[9,374] ἐκθήσομαι ὑμῖν, (374a) ἄνδρες φίλοι, εἰς κρίσιν ἃ εἴρηκε
περὶ αὐτοῦ Χαμαιλέων ὁ Ἡρακλεώτης ἐν ἕκτῳ περὶ κωμῳδίας γράφων ὧδε·
« Ἀναξανδρίδης διδάσκων ποτὲ διθύραμβον Ἀθήνησιν εἰσῆλθεν ἐφ´ ἵππου καὶ
ἀπήγγειλέν τι τῶν ἐκ τοῦ ᾄσματος. Ἦν δὲ τὴν ὄψιν καλὸς καὶ μέγας καὶ κόμην
ἔτρεφε καὶ ἐφόρει ἁλουργίδα καὶ κράσπεδα χρυσᾶ. Πικρὸς δ´ ὢν τὸ ἦθος ἐποίει τι
τοιοῦτο περὶ τὰς κωμῳδίας· (374b) ὅτε γὰρ μὴ νικῴη, λαμβάνων ἔδωκεν εἰς τὸν
λιβανωτὸν κατατεμεῖν καὶ οὐ μετεσκεύαζεν ὥσπερ οἱ πολλοί. Καὶ πολλὰ ἔχοντα
κομψῶς τῶν δραμάτων ἠφάνιζε, δυσκολαίνων τοῖς θεαταῖς διὰ τὸ γῆρας. »
Λέγεται δ´ εἶναι τὸ γένος Ῥόδιος ἐκ Καμίρου. Θαυμάζω οὖν πῶς καὶ ὁ Τηρεὺς
περιεσώθη μὴ τυχὼν νίκης καὶ ἄλλα δράματα τῶν ὁμοίων τοῦ αὐτοῦ. Καὶ Θεόπομπος δὲ
ἐν Εἰρήνῃ ἐπὶ τῆς θηλείας ἔταξε τὸν ἀλεκτρυόνα λέγων οὕτως·
Ἄχθομαι δ´ ἀπολωλεκὼς
ἀλεκτρυόνα τίκτουσαν ᾠὰ πάγκαλα.
(374c) Καὶ Ἀριστοφάνης Δαιδάλῳ·
ᾨὸν μέγιστον τέτοκεν, ὡς ἀλεκτρυών.
Καὶ πάλιν·
Πολλαὶ τῶν ἀλεκτρυόνων βίᾳ
ὑπηνέμια τίκτουσιν ᾠὰ πολλάκις.
Ἐν δὲ Νεφέλαις διδάσκων τὸν πρεσβύτην περὶ ὀνόματος διαφορᾶς φησι·
Νῦν δὲ πῶς με χρὴ καλεῖν;
{Β.} Ἀλεκτρύαιναν, τὸν δ´ ἕτερον ἀλέκτορα.
(374d) Λέγεται δὲ καὶ ἀλεκτορὶς καὶ ἀλέκτωρ. Σιμωνίδης
« Ἱμερόφων´ ἀλέκτωρ »
ἔφη. Κρατῖνος Ὥραις·
Ὥσπερ ὁ Περσικὸς ὥραν πᾶσαν καναχῶν ὁλόφωνος ἀλέκτωρ.
Εἴρηται δ´ οὕτως ἐπειδὴ καὶ ἐκ τοῦ λέκτρου ἡμᾶς διεγείρει. Οἱ δὲ Δωριεῖς
λέγοντες ὄρνιξ τὴν γενικὴν διὰ τοῦ <χ> λέγουσιν ὄρνιχος. Ἀλκμὰν δὲ διὰ τοῦ <σ>
τὴν εὐθεῖαν ἐκφέρει·
« Ἁλιπόρφυρος εἴαρος ὄρνις. »
Καὶ τὴν γενικήν·
« Οἶδα δ´ ὀρνίχων νόμως πάντων. »
17. ΔΕΛΦΑΞ. Ἐπίχαρμος τὸν ἄρρενα χοῖρον οὕτως καλεῖ (374e) ἐν Ὀδυσσεῖ αὐτομόλῳ·
Δέλφακά τε τῶν γειτόνων
τοῖς Ἐλευσινίοις φυλάσσων δαιμονίως ἀπώλεσα
οὐχ ἑκών· καὶ ταῦτα δή με συμβολατεύειν ἔφα
τοῖς Ἀχαιοῖσιν προδιδόμειν τ´ ὤμνυέ με τὸν δέλφακα.
