[5] Σὺ δὲ κατ´ οὐδενὸς ἐπαρθήσῃ ποτὲ, οὐδὲ κατὰ τῶν ἄγαν
ἁμαρτωλῶν. Ῥύεται πολλάκις ἡ ταπεινοφροσύνη τὸν
ἡμαρτηκότα πολλὰ καὶ μεγάλα. Μὴ οὖν σεαυτὸν δικαιώσῃς ὑπὲρ ἕτερον,
μήποτε, δικαιωθεὶς τῇ σεαυτοῦ ψήφῳ, τῇ τοῦ Θεοῦ κατακριθῇς.
Οὐκ ἀνακρίνω, φησὶν, ἐμαυτὸν, ὁ Παῦλος. Οὐδὲν γὰρ ἐμαυτῷ
σύνοιδα· ἀλλ´ οὐκ ἐν τούτῳ δεδικαίωμαι. Ὁ δὲ
ἀνακρίνων με, Κύριός ἐστιν.
Οἴει κατορθοῦν ἀγαθόν; Εὐχαρίστει τῷ Θεῷ,
μὴ κατὰ τοῦ πλησίον ἐπαίρου. Τὸ ἔργον ἑαυτοῦ,
φησὶ, δοκιμαζέτω ἕκαστος, καὶ τότε εἰς ἑαυτὸν
μόνον τὸ καύχημα ἕξει, καὶ οὐκ εἰς τὸν ἕτερον.
Τί γὰρ ὤνησας τὸν πλησίον, ὅτι πίστιν ὡμολόγησας,
ἢ φυγὴν ὑπέμεινας διὰ ὄνομα Χριστοῦ, ἢ τοῖς νηστείας
ἐνεκαρτέρησας πόνοις; Οὐχ ἑτέρου τὸ κέρδος,
ἀλλὰ σόν. Φοβήθητι τῆς τοῦ διαβόλου. πτώσεως τὴν
ὀμοίωσιν· ὃς, ἐπαρθεὶς κατὰ τοῦ ἀνθρώπου, πέπτωκεν ὑπ´ ἀνθρώπου,
καὶ παραδέδοται πάτημα τῷ πεπατημένῳ. Τοιαύτη καὶ τῶν Ἰσραηλιτῶν
ἡ πτῶσις. Ἐπαιρόμενοι γὰρ κατὰ τῶν
ἐθνῶν, ὡς ἀκαθάρτων, ἀκάθαρτοι γεγόνασιν ἀληθῶς· τὰ δὲ ἔθνη
(p. 536) κεκάθαρται. Καὶ τῶν μὲν ἡ δικαιοσύνη γέγονεν ὡς
ῥάκος ἀποκαθημένης, τῶν δὲ ἐθνῶν ἡ ἀνομία καὶ
ἡ ἀσέβεια διὰ πίστεως ἐξήλειπται. Καθόλου μέμνησο τῆς ἀληθοῦς
παροιμίας· Ὑπερηφάνοις Θεὸς ἀντιτάσσεται, ταπεινοῖς δὲ δίδωσι χάριν.
Ἔχε τοῦ Κυρίου τὸ ῥῆμα πρόχειρον· Πᾶς ὁ ταπεινῶν ἑαυτὸν, ὑψωθήσεται·
καὶ ὁ ὑψῶν ἑαυτὸν, ταπεινωθήσεται. Μὴ γίνου κριτὴς ἄνισος σεαυτοῦ,
μηδὲ πρὸς χάριν ἐξέταζε· εἰ μέν τι δοκεῖς ἔχειν καλὸν,
τοῦτο ἐν ψήφῳ τιθεὶς, τῶν δὲ πταισμάτων ἑκὼν
ἐπιλανθανόμενος, μηδὲ ἐφ´ οἷς μὲν σήμερον κατορθοῖς
μεγαλυνόμενος, ἐφ´ οἷς δὲ πρώην καὶ πάλαι
κακῶς εἰργάσω, συγχώρησιν σεαυτῷ διδούς· ἀλλ´
ὅταν σε τὸ παρὸν ἐπάρῃ, τὸ παλαιὸν εἰς ἀνάμνησιν
ἀγέτω, καὶ παύσῃ τῆς ἀναισθήτου φλεγμονῆς. Καὶ
εἰ τὸν πέλας ἁμαρτάνοντα θεωρήσεις, μὴ τοῦτο
μόνον αὐτοῦ σκοπήσῃς· ἐνθυμήθητι δὲ καὶ ὅσα πέπραχεν
ἢ πράττει καλῶς, καὶ πολλάκις εὑρήσεις
αὐτὸν ἀμείνονα σεαυτοῦ, διὰ πάντων ἐξετάζων, καὶ
μὴ μερικὰ ψηφιζόμενος. Οὐδὲ γὰρ Θεὸς μερικῶς
ἐξετάζει τὸν ἄνθρωπον· Ἐγὼ γὰρ, φησὶ, τὰ ἔργα
καὶ τοὺς λογισμοὺς αὐτῶν ἔρχομαι συναγαγεῖν.
