HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Panégyrique du martyr Gordius

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] σύγχυσις δὲ ἦν καὶ ταραχὴ διὰ πάσης τῆς πόλεως, καὶ λεηλασίαι κατὰ τῶν εὐσεβούντων· χρήματα διηρπάζετο, πληγαῖς τὰ τῶν φιλοχρίστων σώματα κατεξαίνετο, γυναῖκες εἵλκοντο διὰ μέσης τῆς πόλεως· οὐ νεότης ἐλεεινὴ, οὐ γῆρας αἰδέσιμον ἦν· (p. 496) ἀλλ´ οἱ μηδὲν ἀδικοῦντες τὰ τῶν κακούργων ὑπέμενον, ἐστενοχωρεῖτο τὰ δεσμωτήρια, ἔρημοι ἦσαν οἱ εὐθηνούμενοι τῶν οἴκων, αἱ δὲ ἐρημίαι πλήρεις τῶν φυγαδευομένων· ἔγκλημα δὲ ἦν τοῖς ταῦτα πάσχουσιν εὐσέβεια, καὶ πατὴρ παρεδίδου παῖδα, καὶ πατέρα υἱὸς κατεμήνυεν, ἀδελφοὶ κατ´ ἀλλήλων ἐμαίνοντο, καὶ δοῦλοι δεσπόταις ἑαυτῶν ἐπανίσταντο· δεινὴ δέ τις νὺξ κατειλήφει τὸν βίον, πάντων ἀγνοησάντων ἀλλήλους ἐκ τῆς τοῦ διαβόλου φρενοβλαβείας· κατεβάλλοντο μὲν οἶκοι προσευχῆς ὑπὸ χειρῶν ἀνοσίων, ἀνετρέπετο δὲ θυσιαστήρια, καὶ οὐκ ἦν προσφορὰ οὐδὲ θυμίαμα, οὐ τόπος τοῦ καρπῶσαι, ἀλλὰ κατήφεια δεινὴ, ὥσπερ τις νεφέλη, τὰ πάντα κατεῖχεν· ἀπελήλαντο μὲν οἱ τοῦ θείου θεραπευταὶ, διεπτόητο δὲ πᾶς τῆς εὐσεβείας θίασος, δαίμονες δὲ κατεχόρευον, κνίσσαις καὶ αἵμασι τὰ πάντα καταμιαίνοντες· [7] Toute la ville était en trouble et en tumulte. On ravageait les maisons des fidèles, on pillait leurs biens ; leurs corps étaient abandonnés aux bourreaux qui les déchiraient : les femmes étaient traînées dans les rues ; on n'avait nulle pitié pour la jeunesse, nul respect pour la vieillesse ; des hommes innocents étaient traités comme des malfaiteurs. Les prisons regorgeaient de prisonniers. Les maisons les plus opulentes étaient désertes, les déserts étaient remplis de chrétiens qui s'y réfugiaient. On ne leur reprochait point d'autre crime que leur foi. Le fils dénonçait son père, le père livrait son fils, le frère se déchaînait contre son frère, l'esclave se soulevait contre son maître. Toute la société était plongée dans une nuit profonde : la malice du démon aveuglait tellement les hommes, qu'ils ne se reconnaissaient plus les uns les autres. Les maisons de prières étaient renversées, les autels abattus, on n'offrait plus ni encens ni sacrifices ; il n'y avait pas même de lieu pour les y offrir. Une consternation morne régnait partout. Les serviteurs de Dieu se voyaient chassés, toutes les assemblées pieuses se trouvaient dispersées. Les démons triomphaient. Tout était souillé de l'odeur et du sang des victimes.


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Dernière mise à jour : 7/04/2009