[9,367] (367a) Κἄβλεπε σίναπυ καὶ τὰ πρόσωπ´ ἀνέσπασε,
καθά φησι Σέλευκος ἐν τοῖς περὶ Ἑλληνισμοῦ· ἐστὶ δ´ ὁ στίχος ἐξ Ἱππέων καὶ ἔχει
οὕτως·
« Κἄβλεψε νᾶπυ. »
Οὐδεὶς δ´ Ἀττικῶν σίναπυ ἔφη. Ἔχει δὲ ἑκάτερον λόγον. Νᾶπυ μὲν γὰρ οἷον νᾶφυ,
ὅτι ἐστέρηται φύσεως· ἀφυὲς γὰρ καὶ μικρόν, ὥσπερ καὶ ἡ ἀφύη. Σίναπυ δὲ ὅτι
σίνεται τοὺς ὦπας ἐν τῇ ὀδμῇ, ὡς καὶ τὸ κρόμμυον ὅτι τὰς κόρας μύομεν. Ξέναρχος
δὲ ὁ κωμῳδιοποιὸς ἐν Σκύθαις ἔφη·
Τουτὶ τὸ κακὸν οὔκ ἐστ´ ἔτι
(367b) κακόν. Τὸ θυγάτριόν γέ μου σεσινάπικεν
διὰ τῆς ξένης.
Ἁλῶν δὲ καὶ ὄξους μέμνηται ὁ καλὸς Ἀριστοφάνης ἐν τοῖς περὶ Σθενέλου τοῦ
τραγικοῦ λέγων·
Καὶ πῶς ἐγὼ Σθενέλου φάγοιμ´ ἂν ῥήματα;
εἰς ὄξος ἐμβαπτόμενος ἢ λευκοὺς ἅλας;
3. Ἡμεῖς μὲν οὖν σοι ταῦτα, καλὲ ἄνθρωπε, ζητοῦντι συνεισευπορήσαμεν· σὺ δ´ ἡμῖν
ἀποκρίνασθαι δίκαιος εἶ παρὰ τίνι ἐπὶ τοῦ ἀγγείου ἡ παροψὶς κεῖται. Ἐπὶ μὲν γὰρ
ὄψου παρεσκευασμένου ποικίλου καὶ εἴδους (367c) τινὸς τοιούτου Πλάτωνα οἶδα
εἰρηκότα ἐν Ἑορταῖς οὕτως·
Ὁπόθεν ἔσοιτο μᾶζα καὶ παροψίδες.
Ἐν δὲ Εὐρώπῃ πάλιν ἐπὶ παροψήματος διὰ πλειόνων εἴρηκεν, ἐν οἷς ἐστι καὶ τάδε·
{Α.} Γυνὴ καθεύδους´ ἐστὶν ἀργόν. {Β.} Μανθάνω.
{Α.} Ἐγρηγορυίας δ´ εἰσὶν αἱ παροψίδες
αὐταὶ μόνον κρεῖττον πολὺ χρῆμ´ εἰς ἡδονὴν
ἢ τἄλλα βεῖν οὐ γάρ τινες παροψίδες
(367d) εἰς´, ἀντιβολῶ σ´;
Κἀν τοῖς δ´ ἑξῆς δίεισιν ὥσπερ ἐπὶ παροψήματος λέγων τῶν παροψίδων. Ἐν δὲ Φάωνι·
Τὰ δ´ ἀλλότρι´ ἔσθ´ ὅμοια ταῖς παροψίσι·
βραχὺ γάρ τι τέρψαντ´ ἐξανάλωται ταχύ.
Ἀριστοφάνης Δαιδάλῳ·
Πάσαις γυναιξὶν ἐξ ἑνός γέ του τρόπου
ὥσπερ παροψὶς μοιχὸς ἐσκευασμένος. »
4. Σιωπῶντος οὖν τοῦ Οὐλπιανοῦ,
« Ἀλλ´ ἐγώ, φησὶν ὁ Λεωνίδης, εἰπεῖν εἰμι δίκαιος πολλὰ ἤδη σιωπήσας·
(367e) Πολλοῖς δ´ ἀντιλέγειν
Κατὰ τὸν Πάριον Εὔηνον
Ἔθος περὶ παντὸς ὁμοίως,
ὀρθῶς δ´ ἀντιλέγειν οὐκ ἔτι τοῦτ´ ἐν ἔθει·
καὶ πρὸς μὲν τούτους ἀρκεῖ λόγος εἷς ὁ παλαιός·
« Σοὶ μὲν ταῦτα δοκοῦντ´ ἔστω, ἐμοὶ δὲ τάδε. »
Τοὺς ξυνετοὺς δ´ ἄν τις πείσειε τάχιστα λέγων εὖ,
Οἵπερ καὶ ῥᾴστης εἰσὶ διδασκαλίας.
