HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur l'eucharistie

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Τί οὖν φαμεν; Ὅτι, πρὸς ἕτερα βλέποντος τοῦ Ἀποστόλου, καὶ τὰς ψυχὰς ἡμῶν πειρωμένου χαμόθεν πρὸς ὕψος μετεωρίζειν, καὶ ἐπὶ τὸ οὐράνιον μετατιθέναι πολίτευμα, οἱ μὴ ἐφικνούμενοι τῆς μεγαλονοίας τοῦ νομοθέτου, περὶ γῆν καὶ σάρκας, ὡς περὶ τέλμα σκώληκες, ἰλυσπώμενοι ἐν τοῖς τοῦ σώματος πάθεσι, τὸ δυνατὸν τῶν (p. 221) ἀποστολικῶν διατάξεων ἀπαιτοῦσιν. δὲ προκαλεῖται εἰς τὸ πάντοτε χαίρειν οὐχὶ τὸν τυχόντα, ἀλλὰ τὸν οἷος αὐτὸς ἦν, οὐκέτι ζῶν ἐν σαρκὶ, ἀλλὰ ζῶντα ἔχων ἐν ἑαυτῷ τὸν Χριστὸν, ὡς τῆς πρὸς τὸ ἀκρότατον τῶν ἀγαθῶν συναφείας μηδαμῶς τὴν ἀπὸ τῶν ὀχληρῶν τῆς σαρκὸς συμπάθειαν δεχομένης. Ἀλλὰ κἂν διακόπτηται σὰρξ, τῆς συνεχείας διάλυσις ἐναπομένει τῷ πεπονθότι τοῦ σώματος μέρει, τῆς διαδόσεως τοῦ λυποῦντος οὐ δυναμένης διικνεῖσθαι πρὸς τὸ νοερὸν τῆς ψυχῆς. Εἰ γὰρ ἐνεκρώσαμεν τὰ μέλη τὰ ἐπὶ τῆς γῆς, κατὰ τὰς ὑποθήκας τοῦ Ἀποστόλου, καὶ τὴν νέκρωσιν τοῦ Ἰησοῦ ἐν τῷ σώματι περιεφέρομεν, ἀναγκαίως ἀπὸ τοῦ νενεκρωμένου σώματος πληγὴ πρὸς τὴν ἀπολελυμένην τῆς συναφείας αὐτοῦ ψυχὴν οὐ χωρήσει. Ἀτιμίαι δὲ καὶ ζημίαι, καὶ οἰκείων θάνατοι οὐκ ἀναβήσονται πρὸς τὸν νοῦν, οὐδὲ καταστρέψουσι τὸ ὑψηλὸν τῆς ψυχῆς πρὸς τὴν ὧδε συμπάθειαν. Εἰ μὲν γὰρ τὰ αὐτὰ φρονοῦσι τῷ σπουδαίῳ οἱ ταῖς δυσκολίαις περιπεσόντες, οὐ παρέξουσι λύπας ἑτέρῳ, οἵ γε μηδ´ αὐτοὶ λυπηρῶς διαφέροντες τὰ συμπίπτοντα· εἰ δὲ κατὰ σάρκα ζῶσιν, οὐδ´ οὕτω λυπήσουσιν, ἀλλ´ ἐλεεινοὶ κριθήσονται, οὐ τῶν περιστάσεων μᾶλλον, τοῦ μὴ προαιρεῖσθαι τὰ δέοντα. Ὅλως δὲ ψυχὴ, ἅπαξ προσδεθεῖσα τῷ πόθῳ τοῦ Κτίσαντος, καὶ τοῖς ἐκεῖ κάλλεσιν ἐνειθισμένη φαιδρύνεσθαι, τὸ περιχαρὲς αὐτῆς καὶ εὔθυμον ὑπὸ τῆς ποικίλης μεταπτώσεως τῶν σαρκικῶν παθημάτων οὐ μεταβαλεῖ· ἀλλὰ τὰ τοῖς ἄλλοις λυπηρὰ προσθήκην εὐφροσύνης ποιήσεται. Οἷος ἦν Ἀπόστολος, εὐδοκῶν ἐν ἀσθενείαις, ἐν θλίψεσιν, ἐν διωγμοῖς, ἐν ἀνάγκαις, καυχήματα ἑαυτοῦ τὰς ἐνδείας ποιούμενος· ἐν λιμῷ καὶ δίψει, ἐν ψύχει καὶ γυμνότητι, ἐν διωγμοῖς καὶ στενοχωρίαις, ἐφ´ οἷς ἄλλοι δυσανασχετοῦσι καὶ πρὸς τὸν βίον ἀπαγορεύουσιν, ἐπὶ τούτοις αὐτὸς ἀγαλλιώμενος. [3] Que dirons-nous à cela ? Sans doute lorsque saint Paul a d'autres objets en vue, lorsqu'il s'efforce d'élever en haut et de porter à la contemplation des choses célestes nos âmes qui rampent sur la terre ; des hommes qui ne peuvent atteindre les hautes pensées du législateur, qui, semblables à des animaux vivant dans la boue, se plongent dans des passions charnelles et terrestres, demandent si les préceptes de l'Apôtre sont possibles. Saint Paul exhorte à se réjouir toujours, non des hommes ordinaires, mais ceux qui lui ressemblent, ceux qui ne vivent plus dans leur chair, mais qui ont Jésus-Christ vivant en eux, parce que l'union étroite avec le souverain bien ne permet pas de sentir les maux qui affligent la chair. Oui, quand même la chair serait coupée en morceaux, le mal reste dans le corps, sans pouvoir arriver jusqu'à la partie intelligente de l'âme. Si, suivant le précepte de l'Apôtre, nous avons mortifié nos membres terrestres (Coloss. 3. 5), si nous portons dans notre corps la mortification du Seigneur Jésus (2. Cor. 4. 10), il arrivera nécessairement que les coups portés à un corps mortifié ne parviendront pas jusqu'à l'âme qui n'aura plus avec le corps aucune communication. Les affronts, les pertes de biens, les morts des proches, n'iront pas jusqu'à l’âme, et ne l'abaisseront pas à s'inquiéter des maux corporels. Si ceux qui tombent dans des malheurs pensent comme l'homme parfait, ils ne lui causeront point de peine par leurs chagrins, puisqu'eux-mêmes supportent sans peine ce qui leur arrive. S'ils vivent suivant la chair, ils ne lui causeront pas encore de peine, mais ils seront jugés par lui dignes de pitié, moins à cause des disgrâces qu'ils éprouvent, qu'à cause de leur mauvaise disposition. En général une âme parfaitement soumise aux volontés du Créateur, qui met son plaisir à contempler les beautés célestes, ne perdra point sa joie et son contentement au milieu de toute cette foule de maux qui affligent la chair; mais ce qui est pour les autres un sujet de tristesse, sera pour elle un surcroît de satisfaction. Tel était l'Apôtre, qui se complaisait dans ses faiblesses, dans ses afflictions, dans ses persécutions, qui se glorifiait de sa pauvreté et de ses besoins. Il s'applaudissait de la faim, de la soif, du froid, de la nudité, des détresses, enfin de tous les maux qui rendent les autres insupportables à eux-mêmes et leur font trouver la vie ennuyeuse.


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Dernière mise à jour : 6/04/2009