HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre VIII

Page 336

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[8,336] (336a) Εὖ εἰδὼς ὅτι θνητὸς ἔφυς σὸν θυμὸν ἄεξε, τερπόμενος θαλίῃσι· θανόντι σοι οὔτις ὄνησις. Καὶ γὰρ ἐγὼ σποδός εἰμι, Νίνου μεγάλης βασιλεύσας· κεῖν´ ἔχω ὅσς´ ἔφαγον καὶ ἐφύβρισα καὶ σὺν ἔρωτι τέρπν´ ἔπαθον· τὰ δὲ πολλὰ καὶ ὄλβια πάντα λέλυνται. (Ἥδε σοφὴ βιότοιο παραίνεσις, οὐδέ ποτ´ αὐτῆς (336b) λήσομαι· ἐκτήσθω δ´ θέλων τὸν ἀπείρονα χρυσόν.) Καὶ ἐπὶ τῶν Φαιάκων δὲ ποιητὴς ἔφη· Αἰεὶ δ´ ἡμῖν δαίς τε φίλη κίθαρίς τε χοροί τε εἵματά τ´ ἐξημοιβὰ λόετρά τε θερμὰ καὶ εὐναί. Καὶ ἄλλος δέ τίς φησι τῷ Σαρδαναπάλλῳ παραπλήσιος, ὑποτιθέμενος καὶ οὗτος τοῖς μὴ σωφρονοῦσι τοιάδε· Πᾶσιν δὲ θνητοῖς βούλομαι παραινέσαι τοὐφήμερον ζῆν ἡδέως· γὰρ θανὼν τὸ μηδέν ἐστι καὶ σκιὰ κατὰ χθονός. (336c) Μικροῦ δὲ βιότου ζῶντ´ ἐπαυρέσθαι χρεών. Καὶ Ἄμφις δ´ κωμῳδιοποιὸς ἐν Ἰαλέμῳ φησί· Ὅστις δὲ θνητὸς γενόμενος μὴ τῷ βίῳ ζητεῖ τι τερπνὸν προσφέρειν, τὰ δ´ ἄλλ´ ἐᾷ, μάταιός ἐστιν ἔν γ´ ἐμοὶ καὶ τοῖς σοφοῖς κριταῖς ἅπασιν ἐκ θεῶν τε δυστυχής. Καὶ ἐν τῇ ἐπιγραφομένῃ δὲ Γυναικοκρατίᾳ τὰ ὅμοια λέγει· Πῖνε, παῖζε· θνητὸς βίος, ὀλίγος οὑπὶ γῇ χρόνος· θάνατος δ´ ἀθάνατός ἐστιν, ἂν ἅπαξ τις ἀποθάνῃ. (336d) Καὶ Βακχίδας δέ τις τὸν αὐτὸν Σαρδαναπάλλῳ ζήσας βίον ἀποθανὼν ἐπὶ τοῦ τάφου ἐπιγεγραμμένον ἔχει· Πιέν, φαγὲν καὶ πάντα τᾷ ψυχᾷ δόμεν· κἠγὼ γὰρ ἕστακ´ ἀντὶ Βακχίδα λίθος. 15. Ἄλεξις δ´ ἐν Ἀσωτοδιδασκάλῳ, φησὶ Σωτίων Ἀλεξανδρεὺς ἐν τοῖς περὶ τῶν Τίμωνος σίλλων· (ἐγὼ γὰρ οὐκ ἀπήντησα τῷ δράματι· πλείονα τῆς μέσης καλουμένης κωμῳδίας ἀναγνοὺς δράματα τῶν ὀκτακοσίων καὶ τούτων ἐκλογὰς ποιησάμενος οὐ περιέτυχον τῷ Ἀσωτοδιδασκάλῳ, ἀλλ´ οὐδ´ ἀναγραφῆς ἀξιωθέν τινι σύνοιδα· (336e) οὔτε γὰρ Καλλίμαχος οὔτε Ἀριστοφάνης αὐτὸ ἀνέγραψαν, ἀλλ´ οὐδ´ οἱ τὰς ἐν Περγάμῳ ἀναγραφὰς ποιησάμενοι) — δὲ Σωτίων φησὶν ἐν τῷ δράματι Ξανθίαν τινὰ οἰκέτην πεποιῆσθαι προτρεπόμενον ἐπὶ ἡδυπάθειαν ὁμοδούλους ἑαυτοῦ καὶ λέγοντα· Τί ταῦτα ληρεῖς, φληναφῶν ἄνω κάτω Λύκειον, Ἀκαδήμειαν, Ὠιδείου πύλας, λήρους σοφιστῶν; Οὐδὲ ἓν τούτων καλόν. Πίνωμεν, ἐμπίνωμεν, Σίκων, Σίκων, (336f) χαίρωμεν, ἕως ἔνεστι τὴν ψυχὴν τρέφειν. Τύρβαζε, Μάνη· γαστρὸς οὐδὲν ἥδιον. Αὕτη πατήρ σοι καὶ πάλιν μήτηρ μόνη. Ἀρεταὶ δὲ πρεσβεῖαί τε καὶ στρατηγίαι κόμποι κενὰ ψοφοῦντες ἀντ´ ὀνειράτων. Ψύξει σε δαίμων τῷ πεπρωμένῳ χρόνῳ· ἕξεις δ´ ὅς´ ἂν φάγῃς τε καὶ πίῃς μόνα· σποδὸς δὲ τἄλλα, Περικλέης, Κόδρος, Κίμων. 16. Κρεῖττον δ´ ἂν εἶχε, φησὶν Χρύσιππος, εἰ μετελήφθη τὰ ἐπὶ τοῦ Σαρδαναπάλλου οὕτως· [8,336] (336a) « Persuadé que tu es né mortel, livre-toi à la joie, te divertissant à des repas, car après la mort il n'y a plus de bien pour toi. Vois! je suis cendre, moi qui régnai sur la grande Ninive. Je n'emporte que ce que j'ai mangé, que le plaisir de ma vie licencieuse, et celui que m'a procuré l'amour. Mais tout le reste de mon bonheur s'est