[6] Ταῦτα καὶ τὰ τοιαῦτα πρὸς τὴν ὑπερηφανίαν ἐπᾴδωμεν ἑαυτοῖς ἑκάστοτε, καθαιροῦντες ἑαυτοὺς ἵν´ ὑψωθῶμεν, μιμούμενοι τὸν ἐξ οὐρανοῦ καταβάντα Κύριον πρὸς τὴν ἐσχάτην ταπεινότητα, καὶ τοὐναντίον ἐκ ταπεινότητος εἰς ὕψος αἴσιον ἐξογκούμενοι. Πάντα γὰρ δὴ πρὸς ταπεινοφροσύνην παιδεύοντα τὰ τοῦ Κυρίου εὑρίσκομεν. Βρέφος ὢν, εὐθὺς ἐν σπηλαίῳ, καὶ οὐδὲ ἐπὶ κλίνης, ἀλλ´ ἐπὶ φάτνης· ἐν οἴκῳ τέκτονος καὶ μητρὸς πενιχρᾶς, ὑποτασσόμενος τῇ μητρὶ καὶ τῷ ταύτης μνηστῆρι· διδασκόμενος, ἀκούων ὧν οὐκ ἐδεῖτο, ἐπερωτῶν δὲ ὅμως, καὶ διὰ τῆς ἐρωτήσεως ἐπὶ τῇ σοφίᾳ θαυμαζόμενος· ὑποτασσόμενος Ἰωάννῃ, καὶ βάπτισμα παρὰ τοῦ δούλου δεχόμενος ὁ Δεσπότης· οὐδενὶ τῶν ἐπανισταμένων ἀνθιστάμενος, οὐδὲ τὴν ἄφατον ἐξουσίαν, ἣν εἶχεν, ἐπανατεινόμενος· ἀλλ´ ὡς δυνατωτέροις ὑποχωρῶν, καὶ τῇ προσκαίρῳ ἐξουσίᾳ τὸ κατ´ αὐτὴν ἰσχυρὸν ἐπιτρέπων· ἐπὶ τῶν ἀρχιερέων ἱστάμενος ἐν σχήματι δικαζομένου, ἡγεμόνι προσαγόμενος καὶ κρίσιν ὑποφέρων, καὶ παρὸν ἐλέγχειν τοὺς συκοφαντοῦντας, σιωπῇ φέρων τὰς συκοφαντίας· ἐμπτυόμενος ὑπὸ δούλων καὶ παιδαρίων εὐτελεστάτων, θανάτῳ παραδιδόμενος, καὶ θανάτῳ τῷ παρὰ (p. 537) ἀνθρώποις αἰσχίστῳ. Οὕτω τὸν ἄνθρωπον διεξῆλθε πάντα τὰ ἀπὸ γενέσεως εἰς τέλος· καὶ μετὰ τοσαύτην ταπεινοφροσύνην ὕστερον τὴν δόξαν ἐκφαίνει, συνδοξάζων ἑαυτῷ τοὺς συναδοξήσαντας. Ὧν οἱ μακάριοι μαθηταὶ πρῶτοι, πένητες καὶ γυμνοὶ τὴν οἰκουμένην διαδραμόντες, οὐκ ἐν σοφίᾳ λόγου, οὐκ ἐν ἀκολούθων πλήθει, μόνοι, καὶ ἀλῆται, καὶ ἔρημοι, γῆν τε καὶ θάλατταν ἐξαμείβοντες, μαστιζόμενοι, λιθοβολούμενοι, διωκόμενοι, τέλος ἀναιρούμενοι. Ταῦτα ἡμῖν πατρῷα καὶ θεῖα παιδεύματα. Πρὸς τὴν τούτων ἔλθωμεν μίμησιν, ἵν´ ἡμῖν ἐκ τῆς ταπεινότητος ἀνατείλῃ δόξα αἰώνιος, ἡ τελεία καὶ ἀληθὴς Χριστοῦ δωρεά.

[6] Répétons-nous sans cesse ces réflexions et d'autres semblables pour combattre l’orgueil, nous abaissant afin d’être exaltés, imitant le Seigneur qui du haut des cieux est descendu dans le plus profond abaissement, et qui de cet abaissement a été élevé au plus haut degré de la gloire. Toute sa vie est pour nous une leçon d’humilité. Né dans une caverne, dans une étable, sans avoir même de lit, élevé dans la maison d’un simple artisan et d’un mère pauvre, soumis à son père et à sa mère, il écoutait les instructions qu'on lui donnait, quoiqu'il n'en eût pas besoin, et faisait des questions, qui cependant le faisaient admirer pour sa sagesse. Il voulut bien se soumettre à recevoir le baptême de la main de Jean, c'est-à-dire le maître fut baptisé par le serviteur. Il ne s'opposa à aucun de ceux qui s'élevaient contre lui, et ne leur fit point sentir son infinie puissance. Il leur cédait comme si leur force eut été supérieure à la sienne, et laissait à une autorité passagère tout le pouvoir dont elle était susceptible. Il parut devant les prêtres et devant le gouverneur, comme un criminel qui subit son jugement, souffrant en silence les calomnies, quoiqu'il eût pu confondre les calomniateurs. Après avoir été couvert de crachats par les plus vils esclaves, il fait livré à la mort, et à la mort regardée chez les hommes comme la plus infâme. Telle fut sa vie mortelle depuis le commencement jusqu'à la fin. Apres un tel abaissement, il s'éleva à une gloire sublime dont il fit part à ceux qui avaient partagé ses humiliations. De ce nombre, les premiers furent les bienheureux disciples, qui, pauvres et nus, seuls, errants, abandonnés, parcourant le monde, la terre et la mer, sans être soutenus de la beauté des discours et du nombre des partisans, furent tourmentés, lapidés, persécutés, enfin mis à mort. Tels sont les exemples anciens et divins que nous avons devant les yeux. Efforçons-nous de les imiter ; afin que l'humilité nous obtienne une gloire éternelle, don parfait et véritable de Jésus-Christ.