[14,18] (p.68) ΒΟΤΡΥΣ δὲ ὅτι μὲν κοινὸν δῆλον. σταφυλῆς
δὲ μέμνηται, καίτοι δοκοῦντος τοῦ ὀνόματος Ἀσιαγενοῦς
εἶναι, Κράτης ἐν δευτέρῳ Ἀττικῆς Διαλέκτου,
ἐν τοῖς Ὕμνοις τοῖς ἀρχαίοις φάσκων ἀντὶ
τοῦ βότρυος τὴν σταφυλὴν κεῖσθαι διὰ τούτων·
αὐτῇσι σταφυλῇσι μελαίνῃσιν κομόωντες.
ὅτι δὲ καὶ παρ´ Ὁμήρῳ ἐστὶν παντὶ δῆλον
Πλάτων δὲ ἐν ὀγδόῳ Νόμων καὶ βότρυς καὶ σταφυλὰς
ὀνομάζει διὰ τούτων· ’ὃς ἂν ἀγροίκου ὀπώρας
γεύσηται, βοτρύων εἴτε καὶ σύκων, πρὶν ἐλθεῖν τὴν
ὥραν τὴν τοῦ τρυγᾶν ἀρκτούρῳ σύνδρομον, εἴτ´ ἐν τοῖς
αὑτοῦ χωρίοις εἴτε καὶ ἐν ἄλλων, ἱερὰς μὲν νʹ ὀφειλέτω
τῷ Διονύσῳ δραχμάς, ἐὰν ἐκ τῶν αὑτοῦ δρέπῃ,
ἐὰν δ´ ἐκ τῶν γειτόνων, μνᾶν, ἐὰν δ´ ἐξ ἄλλων, δύο
μέρη τῆς μνᾶς. ὃς δ´ ἂν τὴν γενναίαν νῦν λεγομένην
σταφυλὴν ἢ τὰ γενναῖα σῦκα ἐπονομαζόμενα ὀπωρίζειν
βούληται, ἐὰν μὲν ἐκ τῶν οἰκείων λαμβάνῃ, ὅπως ἂν
ἐθέλῃ καὶ ὁπόταν βούληται καρπούσθω, ἐὰν δ´ ἐξ
ἄλλων μὴ πείσας, ἑπομένως τῷ νόμῳ τῷ ‘μὴ κινεῖν ὅ
τι μὴ κατέθετο’, ἐκείνως αἰεὶ ζημιούσθω.‘ ταῦτα μὲν
ὁ θεῖος Πλάτων· ἐγὼ δὲ πάλιν ζητῶ τίς ἡ γενναία
σταφυλὴ καὶ τίνα τὰ γενναῖα σῦκα. ὥρα οὖν ὑμῖν
ζητεῖν, ἕως ἐγὼ περὶ τῶν ἑξῆς παρακειμένων διεξέλθω.’
καὶ ὁ Μασσούριος ἔφη·
‘μηδ´ ἀναβάλλεσθαι ἔς τ´ αὔριον ἔς τ´ ἔννηφι.
γενναῖα λέγει τὰ εὐγενῆ ὁ φιλόσοφος, ὡς καὶ Ἀρχίλοχος·
πάρελθε, γενναῖος γὰρ εἶς.
ἢ τὰ ἐπιγεγεννημένα οἷον τὰ ἐπεμβεβλημένα. ὁ γὰρ
Ἀριστοτέλης καὶ ἐπεμβολάδας ἀπίους ὀνομάζει
τὰς ἐγκεκεντρισμένας.’ --- Δημοσθένης ἐν
τῷ ὑπὲρ Κτησιφῶντος· ‘σῦκα καὶ βότρυς καὶ ἐλαίας
συλλέγων.’ Ξενοφῶν ἐν Οἰκονομικῷ· ‘ὑπὸ
τοῦ ἡλίου γλυκαίνεσθαι τὰς σταφυλάς.’ οἴδασιν δὲ οἱ
πρὸ ἡμῶν καὶ τοὺς ἐν οἴνῳ συντιθεμένους βότρυς.
Εὔβουλος γοῦν ἐν Κατακολλωμένῳ φησίν·
ἀλλὰ παραλαβὼν ἀκράτῳ κροῦε καὶ δίδου πυκνὰς
καὶ βότρυς τρώγειν ἀνάγκαζ´ αὐτὸν ἐξ οἴνου συχνούς.
ὁ δὲ τὸν Χείρωνα πεποιηκὼς τὸν εἰς Φερεκράτην
ἀναφερόμενόν φησιν·
ἀμυγδάλας καὶ μῆλα καὶ μιμαίκυλα
καὶ μύρτα καὶ σέλινα κἀξ οἴνου βότρυς
καὶ μυελόν.
