[8,362] (362a) Εἰλάπιν´ ἠὲ γάμος; Ἐπεὶ οὐκ ἔρανος τάδε γ´ ἐστίν »
καί τινος εἰπόντος ὅτι βαλλίζουσιν οἱ κατὰ τὴν πόλιν ἅπαντες τῇ θεῷ,
« Ὦ λῷστε »,
ὁ Οὐλπιανὸς γελάσας ἔφη,
« Καὶ τίς Ἑλλήνων τοῦτο βαλλισμὸν ἐκάλεσεν, δέον εἰρηκέναι κωμάζουσιν ἢ
χορεύουσιν ἤ τι ἄλλο τῶν εἰρημένων. Σὺ δὲ ἡμῖν ἐκ τῆς Συβούρας ὄνομα πριάμενος
Ἀπώλεσας τὸν οἶνον ἐπιχέας ὕδωρ. »
Καὶ ὁ Μυρτίλος ἔφη·
« Ἀλλὰ μὴν καὶ Ἑλληνικώτερον ἀποδείξω σοι τὸ ὄνομα, ὦ φίλε Ἐπιτίμαιε. (362b)
Πάντας γὰρ ἐπιστομίζειν πειρώμενος οὐδενὸς μὲν ἀμαθίαν κατέγνως, « Σαυτὸν δ´
ἀποφαίνεις κενότερον λεβηρίδος ».
Ἐπίχαρμος, ὦ θαυμασιώτατε, ἐν τοῖς Θεαροῖς μέμνηται τοῦ βαλλισμοῦ, καὶ οὐ μακράν
ἐστι τῆς Σικελίας ἡ Ἰταλία. Ἐν οὖν τῷ δράματι οἱ θεωροὶ καθορῶντες
τὰ ἐν Πυθοῖ ἀναθήματα καὶ περὶ ἑκάστου λέγοντές φασι καὶ τάδε·
Λέβητες χάλκιοι,
κρατῆρες, ὀδελοί. Τοῖς γα μὰν ὑπωδέλοις
και λωτε βαλλιζόντες σιοσσον χρῆμα εἴη.
(362c) Καὶ Σώφρων δ´ ἐν τῇ ἐπιγραφομένῃ Νυμφοπόνῳ φησίν·
« Κἤπειτα λαβὼν προῆχε, τοὶ δ´ ἐβάλλιζον. »
Καὶ πάλιν·
« Βαλλίζοντες τὸν θάλαμον σκατὸς ἐνέπλησαν. »
Ἀλλὰ μὴν καὶ Ἄλεξις ἐν Κουρίδι φησί·
Καὶ γὰρ ἐπὶ κῶμον --- Ἀνθρώπων ὁρῶ
πλῆθος προσιὸν ὡς τῶν καλῶν τε κἀγαθῶν
ἐνθάδε συνόντων. Μὴ γένοιτό μοι μόνῳ
νύκτωρ ἀπαντῆσαι καλῶς πεπραγόσιν
ὑμῖν περὶ τὸν βαλλισμόν· οὐ γὰρ ἄν ποτε
(362d) θοἰμάτιον ἀπενέγκαιμι μὴ φύσας πτερά.
Οἶδα δὲ καὶ ἀλλαχόθι τοὔνομα καὶ ἀναπεμπασάμενος ἐξοίσω.
64. Σὺ δὲ ἡμῖν δίκαιος εἶ λέγειν, ὁ καὶ τῶν Ὁμηρικῶν μεμνημένος τούτων·
Τίς δαίς, τίς δὲ ὅμιλος ὅδ´ ἔπλετο; Τίπτε δέ σε χρεών;
Εἰλάπιν´ ἠὲ γάμος; Ἐπεὶ οὐκ ἔρανος τάδε γ´ ἐστίν,
τίνι διαφέρει ἀλλήλων. Ἐπεὶ δὲ σιγᾷς, ἐγὼ ἐρῶ. Κατὰ γὰρ τὸν Συρακόσιον ποιητὴν·
Τὰ πρὸ τοῦ δύ´ ἄνδρες ἔλεγον, εἷς ἐγὼν ἀποχρέω.
(362e) Τὰς θυσίας καὶ τὰς λαμπροτέρας παρασκευὰς ἐκάλουν οἱ παλαιοὶ εἰλαπίνας
καὶ τοὺς τούτων μετέχοντας εἰλαπιναστάς. Ἔρανοι δέ εἰσιν αἱ ἀπὸ τῶν
συμβαλλομένων συναγωγαί, ἀπὸ τοῦ συνερᾶν καὶ συμφέρειν ἕκαστον. Καλεῖται δ´ ὁ
αὐτὸς καὶ ἔρανος καὶ θίασος καὶ οἱ συνιόντες ἐρανισταὶ καὶ θιασῶται. Καλεῖται δὲ
καὶ ὁ τῷ Διονύσῳ παρεπόμενος ὄχλος θίασος, ὡς Εὐριπίδης φησίν·
Ὁρῶ δὲ θιάσους τρεῖς γυναικείων χορῶν.