Καὶ Ἀναξίλας δ´ ἐν Κίρκῃ καὶ ἀρσενικῶς εἴρηκε τὸν δέλφακα καὶ ἐπὶ τοῦ τελείου
τέθεικε τοὔνομα εἰπών·
Τοὺς μὲν ὀρεινόμους ὑμῶν ποιήσει δέλφακας ὑλιβάτους,
τοὺς δὲ πάνθηρας, ἄλλους ἀγρώστας λύκους, λέοντας.
Ἐπὶ δὲ τῶν θηλειῶν τοὔνομα τάττει Ἀριστοφάνης Ταγηνισταῖς
« Ἢ δέλφακος ὀπωρινῆς ἠτριαῖον » .
Καὶ ἐν Ἀχαρνεῦσιν·
Νέα γάρ ἐστιν· ἀλλὰ δελφακουμένα
ἕξει μεγάλην τε καὶ παχεῖαν κἠρυθράν.
| [9,374] je vais, mes amis, vous exposer ce qu'en a dit Chaméléon d'Héraclée,
dans son liv. 6 sur la Comédie, afin de vous mettre en état d'en juger.
« Anaxandride parut un jour à cheval au spectacle d'Athènes, pour y réciter un
dithyrambe, et fit entendre un morceau de sa pièce. C'était un homme d'une belle
et grande taille. Il laissait croître ses cheveux, et portait une robe de
pourpre garnie de franges d'or. Son caractère sombre et mélancolique était cause
qu'il n'épargnait pas ses productions, (374b) car s'il était vaincu par ses
rivaux, il donnait aussitôt ses pièces au marchand droguiste, pour être coupées
et détaillées avec la marchandise, sans s'inquiéter de les retoucher, comme
faisaient la plupart des auteurs. Il anéantit ainsi nombre de jolies pièces,
devenu encore plus chagrin avec la vieillesse, et fâché contre les spectateurs.
On dit qu'il était originaire de Camire, une des villes de Rhodes. Cest pourquoi
je suis fort surpris que son Térée, qui n'a pas été couronné, soit parvenu
jusqu'à nous, de même que plusieurs autres de ses pièces. »
Théopompe, dans sa Paix, s'est aussi servi du mot g-alektryoon, au féminin, en
parlant de la poule. Voici ce qu'il dit:
« Je suis chagrin d'avoir perdu ma poule, g-alektryona, qui me pondait des œufs
magnifiques. »
(374c) Aristophane dit, dans son Dédale :
« Elle a pondu un très gros œuf, comme une poule, g-alektryoon. »
Et ailleurs :
« Nombre de poules, g-alektryonoon, pondent souvent des œufs clairs, lorsqu'on
veut trop les pousser. »
Le même poète, dans ses Nuées, apprenant au vieillard les différents usages de
ce mot, dit :
« A. Mais comment dois-je les appeler? B. Celle-ci une poule, cet autre un
coq. »
(374d) On dit aussi g-alektoris et g-alektoor. Simonide écrit :
« O ! coq (g-alektoor) d'un chant agréable. »
Cratinus dit, dans ses Saisons :
« Il fredonne de toute sa voix à chaque heure, comme un coq de Perse. »
On l'appelle g-alektoor, parce qu'il nous éveille et nous fait sortir du lit:
g-lektrou. mais les Doriens, qui écrivent g-ornix, disent, au génitif, g-ornichos.
Alcman écrit le nominatif en s, g-ornis.
« L'oiseau pourpré du printemps. »
Cependant je connais chez lui le génitif pluriel formé avec la lettre chi
« Des oiseaux, g-ornichoon. »
17. Cochon : Delphax.
Epicharme appelle ainsi le porc mâle (374e) dans son Ulysse (g-automole) transfuge :
« A. Tu as malheureusement perdu le g-delphax que tu gardais pour les fêtes
d'Eleusis. B. Oui certes! bien malgré moi. Mais lui, il prétend que c'est pour
conspirer avec les Achéens, et il jure que je leur ai livré ce cochon! »
Anaxilas, dans sa Circée, a dit g-delphax au masculin, et même pour signifier un
porc parvenu à son point :
« Circée fera de vous des porcs errants sur les montagnes, courants dans les bois
; les autres, elle les changera en panthères sauvages, en lions, en loups. »
Mais Aristophane s'en est servi au féminin, dans ses Tagénistes :
« Ou le bas-ventre d'une g-delphax d'automne (g-opoorinees). »
Il dit aussi dans ses Acharnes:
« Elle est encore jeune ; mais lorsqu'elle sera truie d'un âge fait, elle aura
une queue grande, rouge et épaisse ;
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