[8,361] ὁ δὲ Ἴφικλος κόρακας θηρεύσας (361a) καὶ ἀλείψας γύψῳ ἀφῆκεν.
Φάλανθος δ´ ἰδὼν τοὺς κόρακας ἐπορεύετο καὶ ἐπὶ τὸν κρατῆρα·
ὡς δὲ καὶ τοὺς ἰχθῦς εἶδεν, ὑπέλαβε τὴν χώραν οὐκ ἔτι αὑτῶν εἶναι καὶ
ἐπεκηρυκεύσατο πρὸς τὸν Ἴφικλον, ὑπόσπονδος ὑπεξελθεῖν ἀξιῶν μετὰ τῶν σὺν αὑτῷ.
Συγκαταθεμένου δὲ τοῦ Ἰφίκλου ἐπιτεχνᾶται ὁ Φάλανθος τοιόνδε τι· καταβαλὼν
ἱερεῖα καὶ τὰς κοιλίας ἐκκαθάρας ἐν ταύταις ἐπειρᾶτο ἐξάγειν χρυσίον καὶ
ἀργύριον· αἰσθόμενος δὲ ὁ Ἴφικλος διεκώλυε. Προφέροντός τε τοῦ Φαλάνθου τὸν
ὅρκον ὃν ὤμοσεν, (361b) ἐάσειν ἐξάγεσθαι ὅ τι κα τᾷ γαστρὶ αἴρωνται,
ἀντισοφίζεται πλοῖα αὐτοῖς διδοὺς ἵνα ἀποκομισθῶσιν, παραλύσας τὰ πηδάλια καὶ
τὰς κώπας καὶ τὰ ἱστία, ὀμόσαι φήσας πλοῖα παρέξειν, ἄλλο δὲ οὐδέν. Ἐν ἀπορίᾳ δὲ
οἱ Φοίνικες ἐχόμενοι πολλὰ μὲν τῶν χρημάτων κατώρυσσον ἐπισημαινόμενοι τοὺς
τόπους, ἵν´ ὕστερόν ποτε ἀνέλωνται ἀφικόμενοι, πολλὰ δὲ τῷ Ἰφίκλῳ κατέλειπον.
Ἀπαλλαγέντων οὖν τούτῳ τῷ τρόπῳ ἐκ τῆς χώρας (361c) τῶν Φοινίκων κατέσχον τὰ
πράγματα οἱ Ἕλληνες. »
Τὰ δ´ αὐτὰ ἱστορήσας καὶ Πολύζηλος ἐν τοῖς Ῥοδιακοῖς
« Τὰ περὶ τῶν ἰχθύων, φησί, καὶ τῶν κοράκων μόνοι ᾔδεσαν ὁ Φακᾶς καὶ ἡ θυγάτηρ
αὐτοῦ Δορκία. Αὕτη δ´ ἐρασθεῖσα τοῦ Ἰφίκλου καὶ συνθεμένη περὶ γάμου διὰ τῆς
τροφοῦ ἔπεισε τὸν φέροντα τὸ ὕδωρ ἰχθῦς ἀγαγεῖν καὶ ἐμβαλεῖν εἰς τὸν κρατῆρα,
καὶ αὐτὴ δὲ τοὺς κόρακας λευκάνασα ἀφῆκεν. »
62. Κρεώφυλος δ´ ἐν τοῖς Ἐφεσίων Ὥροις
« Οἳ τὴν Ἔφεσον, φησί, κτίζοντες καὶ πολλὰ (361d) ταλαιπωρηθέντες ἀπορίᾳ τόπου
τὸ τελευταῖον πέμψαντες εἰς θεοῦ ἠρώτων ὅπου τὸ πόλισμα θῶνται. Ὃ δ´ αὐτοῖς
ἔχρησεν ἐνταῦθα οἰκίζειν πόλιν ᾗ ἂν ἰχθὺς δείξῃ καὶ ὗς ἄγριος ὑφηγήσηται.
Λέγεται οὖν ὅπου νῦν ἡ κρήνη ἐστὶν Ὑπέλαιος καλουμένη καὶ ὁ ἱερὸς λιμὴν ἁλιέας
ἀριστοποιεῖσθαι, καὶ τῶν ἰχθύων τινὰ ἀποθορόντα σὺν ἀνθρακιᾷ εἰσπεσεῖν εἰς
φορυτόν, καὶ ἁφθῆναι ὑπ´ αὐτοῦ λόχμην, ἐν ᾗ ἔτυχε σῦς ἄγριος ὤν· ὃς ὑπὸ τοῦ
πυρὸς θορυβηθεὶς ἐπέδραμε τοῦ ὄρους ἐπὶ πολύ, (361e) ὁ δὴ καλεῖται Τρηχεῖα, καὶ
πίπτει ἀκοντισθεὶς ὅπου νῦν ἐστιν ὁ τῆς Ἀθηνᾶς ναός. Καὶ διαβάντες οἱ Ἐφέσιοι ἐκ
τῆς νήσου, ἔτεα εἴκοσιν οἰκήσαντες, τὸ δεύτερον (εἴκοσι) κτίζουσι Τρηχεῖαν καὶ
τὰ ἐπὶ Κορησσόν, καὶ ἱερὸν Ἀρτέμιδος ἐπὶ τῇ ἀγορῇ ἱδρύσαντο Ἀπόλλωνός τε τοῦ
Πυθίου ἐπὶ τῷ λιμένι. »
63. Τοιούτων οὖν ἔτι πολλῶν λεγομένων τότε ἐξάκουστος ἐγένετο κατὰ πᾶσαν τὴν
πόλιν αὐλῶν τε βόμβος καὶ κυμβάλων ἦχος ἔτι τε τυμπάνων κτύπος
μετὰ ᾠδῆς ἅμα γινόμενος. (361f) Ἔτυχεν δὲ οὖσα ἑορτὴ τὰ Παρίλια μὲν πάλαι
καλουμένη, νῦν δὲ Ῥωμαῖα, τῇ τῆς πόλεως Τύχῃ ναοῦ καθιδρυμένου ὑπὸ τοῦ πάντα
ἀρίστου καὶ μουσικωτάτου βασιλέως Ἀδριανοῦ· ἐκείνην τὴν ἡμέραν κατ´ ἐνιαυτὸν
ἐπίσημον ἄγουσι πάντες οἱ τὴν Ῥώμην κατοικοῦντες καὶ οἱ ἐνεπιδημοῦντες τῇ πόλει.