Τοὺς μὲν οὖν θιάσους ἀπὸ τοῦ θεοῦ προσηγόρευον· καὶ γὰρ αὐτοὺς τοὺς θεοὺς (362f)
οἱ Λάκωνες σιούς φασι. Τὰς δ´ εἰλαπίνας ἀπὸ τῆς ἐν αὐταῖς παρασκευῆς γινομένης
καὶ δαπάνης. Λαφύττειν γὰρ καὶ λαπάζειν τὸ ἐκκενοῦν καὶ ἀναλίσκειν, ὅθεν καὶ ἐπὶ
τοῦ πορθεῖν τὸ ἀλαπάζειν οἱ ποιηταὶ τάττουσι, καὶ τὰ διαρπαζόμενα κατὰ τὴν
λάφυξιν λάφυρα.
| [8,362] « Qu'est-ce que cela?
(362a)« Est-ce un festin, ou une noce? car ce n'est point un repas où
chacun paie son écot. »
C'est, mon cher, lui dit un des convives, un bal général qu'on donne dans toute
la ville en honneur de la déesse (la Fortune). Ulpien éclate de rire : « Mais,
Cynulque, quel Grec a jamais employé le mot ballismos pour signifier ce que tu
dis? Il fallait au moins dire tout le monde est en note dans la ville, ou
danse; ou tu de vois employer tout autre terme analogue; mais tu vas nous quêter
un terme de la rue Suburra.
« Tu as gâté le vin en y versant de l'eau. »
Mais, Myrtile, lui repartit : Je vais, mon ami, te prouver que le mot que
tu blâmes, est très grec. (362b) En voulant fermer la bouche à tout le monde,
sans convaincre personne d'ignorance, tu te montres plus vide que la peau qu'a
quitté un serpent. Epicharme, charmant Ulpien, rappelle le mot ballismos dans
ses Théares. Or, l'Italie n'est pas loin de la Sicile. Les Théores
considérant donc dans cette pièce les offrandes suspendues dans le temple de
Delphes, les détaillèrent les unes après les autres, et voici comme ils parlent :
« Des chaudières d'airain, des cratères --- mais les autres dansent à la
lueur des torches et au son de la flûte! que c’était une belle chose à voir! »
(362c) Sophron dit, dans sa pièce intitulée la Nymphopone (celle qui pare la mariée).
« Ensuite la prenant, il la présenta, et les autres dansèrent : eballlizon. »
Il dit ailleurs :
« En dansant, ballizontes, ils remplirent la chambre à coucher de vilénie. »
Mais Alexis dit aussi dans sa Kouris :
« En effet, j'aperçois une troupe de gens en route approcher de nous; ce sont
tous, il est vrai, d'honnêtes gens, et de distinction: «mais puissé-je ne vous
rencontrer jamais lorsque vous sortirez d'un bal (ballismon) où vous vous serez
bien divertis; car à moins qu'il ne me poussât des ailes sur-le-champ, je (362d)
n'apporterais certes pas mon habit au logis. »
Je sais que ce mot se trouve encore ailleurs: je te l'indiquerai lorsque je
m'en serai souvenu;
64. mais toi qui nous as rappelé ces vers d'Homère :
« Quel repas, quelle compagnie y a-t-il là? et pourquoi? Est-ce un festin en
règle, ou une noce ; car certes ce n'est point un repas où chacun contribue pour
sa part. »
Tu ne peux, dis-je, nous refuser de nous expliquer la différence des termes
qu'emploie ici le poète ; mais puisque tu gardes le silence, je vais te la dire,
et comme le dit le poète de Syracuse :
« Faire seul ce qui se faisait auparavant à deux. »
(362e) Les anciens appelaient eilapinai les sacrifices et les fêtes
d'appareil, et eilapinastai ceux qui y participaient. On entend par eranoi des
assemblées de personnes qui se réunissent en contribuant chacune pour le repas,
car chacune s'y cotise et fournit sa part en commun. Thiasos a le même sens
que le mot eranos, et ceux qui s'assemblent pour former un thiase sont
indistinctement appelés eranistes, ou synthiasotes, c'est-à-dire : « Gens qui
mangent, boivent et se divertissent ensemble. » La troupe qui suivait Bacchus
est aussi désignée par le nom de Thiase, comme Euripide le dit dans ce vers :
« Je vois trois thiases de femmes réunies en chœurs. »
Ces compagnies se nommaient Thiases, du mot theos ; qui signifie dieu ; (362f)
mais les Lacédémoniens disaient siases, parce qu'ils disaient sios pour
dieu, au lieu de theos. Quant au mot eilapinee, par lequel on désignait ces
repas, il est relatif aux apprêts et aux dépenses qu'ils exigent; car les
termes laphyttein et lapazein ont le sens de vider et consommer. Voilà pourquoi
les poètes emploient le mot alapazein pour ravager, et laphyra pour dépouilles
enlevées en pillant.
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