[8,350] Ἐν δὲ Βυζαντίῳ (350a) κιθαρῳδοῦ τὸ μὲν προοίμιον ᾄσαντος εὖ, ἐν δὲ τοῖς λοιποῖς
ἀποτυγχάνοντος, ἀναστὰς ἐκήρυξεν
« Ὃς ἂν καταμηνύσῃ τὸν τὸ προοίμιον ᾄσαντα κιθαρῳδόν, λήψεται χιλίας δραχμάς. »
Ἐρωτηθεὶς δ´ ὑπό τινος τίνες εἰσὶν οἱ μοχθηρότατοι, τῶν ἐν Παμφυλίᾳ Φασηλίτας
μὲν ἔφησε μοχθηροτάτους εἶναι, Σιδήτας δὲ τῶν ἐν τῇ οἰκουμένῃ. Πάλιν δ´
ἐπερωτηθείς, ὥς φησιν Ἡγήσανδρος, πότερα Βοιωτοὶ βαρβαρώτεροι τυγχάνουσιν ὄντες
ἢ Θετταλοί, Ἠλείους ἔφησεν. (350b) Ἀναστήσας δέ ποτε καὶ τρόπαιον ἐν τῇ διατριβῇ
ἐπέγραψε
« Κατὰ τῶν κακῶς κιθαριζόντων. »
Ἐρωτηθεὶς δὲ ὑπό τινος τίνα τῶν πλοίων ἀσφαλέστατά ἐστι, τὰ μακρὰ ἢ τὰ
στρογγύλα, « τὰ νενεωλκημένα » εἶπεν. Ἐν Ῥόδῳ δ´ ἐπίδειξιν ποιούμενος, ὡς οὐδεὶς
ἐπεσημήνατο, καταλιπὼν τὸ θέατρον ἐξῆλθεν εἰπὼν
« Ὅπου τὸ ἀδάπανον οὐ ποιεῖτε, πῶς ἐγὼ ἐλπίζω παρ´ ὑμῶν ἔρανον λήψεσθαι »;
« Γυμνικοὺς δὲ ἀγῶνας, ἔφη, διατιθέτωσαν Ἠλεῖοι, (350c) Κορίνθιοι δὲ θυμελικούς,
Ἀθηναῖοι δὲ σκηνικούς. Εἰ δέ τις τούτων πλημμελοίη, μαστιγούσθωσαν Λακεδαιμόνιοι »,
ἐπισκώπτων τὰς παρ´ αὐτοῖς ἀγομένας μαστιγώσεις, ὥς φησι Χαρικλῆς ἐν τῷ πρώτῳ
περὶ τοῦ ἀστικοῦ ἀγῶνος. Πτολεμαίου δὲ τοῦ βασιλέως περὶ κιθαριστικῆς πρὸς αὐτὸν
διαλεγομένου φιλονικότερον,
« Ἕτερόν ἐστιν, εἶπεν, ὦ βασιλεῦ, σκῆπτρον, ἕτερον δὲ πλῆκτρον »,
ὥς φησι Καπίτων ὁ ἐποποιὸς ἐν δʹ τῶν πρὸς Φιλόπαππον ὑπομνημάτων. Παρακληθεὶς δ´
(350d) ἀκοῦσαί ποτε κιθαρῳδοῦ μετὰ τὴν ἀκρόασιν ἔφη·
Τῷ δ´ ἕτερον μὲν ἔδωκε πατήρ, ἕτερον δ´ ἀνένευσε,
καί τινος εἰπόντος
« Τὸ ποῖον; » ἔφη « κακῶς μὲν κιθαρίζειν ἔδωκεν, ᾄδειν δὲ καλῶς ἀνένευσε. »
Δοκοῦ δέ ποτε καταπεσούσης καὶ ἀποκτεινάσης ἕνα τῶν πονηρῶν
« Ἄνδρες, ἔφη, δοκῶ, εἰσὶ θεοί· εἰ δὲ μή εἰσι, δοκοί εἰσιν. »
43. Ἀναγράφει δὲ καὶ τάδε μετὰ τὰ προειρημένα τοῦ Στρατονίκου ἀπομνημονευμάτων
οὕτως. (350e) Στρατόνικος πρὸς τὸν Χρυσογόνου πατέρα λέγοντα ὅτι πάντα αὐτῷ
ὑπάρχει οἰκεῖα· αὐτὸς μὲν γὰρ ἐργολάβος εἶναι, τῶν δὲ υἱῶν ὃ μὲν διδάξει, ὁ δὲ
αὐλήσει,
« Προσδεῖ γ´, ἔφη ὁ Στρατόνικος, ἔτι ἑνός. »
Εἰπόντος δὲ
« Τίνος; »
« Θεάτρου, ἔφη, οἰκείου. »
Ἐρομένου δέ τινος ὅ τι τὴν Ἑλλάδα πᾶσαν περινοστεῖ, ἀλλ´ οὐκ ἐν μιᾷ πόλει
διαμένει, παρὰ τῶν Μουσῶν ἔφη εἰληφέναι τέλος τοὺς Ἕλληνας ἅπαντας, παρ´ ὧν
πράττεσθαι μισθὸν ἀμουσίας. Τὸν Φάωνα δὲ ἔφη αὐλεῖν οὐχ ἁρμονίαν, ἀλλὰ τὸν
Κάδμον. (350f) Προσποιουμένου δὲ εἶναι Φάωνος αὐλητικοῦ καὶ ἔχειν φάσκοντος
Μεγαροῖ χορόν,
« Ληρεῖς, ἔφη· ἐκεῖ μὲν γὰρ οὐκ ἔχεις, ἀλλ´ ἔχει. »
Μάλιστα δὲ θαυμάζειν ἔφη τὴν τοῦ σοφιστοῦ Σατύρου μητέρα, ὅτι ὃν οὐδεμία πόλις
ἐνεγκεῖν οἵα τε δέκα ἡμέρας, ἐκείνη δέκα μῆνας ἤνεγκε. Πυνθανόμενος δὲ ἐν Ἰλίῳ
ἐπιδημεῖν αὐτὸν (ἐν) τοῖς Ἰλιείοις
| [8,350] (350a) Stratonicus, entendant chanter très bien à Byzance le prologue d'une
pièce, mais mal exécuter le reste, se leva, et dit à haute voix : Il y a mille
dragmes pour celui qui m'indiquera ce qu'est devenu le Citharède qui a chanté le
prologue.
