[8,360] (360a) θάλος τρέφειν γυναῖκα τοῖς κασιγνήτοις.
Ἐγὼ δ´ ὅκου πόδες φέρουσιν, ὀφθαλμοὺς
ἀμείβομαι Μούσῃσι πρὸς θύρῃς´ ᾄδων
καὶ δόντι καὶ μὴ δόντι πλέονα τωνγεω.
Καὶ ἐπὶ τέλει δὲ τοῦ ἰάμβου φησίν·
Ἀλλ´, ὦγαθοί, ἐπορέξαθ´ ὧν μυχὸς πλουτεῖ·
δὸς ὦν, ἄναξ, δὸς καὶ σὺ πότνα μοι νύμφη·
νόμος κορώνῃ χεῖρα δοῦν ἐπαιτούσῃ.
Τοσαῦτ´ ἀείδω· δός τι καὶ καταχρήσει.
(360b) Κορωνισταὶ δὲ ἐκαλοῦντο οἱ τῇ κορώνῃ ἀγείροντες, ὥς φησι Πάμφιλος ὁ
Ἀλεξανδρεὺς ἐν τοῖς περὶ ὀνομάτων· καὶ τὰ ᾀδόμενα δὲ ὑπ´ αὐτῶν κορωνίσματα
καλεῖται, ὡς ἱστορεῖ Ἁγνοκλῆς ὁ Ῥόδιος ἐν Κορωνισταῖς.
60. Καὶ χελιδονίζειν δὲ καλεῖται παρὰ Ῥοδίοις ἀγερμός τις ἄλλος, περὶ οὗ φησι
Θέογνις ἐν βʹ περὶ τῶν ἐν Ῥόδῳ θυσιῶν γράφων οὕτως·
« Εἶδος δέ τι τοῦ ἀγείρειν χελιδονίζειν Ῥόδιοι καλοῦσιν, (360c) ὃ γίνεται τῷ
Βοηδρομιῶνι μηνί. Χελιδονίζειν δὲ λέγεται διὰ τὸ εἰωθὸς ἐπιφωνεῖσθαι·
Ἦλθ´, ἦλθε χελιδὼν
καλὰς ὧρας ἄγουσα,
καλοὺς ἐνιαυτούς,
ἐπὶ γαστέρα λευκά,
ἐπὶ νῶτα μέλαινα.
Παλάθαν σὺ προκύκλει
ἐκ πίονος οἴκου
οἴνου τε δέπαστρον
τυροῦ τε κάνυστρον.
Καὶ πυρῶν
ἁ χελιδὼν καὶ λεκιθίταν
οὐκ ἀπωθεῖται. Πότερ´ ἀπίωμες ἢ λαβώμεθα;
Εἰ μέν τι δώσεις· εἰ δὲ μή, οὐκ ἐάσομεν,
ἢ τὰν θύραν φέρωμες ἢ θοὐπέρθυρον
ἢ τὰν γυναῖκα τὰν ἔσω καθημέναν·
(360d) μικρὰ μέν ἐστι, ῥᾳδίως νιν οἴσομες.
Ἂν δὴ φέρῃς τι,
μέγα δή τι φέροιο.
Ἄνοιγ´ ἄνοιγε τὰν θύραν χελιδόνι·
οὐ γὰρ γέροντές ἐσμεν, ἀλλὰ παιδία.
Τὸν δὲ ἀγερμὸν τοῦτον κατέδειξε πρῶτος Κλεόβουλος ὁ Λίνδιος ἐν Λίνδῳ χρείας
γενομένης συλλογῆς χρημάτων. »
61. Ἐπεὶ δὲ Ῥοδιακῶν ἱστοριῶν ἐμνήσθημεν, ἰχθυολογήσων καὶ αὐτὸς ὑμῖν ἔρχομαι
ἀπὸ τῆς καλῆς Ῥόδου, ἣν εὔιχθυν εἶναί φησιν ὁ ἥδιστος Λυγκεύς. Ἐργείας οὖν
(360e) ὁ Ῥόδιος ἐν τοῖς περὶ τῆς πατρίδος προειπών τινα περὶ τῶν κατοικησάντων
τὴν νῆσον Φοινίκων φησὶν ὡς
« Οἱ περὶ Φάλανθον ἐν τῇ Ἰαλυσῷ πόλιν ἔχοντες ἰσχυροτάτην τὴν Ἀχαίαν καλουμένην
καὶ ὕδατος ἐγκρατεῖς ὄντες χρόνον πολὺν ἀντεῖχον Ἰφίκλῳ πολιορκοῦντι. Ἦν γὰρ
αὐτοῖς καὶ θέσφατον ἐν χρησμῷ τινι λελεγμένον ἕξειν τὴν χώραν, ἕως κόρακες
λευκοὶ γένωνται καὶ ἐν τοῖς κρατῆρσιν ἰχθύες φανῶσιν. Ἐλπίζοντες οὖν τοῦτ´
οὐδέποτε ἔσεσθαι καὶ τὰ πρὸς τὸν πόλεμον ῥᾳθυμοτέρως εἶχον. Ὁ δ´ Ἴφικλος
πυθόμενος παρά τινος (360f) τὰ τῶν Φοινίκων λόγια καὶ ἐνεδρεύσας τοῦ Φαλάνθου
πιστόν τινα πορευόμενον ἐφ´ ὕδωρ, ᾧ ὄνομα ἦν Λάρκας, καὶ πίστεις πρὸς αὐτὸν
ποιησάμενος, θηρεύσας ἰχθύδια ἐκ τῆς κρήνης καὶ ἐμβαλὼν εἰς ὑδρεῖον ἔδωκε τῷ
Λάρκᾳ καὶ ἐκέλευσε φέροντα τὸ ὕδωρ τοῦτο ἐγχέαι εἰς τὸν κρατῆρα ὅθεν τῷ Φαλάνθῳ
ᾠνοχοεῖτο. Καὶ ὃ μὲν ἐποίησε ταῦτα·
| [8,360] (360a) et qu'elle élève en bonne mère cet enfant avec des frères.
