HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Lettre à l'église de NéoCésarée

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Καίτοιγε εἰ καὶ μὴ ἐπ´ ἐσχάτου γήρως ἤλαυνεν ἀνήρ, ἀλλ´ οὖν τοῦ γε χρόνου ἕνεκεν τῆς ὑμετέρας ἐπιστασίας οὐκ ἐνδεῶς εἶχε τοῦ βίου, τοῦ τε σώματος τοσοῦτον μετεῖχεν ὅσον τῆς ψυχῆς τὸ καρτερὸν ἐν ταῖς ἀλγηδόσιν αὐτοῦ δεικνύναι. Τυχὸν δ´ ἄν τις ὑμῶν ὑπολάβοι ὅτι καὶ χρόνος αὔξησις συμπαθείας καὶ προσθήκη φίλτρου, οὐχὶ ἀφορμὴ κόρου τοῖς πειραθεῖσιν γίνεται, ὥστε, ὅσῳ ἐν πλείονι χρόνῳ τῆς εὐεργεσίας πεπείρασθε, τοσούτῳ μᾶλλον τῆς ἀπολείψεως ἐπαισθάνεσθε· σώματος δὲ δικαίου καὶ σκιὰ τοῦ παντὸς ἀξία τοῖς εὐλαβέσι. Καὶ εἴη γε πολλοὺς ὑμῶν ἐπὶ ταύτης εἶναι τῆς διανοίας (οὐδὲ γὰρ αὐτὸς ἀμελῶς ἔχειν τοῦ ἀνδρός φημι χρῆναι), ἀλλ´ ἀνθρωπίνως συμβουλεύω τὸ λυπηρὸν διαφέρειν. Ἐπεὶ ὅσα γέ ἐστιν εἰπεῖν ἀποκλαιομένους τὴν ζημίαν οὐδὲ ἐμὲ αὐτὸν διαφεύγει. Σιωπᾷ μὲν γλῶττα ποταμοῖς ἴσα τὰς ἀκοὰς ἐπικλύζουσα, καρδίας δὲ βάθος, οὐδενὶ τέως καταληπτόν, ὀνείρων ἀσθενέστερον, ὅσα γε πρὸς ἀνθρώπους, διιπτάμενον οἴχεται. Τίς ὀξύτερον ἐκείνου προϊδέσθαι τὸ μέλλον; Τίς ἐν οὕτω σταθερῷ καὶ παγίῳ τῆς ψυχῆς ἤθει ἀστραπῆς τάχιον τοῖς πράγμασιν ἐπελθεῖν ἱκανός; πόλις πολλοῖς μὲν ἤδη προειλημμένη πάθεσιν, ὑπ´ οὐδενός γε μὴν οὕτως εἰς αὐτὰ τὰ καίρια τοῦ βίου ζημιωθεῖσα. Νῦν ἀπήνθηκέ σοι κόσμος κάλλιστος· Ἐκκλησία δὲ μέμυκε καὶ σκυθρωπάζουσι πανηγύρεις καὶ τὸ ἱερὸν συνέδριον τὸν κορυφαῖον ἐπιποθεῖ, λόγοι δὲ μυστικοὶ τὸν ἐξηγητὴν ἀναμένουσιν, οἱ παῖδες τὸν πατέρα, οἱ πρεσβῦται τὸν ἡλικιώτην, οἱ ἐν τέλει τὸν ἔξαρχον, δῆμος τὸν προστάτην, οἱ βίου δεόμενοι τὸν τροφέα· πάντες ἐκ τῶν οἰκειοτάτων αὐτὸν ὀνομάτων ἀνακαλούμενοι, ἐπὶ οἰκείῳ πάθει οἰκεῖον αὐτῷ καὶ προσήκοντα ἕκαστος τὸν θρῆνον αἴρουσιν. [3] Quoiqu'il ne soit point parvenu jusqu'à l'extrême vieillesse, cependant il a eu assez de vie pour vous bien gouverner. Il ne s'intéressait à son corps qu'autant qu'il lui donnait sujet de montrer la force de son âme dans les douleurs de la maladie. Quelqu'un de vous pensera peut-être que le temps et l'habitude de vivre avec les personnes, loin de nous rassasier pour elles, augmentent en nous le plaisir de les voir, et redoublent notre tendresse ; de sorte que plus vous avez joui longtemps d'un grand bien, plus vous en sentez la privation. Peut-être penserez-vous aussi que les cendres d'un juste doivent être honorées par tout ce qu'il y a d'hommes vertueux. Je désire moi-même que vous soyez tous dans ces sentiments; car je ne dis pas qu'on doive négliger la mémoire de votre pontife, mais je vous conseille de supporter votre douleur avec une modération raisonnable. Je n'ignore pas ce que peuvent dire ceux qui pleurent leurs évêques. Elle est muette cette bouche dont les paroles se répandaient comme les eaux d'un fleuve abondant. Ce cœur immense, dont personne ne pouvait mesurer l'étendue, s'est évanoui, du moins pour les hommes, comme un vain songe. Qui jamais eut plus de pénétration pour prévoir l'avenir? qui jamais eut une âme plus ferme et plus décidée pour entreprendre avec promptitude les affaires? O ville infortunée, tu as déjà éprouvé bien des malheurs ; mais celui-ci t'a porté le coup le plus sensible. Ton plus bel ornement est absolument flétri, un morne silence règne dans ton église, tes grandes assemblées sont obscurcies par la douleur, le clergé regrette son chef, les Ecritures Saintes n'ont plus d'interprète, les enfants ont perdu leur père, les anciens leur égal, les magistrats leur maître, le peuple un prélat qui le gouvernait, les pauvres un ami compatissant qui les nourrissait. Tous lui donnent les noms les plus tendres, et chacun regarde sa perte par l'endroit qui le touche davantage.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009