Chap. X. On demandait à Stratonicus quels étaient les plus vicieux de tous les
habitants de la Pamphylie; il répondit : Les Phasélites sont les plus
vicieux; mais les Sidètes sont les plus pervers de tout le monde. On lui
demandait encore, dit Hégésandre, lesquels étaient les plus barbares, ou les
Béotiens, ou les Thessaliens. Ce sont les Éléens, répondit-il. (350b) Ayant
élevé un trophée dans son école, il y mit cette inscription :
« Contre les mauvais Citharistes. »
Quelqu'un lui demandant quels étaient les vaisseaux les plus sûrs, les longs, ou
les ronds. Ceux, dit-il, qu'on a tirés sur le rivage. Voulant un jour faire
preuve de son talent à Rhodes, personne ne lui donna d'applaudissement. Aussitôt
il quitta le théâtre, disant : « Puisque vous ne faites pas ce qui ne vous coûte
rien, comment oserais-je espérer d'obtenir de vous quelque contribution? »
Stratonicus disait : Laissez aux Éléens à donner des jeux gymniques; (350c) aux
Corinthiens, des concerts; et aux Athéniens, des pièces de théâtre; et si les
uns ou les autres exécutent mal, qu'on flagelle les Lacédémoniens :
persiflant ainsi les flagellations qui étaient d'usage chez ceux-ci, comme le
dit Chariclès, dans son premier livre des Jeux publics des différentes villes.
Capiton, poète épique, dit, au liv. 4 de ses Commentaires adressés à Philopappus,
que le roi Ptolémée, parlant à Stratonicus, et même avec plus de chaleur qu'il
n'aurait dû, sur l'art du Cithariste, celui-ci lui dit : Prince, manier le
sceptre, et le plectre, sont deux choses bien différentes.
Étant invité (350d) à venir entendre un Citharède, il dit après l'exécution :
« Jupiter lui a donné l'un, mais il lui a refusé l'autre. »
Quelqu'un demanda ce qu'il entendait par ce vers : « Jupiter, répondit-il, lui a
accordé de savoir mal jouer, mais il lui a refusé de bien chanter.»
Une poutre ayant un jour écrasé un scélérat en tombant, Stratonicus s'écria :
« Messieurs, il y a, je pense, des dieux; s'il n'y en avait pas, il y en
aurait par cette poutre. »
43. Le même rapporte encore ces bons-mots de Stratonicus.
(350e) Le père de Chrysogone lui disant qu'il avait tout ce qui lui était
nécessaire, puisqu'il était entrepreneur de travaux, et que d'ailleurs l'un de
ses fils pouvait enseigner, et l'autre jouer de la flûte; il te manque encore
une chose, répondit Stratonicus. — Quoi donc dit l'autre? — Un théâtre qui soit
à toi.
Quelqu'un demandait à Stratonicus pourquoi il parcourait toute la Grèce sans se
fixer dans l'une ou l'autre ville. Les muses, dit-il, m'ont donné tous les Grecs
comme tributaires ; voilà pourquoi je perçois l'impôt de leur ignorance. Il
disait que le musicien Phaon ne jouait pas Harmonie sur sa flûte, mais
Cadmus.
(350f) Phaon se donnant pour joueur de flûte, et disant qu'il avait un chœur de
musiciens à Mégare, Stratonicus lui repartit : Tu n'as pas ce chœur, mais tu en
fais nombre.
Stratonicus disait qu'il était surtout étonné de la mère de Satyrus le sophiste,
en ce qu'elle l'avait porté pendant dix mois, et qu'aucune ville ne pouvait le
supporter pendant dix jours.
Apprenant que ce Satyrus était allé assister aux jeux Iliens :
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