[8,339] (339a) Καὶ τὸν Σινώπης γόγγρον ἤδη παχυτέρας
ἔχοντ´ ἀκάνθας τουτονὶ τίς λήψεται
πρῶτος προσελθών; Μισγόλας γὰρ οὐ πάνυ
τούτων ἐδεστής. Ἀλλὰ κίθαρος οὑτοσί,
ὃν ἂν ἴδῃ τὰς χεῖρας οὐκ ἀφέξεται.
Καὶ μὴν ἀληθῶς τοῖς κιθαρῳδοῖς ὡς σφόδρα
ἅπασιν οὗτος ἐπιπεφυκὼς λανθάνει.
Ἀνδρῶν δ´ ἄριστον Κωβιὸν πηδῶντ´ ἔτι
πρὸς Πυθιονίκην τὴν καλὴν πέμψαι με δεῖ·
ἁδρὸς γάρ ἐστιν. Ἀλλ´ ὅμως οὐ γεύσεται·
(339b) ἐπὶ τὸ τάριχός ἐστιν ὡρμηκυῖα γάρ.
Ἀφύας δὲ λεπτὰς τάσδε καὶ τὴν τρυγόνα
χωρὶς Θεανοῖ δεῦρ´ ἔθηκ´ ἀντιρρόπους.
22. Πιθανώτατα ἐν τούτοις ὁ Ἀντιφάνης καὶ τὸν Μισγόλαν κεκωμῴδηκεν ὡς
ἐσπουδακότα περὶ κιθαρῳδοὺς καὶ κιθαριστὰς ὡραίους. Φησὶ γὰρ καὶ ὁ ῥήτωρ
Αἰσχίνης ἐν τῷ κατὰ Τιμάρχου λόγῳ περὶ αὐτοῦ τάδε·
« Μισγόλας ἐστὶν Ναυκράτους, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, Κολλυτεύς, ἀνὴρ τὰ μὲν ἄλλα καλὸς
καὶ ἀγαθός, καὶ οὐδαμῇ ἄν τις αὐτὸν μέμψαιτο, (339c) περὶ δὲ τὸ πρᾶγμα τοῦτο
δαιμονίως ἐσπουδακὼς καὶ ἀεί τινας εἰωθὼς ἔχειν περὶ αὑτὸν κιθαρῳδοὺς ἢ
κιθαριστάς. Ταυτὶ δὲ λέγω οὐ τοῦ φορτικοῦ ἕνεκα, ἀλλ´ ἵνα γνωρίσητε αὐτὸν ὅστις
ἐστίν. »
Καὶ Τιμοκλῆς δ´ ἐν Σαπφοῖ φησιν·
Ὁ Μισγόλας οὐ προσιέναι σοι φαίνεται
ἀνθοῦσι τοῖς νέοισιν ἠρεθισμένος.
Ἄλεξις δ´ ἐν Ἀγωνίδι ἢ Ἱππίσκῳ·
Ὦ μῆτερ, ἱκετεύω σε, μὴ ´πίσειέ μοι
τὸν Μισγόλαν· οὐ γὰρ κιθαρῳδός εἰμ´ ἐγώ.
23. (339d) Πυθιονίκην δέ φησι φιληδεῖν ταρίχῳ, ἐπεὶ ἐραστὰς εἶχε τοὺς Χαιρεφίλου
τοῦ ταριχοπώλου υἱούς, ὡς Τιμοκλῆς ἐν Ἰκαρίοις φησίν·
« Ἄνυτος ὁ παχὺς πρὸς Πυθιονίκην ὅταν ἐλθὼν φάγῃ τι. Καλεῖ γὰρ αὐτόν, ὥς φασιν,
ὁπόταν Χαιρεφίλου τοὺς δύο σκόμβρους ξενίσῃ μεγάλους ἡδομένη. »
Καὶ πάλιν·
Ἡ Πυθιονίκη δ´ ἀσμένως σε δέξεται
καὶ σοῦ κατέδεται τυχὸν ἴσως ἃ νῦν ἔχεις
λαβὼν παρ´ ἡμῶν δῶρ´· ἄπληστός ἐστι γάρ.