Καὶ τῷ Ἰωσαφὰτ ἐπιτιμήσας ποτὲ διὰ τὴν παραπόδας ἁμαρτίαν,
ἐμνήσθη καὶ τῶν κατωρθωμένων αὐτῷ, λέγων·
Πλὴν ἀλλὰ λόγοι ἀγαθοὶ εὑρέθησαν ἐν σοί.
| [5] Pour vous, ne vous élevez au-dessus de personne, pas même au-dessus des plus grands
pécheurs. Souvent l’humilité sauve ceux qui ont commis les plus grands crimes. Ne vous
justifiez donc pas vous-même au préjudice d'un autre, de peur que, justifié par votre
propre suffrage, vous ne soyez condamné par celui de Dieu. Je ne me juge pas
moi-même, dit S. Paul, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas justifié
pour cela c'est le Seigneur qui me juge (1. Cor. 4. 3).
Croyez-vous avoir fait une bonne action ? rendez-en grâces à Dieu sans vous élever
au-dessus de votre prochain.
Que chacun, dit saint Paul, examine ses actions, et alors il trouvera sa
gloire en ce qu'il trouvera de bon dans lui-même, et non en se comparant aux autres
(Gal. 6. 4). De ce que vous avez confessé la foi, ou souffert l'exil pour le nom de Jésus-Christ, ou soutenu les austérités du jeûne, quelle utilité en est-il revenu à votre prochain ?
Ce n'est pas un autre qui en profite, mais vous. Craignez une chute semblable à celle
du démon, lequel voulant s'élever au-dessus de l'homme, fut abaissé au-dessous de
l'homme et foulé à ses pieds. Telle fut aussi la chute des Israélites. Ils s'élevaient au-dessus
des nations qu'ils regardaient comme impures, et ils sont devenus eux-mêmes
impurs, tandis que les nations ont été purifiées. Leur justice a été comme le linge le plus
souillé (Is. 64. 6), tandis que l'iniquité et l'impiété des nations ont été effacées par la
foi. En général, rappelez-vous cette belle maxime des Proverbes : Dieu résiste aux
superbes, et donne sa grâce aux humbles (Prov. 3. 34). Ayez toujours à la bouche cette
parole du Sauveur : Quiconque s’humilie sera exalté ; quiconque s'exalte sera humilié
(Luc. 18. 14). Ne soyez pas un juge de vous-même trop bien prévenu, ne vous
examinez pas avec trop de faveur, vous tenant compte du bien que vous croyez être en
vous, et oubliant sans peine le mal; vous applaudissant des bonnes actions que vous
faites aujourd’hui, et vous pardonnant vos fautes anciennes et récentes. Lorsque le
présent vous rend fier, rappelez-vous le passé, et vous réprimerez les vaines enflures de
l'orgueil. Si vous voyez votre prochain tomber dans une faute, songez à tout ce qu'il a
fait et fait encore de bien, et souvent vous le trouverez supérieur à vous, en examinant
toute sa conduite sans vous
arrêter à quelques parties. Dieu n’examine pas l’homme en partie : Je viens, dit-il par
son prophète, recueillir leurs œuvres et leurs pensées (Is. 66. 18). En reprenant Josaphat
d’une faute qu’il venait de commettre, il n’oublie pas de rappeler ses bonnes actions :
Cependant, dit-il, on a trouvé en vous de bonnes oeuvres (2. Paral. 19. 3).
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