HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Athénée de Naucratis, les Deipnosophistes (ou Le Banquet des sages), livre VIII

Page 363

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[8,363] Τὰς δὲ τοιαύτας εὐωχίας (363a) Αἰσχύλος καὶ Εὐριπίδης εἰλαπίνας ἀπὸ τοῦ λελαπάχθαι. Λάπτειν δὲ τὸ τὴν τροφὴν ἐκπέττειν καὶ κενούμενον λαγαρὸν γίγνεσθαι· ὅθεν ἀπὸ μὲν τοῦ λαγαροῦ λαγών, ὥσπερ καὶ λάγανον, ἀπὸ δὲ τοῦ λαπάττειν λαπάρα. Λαφύττειν δέ ἐστι τὸ δαψιλῶς καὶ ἐπὶ πολὺ λαπάττειν καὶ ἐκκενοῦν. Τὸ δὲ δαπανᾶν ἀπὸ τοῦ δάπτειν λέγεται· καὶ τοῦτο δὲ τοῦ δαψιλοῦς ἔχεται. Διόπερ ἐπὶ τῶν ἀπλήστως καὶ θηριωδῶς ἐσθιόντων τὸ δάψαι καὶ δαρδάψαι. Ὅμηρος· Ἀλλ´ ἄρα τόν γε κύνες τε καὶ οἰωνοὶ κατέδαψαν. (363b) Τὰς δ´ εὐωχίας ἐκάλουν οὐκ ἀπὸ τῆς ὀχῆς, ἐστι τροφή, ἀλλ´ ἀπὸ τοῦ κατὰ ταῦτα εὖ ἔχειν. Εἰς ἃς δὴ συνιόντες οἱ τὸ θεῖον τιμῶντες καὶ εἰς εὐφροσύνην καὶ ἄνεσιν αὑτοὺς μεθιέντες τὸ μὲν ποτὸν μέθυ, τὸν δὲ τοῦτο δωρησάμενον θεὸν Μεθυμναῖον καὶ Λυαῖον καὶ Εὔιον καὶ Ἰήιον προσηγόρευον, ὥσπερ καὶ τὸν μὴ σκυθρωπὸν καὶ σύννουν ἱλαρόν. Διὸ καὶ τὸ δαιμόνιον ἵλεων ἠξίουν γίνεσθαι ἐπιφωνοῦντες ἰή ἰή. Ὅθεν καὶ τὸν τόπον ἐν τοῦτο ἔπραττον ἱερὸν (363c) ὠνόμαζον. Ὅτι δὲ τὸν αὐτὸν ἵλεων καὶ ἱλαρὸν ἔλεγον δηλοῖ Ἔφιππος ἐν τῷ ἐπιγραφομένῳ δράματι Ἐμπολή· περὶ ἑταίρας δέ τινος λέγει· Ἔπειτά γ´ εἰσιόντ´, ἐὰν λυπούμενος τύχῃ τις ἡμῶν, ἐκολάκευσεν ἡδέως· ἐφίλησεν οὐχὶ συμπιέσασα τὸ στόμα ὥσπερ πολέμιος, ἀλλὰ τοῖσιν στρουθίοις χανοῦς´ ὁμοίως· σε, παρεμυθήσατο ἐποίησέ θ´ ἱλαρὸν εὐθέως τ´ ἀφεῖλε πᾶν αὐτοῦ τὸ λυποῦν κἀπέδειξεν ἵλεων. 65. (363d) Οἱ δ´ ἀρχαῖοι καὶ τοὺς θεοὺς ἀνθρωποειδεῖς ὑποστησάμενοι καὶ τὰ περὶ τὰς ἑορτὰς διέταξαν. Ὁρῶντες γὰρ ὡς τῆς μὲν ἐπὶ τὰς ἀπολαύσεις ὁρμῆς οὐχ οἷόν τε τοὺς ἀνθρώπους ἀποστῆσαι, χρήσιμον δὲ καὶ συμφέρον τοῖς τοιούτοις εὐτάκτως καὶ κοσμίως ἐθίζειν χρῆσθαι, χρόνον ἀφορίσαντες καὶ τοῖς θεοῖς προθύσαντες οὕτω μεθῆκαν αὑτοὺς εἰς ἄνεσιν, ἵν´ ἕκαστος ἡγούμενος ἥκειν τοὺς θεοὺς ἐπὶ τὰς ἀπαρχὰς καὶ τὰς σπονδὰς μετὰ αἰδοῦς τὴν συνουσίαν ποιῆται. (363e) Ὅμηρος γοῦν φησιν· Ἦλθε δ´ Ἀθήνη ἱρῶν ἀντήσουσα. Καὶ Ποσειδῶν Αἰθίοπας μετεκίαθε τηλόθ´ ἐόντας, ἀντιόων ταύρων τε καὶ ἀρνειῶν ἑκατόμβης. Καὶ Ζεὺς Χθιζὸς ἔβη μετὰ δαῖτα, θεοὶ δ´ ἅμα πάντες ἕποντο. Κἂν ἄνθρωπος δέ που παρῇ πρεσβύτερος καὶ τῇ προαιρέσει σπουδαῖος, αἰδοῦνται λέγειν τι τῶν ἀσχημόνων καὶ πράττειν, ὡς καὶ Ἐπίχαρμός που φησιν (363f) Ἀλλὰ καὶ σιγῆν ἀγαθόν, ὅκκα παρέωντι κάρρονες. Ὑπολαμβάνοντες οὖν τοὺς θεοὺς πλησίον αὑτῶν εἶναι τὰς ἑορτὰς κοσμίως καὶ σωφρόνως διῆγον. Ὅθεν οὔτε κατακλίνεσθαι παρὰ τοῖς ἀρχαίοις ἔθος, ἀλλὰ « Δαίνυνθ´ ἑζόμενοι », οὔτ´ εἰς μέθην πίνειν, ἀλλ´ « Ἐπεὶ ἔσπεισάν τ´ ἔπιόν θ´ ὅσον ἤθελε θυμός, ἔβαν οἶκόνδε ἕκαστος ». [8,363] (363a) Eschyle et Euripide appelaient ces festins, où régnait la joie, eilapinai, du parfait passif lelapachthai, dont l'infinitif laptein signifie dissoudre, ou digérer le manger, et mettre les îles à l’aise en évacuant : et c'est du mot lagaros, mollet, qu'on a déduit lagoon, pour désigner les flancs, ou les iles, à cause du vide, ou de la mollesse qu'on y remarque, comme dans un bignet. C'est ainsi qu'on a déduit le mot lapara, mollets, tendres, ou les flancs, du mot lapattein, vider, amollir. Quant au mot laphyttein, il signifie beaucoup vider, évacuer. Le mot dapanan, dépenser, consommer, employer, vient