[7] Οἶμαι δέ, κἀκεῖνο τὸ πάθος ἐξαιροῦντα τῆς συνηθείας,
ταύτῃ χρήσασθαι τῇ παραινέσει τὸν νομοθέτην. Ἐπειδὴ
ῥᾴδιον ἑκάστῳ ἡμῶν πολυπραγμονεῖν τὰ ἀλλότρια ἢ τὰ οἰκεῖα ἑαυτοῦ
διασκέπτεσθαι, ἵνα μὴ τοῦτο πάσχωμεν, παῦσαι, φησί, τὰ τοῦ δεῖνος κακὰ
περιεργαζόμενος· μὴ δίδου σχολὴν τοῖς λογισμοῖς τὸ ἀλλότριον ἐξετάζειν
ἀρρώστημα, ἀλλὰ σαυτῷ πρόσεχε, τουτέστιν· ἐπὶ τὴν οἰκείαν ἔρευναν στρέφε
σου τὸ ὄμμα τῆς ψυχῆς. Πολλοὶ γάρ, κατὰ τὸν λόγον τοῦ κυρίου, τὸ μὲν
κάρφος τὸ ἐν τῷ ὀφθαλμῷ τοῦ ἀδελφοῦ κατανοοῦσι, τὴν δὲ ἐν τῷ οἰκείῳ
ὀφθαλμῷ δοκὸν οὐκ ἐμβλέπουσιν. Μὴ παύσῃ τοίνυν διερευνώμενος σεαυτόν,
εἴ σοι κατ´ ἐντολὴν ὁ βίος πρόεισιν· ἀλλὰ μὴ τὰ ἔξω περισκόπει, εἴ πού τινος
μῶμον ἐξευρεῖν δυνηθείης, κατὰ τὸν φαρισαῖον τὸν βαρὺν ἐκεῖνον καὶ
ἀλαζόνα, ὃς εἱστήκει ἑαυτὸν δικαιῶν, καὶ τὸν τελώνην ἐξευτελίζων· ἀλλὰ
σεαυτὸν ἀνακρίνων μὴ διαλείπῃς, μή τι κατὰ τὰς ἐνθυμήσεις ἥμαρτες, μή
(p. 32) τι ἡ γλῶσσα παρώλισθε τῆς διανοίας προεκδραμοῦσα, μὴ ἐν τοῖς ἔργοις
τῶν χειρῶν πέπρακταί τι τῶν ἀβουλήτων. Κἂν εὕρῃς ἐν τῷ βίῳ σεαυτοῦ
πολλὰ τὰ ἁμαρτήματα (εὑρήσεις δὲ πάντως ἄνθρωπος ὤν), λέγε τὰ τοῦ
τελώνου· Ὁ θεός, ἱλάσθητί μοι τῷ ἁμαρτωλῷ.
| [7] Je crois que le divin Législateur a encore usé de cet avertissement pour
retrancher de la société un vice fort commun. Comme la curiosité nous porte
naturellement à nous occuper de ce qui regarde autrui, plutôt que de songer à nous-mêmes ; pour que nous ne tombions pas dans ce défaut, cessez, nous dit-on, de vous
inquiéter des fautes de tel homme ; ne permettez à votre esprit d'examiner les vices
des autres. Prenez garde à vous, c'est-à-dire, tournez les yeux de votre âme vers
l'examen de vous-même. Plusieurs, suivant la parole du Fils de Dieu, voient une paille
dans l'oeil de leur frère, et n'aperçoivent pas une poutre dans leur propre œil. Ne
cessez donc pas de penser à ce qui vous regarde, d'examiner si votre vie est
conforme aux préceptes de l'Évangile. Ne portez pas les yeux au-dehors, pour voir si
vous trouverez quelque chose à reprendre, comme ce Pharisien superbe et
présomptueux, qui, se tenant debout, se justifiait lui-même et méprisait le Publicain.
Demandez-vous sans cesse si vous avez péché par pensée, si votre langue a prévenu
votre réflexion, si vos mains se sont portées à quelque action mauvaise ; et si vous
trouvez clans votre vie beaucoup de fautes, ce qui est inévitable à la faiblesse
humaine, dites à Dieu avec le Publicain : Mon Dieu, soyez-moi propice, parce que je
suis un pécheur.
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