[9,372] (372a) Ἀριστοφάνης Αἰολοσίκωνι δευτέρῳ·
Τῶν δὲ γηθύων
ῥίζας ἐχούσας σκοροδομίμητον φύσιν.
Πολέμων δ´ ὁ περιηγητὴς ἐν τῷ περὶ Σαμοθρᾴκης καὶ κιττῆσαί φησι τῆς γηθυλλίδος
τὴν Λητώ, γράφων οὕτως·
» Διατέτακται παρὰ Δελφοῖς τῇ θυσίᾳ τῶν Θεοξενίων, ὃς ἂν κομίσῃ γηθυλλίδα
μεγίστην τῇ Λητοῖ, λαμβάνειν μοῖραν ἀπὸ τῆς τραπέζης. Ἑώρακα δὲ καὶ αὐτὸς οὐκ
ἐλάττω γηθυλλίδα γογγυλίδος καὶ τῆς στρογγύλης ῥαφανῖδος. (372b) Ἱστοροῦσι δὲ
τὴν Λητὼ κύουσαν τὸν Ἀπόλλωνα κιττῆσαι γηθυλλίδος· διὸ δὴ τῆς τιμῆς τετυχηκέναι
ταύτης. »
14. ΚΟΛΟΚΥΝΤΗ. Χειμῶνος δὲ ὥρᾳ ποτὲ κολοκυντῶν ἡμῖν περιενεχθεισῶν πάντες
ἐθαυμάζομεν νεαρὰς εἶναι νομίζοντες, καὶ ὑπεμιμνησκόμεθα ὧν ἐν Ὥραις ὁ χαρίεις
Ἀριστοφάνης εἶπεν ἐπαινῶν τὰς καλὰς Ἀθήνας ἐν τούτοις·
Ὄψει δὲ χειμῶνος μέσου σικυούς, βότρυς, ὀπώραν,
στεφάνους ἴων, ---, κονιορτὸν ἐκτυφλοῦντα.
(372c) Αὑτὸς δ´ ἀνὴρ πωλεῖ κίχλας, ἀπίους, σχαδόνας, ἐλάας,
πυόν, χόρια, χελιδόνια, τέττιγας, ἐμβρύεια.
Ὑρίσους δ´ ἴδοις ἂν νιφομένους σύκων ὁμοῦ τε μύρτων·
ἔπειτα κολοκύντας ὁμοῦ ταῖς γογγυλίσιν ἀροῦσιν,
ὥστ´ οὐκ ἔτ´ οὐδεὶς οἶδ´ ὁπηνίκ´ ἐστὶ τοὐνιαυτοῦ.
--- Μέγιστον ἀγαθόν, εἴπερ ἔστι δι´ ἐνιαυτοῦ
ὅτου τις ἐπιθυμεῖ λαβεῖν. {Β.} Κακὸν μὲν οὖν μέγιστον·
εἰ μὴ γὰρ ἦν, οὐκ ἂν ἐπεθύμουν οὐδ´ ἂν ἐδαπανῶντο.
Ἐγὼ δὲ τοῦτ´ ὀλίγον χρόνον χρήσας ἀφειλόμην ἄν.
{Α.} Κἄγωγε ταῖς ἄλλαις πόλεσι δρῶ ταῦτα πλὴν Ἀθηνῶν.
(372d) Τούτοις δ´ ὑπάρχει ταῦτ´, ἐπειδὴ τοὺς θεοὺς σέβουσιν.
{Β.} Ἀπέλαυσαν ἄρα σέβοντες ὑμᾶς, ὡς σὺ φής, τιητί;
Αἴγυπτον αὐτῶν τὴν πόλιν πεποίηκας ἀντ´ Ἀθηνῶν.
Ἐθαυμάζομεν οὖν τὰς κολοκύντας μηνὶ Ἰανουαρίῳ ἐσθίοντες· χλωραί τε γὰρ ἦσαν καὶ
τὸ ἴδιον ἀπεδίδοσαν τοῦ χυμοῦ. Ἐτύγχανον δ´ οὖσαι τῶν συντεθειμένων ὑπὸ τῶν τὰ
τοιαῦτα μαγγανεύειν εἰδότων ὀψαρτυτῶν. Ἐζήτει οὖν ὁ Λαρήνσιος εἰ καὶ τὴν χρῆσιν
ταύτην ἠπίσταντο οἱ ἀρχαῖοι. (372e) Καὶ ὁ Οὐλπιανὸς ἔφη·
» Νίκανδρος ὁ Κολοφώνιος ἐν τῷ δευτέρῳ τῶν Γεωργικῶν μνημονεύει ταύτης τῆς
χρήσεως σικύας ὀνομάζων τὰς κολοκύντας· οὕτως γὰρ ἐκαλοῦντο, ὡς πρότερον
εἰρήκαμεν· λέγει δ´ οὕτως·
Αὐτὰς μὴν σικύας τμήγων ἀνὰ κλώσμασι πείραις,
ἠέρι δὲ ξήρανον· ἐπεγκρεμάσαιο δὲ καπνῷ,
χείμασιν ὄφρ´ ἂν δμῶες ἅλις περιχανδέα χύτρον
(372f) πλήσαντες ῥοφέωσιν ἀεργέες, ἔνθα τε μέτρια
ὄσπρια πανσπερμηδὸν ἐπεγχεύῃσιν ἀλετρίς.
