de sa beauté.
Lorsque les femmes eurent déjeuné, Plangon lui dit :
« Va à la chapelle d'Aphrodite et prie-la pour toi. La
déesse fait des apparitions ici, et non seulement les gens
du pays mais ceux de la ville qui viennent lui offrent
des sacrifices. Elle écoute tout particulièrement les
prières de Dionysios et jamais il n'est passé près d'elle
sans la prier. » Après quoi elles lui racontèrent les
apparitions de la déesse, et l'un des paysans lui dit : « Tu
croiras, en regardant la déesse, voir ton propre portrait. »
A ces mots, Callirhoé sentit ses yeux se remplir de larmes
et elle se dit en elle-même : « Hélas, quel malheur!
Même ici se trouve la déesse Aphrodite, qui est la cause
de tous mes maux. Mais je vais y aller, car je veux lui
adresser beaucoup de reproches. »
Le sancuaire était près de la ferme, le long du grand
chemin. Callirhoé se prosterna et, embrassant les pieds
de la déesse : « Tu as commencé, dit-elle, par me montrer
Chéréas et, après m'avoir ménagé une belle union, tu
ne me l'as pas conservée; pourtant, nous t'honorions.
Mais, puisque telle a été ta volonté, je ne te demande
qu'une grâce : c'est de faire qu'après lui je ne plaise à
personne. » Cette prière, Aphrodite refusa de l'exaucer.
Car elle est mère d'Amour et, de nouveau, elle lui préparait
un autre mariage, qu'elle ne devait pas non plus
rendre durable.
Callirhoé, délivrée des pirates de la mer, reprit sa
beauté propre, si bien que les paysans étaient dans
l'étonnement en la voyant, de jour en jour, devenir plus belle.
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