HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre IX

Page 404

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[9,404] (404a) τὸν τοῖς τοιούτοις παντοπώλην χρώμενον. Αὐτοὶ δ´ ἔλαιον καὶ λοπάδα καινήν, πάτερ, πῦρ τ´ ὀξὺ καὶ μὴ πολλάκις φυσώμενον ἐποίουν· ἀπὸ τούτου πᾶν τὸ δεῖπνον εὐτρεπές. Οὗτοί τε πρῶτοι δάκρυα καὶ πταρμὸν πολὺν ἀπὸ τῆς τραπέζης καὶ σίαλον ἀπήγαγον, τῶν τ´ ἐσθιόντων ἀνεκάθηραν τοὺς πόρους. μὲν οὖν Ῥόδιος πιών τιν´ ἅλμην ἀπέθανεν· (404b) παρὰ τὴν φύσιν γὰρ τὸ ποτὸν ἦν. {Β.} Μάλ´ εἰκότως. {Α.} Σόφων δὲ πᾶσαν τὴν Ἰωνίαν ἔχει, ἐμὸς γενόμενος, πάτερ, διδάσκαλος. Καὐτὸς φιλοσοφῶ καταλιπεῖν συγγράμματα σπεύδων ἐμαυτοῦ καινὰ τῆς τέχνης. {Β.} Παπαῖ· ἐμὲ κατακόψεις, οὐχ θύειν μέλλομεν. {Α.} Τὸν ὄρθρον ἐν ταῖς χερσὶν ὄψει βιβλία ἔχοντα καὶ ζητοῦντα τὰ κατὰ τὴν τέχνην, (404c) οὐθὲν Διοδώρου διαφέροντ´ Ἀσπενδίου. Γεύσω δ´, ἐὰν βούλῃ, σὲ τῶν εὑρημένων· οὐ ταὐτὰ προσάγω πᾶσιν ἀεὶ βρώματα, τεταγμέν´ εὐθύς ἐστί μοι πρὸς τὸν βίον· ἕτερ´ ἐστὶ τοῖς ἐρῶσι καὶ τοῖς φιλοσόφοις καὶ τοῖς τελώναις. Μειράκιον ἐρωμένην ἔχον πατρῴαν οὐσίαν κατεσθίει· τούτῳ παρέθηκα σηπίας καὶ τευθίδας καὶ τῶν πετραίων ἰχθύων τῶν ποικίλων ἐμβαμματίοις γλαφυροῖσι κεχορηγημένα· γὰρ τοιοῦτός ἐστιν οὐ δειπνητικός, (404d) πρὸς τῷ φιλεῖν δὲ τὴν διάνοιάν ἐστ´ ἔχων. Τῷ φιλοσόφῳ παρέθηκα κωλέαν, πόδας· ἀδηφάγον τὸ ζῷον εἰς ὑπερβολήν ἐστιν. Τελώνῃ γλαῦκον, ἔγχελυν, σπάρον· ὅταν ἐγγὺς δ´ ὅδ´ ὕστερος, ἀρτύω φακῆν καὶ τὸ περίδειπνον τοῦ βίου λαμπρὸν ποιῶ. Τὰ τῶν γερόντων στόματα διαφορὰν ἔχει, νωθρότερα πολλῷ δ´ ἐστὶν τὰ τῶν νέων. (404e) Σίναπυ παρατίθημι τούτοις καὶ ποιῶ χυλοὺς ἐχομένους δριμύτητος τὴν φύσιν, ἵνα διεγείρας πνευματῶ τὸν ἀέρα. Ἰδὼν τὸ πρόσωπον γνώσομ´ οὗ ζητεῖ φαγεῖν ἕκαστος ὑμῶν. 69. Καὶ παρὰ Διονυσίῳ δὲ ἐν Θεσμοφόρῳ μάγειρος, ἄνδρες δαιταλεῖς, (οὐ χεῖρον γὰρ καὶ τούτου μνησθῆναι) τί φησίν; Σφόδρα μοι κεχάρισαι, Σιμία, νὴ τοὺς θεούς, (404f) ταυτὶ προείπας· τὸν μάγειρον εἰδέναι πολὺ δεῖ γὰρ αἰεὶ πρότερον οἷς μέλλει ποιεῖν τὸ δεῖπνον τὸ δεῖπνον ἐγχειρεῖν ποιεῖν. Ἂν μὲν γὰρ ἕν τις τοῦτ´ ἐπιβλέψῃ μόνον, τοὔψον ποιῆσαι κατὰ τρόπον πῶς δεῖ, τίνα τρόπον παραθεῖναι δ´ πότ´ πῶς σκευάσαι δεῖ, μὴ προίδηται τοῦτο μηδὲ φροντίσῃ, οὐκέτι μάγειρος, ὀψοποιός ἐστι δέ. Οὐ ταὐτὸ δ´ ἐστὶ τοῦτο, πολὺ διήλλαχεν. [9,404] (404a) à ces vendeurs de toutes sortes d'ingrédients. Or, papa, ils ne voulaient que de l'huile, une marmite neuve, un feu vif et qu'il ne fallût pas souffler : avec cela seul, leur repas était promptement apprêté. Ce sont eux qui ont fait disparaître de la table les larmes, les éternuements, cette abondante salivation, et qui ont mis les canaux sécrétoires à sec. Quant au Rhodien, il mourut d'une saumure qu'il avala ; (404b) c’était en effet une boisson