[9,375] (375a) Ἀλλ´ αἰ τράφεν λῇς, ἅδε τοι χοῖρος καλά.
Καὶ Εὔπολις ἐν Χρυσῷ γένει. καὶ Ἱππῶναξ δ´ ἔφη
« Ὡς Ἐφεσίη δέλφαξ » .
Κυρίως δ´ αἱ θήλειαι οὕτως λεχθεῖεν ἂν αἱ δελφύας ἔχουσαι· οὕτως δὲ αἱ μῆτραι
καλοῦνται καὶ οἱ ἀδελφοὶ ἔνθεν ἐτυμολογοῦνται. Περὶ δὲ τῆς ἡλικίας τοῦ ζῴου
Κρατῖνός φησιν ἐν Ἀρχιλόχοις·
Ἤδη δέλφακες, χοῖροι δὲ τοῖσιν ἄλλοις.
Ἀριστοφάνης δ´ ὁ γραμματικὸς ἐν τῷ περὶ ἡλικιῶν φησι·
(375b) « Τῶν δὲ συῶν τὰ μὲν ἤδη συμπεπηγότα δέλφακες, τὰ δ´ ἁπαλὰ καὶ ἔνικμα
χοῖροι. Ἔνθεν τὸ Ὁμηρικὸν σαφὲς γίνεται·
Τά τε δμώεσσι πάρεστι
χοίρε´, ἀτὰρ σιάλους γε σύας μνηστῆρες ἔδουσι. »
Πλάτων δ´ ὁ κωμῳδιοποιὸς ἐν Ποιητῇ ἀρρενικῶς ἔφη
« Τὸν δέλφακα ἀπῆγε σιγῇ » .
Ἦν δὲ καὶ παλαιὸς νόμος, ὥς φησιν Ἀνδροτίων, τῆς ἐπιγονῆς ἕνεκα τῶν θρεμμάτων μὴ
σφάττειν πρόβατον ἄπεκτον ἢ ἄτοκον· διὸ τὰ ἤδη τέλεια ἤσθιον·
(375c) Ἀτὰρ σιάλους γε σύας μνηστῆρες ἔδουσι.
Καὶ νῦν δὲ τὴν τῆς Ἀθηνᾶς ἱέρειαν οὐ θύειν ἀμνὴν οὐδὲ τυροῦ γεύεσθαι. Καὶ κατὰ
χρόνον δέ τινα ἐκλιπόντων τῶν βοῶν, φησὶν ὁ Φιλόχορος, νομοθετηθῆναι διὰ τὴν
σπάνιν ἀπέχεσθαι αὐτοὺς τῶν ζῴων, συνάγειν βουλομένους καὶ πληθῦσαι τῷ μὴ
καταθύεσθαι. Χοῖρον δ´ οἱ Ἴωνες καλοῦσι τὴν θήλειαν, ὡς Ἱππῶναξ·
Σπονδῇ τε καὶ σπλάγχνοισιν ἀγρίης χοίρου.
(375d) Καὶ Σοφοκλῆς Ἐπιταιναρίοις·
Τοιγὰρ ϊωδὴ φυλάξαι χοῖρος ὥστε δεσμίων.
Πτολεμαῖος δ´ ὁ τῆς Αἰγύπτου βασιλεὺς ἐν τῷ ἐνάτῳ τῶν ἀπομνημονευμάτων
« Εἰς Ἄσσον, φησίν, ἐπιδημήσαντί μοι οἱ Ἄσσιοι παρέστησαν χοῖρον (ὑιον) ἔχοντα
τὸ μὲν ὕψος δύο καὶ ἡμίσους πήχεων, ὅλον δ´ ἄρτιον πρὸς τὸ μῆκος, τῇ χροιᾷ
χιόνινον. Ἔφασάν τε τὸν βασιλέα Εὐμένη τὰ τοιαῦτα ἐπιμελῶς ὠνεῖσθαι παρ´ αὐτῶν,
διδόντα τοῦ ἑνὸς δραχμὰς τετρακισχιλίας. »
Αἰσχύλος δέ φησιν·
(375e) Ἐγὼ δὲ χοῖρον καὶ μάλ´ εὐθηλούμενον
τόνδ´ ἐν νοτοῦντι κριβάνῳ θήσω. Τί γὰρ
ὄψον γένοιτ´ ἂν ἀνδρὶ τοῦδε βέλτιον;
Καὶ πάλιν·
λευκός· τί δ´ οὐχί; Καὶ καλῶς ἠφευμένος·
ὁ χοῖρος ἕψου μηδὲ λυπηθῇς πυρί.