Ὁ οὖν Οὐλπιανὸς
« Ἄνδρες, ἔφη, τί τοῦτο;
| [8,361] (361a)« Phalante apercevant ces corbeaux blancs alla aussitôt visiter ses
cratères. Y ayant vu des poissons, il présuma que le pays n'appartenait plus à
sa colonie, et fit dire à Iphiclus, par un héraut, qu'il consentait à se
retirer, à condition que ce serait avec tout ce qu'il avait. Iphiclus y
consentit ; mais Phalante usa de cette ruse-ci. Il immola des victimes, en
ôta les entrailles, nettoya bien le ventre, et tenta d'emporter ainsi son or et
son argent. Iphiclus l'ayant découvert s'y opposa : Phalante lui représenta le
serment qu'il avait fait (361b) de leur laisser emporter tout ce qu'ils
pourraient prendre dans le ventre : l'autre opposa ruse à ruse, leur donnant, il
est vrai, des vaisseaux pour emporter tout, mais dont il avait fait ôter le
gouvernail, les rames et les voiles, disant qu'il avait fait serment de leur
fournir des vaisseaux, mais rien de plus. »
« Les Phéniciens ne sachant plus quel parti prendre, enfouirent une grande
partie de leur argent, marquant les lieux, afin de le reprendre, bien résolus de
revenir un jour : ils en laissèrent aussi beaucoup à Iphiclus. (361c) Les
Phéniciens abandonnèrent donc ainsi la contrée, et les Grecs y furent aussitôt
les maîtres. » Polizèle qui raconte aussi les mêmes choses dans son Histoire de
Rhode, dit que ce qui concernait les poissons et les corbeaux ne fut connu que
de Phacas et de sa fille Dorkia, et que ce fut elle qui aimant Iphiclus, à qui
elle avait juré sa foi par l'entremise de sa nourrice, persuada celui qui
apportait l'eau, d'y jeter des poissons, et de la verser dans le cratère
d'Iphiclus : que, de son côté, elle lâcha des corbeaux qu'elle avait blanchis.
62. Créobule nous apprend ce qui suit, dans son ouvrage sur les Limites des
Ephésiens : « Ceux qui fondèrent Éphèse (361d) se trouvèrent d'abord fort
embarrassés sur le choix du lieu. Enfin ils envoyèrent demander à l'oracle en
quel endroit ils bâtiraient une ville. Il leur répondit de le faire au lieu même
qu'un poisson leur indiquerait, et où un sanglier les conduirait. Or, voici ce
qu'on raconte à ce sujet :
« Des pêcheurs se préparaient à dîner avec du poisson dans l'endroit où est
actuellement la fontaine Hypélée et le port sacré. Un poisson, ayant sauté avec
de la braise ardente, tomba dans des broussailles sèches. Le feu alluma le
repaire où se retirait habituellement un sanglier. L'animal tout troublé de cet
embrasement, se sauva, parcourant un grand espace de la montagne (361e) que l'on
appelle Trichée. Néanmoins, percé de plusieurs javelots qu'on lui lançait, il
tomba précisément où est à présent le temple de Minerve. Les Ephésiens quittant
alors l'île où ils demeuraient depuis vingt-un ans, passèrent dans cet
endroit-là, y bâtirent, la vingt-deuxième année, formèrent des habitations sur
le mont Tréchée, dans les environs de Corisse, élevèrent le temple de Diane
dans le marché, et celui d'Apollon Pythien près du port.
63. Comme on s'occupait de ces récits, et d'autres, on entendit le son des
flûtes mêlé au bruit des cymbales par toute la ville, et le retentissement des
tambours qui accompagnaient des chants. (361f) C’était la célébration de la fête
des Partîtes, comme on l'appelait anciennement. Ce sont aujourd'hui les
fêtes romaines, nom qu'elles ont eu à cause du temple que l'excellent et très
savant empereur Adrien a fait bâtir à la Fortune de la ville. C'est un jour
solennel pour tous les habitants de Rome, et pour tous les étrangers qui s'y trouvent.
Ulpien prit aussitôt la parole :
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