peu d'accord avec la nature : il est donc mort, comme cela devait être. Pour Sophon, qui a été mon maître, ô papa, il court à présent toute l'Ionie. Moi, je m'occupe de laisser un ouvrage bien raisonné sur les inventions dont j'ai enrichi mon art. B. Eh! tu vas me tuer avec tes discours : ce n'est pas moi, mais la victime qu'il faut égorger! A. Oh! vous me verrez demain, de grand matin même, chercher dans les livres tous les procédés relatifs à mon art; (404c) car je ressemble au musicien Aspendius, et vous me verrez manger de bon appétit, avec votre permission, des mets que j'ai imaginés; car je ne cuisine pas de même pour tout le monde. J'ai différentes manières d'accommoder, selon la vie que chacun mène; ainsi, d'amants aux philosophes, de ceux-ci aux traitants, ma cuisine change d'allure. Est-ce un jeune égrillard, qui pour plaire à sa maîtresse dissipe son patrimoine? Oh! je lui sers des sèches, des calmars, et toutes sortes de poissons saxatiles, accompagnés de coulis exquis, car un tel personnage dépense plus en huile qu'en coton, (404d) et ne s'occupe guère que de ses amours. A un philosophe, animal ordinairement très vorace, je sers un jambon, des pieds : au traitant, je présente un glauque, une anguille, un spare lorsque je puis en avoir. Mais si ce poisson vient trop tard, j'assaisonne des lentilles. Quant aux repas funèbres, je vous en fais un des plus splendides. Mais la bouche des vieillards est beaucoup plus insensible que celle des jeunes gens. (404e) Je vous leur mets donc force moutarde, et j'aiguise mes sauces en conséquence de leur stupeur. Par ce moyen, je fouette aussi l'air interne chez eux, et je viens a bout de tendre l'arc de l'amour. Oui, un seul regard que je jetterais sur vous autres, me suffirait pour savoir ce que chacun de vous aime le mieux à manger. » 69. Il ne sera pas plus hors de propos de faire mention ici du cuisinier que Denys introduit sur la scène dans son Thesmophore, ou Législateur. Voici donc, Messieurs les convives, ce qu'il dit : « Par les dieux, le savoir de ce cuisinier, (404f) tel que vous venez de me le raconter, est une chose bien vaine et bien futile! D'abord, il faut qu'un cuisinier, qui veut préparer un repas, le fasse selon le goût des convives; car s'il ne s'occupe que de faire son repas sans avoir songé auparavant à la manière dont il doit tout apprêter, au temps, à l'étiquette du service, et qu'il n'ait pas pris toutes ses précautions à ces différents égards, ce n'est plus un cuisinier, mais un simple fricasseur : or, ce sont deux choses bien différentes; l'une n'est assurément pas l'autre!


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Dernière mise à jour : 11/09/2009