[4] Οἱ τοίνυν ἀπαιδεύτως ἔχοντες
τῆς ἀποστολικῆς διανοίας, καὶ μὴ συνιέντες, ὅτι πρὸς
τὴν εὐαγγελικὴν ἡμᾶς προσκαλεῖται ζωὴν, τολμῶσι
κατηγορεῖν τοῦ Παύλου, ὡς ἀδύνατα ἡμῖν διορίζοντος.
Ἀλλὰ μὴν διδασκέσθωσαν ὅσαι τοῦ χαίρειν
εὐλόγως αἱ ἀφορμαὶ διὰ τῆς τοῦ Θεοῦ μεγαλοδωρεᾶς
ἡμῖν πρόκεινται. Παρήχθημεν εἰς τὸ εἶναι, μὴ ὄντες·
κατ´ εἰκόνα τοῦ κτίσαντος ἐγενήθημεν· νοῦν καὶ
λόγον συμπληροῦντα ἡμῶν τὴν φύσιν ἔχομεν, δι´ οὗ
Θεὸν ἐγνωρίσαμεν. Καὶ τὰ κάλλη τῆς κτίσεως ἐντέχνως
καταμανθάνοντες, δι´ αὐτῶν, οἱονεὶ διὰ γραμμάτων
τινῶν, τὴν μεγάλην τοῦ Θεοῦ περὶ πάντα
(p. 224) πρόνοιαν καὶ σοφίαν ἀναγινώσκομεν. Διακριτικοί
ἐσμεν ἀγαθοῦ καὶ τοῦ χείρονος· ἐκλογὴν τοῦ
συμφέροντος καὶ ἀποστροφὴν τοῦ βλαβεροῦ ἐξ αὐτῆς
τῆς φύσεως δεδιδάγμεθα. Ἀλλοτριωθέντες Θεοῦ διὰ
τῆς ἁμαρτίας, πάλιν εἰς τὴν οἰκειότητα ἀνεκλήθημεν,
τῷ αἵματι τοῦ Μονογενοῦς ἐκ τῆς ἀτίμου δουλείας
ἐξαιρεθέντες. Ἀναστάσεως ἐλπίδες, ἀγγελικῶν ἀγαθῶν
ἀπολαύσεις, ἡ ἐν οὐρανοῖς βασιλεία, τὰ ἐν ἐπαγγελίαις
ἀγαθὰ, καὶ διανοίας καὶ λόγου δύναμιν ὑπερβαίνοντα.
Πῶς οὐχὶ ταῦτα προσήκει χαρᾶς ἀλήκτου καὶ
εὐφροσύνης διηνεκοῦς ἐξαρκεῖν νομίζειν αἴτια, ἀλλ´
οἴεσθαι τὸν γαστριζόμενον, καὶ καταυλούμενον, καὶ
ἐπὶ μαλακῆς κοίτης ἀνατετραμμένον καὶ ῥέγχοντα,
τοῦτον ἀξίως χαρᾶς διαζῇν; Ἐγὼ δὲ τούτοις μὲν τὸ
θρηνεῖσθαι φαίην ἂν πρέπειν παρὰ τῶν νοῦν ἐχόντων·
μακαρίζειν δὲ τοὺς ἐπ´ ἐλπίδι τοῦ μέλλοντος αἰῶνος
τὴν παροῦσαν ζωὴν διαφέροντας, καὶ τὰ παρόντα
τῶν αἰωνίων ἀμειβομένους, κἂν ἐν φλογὶ διάγωσιν
οἱ Θεῷ συνημμένοι, ὡς οἱ τρεῖς παῖδες ἐπὶ τῆς Βαβυλωνίας,
κἂν λέουσιν ὦσι συγκαθειργμένοι, κἂν
ὑπὸ κήτους καταποθέντες, ὑφ´ ἡμῶν τε χρῆναι μακαρίζεσθαι,
καὶ αὐτοὺς ἐν χαρᾷ διάγειν, οὐχὶ τοῖς
παροῦσιν ἀλγυνομένους, ἀλλὰ τῇ ἐλπίδι τῶν
εἰς ὕστερον ἡμῖν ἀποκειμένων εὐφραινομένους. Οἶμαι γὰρ
τὸν ἀγωνιστὴν τὸν καλὸν, ἅπαξ ἐπὶ τὸ τῆς εὐσεβείας στάδιον
ἀποδύντα, φέρειν χρῆναι γενναίως τὰς
πληγὰς τῶν ἀντιπάλων ἐλπίδι τῆς δόξης τῆς ἀπὸ τῶν
στεφάνων. Καὶ γὰρ ἐν τοῖς γυμνικοῖς ἀγῶσιν οἱ κατὰ
τὰς παλαίστρας τοῖς πόνοις προσεθισθέντες οὐ
πρὸς τὸ ἀλγεινὸν συστέλλονται τῆς πληγῆς, ἀλλ´
ὁμόσε χωροῦσι τοῖς ἀντιπάλοις ἐπιθυμίᾳ τῆς ἀναῤῥήσεως,
τῶν παραυτίκα πόνων ὑπερορῶντες. Οὕτω τῷ
σπουδαίῳ κἂν παρῇ τι τῶν τραχυτέρων, οὐκ ἐπισκοτήσει τῷ χαίρειν.