ὅτι δ´ ἐν ταῖς Ἀθήναις διηνεκεῖς ἦσαν αἱ ὀπῶραι πᾶσαι,
μαρτυρεῖ Ἀριστοφάνης ἐν Ὥραις. τί οὖν παράδοξον
ἱστορεῖν δοκεῖ Ἀέθλιος ὁ Σάμιος ἐν πέμπτῳ
Σαμίων Ὥρων λέγων· ‘σῦκον καὶ σταφυλὴ
καὶ ὁμομηλὶς καὶ μῆλα καὶ ῥόδα δὶς τοῦ ἐνιαυτοῦ
ἐγίνετο’ Λυγκεὺς δ´ ἐν τῇ πρὸς Διαγόραν Ἐπιστολῇ
ἐπαινῶν τὸν κατὰ τὴν Ἀττικὴν γινόμενον Νικοστράτειον βότρυν καὶ ἀντιτιθεὶς
αὐτῷ τοὺς Ῥοδιακούς φησιν· ‘τῷ δ´ ἐκεῖ καλουμένῳ βότρυι Νικοστρατείῳ τὸν
Ἱππώνειον ἀντεκτρέφουσι βότρυν, ὃς ἀπὸ Ἑκατομβαιῶνος μηνὸς ὥσπερ ἀγαθὸς
οἰκέτης διαμένει τὴν αὐτὴν ἔχων εὔνοιαν.’
| [14,18] Chap. XVIII. Raisins. Le mot g-botrys est commun, comme on le sait ; mais
celui de staphylee est aussi en usage, quoiqu'il paroisse être asiatique.
Cratès dit, lv. 2 du Dialecte attique, qu'on trouve le mot g-staphyleh, pour
g-botrys dans les hymnes anciens.
« Ils avaient la tête ornée de staphyles noires. »
Or, tout le monde sait que ce mot se trouve aussi dans Homère. Platon, lv.
8 des Lois, se sert des mots botrys et staphyleh, pour indiquer le raisin :
« Si un campagnard goûte des fruits, soit raisins, soit figues,
avant que le temps de la vendange soit arrivé, époque qui concourt avec
l'arcture, soit qu'il le fasse dans ses propres terres, soit dans celles
d'autrui, il sera condamné à cinquante drachmes, adjugées au temple de
Bacchus, si c'est de son propre terrain qu'il en cueille ; et si c'est de
celui de ses voisins, il paiera une mine ; si c'est de celui de tout
autre, il paiera les deux tiers d'une mine. Quant à la staphyleh ou raisin
surnommé noble, ou quant aux figues surnommées nobles, si l’on veut en
cueillir, on peut en prendre sur son propre terrain, autant qu'on veut et
quant on le veut; mais si on veut en cueillir dans le terrain d'autrui, en
manquant à la loi qui défend de toucher à ce que l’on n'a pas planté, dans
tous les cas, on sera mis à l'amende. »
Voilà donc ce que dit le divin Platon. Je voudrais savoir ce que Platon
entend par raisins nobles et figues nobles ; mais vous aurez le temps d'y
penser d'ici à ce que j'aie fini de parler sur tout ce qui nous est servi.
Non, dit Masurius,
« Il ne faut point différer, ni remettre cela au lendemain, ni au surlendemain. »
Le philosophe appelle noble, ce qui est de bonne race, comme Archiloque a dit :
« Il passa un homme, g-gennaios, ou de bonne famille. »
Ou bien le philosophe entend par ce mot des fruits qui sont entés ; car
Aristote appelle poires epembolades, celles qui viennent de greffe.
« Démosthène, reprend Ulpien, dans son discours pour Ctésiphon, nomme
ensemble des figues, des raisins, (botrys) et des olives.
Xénophon dit dans son Œconomique : « Les staphyles ou raisins mûrissent
par la chaleur du soleil. » Nos ancêtres connaissaient aussi les raisins
confits dans le vin ; c'est pourquoi Eubule dit dans son Catacollomène :
« Mais prends-le, ébranle-lui le cerveau avec du vin pur, en lui donnant
plusieurs coups à boire, et force-le de manger beaucoup des raisins
confits dans du vin. »
Celui qui a fait le Chiron que l'on attribue à Phérécrate, dit aussi :
« On servit des amandes, des pommes, des arbouses, des baies de myrtes, de
l’ache, des raisins confits dans du vin, et de la moelle.»
Les fruits duraient toute l'année à Athènes, comme l'atteste Aristophane
dans ses Saisons.
Qu'y a-t-il donc d'étrange à dire avec Ethlius de Samos, lv. 5 des Limites
de Samos, que les figues, les raisins, les homomelides, les pommes et les
roses se reproduisaient deux fois l'an dans cette contrée-là? Lyncée dans
son épitre à Diagoras, fait l'éloge du raisin appelé Nicostrate, qui croît
dans l'Attique, et lui oppose ceux de Rhodes. « On y cultive, dit-il, un
raisin appelé hipponion, et qu'on peut mettre en parallèle avec le raisin
nicostrate de l'attique; or, cet hipponion persévère dans sa bonté, depuis
le mois ecatombæon, comme un bon serviteur. »
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