(339e) Ὅμως δὲ δοῦναί σοι κέλευσον σαργάνας
αὐτήν· ταρίχους εὐπόρως γὰρ τυγχάνει
ἔχουσα καὶ σύνεστι σαπέρδαις δυσὶν
καὶ ταῦτ´ ἀνάλτοις καὶ πλατυρρύγχοις τισί.
Πρὸ τούτων δ´ ἦν ἐραστὴς αὐτῆς Κωβιός τις ὄνομα.
24. Περὶ δὲ Καλλιμέδοντος τοῦ Καράβου ὅτι καὶ φίλιχθυς ἦν καὶ διάστροφος τοὺς
ὀφθαλμούς, (339f) Τιμοκλῆς ἐν Πολυπράγμονι·
Εἶθ´ ὁ Καλλιμέδων ἄφνω
ὁ Κάραβος προσῆλθεν. Ἐμβλέπων δέ μοι,
ὡς γοῦν ἐδόκει, πρὸς ἕτερον ἄνθρωπόν τινα
ἐλάλει. Συνιεὶς δ´ οὐδὲν εἰκότως ἐγὼ
ὧν ἔλεγεν ἐπένευον διακενῆς·
| [8,339] (339a) et ce congre de Sinope, qui a déjà les épines fort dures, quel
est celui qui se présentera le premier pour le prendre? Smigolas ne tâte guère
de ces poissons ; mais à peine voit-il un cithare qu'il l'empoigne, et ne le
quitte plus. En effet, avec quel acharnement ne s'attache-t-il pas, sans qu'il y
paraisse, à tous les citharèdes. Quant à cet honnête homme de Gobios (Goujon),
il faut que je l'envoie tout frétillant à la belle Pythionice ; mais tout gras
qu'il est, elle ne voudra pas en tâter, (339b) car elle donne actuellement
dans les salines. Mettons à part ce fretin d'aphyes, et une pastenaque pour (la
petite) Théano, si cependant il s'en trouve une qui ne pèse pas plus qu'elle. »
22. Antiphane, outre cela, s'est moqué fort adroitement de ce Smigolas, sur le
théâtre, comme passionné pour les citharèdes, et les citharistes qui avaient un
joli minois. Voici ce que l'orateur Eschine en dit dans son discours contre
Timarchus : « Athéniens, Misgolas, fils de Naucrate, de la tribu kolyte, est du
reste un homme d'honneur, à qui personne n'a jamais eu rien à reprocher ; (339c)
quoiqu'à l'égard de ce dont il s'agit il soit extrêmement passionné, et qu'il
ait toujours auprès de lui des citharèdes ou des citharistes. Ce que je dis
n'est pas pour le blâmer, mais afin que vous connaissiez quel est le personnage.
» Timoclès en parle aussi dans sa pièce intitulée Sapho :
« Ce Smigolas ne paraît pas te faire sa cour, lui qui n'a d'appétit que pour les
jolis minois de son sexe, à la fleur de l'âge. »
Alexis dit, dans son Agoon, ou Chevalet :
« O! ma mère! non, ne me commettez pas avec Smigolas, car je ne suis pas
Citharède. »
23. (339d) Chap. V. Il dit aussi que Pythionice aimait les salines, parce
qu'elle avait pour galants les fils de Chéréphile, marchand de salines. Ce que
confirme Niocles dans ses Acaries :
« Lorsque le gras Anytus vient manger chez Pythionice, car on dit qu'elle
l'invite, lorsqu'elle traite les deux grands maquereaux de Chéréphile dans une
partie de plaisir. »
Il écrit encore ailleurs:
« Pythionice te recevra très volontiers, et mangera peut-être tout le bien que
nous t'avons donné, car elle est insatiable; (339e) quoi qu'il en soit, dis-lui
de te procurer des sargins salés, car elle est dans l'abondance depuis qu'elle
se trouve liée avec deux saperdes hideux, à larges narines. »
Avant eux, elle avait pour galant un nommé (Gobios) Goujon :
24. quant à Callimédon la Langouste, (339f) Timoclès nous dit, dans son Curieux,
que cet homme était amateur de poisson, et louche :
« Ensuite s'approcha subitement Callimédon la Langouste, qui paraissait me
regarder en parlant à un autre ; mais ne comprenant rien, comme de raison, à ce
qu'il disait, je lui faisais des signes de tête, quoique fort inutilement.
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