HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Lettre à l'église de NéoCésarée

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Οἴχεται ἀνὴρ διαφανέστατα δὴ τῶν καθ´ ἑαυτὸν πᾶσιν ὁμοῦ τοῖς ἀνθρωπίνοις ὑπερενεγκὼν ἀγαθοῖς, ἔρεισμα πατρίδος, Ἐκκλησιῶν κόσμος, στῦλος καὶ ἑδραίωμα τῆς ἀληθείας, στερέωμα τῆς εἰς Χριστὸν πίστεως, οἰκείοις ἀσφάλεια, δυσμαχώτατος τοῖς ὑπεναντίοις, φύλαξ πατρῴων θεσμῶν, νεωτεροποιίας ἐχθρός· ἐν ἑαυτῷ δεικνὺς τὸ παλαιὸν τῆς Ἐκκλησίας σχῆμα, οἷον ἀπό τινος ἱεροπρεποῦς εἰκόνος, τῆς ἀρχαίας καταστάσεως τὸ εἶδος τῆς ὑπ´ αὐτὸν Ἐκκλησίας διαμορφῶν, ὥστε τοὺς αὐτῷ συγγενομένους τοῖς πρὸ διακοσίων ἐτῶν καὶ ἐπέκεινα φωστήρων τρόπον ἐκλάμψασι συγγεγονέναι δοκεῖν. Οὕτως οὐδὲν οἴκοθεν οὐδὲ νεωτέρας φρενὸς εὕρημα προέφερεν ἀνήρ, ἀλλά, κατὰ τὴν Μωσέως εὐλογίαν, ᾔδει προκομίζειν ἐκ τῶν ἀδύτων τῆς καρδίας αὐτοῦ ἀγαθῶν θησαυρῶν παλαιὰ παλαιῶν καὶ παλαιὰ ἀπὸ προσώπου νέων. Ταύτῃ τοι καὶ τῆς προτιμήσεως οὐ κατὰ τὴν ἡλικίαν ἐν τοῖς συλλόγοις τῶν ὁμοτίμων ἠξιοῦτο, ἀλλ´ ὑπὲρ πάντας ἦν τῷ τῆς σοφίας ἀρχαίῳ, ἐκ κοινῆς συγχωρήσεως τὸ πρωτεῖον καρπούμενος. Ὅσον δὲ τῆς τοιαύτης ἀγωγῆς τὸ κέρδος οὐδεὶς ἂν ἐπιζητήσειε, πρὸς ὑμᾶς ἀποβλέπων. Μόνοι γὰρ ὧν ἴσμεν, κομιδῇ γε ἐν ὀλίγοις, ἐν χειμῶνι τοσούτῳ καὶ λαίλαπι πραγμάτων ἀκύμαντον τῇ ἐκείνου κυβερνήσει τὴν ζωὴν διηγάγετε. Οὐ γὰρ ἥψατο ὑμῶν αἱρετικῶν πνευμάτων ζάλη, καταποντισμοὺς ἐπάγουσα καὶ ναυάγια ταῖς εὐπεριτρέπτοις ψυχαῖς. Μήτε δὲ ἅψαιτό ποτε, Δέσποτα τῶν ἁπάντων, ὃς τῷ σῷ θεράποντι Γρηγορίῳ, τῷ ἐξ ἀρχῆς πηξαμένῳ τὴν κρηπῖδα τῆς Ἐκκλησίας τῆς ἐπὶ μήκιστον ἀταραξίας τὴν χάριν ἔδωκας. Ἣν μὴ προδῶτε ὑμεῖς ἐν τῷ παρόντι καιρῷ, μηδὲ θρήνων ἀμετρίᾳ καὶ τῷ ἐκδότους ἑαυτοὺς τοῖς λυπηροῖς ποιῆσαι τοὺς τῶν ἀναγκαίων καιροὺς τοῖς ἐφεδρεύουσι πρόησθε. Ἀλλ´ εἰ δεῖ πάντως θρηνεῖν (ὥσπερ οὖν οὔ φημι, ἵνα μὴ ὁμοιωθῶμεν ἐν τούτῳ τοῖς μὴ ἔχουσιν ἐλπίδα), ὑμεῖς, εἰ δοκεῖ, οἷόν τις χορὸς πενθήρης τὸν κορυφαῖον ἑαυτῶν προστησάμενοι, ἐμμελέστερον μετ´ ἐκείνου τὸ συμβὰν ἀποκλαύσατε. [2] La mort nous a enlevé l'homme de notre siècle qui était doué des plus grandes qualités naturelles, le soutien de sa patrie, l'ornement des Eglises, la colonne de la vérité, l'appui le plus ferme de la foi en Jésus-Christ, gardien sûr de ses enfants, ennemi redoutable des ennemis de Dieu, attaché aux anciennes coutumes, opposé aux nouveautés, montrant dans sa personne la figure de l'Eglise primitive, et réglant sur ce modèle l'Eglise particulière confiée à ses soins; de sorte que les fidèles qu'il gouvernait semblaient avoir vécu avec les chrétiens qui ont brillé il y a deux cents ans et au-delà: tant le pontife dont nous parlons ne disait rien de lui-même, ne produisait aucune imagination nouvelle, mais savait, selon la bénédiction de Moïse, tirer du fond de son cœur, comme d'un excellent trésor, ce qu'il y avait de plus ancien préférablement à ce qui était nouveau. C'est pour cela que parmi ses égaux, sans avoir égard à son âge, tous d'un accord unanime lui déféraient la première place, parce qu'il se distinguait entre tous par une sagesse vraiment antique. Pour comprendre combien l'attachement aux anciennes maximes est utile, il suffit de jeter les yeux sur vous. Vous êtes les seuls des peuples que nous connaissons, ou du moins avec très peu d'autres, qui, grâce à son gouvernement, ayez joui du calme le plus paisible au milieu des orages et des tempêtes qui agitaient le monde chrétien. Les vents violents des hérésies ne vous ont point troublés, ces vents dangereux qui font subir tant de naufrages aux âmes inconstantes. Puissent-ils ne vous troubler jamais! je le demande au souverain Seigneur, qui avait choisi son serviteur fidèle pour être l'appui de l'Eglise, et pour y maintenir le plus longtemps possible la tranquillité. Ne l'exposez pas, cette tranquillité, dans la circonstance présente ; et en vous livrant à une douleur excessive, à des lamentations immodérées, ne fournissez pas à ceux qui veulent vous nuire l'occasion de vous surprendre. Que si vous voulez absolument verser des pleurs, ce que je ne vous conseille pas dans la crainte que vous ne ressembliez à ceux qui n'ont pas d'espérance, pleurez du moins d'une manière qui convienne au digne pasteur que la mort vient de vous ravir.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009