Διότι Ἡ θλῖψις ὑπομονὴν κατεργάζεται· ἡ δὲ ὑπομονὴ δοκιμήν·
ἡ δὲ δοκιμὴ ἐλπίδα· ἡ δὲ ἐλπὶς οὐ καταισχύνει. Διὸ καὶ
ἑτέρωθι τῇ θλίψει ὑπομένειν, καὶ τῇ ἐλπίδι χαίρειν
παρὰ τοῦ αὐτοῦ προσετάχθημεν. Ἐλπὶς οὖν ἐστιν ἡ
τὴν χαρὰν σύνοικον τῇ ψυχῇ τοῦ σπουδαίου παρασκευάζουσα.
| [4] Ceux donc qui n'entrent pas dans les sentiments de l'Apôtre, qui ne comprennent
pas qu'il nous exhorte à mener une vie évangélique, ont la hardiesse de lui faire des
reproches, comme s'il nous ordonnait des choses impossibles. Qu'ils sachent que, par
la bonté de Dieu, nous avons mille sujets de nous réjouir. Nous sommes passés du
néant à l'existence ; nous avons été faits à l'image du Créateur ; nous avons reçu
l'esprit et la raison, qualités qui sont la perfection de l'homme et qui l’élèvent à la
connaissance du Très-Haut. Les beautés des créatures visibles sont comme un livre
ouvert à nos yeux, dans lequel nous pouvons lire et apprendre la providence
universelle et la grande sagesse de l'Etre suprême. Nous avons la faculté de discerner
le bien d'avec le mal, instruits par la nature même à choisir ce qui nous est
convenable, et à fuir ce qui nous est nuisible. Eloignés de Dieu par le péché, nous
avons été réconciliés par le sang de son Fils unique, qui nous a délivrés d'une
honteuse servitude. Nous avons l'espérance de ressusciter un jour, de participer au
bonheur des anges, au royaume céleste, aux biens que Dieu nous a promis, qui
surpassent tout ce que la raison peut imaginer. Tous ces avantages ne sont-ils pas de
nature à nous combler de joie et à nous causer une satisfaction inaltérable Croirons-nous que celui qui se livre aux plaisirs de la bonne chère, que les oreilles sont flattées
par les sons de la musique, qui se couche et qui s'endort dans un lit délicat, goûte un
vrai contentement ? Pour moi, je pense que les personnes sensées doivent déplorer
le malheur d'un tel homme, et que ceux-là seulement sont heureux qui supportent les
peines de la vie présente dans l'espoir d'une vie future, qui sacrifient les choses
passagères pour mériter les éternelles. Quand ils seraient. au milieu des flammes
comme les trois enfants de Babylone, quand ils seraient enfermés avec des lions,
quand ils seraient dévorés par une baleine, pourvu qu'ils soient unis étroitement avec
Dieu, nous devons croire qu'ils jouissent d'un parfait bonheur et qu'ils vivent dans la
joie, peu touchés des maux présents, et réjouis par l'espérance des biens qu ils
attendent. Un généreux athlète, une fuis entré dans l'arène de la piété, doit supporter
avec courage les coups de ses adversaires, animé par l'espoir d'une couronne
glorieuse. Dans les combats gymniques, les athlètes accoutumés à de pénibles
exercices ne sont pas effrayés des blessures qu'ils peuvent recevoir, mais ils
attaquent de près leurs antagonistes, et ne comptent pour rien toutes les peines qu'ils
endurent par le désir d'une proclamation honorable. Ainsi, quelque malheur qui arrive
à l’homme vertueux, il ne peut troubler la joie pure qu'il goûte, parce que, sans doute,
l’affliction produit la patience, la patience l’épreuve, l’épreuve l'espérance, et que
cette espérance n’est point trompeuse (Rom. 5.3). Aussi le même saint Paul nous
exhorte-t-il ailleurs à être patients dans les afflictions, et à nous réjouir dans
l'espérance (Rom. 12. 12). Or c'est l'espérance qui rend la joie l'éternelle compagne
de la vertu.
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