Τῇ ἔνι μὲν σικύης ὅρμους βάλον ἐκπλύναντες,
ἐν δὲ μύκην σειράς τε πάλαι λαχάνοισι πλακείσας
αὐλοτέροις καυλοῖς τε μιγήμεναι εὐφαοριζη. »
| [9,372] (372a) Aristophane écrit, dans son Æolosicon retouché.
« Des racines de ciboules (g-gethyoon) qui ont une odeur d'ail. »
Polémon le Périégète dit, en traitant de la Samothrace, que Latone étant grosse,
eut envie de manger du porreau, g-gethyllis. Voici le passage:
« Il est établi à Delphes que celui qui, le jour des Théoxénies, apporte le
plus grand porreau à Latone, ait une portion de la table sacrée. J'ai moi-même
vu un porreau qui n’était pas moindre qu'une rave, ou un raifort rond. (372b)
Or, on dit que Latone étant grosse d'Apollon, eut envie de manger du porreau :
voilà pourquoi on lui en fit tous les ans l'hommage. »
14. Courge : g-Kolokyntee.
Comme on nous servit des courges, au milieu de l'hiver, tout le monde fut
surpris, croyant qu'elles venaient d'être cueillies, et nous nous rappelâmes ce
que le charmant Aristophane avait dit, dans ses Saisons, en faisant l'éloge de
la belle ville d'Athènes.
« A. Mais tu y verras, au milieu de l'hiver, concombres, raisins, fruits,
couronnes de violettes, et voler une poussière qui même aveugle. (372c) Quant à
cet homme, il vend des grives, des poires, des rayons de miel, des olives, du
petit-lait, des intestins, des hirondelles, des cigales, de la chair
d'embryons. Tu peux même voir des cabas (tout blancs de neige) pleins de
figues et de baies de myrtes ; ensuite des courges que l'on sème en même
temps que les raves, de sorte que personne n'y sait vraiment à quelle terme on
est de l'année. B. Voilà, certes, un grand avantage, que de pouvoir se procurer,
toute l'année, ce qu'on désire! A. Dis plutôt un grand mal ; car si cela n’était
pas, on n'aurait point ces désirs, (372d) on ne ferait pas ces dépenses ; mais
je puis, en soufflant très peu de temps, vous ôter tout cela ; et c'est ce que
je fais pour toutes les autres villes, non pour Athènes: si elle a cet
avantage, c'est que parce qu'on y honore les dieux. B. Assurément ils jouissent
bien du fruit de leur piété, car tu as fait d'Athènes une autre Egypte. »
Quant à nous, nous fûmes très surpris d'avoir des courges à manger au mois de
janvier. Elles étaient dans toute leur fraîcheur, et faisaient sentir toute la
saveur qui leur est particulière. C’étaient de ces légumes que les cuisiniers
savent arranger pour les avoir de garde, car ces gens s'entendent très bien à cela.
Larensius demanda pour lors si les anciens connaissaient l'usage de ces courges
de réserve. (372e) Oui, dit Ulpien, Nicandre de Colophone en fait mention
dans ses Géorgiques, nommant g-sikyas, les courges, au lieu de g-kolokyntas ; car
c'est par ce nom-ci qu'on les désignait comme nous l'avons vu ci-devant. Voici ce
qu'il dit :
« Enfile des courges à mesure que tu les coupes par morceaux, afin de les
faire sécher à l'air, et suspens-les à la fumée, afin que pendant l'hiver les
esclaves en remplissent une vaste marmite, et s'en repaissent (372f) à l'aise
lorsqu'ils n'ont plus d'ouvrage. Mais que la mouleuse répande des herbages, de
toutes sortes de graines, en proportion convenable, dans cette marmite où
ils auront jeté ces chapelets de courges, après les avoir lavés. Mêles-y
bien aussi du champignon, de l'endive étendu depuis longtemps sur d'autres
herbages, des choux crépus, pour ces gens affamés. »
|