de daptein, qui signifie arracher, dissiper en déchirant, dévorer ; et le mot dapsilees, abondant, en est un dérivé. Voilà donc pourquoi on a dit dapsai et dardapsai, pour manger avec voracité, en parlant de ceux qui mangent comme une bête féroce. Homère dit ainsi : « Quant à lui, les chiens et les oiseaux de proie l'ont dévoré : katedapsan. » (363b) On disait euoochia, festin joyeux, ou repas splendide, non du mot ochee qui signifiait aliment, mais des mots simples eu echein, être bien traité dans ces repas, auxquels on se réunissait pour honorer les dieux, en se livrant ensuite à la joie et aux divertissements. On appelait methy le vin qu'on y buvait, du mot methienai, se réunir à table ; le dieu qui le donnait se nommait Méthymnée, Lyœus, Euius, Ieeius : c'est ainsi qu'on a dit hilaros, gai, favorable, d'un homme qui n’avait pas un air sombre et rêveur. En criant donc iee iee, on avait intention de se rendre le dieu propice, ou hileoos ; terme correspondant. Voilà aussi pourquoi le lieu dans lequel on faisait ces prières (363c) fut appelé hieros, sacré. Or, que les mots hileoos et hilaros aient le même sens, c'est ce que montre Éphippus dans sa pièce intitulée l’Empole, ou Trafique. Voici ce qu'il dit d'une grisette : « Ensuite, si quelqu'un de nous autres a du chagrin, elle le flatte dès qu'il entre, elle le baise, non en serrant les lèvres l'une contre l'autre, comme un ennemi, mais bouche béante comme les moineaux : elle chante, le console, le rend bientôt gai, hilaros, dissipe tout son chagrin, et voilà mon homme vraiment hileoos, livré à toute la joie, et prêt à faire tout ce qu'elle veut. » 65. (363d) Les anciens représentant les dieux sous forme humaine, instituèrent toutes les cérémonies relatives aux fêtes, voyant bien que les hommes ne pouvaient pas être arrêtés dans le penchant qu'ils avaient pour les jouissances; que, d'un autre côté, il était avantageux de les y accoutumer avec ordre et décence : ils en fixèrent donc les temps. Ainsi, après avoir sacrifié aux dieux, on se livrait au divertissement, afin que tout se passât honnêtement à ces assemblées, où chacun était persuadé que les dieux venaient goûter les prémices. (363e) Voilà pourquoi Homère dit : « Minerve y vint, pour être présente aux sacrifices. » Ailleurs : « Neptune était allé chez les Éthiopiens, situés au loin, pour assister aux hécatombes des agneaux et des taureaux. » Et ailleurs : « Jupiter partit hier pour un festin, et tous les dieux le suivirent ; » De sorte que s'il se trouvait à ces repas publics un homme âgé, ou distingué par son caractère, on pût craindre de rien dire ou de rien faire qui blessât l'honnêteté, comme le dit quelque part Epicharme : (363f) « Mais il faut aussi que nous sachions nous taire lorsqu'il y a des gens qui valent mieux que nous. » Comme on croyait que les dieux étaient près des assemblées, on célébrait ces fêtes avec décence et réserve. C'est aussi pour cette raison que l'on ne se couchait pas à table chez les anciens ; mais chacun mangeait assis, et personne ne buvait jusqu'à s'enivrer. Homère dit : « Mais lorsqu'ils eurent fait les libations, et bu autant qu'ils avaient soif, chacun s'en alla au logis. »


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Dernière mise à jour : 17/09/2009