[9,366] LIVRE NEUVIÈME.
(366a) Δόρπου δ´ ἐξαῦτις μνησώμεθα, χερσὶ δ´ ἐφ´ ὕδωρ χευάντων· μῦθοι δὲ καὶ
ἠῶθέν περ ἔσονται (δ ) ἐμοί τε καὶ σοί, ὦ Τιμόκρατες. Περιενεχθέντων γὰρ κωλήνων
καί τινος εἰπόντος εἰ τακεραί εἰσι,
« Παρὰ τίνι κεῖται τὸ τακερόν; »
Ὁ Οὐλπιανὸς ἔφη.
« Καὶ σίναπυ δὲ τίς εἴρηκε τὸ νᾶπυ; Ὁρῶ γὰρ ἐν παροψίσι περιφερόμενον μετὰ τῶν
κωλεῶν. Οἶδα γὰρ καὶ οὕτως λεγόμενον κωλεὸν ἀρσενικῶς καὶ οὐχ, ὡς οἱ ἡμεδαποὶ
Ἀθηναῖοι, μόνως θηλυκῶς.
Ἐπίχαρμος γοῦν ἐν Μεγαρίδι φησίν·
(366b) » Ὀρύα, τυρίδιον, κωλεοί, σφονδύλοι, τῶν δὲ βρωμάτων οὐδὲ ἕν. »
Καὶ ἐν Κύκλωπι·
Χορδαί τε ἁδὺ ναὶ μὰ Δία χὠ κωλεός.
Μάθετε δὲ καὶ τοῦτο παρ´ ἐμοῦ, ὦ σοφώτατοι, ὅτι νῦν ὁ Ἐπίχαρμος καὶ χορδὴν
ὠνόμασεν, ἀεί ποτε ὀρύαν καλῶν. Καὶ ἅλας δὲ ἡδυσμένους ὁρῶ ἐν ἄλλαις παροψίσιν.
Ἀνηδύντων δὲ ἁλῶν πλήρεις οἱ κυνικοί, παρ´ οἷς κατὰ τὸν Ἀντιφάνην, λέγει δ´ ἐν
Κωρύκῳ τις ἄλλος κύων·
Τῶν θαλαττίων δ´ ἀεὶ
(366c) ὄψων ἓν ἔχομεν, διὰ τέλους δὲ τοῦθ´, ἅλας.
--- ἐπὶ δὲ τούτοις πίνομεν
οἰνάριον, ἧδος νὴ Δί´ οἰκίας τρόπον.
{Β.} Πῶς ἧδος; {Α.} Οἷον τοῖς παροῦσι συμφέρει
ἁπαξάπασιν ὀξυβάφῳ ποτηρίῳ.
Ὁρῶ δὲ καὶ μετὰ ὄξους ἀναμεμιγμένον γάρον. Οἶδα δὲ ὅτι νῦν τινες τῶν Ποντικῶν
ἰδίᾳ καθ´ αὑτὸ κατασκευάζονται ὀξύγαρον. »
2. Πρὸς ταῦτα ἀπαντήσας ὁ Ζωίλος ἔφη· « Ἀριστοφάνης, ὦ οὗτος, ἐν Λημνίαις τὸ
τακερὸν ἔταξεν ἐπὶ τοῦ τρυφεροῦ λέγων οὕτως·
(366d) Λῆμνος κυάμους τρέφουσα τακεροὺς καὶ καλούς.
Καὶ Φερεκράτης Κραπατάλλοις·
Τακεροὺς ποιῆσαι τοὺς ἐρεβίνθους αὐτόθι.
Σίνηπυ δ´ ὠνόμασε Νίκανδρος ὁ Κολοφώνιος ἐν μὲν Θηριακοῖς οὕτως·
Ἦ μὴν καὶ σικύην χαλκήρεα ἠὲ σίνηπυ.
Ἐν δὲ τοῖς Γεωργικοῖς·
Σπέρματά τ´ ἐνδάκνοντα σινήπυος.
Καὶ πάλιν·
Κάρδαμ´ ἀνάρρινόν τε μελάμφυλλόν τε σίνηπυ.
Κράτης δ´ ἐν τοῖς περὶ τῆς Ἀττικῆς λέξεως Ἀριστοφάνη παριστᾷ λέγοντα·
| [9,366] LIVRE NEUVIÈME.
Chap. I. Timocrate:
(366a) « Çà, parlons encore du souper ; qu'on nous verse de l'eau sur les
mains : toi et moi nous aurons de quoi parler, même dès l'aurore, si tu le veux. »
On venait de servir des jambons ; quelqu'un ayant dit : Sont-ils tendres et
juteux, Ulpien prit la parole : « Mais où trouve-t-on g-takeron dans le sens de
tendre et juteux? Et quelqu'un a-t-il dit g-napy, pour g-sinapi, de la moutarde? car
je vois qu'on en sert à la ronde avec les jambons. Quant au mot g-koleos, jambon,
je sais qu'on le dit aussi au masculin, et non au féminin seulement, comme nos
Athéniens.» Epicharme, dans sa Mégaride, fait mention de jambons (au masculin) :
(366b) « Des intestins, de petit fromage, g-kooleoi, des jambons, des
spondyles; du reste, aucun comestible. »
Il dit, dans son Cyclope:
« C'est un manger agréable que des intestins grêles, et des jambons. »
Or, messieurs les Savants, sachez de moi qu'Epicharme appelle dans ce passage
g-chordee, ce qu'il nomme toujours ailleurs g-orya, intestin ; mais je vois aussi
des sels d'une saveur agréable dans les autres plats. Pour les Cyniques, ce
sont des gens pleins de sels, d'une saveur fade. Or, voici ce que dit parmi eux
un autre chien, dans la pièce d'Antiphane, intitulée la Besace :
« Nous n'avons jamais qu'un de ces mets marins ; (366c) toujours le même :
c'est du sel. Nous buvons par là-dessus de la piquette, en nous servant du
vinaigrier même pour gobelet. Voilà, par Jupiter, l'espèce de boisson qui nous
est propre, et qui fait du bien à tous ceux d'entre nous qui se trouvent à nos repas. »
Mais j'aperçois aussi du garum mêlé avec du vinaigre. Or, je sais que certains
habitants du Pont se font ainsi de l’oxygarum pour leur usage particulier.
2. A ces paroles, Zoïle interrompit Ulpien : Mon cher, Aristophane a employé le
mot g-takeros pour délicat, dans ses Lemniènes. Voici ce qu'il dit :
(366d) « Lemnos qui produit des fèves délicates (g-takerous) et fort belles. »
Phérécrate dit, dans ses Krapatales :
« Pour y rendre délicats les pois chiches. »
Quant à la moutarde de Colophone, Nicandre l'a nommée dans ses Thériaques :
« Appliquez-y même une ventouse d'airain, ou de la moutarde.»
Il écrit, dans ses Géorgiques :
« Des graines mordantes de moutarde : g-sineepios. »
Et dans un autre passage :
« Du cresson, du mufle de veau et de la moutarde, g-sineepi, à feuille noire. »
Cratès, dans son Traité de la Diction attique produit ce vers d'Aristophane :
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