[9,408] (408a) Ἐκ τούτων δῆλόν ἐστιν ὅτι Τηλέμαχος κυάμων χύτρας ἀεὶ σιτούμενος ἦγε
Πυανέψια πορδὴν ἑορτήν.
74. Ἔτνους δὲ κυαμίνου μνημονεύει Ἡνίοχος ὁ κωμικὸς ἐν Τροχίλῳ λέγων οὕτως·
Πρὸς ἐμαυτὸν ἐνθυμούμενος, νὴ τοὺς θεούς,
ὅσῳ διαφέρει σῦκα καρδάμων. Σὺ δὲ
Παύσωνι φὴς τὸ δεῖνα προσλελαληκέναι;
{Β.} Καὶ πρᾶγμά γ´ ἠρώτα με δυστράπελον πάνυ,
ἔχον δὲ πολλὰς φροντίδων διεξόδους.
(408b) {Α.} Λέγ´ αὐτό· καὶ γὰρ οὐκ ἀγέλοιόν ἐστ´ ἴσως.
{Β.} Ἔτνος κυάμινον διότι τὴν μὲν γαστέρα
φυσᾷ, τὸ δὲ πῦρ οὔ. {Α.} Χάριεν οἷς γινώσκεται
τὸ πρᾶγμα τοῦ Παύσωνος. Ὡς δ´ ἀεί ποτε
περὶ τοὺς κυάμους ἔσθ´ οὗτος ὁ σοφιστὴς γέλως.
75. Τοιούτων οὖν πολλάκις λεγομένων ὕδωρ ἐφέρετο κατὰ χειρῶν. Καὶ πάλιν ὁ
Οὐλπιανὸς ἐζήτει εἰ τὸ χέρνιβον εἴρηται, καθάπερ ἡμεῖς λέγομεν ἐν τῇ συνηθείᾳ.
Καί τις αὐτῷ ἀπήντησεν λέγων τὸ ἐν Ἰλιάδι·
(408c) Ἦ ῥα καὶ ἀμφίπολον ταμίην ὤτρυν´ ὁ γεραιὸς
χερσὶν ὕδωρ ἐπιχεῦαι ἀκήρατον· ἣ δὲ παρέστη
χέρνιβον ἀμφίπολος πρόχοόν θ´ ἅμα χερσὶν ἔχουσα.
Ἀττικοὶ δὲ χερνίβιον λέγουσιν, ὡς Λυσίας ἐν τῷ κατὰ Ἀλκιβιάδου λέγων οὕτως·
« Τοῖς χρυσοῖς χερνιβίοις καὶ θυμιατηρίοις. »
(408d) Χειρόνιπτρον δ´ Εὔπολις ἐν Δήμοις·
Κἄν τις τύχῃ πρῶτος δραμὼν εἴληφε χειρόνιπτρον·
ἀνὴρ δ´ ὅταν τις ἀγαθὸς ᾖ καὶ χρήσιμος πολίτης
νικᾷ τε πάντας χρηστὸς ὤν, οὐκ ἔστι χειρόνιπτρον.
Ἐπίχαρμος δ´ ἐν Θεαροῖς εἴρηκε χειρόνιβα διὰ τούτων·
Κιθάρα, τρίποδες, ἅρματα, τράπεζαι χαλκίαι,
χειρόνιβα, λοιβάσια, λέβητες χαλκίοι.
(408e) Ἡ πλείων δὲ χρῆσις κατὰ χειρὸς ὕδωρ εἴωθε λέγειν, ὡς Εὔπολις ἐν Χρυσῷ
γένει καὶ Ἀμειψίας Σφενδόνῃ Ἀλκαῖός τε ἐν Ἱερῷ γάμῳ. Πλεῖστον δ´ ἐστὶ
τοῦτο. Φιλύλλιος δὲ ἐν Αὔγῃ κατὰ χειρῶν εἴρηκεν οὕτως·
Καὶ δὴ δεδειπνήκασιν αἱ γυναῖκες· ἀλλ´ ἀφαιρεῖν
ὥρα ´στὶν ἤδη τὰς τραπέζας, εἶτα παρακορῆσαι,
ἔπειτα κατὰ χειρῶν ἑκάστῃ καὶ μύρον τι δοῦναι.