évanoui. C'est le sage conseil que je te donne pour vivre ; (336b) je ne l'oublierai jamais: possède qui voudra des monceaux d'or. » Homère fait aussi dire aux Phéaciens : « Nos plaisirs continuels sont la table, la musique, la danse, une riche garde-robe, les bains chauds et les femmes. » Un autre écrivain, assez semblable à Sardanapale, donne le conseil suivant à ceux qui veulent prendre leurs ébats : « Je conseille à tout mortel de vivre chaque jour dans les plaisirs; car un mort n'est plus rien qu'une ombre en terre. (336c) Il faut donc profiter d'un instant qu'on a à vivre. » Amphis le comique dit, dans son Ialème : « Celui qui étant né mortel ne cherche pas à se rendre la vie agréable, laissant toute autre chose de côté, est un sot, selon moi, et selon tous ceux qui ont le jugement sain ; et un homme haï des dieux. » Il parle de même dans sa pièce intitulée l’Empire des Femmes : « Bois, joue ; ta vie te mène à la mort, tu n'es que peu de temps sur terre; la mort devient l'immortalité, lorsqu'on est une fois mort. » (326d) Bacchidas, qui a vécu en Sardanapale, fit mettre cette épitaphe sur son tombeau: « Bois, mange, satisfais tes désirs. Je ne suis plus ici qu'une pierre au lieu de Bacchidas. » 15. Je vais citer à ce sujet un passage du Maître de débauches d'Alexis, sur le rapport de Sotion d'Alexandrie. C'est dans son ouvrage sur les Silles de Timon, que Sotion nomme cette pièce; car pour moi je n'ai jamais eu occasion de la voir, quoique j'aie lu plus de huit cents pièces de la moyenne comédie, dont j'ai même fait des extraits; mais cet asotodidascale ne m'est jamais tombé dans les mains. Je ne sache même pas qu'on en ait porté le titre dans les index. (336e) Au moins ne le voit-on pas dans ceux de Callimaque, d'Aristophane, ni de ceux qui ont recueilli à Pergame les titres des comédies. Selon Sotion, l'auteur introduit sur la scène un serviteur, nommé Xanthias, qui exhorte les esclaves, ses camarades, à se livrer aux plaisirs ; en leur disant : « Pourquoi toutes tes inepties, et ce bavardage que tu nous fais sur le Lycée, l'Académie, les portes de l'Odeum, les rêveries des Sophistes? Il n'y a rien qui vaille à tout cela. Buvons, buvons jusqu'à la dernière goutte, (336f) Sicon, mon cher Sicon! Toi, Manès, livre-toi à toute la joie! Est-il rien de plus agréable que le ventre? Seul, il est ton père, il est ta mère : toutes les vertus, tous ces honneurs d'ambassade, ces commandements d'armée, ne sont qu'une jactance bruyante semblable à des songes. Le sort te glacera au terme fixé ; tu n'auras de bien que ce que tu auras bu et mangé : du reste, les Périclès, les Codrus, les Cimons ne sont que poussière. » 16. Mais, dit Chrysippe, il serait mieux de lire ces vers de Sardanapale ainsi changés :


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Dernière mise à jour : 17/09/2009