Pour moi, je vais chantant des vers aux muses, de porte en porte, où mes
pieds conduisent mes yeux, et même encore un plus grand nombre que ceux-ci, tant
pour celui qui donne, que pour celui qui ne donne rien. »
Il dit à la fin de cette pièce iambique:
« Çà! braves gens, donnez de ce que vous tenez serré en abondance! donne, mon
roi! et toi, nymphe, donne beaucoup. Il est d'usage de donner plein la main
à la Corneille, lorsqu'elle demande. Instruit de cet usage, donne quelque chose
aussi toi, et cela suffira. »
(360b) On appelait coronistes ceux qui quêtaient ou mendiaient au nom de la
corone ou corneille, comme le dit Pamphile dans son Traité des Noms. Les vers
que les quêteurs chantaient se nommaient koroonismes. C'est Agnoclès de Rhodes
qui le dit dans ses Coronistes :
60. On donnait à Rhodes le nom de chelidonizein, ou chant de l'hirondelle, à une
autre manière de quêter ou mendier. Théognis en parle ainsi dans le liv. 2. de
son ouvrage sur les sacrifices des Rhodiens : « On appelle, à Rhodes,
chelidonizein, (360c) une espèce de quête qui se fait d'ordinaire au mois de
mars. Elle a eu le nom de chant de l’hirondelle, parce qu'il était d'usage de
l'entonner ainsi :
« Elle est venue, elle est venue l'hirondelle, qui amène avec elle les
charmantes saisons et les belles années ; elle est blanche au ventre, et noire
sur le dos. Quoi! vous ne tirerez pas de votre maison abondante un cabas de
figues, une mesure de vin, une caserettede fromage, et autant de bled!
l'hirondelle ne refuse même pas un petit gâteau aux jaunes d'œufs. Nous en
irons-nous à vide, ou recevrons-nous quelque chose? Si vous nous donnez quelque
chose, bien! autrement nous ne vous quitterons pas. Nous emporterons, ou la
porte basse, ou la porte haute, ou la femme qui est assise en dedans.
(360d) Comme elle est petite, nous l'enlèverons facilement; mais si vous
apportez quelque chose, vous serez certes bien récompensé. Ouvrez, ouvrez la
porte à l'hirondelle, car nous ne sommes pas des vieillards décrépits, mais de
jeunes gens vigoureux.
Ce fut Cléobule de Linde qui imagina cette manière de faire une collecte dans un
moment où sa patrie avait besoin de fonds.
61. Chap. XVI. Mais puisque nous avons fait mention des histoires de Rhodes, je
viens aussi de cette belle île, poissonneuse selon le charmant Lyncée, pour vous
parler de poissons. Voici donc ce qu'Ergéas (360e) le Rhodien raconte dans ce
qu'il a écrit sur sa patrie. Après avoir dit quelque chose sur les Phéniciens
qui y établirent une colonie, il continue : « Phalante et ses Colons ayant
dans le territoire d'Ialyse une ville très forte, nommée Achaia, et se trouvant
bien pourvus de vivres, résistèrent longtemps à Iphiclus. En effet, un oracle
leur avait prédit qu'ils seraient maîtres de la contrée jusqu'à ce qu'il naquît
des corbeaux blancs, et qu'il parût des poissons dans les cratères. Espérant
donc qu'on ne verrait jamais ces prodiges, ils traitèrent avec négligence tout
ce qui concernait la guerre. Iphyclus apprit pendant ce temps-là l'oracle qui
avait été rendu (360f) aux Phéniciens. Aussitôt il épia un des hommes affidés de
Phalante, nommé Larcas, au moment où celui-ci allait chercher la provision
d'eau, et, s'arrangeant avec lui sous la foi du serment, il pécha quelques
poissons à la source, et les jeta dans l'urne qu'il remit à Larcas,
l'avertissant de verser de cette eau dans le cratère avec lequel Phalante
buvait. Larcas le fit ponctuellement. Iphiclus, de son côté, prit quelques
corbeaux à la chasse, les blanchit avec du plâtre, et les laissa envoler. »
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