Μένανδρος Ὑδρίᾳ·
(408f) Οἳ δὲ κατὰ χειρῶν λαβόντες περιμένουσι φίλτατοι.
76. Ἀριστοφάνης δὲ ὁ γραμματικὸς ἐν τοῖς πρὸς τοὺς Καλλιμάχου πίνακας χλευάζει
τοὺς οὐκ εἰδότας τὴν διαφορὰν τοῦ τε κατὰ χειρὸς καὶ τοῦ ἀπονίψασθαι. Παρὰ γὰρ
τοῖς παλαιοῖς τὸ μὲν πρὸ ἀρίστου καὶ δείπνου λέγεσθαι κατὰ χειρὸς, τὸ δὲ μετὰ
ταῦτα ἀπονίψασθαι.
| [9,408] (408a) On voit donc par ces détails que Télémaque, qui se nourrissait de fèves,
faisait, des pyanepsies, une fête qu'il célébrait d'ordinaire en pétant.
74. Héniochus le comique fait mention de la purée de fèves dans son Trochyle, en
disant :
« A. Quand je considère en moi-même, par les dieux! combien il y a de différence
entre le cresson et les figues. B. Mais toi, ne dis-tu pas qu'un tel a fait
une insulte à Pauson? (408b) A. Tu me fais une demande à laquelle il n'y a pas à
rire, et j'aurais bien à penser avant de me tirer de cette affaire. B. Allons,
dis-moi cela. Quoi! ne peut-on pas rire d'un plat de fèves en purée! A. Mon ami,
c'est que ces fèves gonflent le ventre. Or, cela ne plaît pas à ceux qui savent
que Pauson est un sophiste, dont la seule occupation est de faire cuire des fèves. »
75. Après nombre de propos semblables, on apporta l'eau pour laver les mains.
Aussitôt Ulpien demanda si le mot g-chernibon (bassin à laver les mains)
était en usage dans l'acception actuelle. Quelqu'un lui répondit par ces vers de
l'Iliade :
(408c) « Le vieillard pressa une domestique d'aller chercher de l'eau pure, et
de la verser sur les mains; aussitôt cette servante se présenta tenant en main
le bassin et le pot. »
Les Attiques disent g-chernibion, comme on le voit dans le discours de Lysias
contre Alcibiade : « Avec des bassins (g-chernibiois) et des g-thymiatères d'or. »
(408d) Eupolis a dit g-cheironiptron dans ses Bourgades.
«... si quelqu'un arrive le premier au but, il gagne, pour prix de la
course, un g-cheironiptron, mais qu'un homme soit citoyen utile, et plus honnête
que tous les autres, il n'y a pas pour lui de g-cheironiptron. »
Epicharme a dit g-cheironiba dans ses Théores :
« Une cithare, des trépieds, des chars, des tables d'airain, des g-cheironiba
(bassins à laver), des jattes à faire les libations. »
(408e) Mais l'usage le plus général est de dire de l’eau sur les mains, comme
Eupolis dans son Age d'or, Ameipsias dans sa Fronde, Alcée dans sa Noce
sacrée. C'est l'expression dont on se sert le plus. Philyllius dit, dans son
Augée ; g-kata g-cheiroon, sur les mains:
« Or, les femmes ont déjà soupé; ainsi il est temps d'ôter les tables, et
de balayer ; ensuite qu'on verse sur les mains à chacune d'elles, et qu'on leur
présente du parfum. »
Ménandre écrit dans son Urne :
(408f) « Mais eux, ils ont déjà pris (l'eau) sur les mains, et ces bons amis
nous attendent. »
78. Aristophane le grammairien, dans ses Commentaires sur les tables de
Callimaque, se moque de ceux qui ne savent pas la différence des expressions,
g-kata g-cheiros, sur les mains, et se laver, g-aponipsasthai; il observe que chez les
anciens on disait g-kata g-cheiros, pour se laver les mains avant de dîner ou de
souper, et g-aponipsasthai, pour se les laver après les repas;
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