Καὶ ἔτι·
Θύσας δὲ χοῖρον τόνδε τῆς αὐτῆς ὑός,
ἣ πολλά μ´ ἐν δόμοισιν εἴργασται κακά,
δονοῦσα καὶ τρέπουσα τύρβ´ ἄνω κάτω.
(375f) Ταῦτα δὲ παρέθετο Χαμαιλέων ἐν τῷ περὶ Αἰσχύλου.
18. Περὶ δὲ ὑῶν ὅτι ἱερόν ἐστι τὸ ζῷον παρὰ Κρησὶν Ἀγαθοκλῆς ὁ Βαβυλώνιος ἐν
πρώτῳ περὶ Κυζίκου φησὶν οὕτως·
« Μυθεύουσιν ἐν Κρήτῃ γενέσθαι τὴν Διὸς τέκνωσιν ἐπὶ τῆς Δίκτης, ἐν ᾗ καὶ
ἀπόρρητος γίνεται θυσία.
| [9,375] (375a) et si tu veux l'élever tout à fait, tu la verras belle truie. »
C'est ainsi qu'Eupolis a parlé dans son Siècle d'or; mais Hipponax a dit :
« Une g-delphax (truie) d'Éphèse. »
Ce nom conviendrait particulièrement aux femelles, puisque ce sont elles qui ont
g-delphya, une matrice, autrement g-metra. C'est aussi de g-delphys, matrice, que
vient le mot g-adelphos, frère.
Cratinus, dans ses Archiloques, dit, en distinguant l'âge de cet animal :
« Ils sont déjà g-delphakes, mais g-choirai pour d'autres. »
Aristophane le grammairien dit, dans son Traité des différents âges : (375b) Les
petits, qui ont déjà la chair bien ferme, se nomment g-delphakes, et lorsqu'ils
sont tendres et pleins de sucs, on les nomme g-choiroi. C'est pourquoi Homère a dit :
« Mange maintenant, ô étranger! Les domestiques de mon maître ont pour eux les
viandes des g-choiroi (jeunes porcs); mais ce sont les amants de notre maîtresse
qui mangent les grands cochons. »
Platon le comique a dit au masculin, dans son Poète :
« Il emmena sans bruit le g-delphax. »
Il y avait, dit Androtion, une ancienne loi qui défendait de tuer une brebis qui
n'avait pas été tondue, ou qui n'avait pas agnelé ; c’était afin
d'entretenir la propagation de l'espèce. (375c) Voilà pourquoi on ne
mangeait que des animaux faits comme les amants dans Homère :
« Mangent les grands porcs. »
Voilà pourquoi la prêtresse de Minerve n'immole même pas actuellement une
agnelette, et ne mange pas non plus de fromage.
Philochore nous apprend que les bœufs ayant manqué, on publia une loi par
laquelle il était ordonné de s'abstenir de ces animaux, vu leur rareté. On
voulait ainsi en réparer l'espèce en s'abstenant d'en sacrifier aucun.
Les Ioniens donnent le nom de g-choiros au cochon femelle, comme le remarque
Hipponax.
« Au milieu des libations, et des entrailles de truie sauvage ; (d'une laie)
g-agrias g-choirou. »
(375d) Sophocle dit, dans ses Tœnariens:
« C'est pourquoi il fallait garder cette truie sauvage, comme si elle eût été liée. »
Ptolémée, roi d'Egypte, dit, au liv. 9 de ses Mémoires : « Me trouvant en voyage à
Assos, les Assiens me présentèrent un cochon porc ayant deux coudées et
demie de haut, et de même longueur, aussi blanc que la neige, en disant que le
roi Eumène était fort jaloux d'en avoir de pareils chez eux, au prix même de
quatre mille dragmes pour un seul.
Eschyle dit :
(375e) « Je vais mettre un cochon (g-choiron) de lait, bien gras, dans ce four
de campagne ; car quel meilleur rôti peut-on servir à un homme? »
Et ailleurs :
« A. Quoi! un blanc (cochon)? B. Pourquoi non? et même rôti comme il faut.
A. Faites-le cuire en bouillant, et non rôtir au feu. Ne prenez cependant pas
mal cet avis. »
Il dit encore :
« Sacrifiant le cochon de cette même truie qui a fait beaucoup de mal dans la
maison, culbutant, mettant tout sens dessus dessous. »
(375f) Ces passages d'Eschyle sont cités par Chaméléon dans ce qu'il a écrit sur
Eschyle.
18. Quant au cochon, c’était un animal sacré chez les Crétois ; Agathocle de
Babylone le rapporte en ces termes, au liv. 1 de son ouvrage concernant la ville de
Cyziane : « On raconte que Jupiter naquit en Crète sur le Dictée, où l'on fait
un sacrifice secret, dans lequel on immole une truie ;
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