5. Ἐπὶ τοῦ σκεύους οὖν εἴρηκεν, ὦ φιλότης Μυρτίλε, (προήρπασα γάρ σου τὸν λόγον)
(367f) Ἀντιφάνης Βοιωτίῳ·
Καλέσας τε παρατίθησιν ἐν παροψίδι.
Καὶ Ἄλεξις ἐν Ἡσιόνῃ·
Ὡς εἶδε τὴν τράπεζαν ἀνθρώπους δύο
φέροντας εἴσω ποικίλων παροψίδων
κόσμου βρύουσαν, οὐκ ἔτ´ εἰς ἔμ´ ἔβλεπεν.
Καὶ ὁ τὰ εἰς Μάγνητα ἀναφερόμενα ποιήσας ἐν Διονύσῳ πρώτῳ·
Καὶ ταῦτα μέν μοι τῶν κακῶν παροψίδες.
| [9,367] (367a) « Il a regardé de la moutarde, et il a crispé son visage. »
Mais Seleucus dit, dans son ouvrage sur l’Hellénisme que ce vers est des
chevaliers, et que le texte porte cette leçon, g-kablepse g-napy ; il a regardé de
la moutarde (il n’avait pas l'air content) : d'ailleurs, aucun attique n'a dit
g-sinapi ; mais l'un et l'autre mot (g-napy et g-sinapi), sont de bon aloi, car g-napy
peut s'entendre comme g-naphy, c'est-à-dire, g-nee g-phy, qui n'a pas de volume. On
appelle g-aphyes ce qui est petit ; c'est pourquoi l’on nomme g-aphye certain petit
poisson. Quant à g-sinapi, ce nom vient de ce que cette graine blesse les yeux
(g-sinetai g-oopas) lorsqu'on la flaire; comme on a dit g-kromyon, oignon, parce
que nous fermons les yeux. Xénarque le comique dit, dans ses Scythes:
« Mais il n'y a plus de mal à cela.(367b) Ma petite fille s'est renfrognée
tout le visage à la vue de cette vieille. »
Quant au sel et au vinaigre, le charmant Aristophane en fait mention dans ce
qu'il dit du tragique Sthénélée.
« Je mangerais, en vérité, une des paroles de Sthénélée ; mais après l'avoir
imprégnée de vinaigre et de beau sel blanc. »
3. Voilà donc, mon cher, comme je réponds, et abondamment, certes, à tes
demandes : c'est à présent à toi de nous dire où se trouve le mot g-paropsis, pour
un vaisseau quelconque. Je sais (367c) que Platon le comique a employé le terme
de g-paropsis pour une espèce de mets tout prêt. C'est dans ses Fêtes qu'il parle ainsi :
« Où aurons-nous donc une maze et des plats (g-paropsides).»
Il emploie aussi ce mot pour g-paropseema dans un assez long passage de son
Europe ; en voici un extrait :
« A. Ma femme dort, et ne s'occupe de rien. B. J'entends. A. Mais il y a là des
plats éveillés qui valent, sans contredit, seuls infiniment mieux pour nous
réjouir. Il ne s'agit que de les prendre. B. Où sont donc ces plats, (367d) je te prie? »
Le mot g-paropsis revient encore à la suite pour g-paropseema :
« Le bien d'autrui est semblable à des plats (g-paropsisi); promptement
dissipé, il ne procure qu'un plaisir bien court. »
Aristophane dit, dans son Dédale :
« Il en est des femmes comme des plats; il y a toujours pour elles quelque
amateur prêt à bien faire. »
4. Ulpien ne disant rien à ces propos, Léonide prit la parole : « Il est juste
sans doute (367e) que je parle à mon tour après avoir longtemps gardé le
silence. » Evène de Paros dit :
« Il est des gens qui ont pour habitude de contredire indistinctement sur
tout ; mais le faire par de bonnes raisons, ce n'est pas leur usage. Ces
gens s'en tiennent à l'ancien proverbe : Tu penses comme cela, moi je pense
autrement. Mais des gens sensés, on les a bientôt persuadés en leur donnant de
bonnes raisons; on les trouve toujours dociles à l'instruction. »
5. Chap. II. Myrtile, car je t'arrête ici, (367f) Antiphane s'est servi de
g-paropsis pour le vaisseau même, dans son Béotien :
« Appelant, elle mit dans la g-paropsis, ou le plat. »
Alexis dit, dans son Hésione :
« Mais il ne me regarda plus, lorsqu'il vit entrer deux serviteurs portant une
table chargée de l'appareil de diverses g-paropsis. »
L'auteur des vers qu'on attribue à Magnés dit, dans son Bacchus non retouché:
« Or, cela fut pour moi des g-paropsis (des plats) de malheurs. »
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